Chapitre 10 Chapitre 10 : La Toile se Tisse

Les jours suivants étaient devenus un enchevêtrement d'incertitudes, de mensonges et de paranoïa. Elias avait toujours été un maître dans l'art de se cacher derrière des façades parfaites, mais à présent, j'avais l'impression qu'il se jouait de moi à chaque instant. Il m'observait, et plus je m'enfonçais dans l'enquête, plus je réalisais qu'il avait toujours un coup d'avance.

Je n'avais plus de répit, et mon monde devenait de plus en plus petit, plus étouffant. Chaque espace, chaque moment de solitude que j'avais auparavant savouré se transformait en un terrain de chasse, où il était à l'affût, m'épiant comme un prédateur patient. Mes écrans me semblaient plus menaçants qu'autrefois, chaque ligne de code que je traversais paraissant marquer un pas de plus dans le piège invisible qui m'était tendu.

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La Prise de Conscience

Je n'avais pas encore pris pleinement conscience de la gravité de la situation avant ce soir-là. J'étais dans mon appartement, les yeux rivés sur plusieurs écrans, décortiquant un enregistrement vidéo d'une réunion secrète d'Elias. Il était toujours aussi charismatique, toujours aussi parfait dans son rôle de PDG bienveillant, mais les mots qui se glissaient entre ses lèvres, les décisions qu'il prenait en coulisse... Rien de tout cela ne collait avec l'image qu'il projetait au monde. J'avais trouvé des preuves, des connexions, des affaires douteuses... mais je n'avais aucune idée de l'ampleur réelle de ce à quoi je m'attaquais.

Soudain, la lumière de l'écran de mon ordinateur clignota. Un message s'afficha.

"Tu es trop loin, Lyana. Je t'ai dit d'arrêter."

C'était lui. Elias. Il avait trouvé le moyen de pénétrer dans mon système, de me contacter directement. C'était un avertissement, un signe de plus qu'il contrôlait bien plus que ce que je croyais. Mon cœur battait à toute vitesse. Il ne se contentait pas de m'observer, il me faisait des menaces directes.

"Qu'est-ce que tu veux, Elias ?"

Je n'avais pas l'intention de lui répondre, mais une part de moi savait qu'il attendait ma réaction. J'étais piégée dans son jeu, et je ne pouvais plus simplement reculer. Il savait ce que je savais. Et maintenant, il voulait me contrôler.

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Le Jeu du Chantage

Le lendemain, je reçus une invitation. Un dîner. L'adresse était celle d'un restaurant haut de gamme en dehors de la ville. L'invitation ne venait pas de lui directement, mais je savais qu'il en était l'instigateur. Elias voulait me confronter. Il voulait que je sois là, face à lui, dans un lieu où il avait tout le contrôle.

Je n'étais pas naïve. Je savais que c'était une autre manœuvre. Un autre piège. Mais je n'avais pas d'autre choix que d'y aller. Cette fois, il avait franchi la ligne. Il n'était plus question de simples affaires. Il s'agissait de ma vie, de mon avenir.

Lorsque j'arrivai au restaurant, un serveur m'accueillit et m'escorta dans une salle privée, isolée du reste du monde. C'était là qu'il m'attendait. Elias.

Il était assis à une table pour deux, impeccable comme toujours, dans un costume noir ajusté. Son regard perça immédiatement le mien, un sourire léger jouant sur ses lèvres. Il savait que je venais, que je n'avais pas d'autre option. Il savait que je ne pouvais pas m'en sortir seule.

"Tu es en retard, Lyana," dit-il d'une voix calme, mais pleine de sous-entendus. "J'espère que tu n'es pas venue pour me défier à nouveau."

Je le dévisageai, essayant de garder mon calme. À l'intérieur, tout en moi criait de partir, de fuir, mais je savais que ce n'était pas possible. Il était trop puissant, trop stratégique. Chaque mouvement que je faisais était observé, enregistré, analysé. J'étais coincée dans une cage invisible qu'il avait patiemment construite autour de moi.

"Je ne suis pas ici pour jouer à tes jeux, Elias," répondis-je, tentant de masquer la peur qui commençait à m'envahir.

Il haussait les sourcils, un sourire énigmatique apparaissant sur son visage. "Ce n'est pas un jeu, Lyana. C'est la réalité." Il marqua une pause, comme s'il savourait chaque mot qu'il prononçait. "Tu cherches à me détruire, mais tu oublies une chose importante : tout ce que tu sais, tout ce que tu as, je peux te le reprendre en un instant."

Je savais qu'il avait raison. Il avait le pouvoir, l'influence, et l'accès à des ressources que je ne pouvais même pas imaginer. Il pouvait effacer ma vie en un claquement de doigts. Et ce soir, il me montrait qu'il en avait la capacité. Le dîner n'était qu'une formalité. Ce qu'il voulait, c'était me faire comprendre que je ne pouvais pas gagner ce combat.

Je me sentais vulnérable, mais en même temps, un étrange sentiment de défi s'éveillait en moi. Il pensait qu'il me dominait, mais il ignorait encore combien j'étais prête à risquer pour exposer la vérité.

"Pourquoi me menacer ?"

Il pencha la tête légèrement, un regard froid et calculateur. "Parce que tu es dans un monde qui te dépasse, Lyana. Et tout ce que tu fais, tu le fais pour tes propres raisons. Mais dans ce jeu, tes raisons ne comptent pas. Ce qui compte, c'est le pouvoir. Et je le détiens."

Ses paroles me frappèrent comme un coup de poing. Mais quelque chose en moi refusa de céder. Malgré tout, malgré la peur, malgré la situation inextricable dans laquelle je me trouvais, je savais une chose : je n'étais pas prête à lui donner ce qu'il voulait.

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Le Dilemme Moral

Ce dîner marqua un tournant décisif dans ma relation avec Elias. J'avais l'impression de m'enfoncer encore plus profondément dans un abîme sans fin. Chaque mouvement, chaque action que je faisais semblait jouer en sa faveur. Mais au fond de moi, je savais qu'il y avait quelque chose de plus grand en jeu. Ce n'était plus une simple question de pouvoir. C'était une question de justice, et je me refusais à perdre cette bataille.

Elias me regarda de nouveau, et pour une fraction de seconde, je crus percevoir une lueur d'humanité dans ses yeux. Ce n'était qu'une illusion, je le savais. Mais même dans cette illusion, une partie de moi ressentait une étrange connexion, un lien ténu qui se formait malgré lui. Il me voulait, il cherchait à me contrôler, mais je n'étais pas aussi facile à dompter.

"Tu me sous-estimes, Elias," dis-je d'un ton ferme, le défi dans la voix.

Il rit doucement, secouant la tête. "Tu n'as aucune idée de ce à quoi tu t'attaques."

Le repas se poursuivit, mais je savais qu'il n'était pas question de nourriture ou de conversation agréable. Il était là pour me rappeler ma place. Et moi, je n'avais d'autre choix que de le regarder, de supporter ses menaces, de tout encaisser.

Mais je savais aussi une chose : je n'allais pas abandonner.