Quand l'Amour Devient Poison
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Chapitre 1

J'ai toujours su qu'Élise Moreau était différente.

Parmi les sept pupilles que mon père avait adoptées pour m'offrir une épouse parfaite, elle était la plus brillante, la plus belle. Une créatrice de génie.

Mais elle était aussi la plus froide.

Son indifférence était un poison que je buvais volontiers. J'étais le "canard" de la famille de Valois, l'héritier d'un empire du luxe, prêt à tout pour un regard d'elle.

Ce soir-là, au château familial en Touraine, mon monde a basculé.

Je la cherchais, comme toujours. Mon père organisait une réception. Je l'ai suivie des yeux alors qu'elle se dirigeait vers la cave à vin.

Une intuition m'a poussé à la suivre. Je me suis arrêté devant la lourde porte en chêne, la laissant entrouverte. Des voix filtraient.

C'était Isabelle Durand, la plus théâtrale des pupilles.

« Mon petit numéro à l'Opéra Garnier a parfaitement fonctionné. Il a fui comme un lapin. Je me suis débarrassée de ce pot de colle pour un moment. »

Un rire a suivi. Celui de Manon Girard.

« Bien joué. Il faut continuer à le repousser. Aucune de nous ne doit finir avec lui. C'est Léo que nous voulons. »

Mon cœur s'est serré. Léo. Le "frère de cœur" d'Élise, adopté sur son insistance. L'homme charmant et vulnérable que tout le monde semblait adorer.

J'ai reculé, le souffle coupé. Je suis sorti dans le parc, l'air frais de la nuit me brûlant les poumons.

Et là, près des jardins à la française, je les ai vus.

Élise et Léo.

Elle lui tenait la main, son visage habituellement si froid était transfiguré par une tendresse que je n'avais jamais vue.

« Léo, encore un peu de patience. Bientôt, tout l'empire de Valois sera à nous. Adrien est un idiot. Une fois que je l'aurai épousé, nous nous débarrasserons de lui et de son père. »

Sa voix, habituellement un murmure distant pour moi, était pleine de passion pour lui.

Léo a souri, un sourire que je savais maintenant être celui d'un prédateur.

« Je sais, ma chérie. Tu es la meilleure. »

Il l'a attirée à lui et l'a embrassée. Un baiser profond, passionné. Pas un baiser fraternel.

La douleur était si intense que j'ai cru m'évanouir. Chaque respiration était un supplice. L'amour de ma vie, le centre de mon univers, n'était qu'une manipulatrice qui complotait ma chute.

Je suis retourné à l'intérieur, traversant les salons bondés comme un fantôme.

J'ai trouvé mon père dans son bureau.

« Père. »

Il a levé les yeux de ses dossiers, surpris de mon ton.

« Adrien ? Que se passe-t-il ? »

« J'ai pris ma décision. Je veux épouser Chloé Dubois. »

Mon père a froncé les sourcils. Chloé était l'héritière de nos plus grands rivaux, les Dubois de Bordeaux. Elle m'aimait depuis l'enfance, ouvertement, loyalement.

« Chloé ? Mais... et les pupilles ? Élise ? Je pensais que tu l'aimais. Elles te sont toutes si dévouées. »

Un rire amer m'a échappé.

« Dévouées ? Père, vous n'avez aucune idée. »

Je lui ai tout raconté. La conversation dans la cave. Le baiser dans le jardin. Le complot.

Le visage de mon père s'est durci, ses yeux d'homme d'affaires impitoyable brillant d'une fureur froide. Il avait créé ce système de "pupilles" pour me protéger, pour me donner une famille. Il avait adopté ces orphelines, leur avait tout donné. Et elles l'avaient trahi.

Il avait même accepté d'adopter Léo, parce qu'Élise avait insisté, disant qu'elle ne pouvait pas être séparée de son "frère". Quelle ironie.

J'ai repensé à toutes ces années. Toutes les fois où les pupilles préféraient la compagnie de Léo à la mienne. Toutes les fois où je me sentais inadéquat, me demandant ce qu'il avait de plus que moi.

La réponse était simple. Il était leur complice.

La manipulation était totale. Ma vie entière était un mensonge orchestré par la femme que j'aimais et ses "sœurs".

La douleur a laissé place à une rage glaciale.

Ils allaient payer. Tous.

            
            

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