Chapitre 5 CHAPITRE 5

PVD de l'auteure

Andrea, n'ayant aucune nouvelle de son amie Cassandra depuis quelques jours, est allée chez elle pour s'assurer qu'elle va bien. Antonia, la mère de Cassandra l'a accueillie dans le salon et elles sont entrain de discuter autour d'un café.

___ « Elle est allée à San Francisco hier soir, elle ne m'a pas encore téléphoné mais monsieur Davis m'a rassuré qu'elle est bien arrivée. » raconte Antonia, avec une tasse de café dans la main.

___ « Oh, je vois. J'ai essayé de la joindre plusieurs fois mais je tombe toujours sur son répondeur. » réplique Andrea, entre deux gorgées de son café.

Elles restent silencieuse pendant quelques secondes. Après ça, Andrea relance la conversation, inquiète pour son amie.

___ « Vous pensez qu'elle a des ennuis avec la famille Davis en ce moment ? »

Antonia dépose lentement sa tasse de café sur la table basse, fronce ses sourcils comme si elle réfléchissait.

___ « Sinon, pourquoi elle ne nous aurait pas fait signe ? » continue t'elle.

___ « Cassandra est partie d'ici, tout furieuse. Je suppose qu'elle ne m'appelle pas parce qu'elle est toujours fâchée contre moi ou qu'elle a peut-être un souci avec son téléphone. » explique Antonia.

___ « Hum, vous avez certainement raison. » fait-elle.

Ding Dong ! Le bruit du carillon retentit dans toutes les pièces de la maison, volant l'attention d'Andrea et d'Antonia. Sans trainer, elle se lève et vais ouvrir la porte.

Elle fronce ses sourcils quand elle aperçoit un jeune homme du même tranche d'âge que sa fille Cassandra. Ce jeune homme à la peau très claire, le visage rond, les yeux marrons, les cheveux courts et noirs. Il possède une silhouette mince et une taille moyenne. Il porte un jean bleu et un tee-shirt noir imprimé.

___ « Bonsoir monsieur, que puis-je faire pour vous ? » lui interroge Antonia après avoir fini de le scruter.

Le jeune homme racle sa gorge puis fait un sourire pour avoir l'air crédible.

___ « Bonsoir madame, je m'appelle Théo. Cassandra est là ? »

La mère de Cassandra crispe davantage sa mine, curieuse de savoir ce que Théo veut à sa fille. Elle ne l'avait jamais rencontré auparavant.

___ « Non, Cassandra ne vit plus ici. » réplique t'elle, froidement.

Théo se fige, les sourcils relevés.

___ « Antonia ? » interpelle Andrea.

Andrea leur rejoint et se tient à côté de la mère de Cassandra. Elle hausse ses sourcils de surprise lorsqu'elle voit Théo.

___ « Théo ? » dit-elle, surprise.

___ « Tu le connais ? » se hâte de questionner Antonia.

Andrea hoche positivement la tête à titre de réponse, tout en regardant Théo.

___ « Qu'est-ce que tu fais ici ? » lui interroge Andréa.

___ « Je suis là pour Cassie. » dit-il.

Andrea lâche un soupir en tapant légèrement son front avec la paume de sa main.

___ « Théo, Cassandra est mariée et elle ne vit plus ici. Elle est désormais à San Francisco avec son époux, ça te suffit maintenant pour lâcher cette histoire ? » râle t'elle.

Les sourcils d'Antonia s'étirent lorsqu'elle comprend les intentions de ce jeune homme.

___ « Cassandra... mariée ? Non, c'est pas possible. C'est une blague n'est-ce pas ? »

___ « Non, mais qui es-tu ? Ma fille est bel et bien la femme d'un autre. Je ne sais pas ce que tu lui veux mais j'exige que tu lui foutes la paix. »

___ « Quoi ? » bégaie t'il, n'ayant pas encore digéré la nouvelle .

___ « Quoi ? » imite Antonia d'un air moqueur ; « Tu as bien entendu jeune homme. »

Elle foudroie Théo du regard tandis qu'il est toujours sous le coup du choc. Il gratte nerveusement sa tête, triste à l'infini.

___ « Mais je l'aime et... » marmonne Théo, d'une voix triste et déçue.

Antonia le dévisage avec mépris.

___ « Tu t'es regardé ? Tu penses réellement que ma fille va perdre du temps avec un type comme toi ? Qu'est-ce que tu peux lui apporter dans sa vie à part une vie misérable ? Tu penses que l'amour résout tout ? Que les amoureux vivent d'amour et d'eau fraîche ? » s'enflamme Antonia.

Elle se rapproche de Théo et ancre son regard froid et dur dans le sien.

___ « Tu ferais mieux de te réveiller de ce rêve jeune homme. Cassandra est mariée, trouve toi une occupation pour l'oublier. »

Sans lui permettre de répliquer, elle lui ferme la porte au nez puis souffle profondément.

