Je finis par l'embrasser, lentement, en la prenant dans mes bras, elle a les joues froides, un baiser chaste, qui n'avait rien de langoureux, une maigre récompense pour beaucoup de travail, je ne vibre pas à son être, mais je donne tout quand même, j'aime sa stabilité et son chaos, j'aime son regard gris acier et sa mine d'enfant battu. Elle marche sur le dallage urbain et trébuche sur un pavé mal arrangé. Elle tombe dans mes bras. Je pars la tête basse, dans le bus qui me ramène à la guerre psychologique usante avec un milieu las et ignorant. Je ne suis plus moi-même. On a continué à se voir par après, elle voyageant, et allant en cours, moi méditant et séchant les cours qui tuent la créativité. On a encore marché dans la ville, on a eu des échanges intellectuels assez vifs, et même une fois, mon instinct de procréation s'est réveillé et dans le bus, qui m'éloignait d'elle, j'étais pris d'une ferveur qui disait à mon oreille « Je veux faire des enfants avec elle, je veux qu'elle soit la mère de mes enfants ». Elle m'a même proposé de m'assister dans mes ambitions naissantes, et ce soir, je ne sais pas ce que j'ai fait. La distance qu'elle a prise en s'exilant a fait réapparaître dans son esprit mon image, une sorte de don de dieu, une inspiration hétéronome que j'ai gâchée par mon déversement et mon épanchement tous azimuts. Maintenant, va attendre qu'elle revienne, elle est tout ce que j'aime, la chaleur accueillante de l'art et l'aspiration incandescente à la connaissance. Élève sérieuse, intelligente, douée, douée d'une puissance d'esprit incroyable, elle peut concevoir des choses incroyables, mais pleines de bien si elle se laisse guider par une éthique. Ah, je n'oublie pas le contenu. L'aveuglement de l'admiration est le sentiment le plus éloigné de la raison.
You care for me, I write. Listen to this music. It is exquisite. Listen to the melodic line. It is flawless. Now my dear, pour me some wine to relax my nerves and elevate myself to the celestial spheres, to the quietness, wisdom, moderation of high summits.
De retour que déjà les tracas s'amoncellent. Après une méditation vertigineuse de deux heures et demie à plus de 10 000 m, dans un avion qui tremble dans le vent, je suis de nouveau moi-même. Je dors, et je me réveille à l'heure où tout le monde regagne son lit douillet. Le mien est devenu un nid de serpents qui glissent sur ma peau et m'envahissent de cauchemars et de pensées noires. Il faut dire, à cette heure où tout le monde dort, je découvre la trahison. Je suis vidé de mes forces, avec en plus un mal de ventre dû à une diarrhée. Mais ce dont je me souviens clairement, c'est GWI, ABM, GNR, LCF, et tant d'autres, et puis, quand je dormais, le soleil a brillé sur une pensée particulière : il faut partir. Il semblerait que moi et Dieu soyons du même avis. Il faut partir, surtout après avoir découvert la trahison. Je ne suis pas en sécurité ici, je suis même en danger de revenir en psychiatrie à tout instant, car je ne suis pas comme les autres. La société me poursuit de ses fouets, et je m'occupe de problèmes qui ne sont pas les miens, donc, je suis payé en monnaie sonnante et trébuchante, et je tombe. Je meurs. Je vis dans un inferno constant, et je suis souvent pris de nausées et de toux sèche et grasse. Mon plan de vie est chaotique, mais je ne l'ai jamais cherché, mais il est bien là, en dépit de tous mes efforts, pour l'ordonner, et même, l'harmoniser. Il va me falloir un bout de temps pour venir à bout de ce monstre, et surtout, pour reprendre une stabilité mentale, une sécurité, pour enfin développer ma pensée détachée de ce monde, tout en plongeant les mains dans le cambouis. Je suis fatigué, las de cette guerre incessante, qui vise à tuer, ma personnalité rayonnante quand elle est animée de quelque chose qui dépasse l'entendement de l'homme moderne, l'aspiration amoureuse aux cieux et à l'expression de soi. Se dire, et ne pas vivre dans un mutisme, quand j'ai commencé à me dire, j'ai quitté les images que les gens se sont faites de moi, et surtout, j'ai révélé au grand jour les troubles narcissiques qui animent mes parents. Je suis moi, et je resterai fidèle à moi-même. Pas révolté, mais pertinent et décapant. Insolent parfois, comme un soleil de midi. Le mariage de mon cousin s'est super bien passé. Toute la famille était là et a pris son pied, je ne comprends pas cette vendetta contre moi. Ma mère est malfaisante, car dans la famille que j'ai visitée, il y a des gens plus dérangés et intenses que moi. Il y a mon cousin manipulateur, ma tante hystérique, et bien d'autres. Peut-être son silence est-il dû à une sorte de question d'honneur vaniteuse et fière. Bref, autant dire vide de sens. Qu'est-ce qui a pu pourrir son esprit à ce point ? Sans doute les médecins véreux qui aiment le pouvoir, l'argent, le contrôle de l'ordre public et la justification scientifique de l'ordre social, pour que rien ne change. Ils lui ont pourri son esprit, elle s'est tournée vers le diable en personne, ils ne croient même pas en Dieu. Maintenant, le chemin est trouble, il faut que je parte, tous mes repères se sont envolés, je rentre dans un nouveau cycle. Que la vie est dure, et que les gens sont stupides, obscurantistes, lugubres et ignorants. J'aime, je veux, j'aimerais.
