La Vengeance d'une Folle : Le Silence d'Élodie
img img La Vengeance d'une Folle : Le Silence d'Élodie img Chapitre 1
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Chapitre 1

Dans ma chambre stérile de la clinique psychiatrique du Vercors, le seul bruit était le bourdonnement du néon. Sur l'écran de la tablette posée sur mes genoux, le mariage de ma sœur se déroulait dans un luxe insolent. Chloé, ma petite sœur, mon soleil, resplendissait dans sa robe blanche au milieu d'un château de la Loire.

Elle était tout ce que je n'étais pas. Douce, aimée, normale.

Moi, j'étais Élodie. L'ombre. La folle enfermée.

Soudain, l'image sur la tablette a tremblé. Camille, la fille de l'intendante, a fait irruption dans la cérémonie. Ses vêtements étaient déchirés, son visage baigné de larmes.

Elle a pointé un doigt accusateur vers ma sœur.

« C'est elle ! Chloé ! Elle m'a attaquée ! Elle est jalouse de moi, jalouse d'Adrien ! »

Adrien de Valois, le fiancé de Chloé, l'héritier arrogant, s'est tourné vers ma sœur. Son visage, d'abord surpris, s'est durci. Il n'a pas posé une seule question. Il a cru Camille sur-le-champ.

Il a attrapé le bras de Chloé, la tirant violemment.

« Monstre ! »

Il a crié devant tous les invités.

« Le mariage est annulé. Tu me dégoûtes. »

L'humiliation était totale, retransmise en direct sur mon petit écran. J'ai serré la tablette si fort que le plastique a craqué sous mes doigts. Personne dans la pièce n'a remarqué. Pour eux, j'étais catatonique. Mais à l'intérieur, une chose froide et lourde commençait à se réveiller.

Quelques jours plus tard, ma mère m'a appelée. Sa voix était brisée.

« Élodie... Chloé... »

Adrien l'avait envoyée dans un ancien couvent en Auvergne. Une "œuvre de charité" pour "se repentir".

« Elle est morte, ma chérie. Ils disent... ils disent qu'elle est tombée. »

Mais ma mère a continué, sa voix un murmure d'horreur.

« Son corps... Élodie, son corps était couvert de blessures. Des blessures terribles. »

Le silence au bout du fil était plus lourd que n'importe quel cri. Je n'ai rien dit. Je n'ai pas pleuré. Les larmes étaient un luxe que je ne pouvais plus me permettre.

La semaine suivante, mon père a voulu des réponses. Il est allé au manoir des de Valois à Neuilly-sur-Seine. Un homme simple de Montreuil face à une forteresse de richesse et de pouvoir.

Les gardes du corps d'Adrien ne l'ont pas laissé entrer. Ils l'ont insulté. Mon père a insisté.

Alors ils l'ont battu.

Ils l'ont roué de coups et l'ont jeté sur le trottoir.

Quand ma mère m'a rappelé, elle hurlait.

« Ses jambes ! Élodie, ils ont brisé les jambes de ton père ! »

J'ai raccroché doucement. J'ai regardé le mur blanc de ma chambre. La folie, disaient-ils. Des troubles psychiatriques graves. Ils ne savaient rien. Ma "folie" était une armure. Ma force, une arme. Et cette arme n'avait qu'un seul but : protéger Chloé.

Maintenant, Chloé était partie. L'armure s'est fissurée, non pas pour laisser entrer la douleur, mais pour laisser sortir le monstre.

La vengeance n'était plus un désir. C'était une promesse.

            
            

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