PVD de Cassandra

*** Hôpital San Francisco

___ « Tu devrais rentrer prendre une douche et te reposer. » me suggère Mathias.

J'ai passé une journée entière auprès de Santiago et de sa famille. Il est toujours dans le coma, son état est critique et personne n'est autorisée à le voir.

Je n'ai pas encore eu l'occasion de parler à ma mère ni à Andréa depuis mon arrivée. Mon téléphone est à plat et je n'ai pas non plus emporter avec moi, mon chargeur.

Josepha, Mia et la soeur des frères Davis sont rentrées chez elles. Leonardo a pris un appel puis a disparu de la nature. En parlant de lui, nous nous comportons comme deux étrangers. Il est indifférent avec moi et reste en retrait quand sa famille me bombarde de questions concernant Santiago et moi. Il n'intervient que très rarement, quand il réalise que je commence à manquer d'explications à leur donner, il intervient. Je ne me tourne pas non plus vers lui pour tenter une quelque discussion entre nous, de peur que les autres fassent un lien entre nous deux.

___ « Non, je ne veux pas le laisser seul. » insisté je, timidement.

Mathias sourit simplement et vient s'asseoir près de moi. Mes muscles se tendent, ma respiration devient irrégulière et mes mains tremblent légèrement. Il pose sa main sur mon épaule, je sens une sensation étrange qui accentue ma nervosité.

J'hésite à poser mon regard sur lui. Puis, finalement je réussis à le regarder et je vois encore ce sourire amical sur ses lèvres.

___ « Santiago n'est pas seul, je suis là avec lui. C'est mon ami, mon frère et je ne le laisserai pas seul. » me fait-il comprendre, avec une voix rassurante.

Son regard plein d'assurance me met en confiance. Je fais un léger sourire puis acquiesce de la tête en guise de compréhension.

Je me lève du banc, prends mon sac et lance un dernier regard à Mathias avant de sortir de la salle d'attente. Il me fait un geste d'aurevoir avec la main auquel je réponds par un signe de tête.

***

Hôtel San Francisco

Quelques minutes plus tard, je retourne à l'hôtel où je séjourne grâce à un taxi. Je sors de l'ascenseur et me dirige vers ma chambre d'hôtel. J'arrive devant la porte de ma chambre, je fais sortir la carte magnétique de mon sac à main et la fais glisser sur le lecteur électronique. La porte s'ouvre et j'entre dans la chambre, elle se referme automatiquement après moi. J'appuie sur l'interrupteur, la lumière jaillit et éclaire toute la pièce.

___ « Bonsoir Cassandra ! »

Je sursaute de peur mais aussi de surprise lorsque j'entends la voix de Leonardo résonner dans la pièce. Il est là, assis confortablement sur la sofa. Ma gorge se noue et ma poitrine se serre, mon cœur bat fort contre ma cage thoracique.

___ « Leonardo ? » interrogé je d'une voix lente, pour confirmer que c'est bien lui.

Un rictus effrayant apparaît sur ses lèvres et cela a suffit pour glacer mon sang. J'avance vers lui à pas hésitants.

___ « Qu'est-ce que vous faites ici ? » continue je, toujours surprise de sa visite.

Il se relève du sofa, rajuste sa veste et me regarde.

___ « J'avoue que tu as un talent d'acteur. » dit-il en marchant vers moi.

Il se rapproche de moi, ses mains enterrées dans ses poches, Leonardo m'observe avec son mauvais rictus. Je reste muette, le cœur dansant à une vitesse fulgurante.

___ « Je dois avouer que Santiago a de la chance : se retrouver marié avec une si belle femme comme toi. » reprend t'il, en me fixant profondément.

Le regard approfondi de Leonardo me met mal à l'aise mais cet homme me terrifie au point que je n'ose pas lui faire part de cela. Il lèche ses lèvres puis je constate un sourire dégoûtant qui traine sur ses lèvres. Sans le voir venir, ses doigts tripotent quelques mèches de mes cheveux.

___ « Dommage qu'il risque de rester sur son lit d'hôpital. » rajoute Leonardo, d'un air sarcastique.

Je renfrogne ma mine, tentant de saisir ses dires.

___ « Rester sur son lit d'hôpital ? » demandé je.

___ « Oui. Santiago doit mourir, il doit disparaitre complètement de ce monde ainsi, ses biens reviendront à toi, donc à moi.»

Mes yeux s'élargissent à l'entente de cette révélation. Il s'éloigne de moi.

___ « Mais... Et s'il s'en sort ? »

___ « Le but, c'était de le tuer. Et s'il se réveille de son coma, alors je tenterai encore et encore de le faire disparaitre. » me répond t'il, entre ses dents.

___ « Et moi, dans tout ça ? Je croyais qu'il fallait que je sois sa femme et l'emmener à divorcer pour avoir la moitié de ses biens. »

À entendre Leonardo, on ne dirait pas que Santiago est son frère. J'ignorais les réelles attentions de Leonardo envers Santiago. Si j'avais su que sa haine envers lui, est si profonde au point de vouloir l'assassiner, je n'aurai jamais accepté ce rôle.