Ouais, bien sûr, tu es capable d'acheter une voiture tout seul, espèce de petit con. Tu ne sais plus rien faire tout seul, tu te crois encore au top, mais la vérité, c'est que t'as foiré vingt-six ans de ta vie, tu es sans argent, toi, l'homme d'affaires, et tu es embourbé dans ta vanité. La vérité, c'est que tu n'es qu'un petit con.
Intéressant, je suis en train de tout planifier. Et mon père vient me parler alors que j'écris dehors pour me dire que la police est là. C'est peut-être lié. Il faut suivre le chemin de l'amour. J'aime me croire indépendant. De toute personne, de tout amour. Peut-être le suis-je. La réflexion intéressante de ce soir porte d'abord sur le fait que ma situation à la maison me désespère et m'ôte toute force. Je dois garder ça à l'esprit. Donc, la réflexion intéressante porte sur la mendicité. Tout mendiant est roi, tout roi est mendiant. Car le Roi, c'est Lui. On ne cesse de l'implorer. D'ailleurs, le mot « mendiant » en anglais est « beggar », celui qui implore. Or le vrai musulman ne cesse d'implorer. C'est donc un mendiant de la paix de l'amour. La thématique porte sur comment la société les traite. Si elle veut les aider, elle assortira son aide de condition et d'obligation. Or tout vrai mendiant sait que le vie est un don, elle se donne. Car en Islam, il faut nourrir le pauvre et veiller à ce qu'il a où dormir, sans rien demander en échange. Il y a ceux qui s'accommodent de leur condition de mendiant, qui en font un mode de vie en rupture avec la société, il y a ceux qui ne s'en accommodent pas. Tout individu qui a une relation avec Dieu, et une relation avec lui-même sait qu'il est un mendiant.
Il faut suivre le chemin de l'amour. Elle m'a dit ce soir qu'elle a foi en moi, que je vais accomplir des choses extraordinaires. Dieu me l'a mis sur mon chemin. C'est mon destin d'être écrivain. N'oublie pas, le lieu où tu vis t'ôte toute envie de vivre. C'est dur.
Que c'est effrayant de vivre avec son destin ! Je suis si petit et si démuni, je vis tellement reclus dans la méfiance et la prudence, l'harmonie peine à percer et c'est mon cœur qui prend les coups. Je vis tellement reclus dans la peur de l'autre après les blessures que j'ai essuyées, mon Dieu, mon amour, toi pour qui j'ai tout sacrifié ! Il y a tant de choses à dire, tant de dissonances qui brouillent mon environnement et qui empêchent de capter les ondes de la félicité. Comme un brouillard épais et noir qui couvre les visages, qui couvrent les bouches qui exhalent de la fumée, des paroles sales, enchevêtrés dans la tristesse et la mélancolie, et l'abattement, l'abattement de la force physique qui diminue par des tâches qui vont au-delà de l'énergie vitale, épuisés, vidés de toute substance, le monstre moderne se repaît des humains faibles, désossés, ravalés au rang d'esclave et de serviteurs, d'un monstre cruel et sanglant, d'un maître aux mille fouets, qui fait construire ses pyramides sur le dos de pauvres travailleurs enculés par Madoff et compagnie, tous les mêmes. Qui fait construire son empire, son culte sanglant sur la Terre de Dieu, si belle, et si pristine. Qui tue la Terre, qui l'empêche de respirer, qui éjacule sur sa face des mers polluées et une faune marine qui disparaît. Qui tue, qui prêche le nouvel ordre mondial, qui fait fuir les capitaux à l'étranger, qui démantèle les services publics, qui tue, qui tue, ah, l'harmonie mélodieuse qu'émet une madeleine trempée dans le café.