Chapitre 3 Chapitre 3

Chapitre 3

Julian savait comment manipuler les choses. Il n'était pas du genre à perdre du temps à essayer de convaincre les gens avec des mots. Il préférait les actes. C'est ainsi qu'il fonctionnait, c'est ainsi qu'il avait construit son empire. Lily Bryant n'était pas différente des autres femmes qui croisaient son chemin, pensa-t-il. Mais il se trompait. Lily n'était pas du genre à se laisser séduire par des gestes spectaculaires ou des promesses vides. Pourtant, cela ne l'empêcha pas de s'approcher d'elle. Il n'était pas du genre à accepter un défi sans répondre de la même manière.

L'approche fut subtile, comme il savait le faire. Il commença par un message, simple, sans grande prétention, juste pour qu'elle comprenne qu'il n'avait pas l'intention de l'oublier. Il s'intéressait à ses projets, à ce qu'elle avait à dire. Des invitations à des dîners privés, des suggestions de réunions pour discuter de potentiels partenariats. Rien de direct, juste des prémices, des gestes qui la mettaient doucement sous pression. Une semaine, puis deux, et l'invitation devint de plus en plus difficile à ignorer. Les échanges, bien que superficiels, devenaient de plus en plus personnels. La barrière qu'elle avait dressée commençait à s'effriter. Mais il savait que Lily n'était pas dupe, qu'elle ne tomberait pas dans le piège aussi facilement.

Lorsqu'il apparut dans son bureau un après-midi, sans avertissement, il savait exactement comment frapper. Un sourire calculé, un regard en coin. « Je pensais qu'on pourrait parler d'une collaboration, » dit-il simplement, comme si leur dernière rencontre n'avait pas été marquée par des provocations. Il n'y avait pas de surprise, pas de fioritures. Juste une proposition qui la forçait à réfléchir.

Elle le dévisagea un instant, puis reprit son travail sans même lui accorder un regard. « Je n'ai pas de temps pour ça. »

Il savait qu'il fallait plus. Ce n'était pas avec des mots froids qu'il allait l'avoir. Alors il s'assit, se rapprocha du bureau, effleurant la surface du bois d'un doigt. Son regard était lourd, insistant. « Vous n'êtes pas ici pour travailler, Lily. Vous êtes ici parce que vous voulez ce que j'ai à offrir. » Il marqua une pause, l'examinant. « Je sais lire les gens. Vous n'êtes pas aussi indépendante que vous le prétendez. » Ses yeux brûlaient de cette certitude qui l'accompagnait chaque fois qu'il cherchait à déstabiliser quelqu'un.

Elle leva enfin les yeux vers lui »ne étincelle de défi dans le regard. « Vous vous trompez, Julian. » Sa voix était glaciale, mais quelque chose dans ses traits trahissait un malaise. « Mais si vous croyez que je vais tomber dans votre jeu, vous vous méprenez. »

Il se redressa, un sourire qui se voulait rassurant mais qui n'était que le reflet d'une confiance inébranlable. « Peut-être que je me trompe, mais j'ai toujours eu raison. » Il se leva lentement, la fixant. « Vous me ferez peut-être changer d'avis. »

Il la laissa dans son bureau, son parfum l'enveloppant encore quelques secondes après son départ. Julian savait exactement ce qu'il faisait. Lily était intelligente, mais elle était aussi humaine. Et les humains avaient tous une faiblesse. Julian en avait trop vu pour ignorer cela.

Quelques jours plus tard, la rumeur se répandit comme un incendie. Julian Rayne n'était pas seulement un homme d'affaires respecté. Il était aussi entouré de femmes. Des femmes magnifiques, toutes prêtes à se jeter dans ses bras pour une nuit, pour un mois, ou plus. Lily en entendit parler dès le matin suivant. Des photographies, des histoires, des scandales qui circulaient dans les cercles mondains. Et à chaque fois, Julian était là, à l'ombre, un sourire carnassier au coin des lèvres.

Elle refusa de croire que ce genre de vie était son quotidien. Mais plus elle y pensait, plus elle comprenait. Ce n'était pas un hasard si il l'avait approchée, si ses mots avaient glissé avec cette insistance particulière. Il voulait la séduire, la conquérir, l'ajouter à sa collection de femmes, celles qu'il faisait briller sous la lumière de son pouvoir. Mais Lily n'était pas comme les autres. Elle ne voulait pas devenir une autre de ses conquêtes, une autre de ses histoires d'un soir.

Elle ne pouvait pas nier l'attirance qu'elle ressentait. Il avait ce quelque chose, cet air de danger qui la fascinait. Il n'avait pas besoin de parler pour imposer sa présence. Ses gestes, sa voix, chaque mouvement en disait long. Mais ce n'était pas ça qui la poussait à le repousser. C'était cette facilité avec laquelle il semblait collectionner les femmes, cette manière de les manipuler, de les faire tomber dans ses bras sans qu'elles ne réalisent ce qui leur arrivait. Lily n'allait pas se laisser faire.

Julian, de son côté, s'amusait de la situation. Il savait qu'elle ne céderait pas aussi facilement. Mais cette résistance... elle était exactement ce qu'il voulait. Il aimait les défis, surtout quand la cible refusait de se soumettre à lui. Alors il se rapprocha encore. Pas de manière évidente, non. Il attendait que le moment soit juste. Et chaque geste qu'il faisait, chaque mot qu'il lançait, lui permettait de la faire vaciller un peu plus chaque jour.

Il l'invita à dîner un soir, dans un cadre plus intime cette fois, plus privé. Lily accepta, mais seulement parce qu'elle savait qu'il fallait bien qu'elle le confronte de manière plus directe. Elle était loin d'être naïve. Mais Julian avait cette manière de rendre tout plus tentant. Comme un piège invisible qu'on ne voyait qu'une fois qu'on y était pris. Et pourtant, elle ne voulait rien de plus que de sortir indemne de cet affrontement.

Au dîner, il la regarda longuement avant de poser son verre. « Vous savez, je suis quelqu'un d'assez simple, en réalité. Tout ce que je veux, c'est ce que je veux. » Il sourit, un sourire qui disait tout, mais rien à la fois. « Et en ce moment, je veux vous. »

Elle soutint son regard sans fléchir. « Et vous pensez vraiment que je vais tomber dans ce piège ? »

Julian haussait les épaules. « Peut-être. Peut-être pas. Mais je sais que vous êtes en train de réfléchir. Vous pouvez essayer de vous convaincre du contraire, mais au fond, vous savez que ce que je vous offre est bien plus excitant que ce que vous avez l'habitude de vivre. »

Lily se leva brusquement, ne supportant plus cette tension, ce poids qui l'étouffait. « Vous vous trompez. Vous n'êtes qu'un homme parmi tant d'autres. Rien de plus. »

Il la laissa partir, un rictus sur les lèvres. Elle n'avait pas encore compris. Mais il était patient. Il attendrait. Parce qu'il savait qu'à un moment ou à un autre, elle finirait par succomber. Il n'avait jamais perdu.