Je ne suis pas une meurtrière et je ne serai jamais non plus la complice d'un assassin.

___ « Tu sais ce que tu dois faire, n'est-ce-pas ? Tu es sa femme sur les papiers. Par contre s'il venait à se réveiller de son coma, tu ne dois pas le laisser te toucher Cassandra. C'est clair ? »

Son ton froid et dur m'effraie encore plus. J'ouvre légèrement ma bouche, sidérée par tout ça.

___ « Quoi ? » lâche je, confuse.

Il incline légèrement sa tête et me scrute, comme un lion qui guette sa proie. De toutes façons, je ne comptais pas me donner à un inconnu, mais la façon dont Leonardo me regarde et l'intérêt qu'il porte pour moi, m'intriguent. Ce n'est pas à lui de me dire sur ce que je dois faire de mon corps ou de mes sentiments. Ce qui devrait le plus préoccupé, c'est que je mène à bien son plan.

___ « Je pense que j'ai été assez clair. Santiago ne doit jamais te toucher, débrouille toi comme tu pourras pour éviter cela. Quant à Mia, ne la calcule pas ! Elle est juste jalouse mais elle reviendra à la raison. »

Après m'avoir dicté ses consignes, il se dirige vers la sortie, j'entends la porte s'ouvrir puis se refermer en un battement de cils. Je me retourne pour m'assurer qu'il est réellement parti.

Je lâche un soupir désespéré après m'être assurée qu'il soit parti. Je jette mon sac à main sur le lit, fait passer mes doigts sur mes cheveux et les ébouriffe pour mieux me sentir. Ensuite je me déshabille et prends une douche froide, qui me redonne la sensation de vivre.

J'ai pris une douche, mis mon téléphone en charge avec un chargeur que j'ai trouvé à la réception et j'ai pris mon dîner. Puis, je me suis affalée sur le lit pour voler un temps de sommeil.

***

12h 28min

J'ai dormi comme un bébé hier, bien vrai qu'il y'a eu des moments où je me réveillais en sursaut mais je me rendormais aussi vite. Surtout que j'étais épuisée non seulement mentalement mais aussi physiquement. J'étais totalement paumée.

Ce matin, quand je me suis réveillée, il était déjà 10h passée de quelques minutes. J'ai pris un bain, mes muscles se sont détendus et tout mon corps respirait la vie. Après le bain, j'ai pris le petit déjeuner et j'ai terminé un livre que j'ai emporté avec moi de Los Angeles.

Assise sur le lit, les pieds croisés et mon téléphone plaqué à l'oreille, j'essaie de joindre ma mère au téléphone. Après plusieurs tentatives, elle finit par répondre à l'appel.

___ « Maman ? » me précipite je de dire, heureuse qu'elle ait décroché.

___ « Cassandra, tu vas bien ? »

___ « Non, je ne vais pas bien. Je ne sais pas ce qui se passe avec Leonardo mais je le trouve étrange. Il nous a pas tout dit maman, cet homme m'a avoué qu'il compte faire tout son possible pour faire disparaitre son frère. Ce type est un monstre maman. »

Je fais une pause pour reprendre mon souffle. Pendant ce temps, ma mère ne dit rien après tout ce que je viens de lui dire. Son silence éveille quelques doutes en moi. Je fronce les sourcils, refusant de croire à cette petite voix qui me parle.

___ « Maman, tu le savais ? » lui demande je, d'une voix faible.

___ « Cassie, tu sais... »

Je l'entends souffler profondément derrière le téléphone. Mon cœur se fend comme une assiette en porcelaine qui vient de se briser. Je reste immobile.

Ma mère était au courant des réelles intentions de Leonardo Davis depuis le début mais elle a préféré se taire et me pousser à accepter ce dangereux jeu.

Les larmes me montent aux yeux et ma vision se brouille. Je pince fortement ma lèvre inférieure, me retenant de fondre en larmes.

___ « Comment tu as pu accepter une telle chose maman ? Être la complice d'un assassin ! » relance je, d'une voix brisée.

___ « Cassandra, je ne suis pas sa complice et toi, non plus. Ce qu'il y'a entre les frères Davis ne nous concernent pas et je te conseille de ne pas te mêler de cette histoire. Fais juste ce que tu dois faire et rien de plus. »

Je cligne des yeux plusieurs fois et mes larmes coulent sur le long de mes joues.

___ « Je te reconnais plus... » craché je au téléphone puis je raccroche.

La colère me monte jusqu'aux entrailles, mon sang s'échauffe et mon cœur bat à tout rompre. J'ai qu'une envie, c'est de tout casser. Mais je me retiens de le faire pour ne pas me retrouver à dédommager l'hôtel.

À suivre...

                         

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