Quand l'Amour Devient Poison
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Chapitre 2

Le lendemain matin, la première étape de ma vengeance a commencé.

Je suis resté dans le bureau de mon père, une résolution de fer dans le cœur. L'obsession pour Élise était morte, remplacée par autre chose de plus froid, de plus dur.

« Père, je suis certain de mon choix. Chloé m'a toujours été loyale. Son affection est sincère, pas un rôle qu'elle joue pour obtenir quelque chose. »

Mon père a hoché la tête, son visage grave.

« Tu as raison. L'amour ne s'achète pas et ne se force pas. J'ai commis une erreur avec ce système. »

« Ce n'est pas votre faute, Père. Vous vouliez me protéger. Mais maintenant, il est temps de faire le ménage. »

J'ai pris le téléphone. Mon premier appel a été pour notre directeur financier.

« Gelez immédiatement toutes les cartes de crédit et tous les fonds alloués aux sept pupilles, ainsi qu'à Léo Moreau. Sans exception. »

Mon père m'a regardé, un éclair d'approbation dans les yeux.

« La maison de Valois ne nourrit pas les parasites, » ai-je ajouté, ma voix dénuée de toute émotion.

Mon père a posé une main sur mon épaule.

« Bien. Il faut couper la tête du serpent. Nous annoncerons tes fiançailles avec Chloé ce soir. »

Plus tard dans la journée, je suis descendu dans le grand hall. Léo était là, près du majestueux escalier en marbre de notre hôtel particulier parisien. Il m'a vu et s'est approché avec son sourire charmeur habituel.

« Adrien, mon frère. J'ai entendu dire que tu avais eu une discussion avec ton père. Tout va bien ? »

Le mot "frère" m'a écorché les oreilles. Je l'ai regardé, le dégoût montant en moi.

« Ne m'appelle plus jamais comme ça. »

Il a paru surpris, puis son visage a pris une expression blessée.

« Adrien, qu'est-ce que j'ai fait ? »

Il a tendu la main pour toucher mon bras. J'ai eu un mouvement de recul, le repoussant.

Ce n'était pas une poussée violente. Juste un geste pour qu'il ne me touche pas.

Mais Léo s'est effondré en arrière, ses yeux s'écarquillant de manière théâtrale. Il a basculé et a dévalé les dernières marches de l'escalier, criant de douleur.

« Aaargh ! »

Immédiatement, les pupilles sont sorties de nulle part, comme si elles attendaient le signal. Élise était en tête.

« Léo ! » a-t-elle crié, se précipitant vers lui.

Manon s'est tournée vers moi, le visage rouge de colère.

« Adrien ! Comment as-tu pu faire ça ? Tu l'as poussé ! »

Les autres ont fait écho à son accusation, leurs regards pleins de condamnation.

Léo était au sol, grimaçant de douleur, tenant sa cheville.

« Ce n'est rien... Je suis sûr qu'Adrien ne l'a pas fait exprès... » a-t-il murmuré, jouant parfaitement le rôle de la victime innocente.

Élise a levé vers moi un regard glacial, un mépris si profond qu'il aurait pu me tuer autrefois. Aujourd'hui, il ne faisait que renforcer ma résolution.

« Ne t'approche pas de lui, » a-t-elle dit, sa voix comme de la glace.

Elle ne m'a pas demandé ce qui s'était passé. Elle ne m'a pas laissé la chance de m'expliquer. Ils m'avaient déjà jugé et condamné.

J'ai regardé la scène, leur solidarité parfaite, leur mensonge parfaitement orchestré.

J'ai haussé les épaules, un calme effrayant s'emparant de moi.

« Très bien. »

Je me suis détourné et je suis parti, les laissant à leur comédie. Je savais que ce n'était que le début.

Quelques jours plus tard, nous étions au domaine de Normandie pour une séance d'équitation. C'était une tradition. Élise, excellente cavalière, était toujours chargée de vérifier mon équipement. C'était une de ses "responsabilités" en tant que pupille.

Aujourd'hui, elle était trop occupée à ajuster la couverture de Léo, qui se plaignait encore de sa cheville "blessée". Elle riait à ses blagues, le touchant doucement. La vue me donnait la nausée.

Elle a à peine jeté un coup d'œil à ma selle avant de me faire un signe de tête distrait.

            
            

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