Chapitre 3 CHAPITRE 3

PVD de Cassandra

Après avoir signé les papiers qui font maintenant de moi la femme de Santiago Davis, j'ai dû démissionner de mon poste de serveuse au restaurant. Leonardo et ma mère m'ont obligée à porter une robe de mariée et à prendre des photos avec un inconnu. Cet inconnu portait également une tenue d'homme marié. J'étais contre cette idée mais il nous faut ces photos, pour ensuite les modifier et en faire un album photos de mon mariage avec Santiago.

J'ai fait des recherches sur internet pour en savoir plus sur Leonardo, Santiago et le reste de leur famille. Il n'y a pas grande chose sur eux, car c'est une famille discrète. Néanmoins, je sais qu'ils vivent à San Francisco et font partie des familles les plus influentes des États Unis. Pour l'heure, les médias mondiaux ne font que parler du grave accident qu'a eu Santiago Davis, le jeune homme d'affaires.

Certains médias disent que son état est très critique et qu'il y'a très peu de chance qu'il s'en sorte vivant. Et lorsque j'ai lu cela, ma poitrine s'est serrée et j'ai ressenti le goût amer des regrets de ce que nous nous apprêtons à lui faire. Il n'a que 28 ans, mais à cause de l'égoïsme démesuré de son frère, Santiago est coincé dans un lit d'hôpital.

___ « Quoi, je dois aller à San Francisco ? » hurle je, toute surprise.

Je suis au salon avec ma mère. Elle discute avec son ami Leonardo au téléphone et je viens d'apprendre par le biais de cet appel que je dois être à San Francisco dans deux heures.

___ « Calme-toi Cassie ! » me lance ma mère, avant de reprendre sa conversation téléphonique.

___ « Me calmer maman ? Comment tu peux me demander de me calmer ? » m'enflamme je en faisant des allers-retours dans le salon.

Je souffle d'agacement, et lorsque je l'aperçois raccrocher le téléphone. Je cesse de marcher et vais vers elle. Assise sur le canapé, elle me fixe d'un air calme.

___ « Alors ? » relance je, les bras croisés sur ma poitrine.

___ « Tu dois faire ta valise et prendre le prochain vol pour San Francisco. Tu dois être auprès de... ton mari, faire la connaissance de ta belle famille. »

Je crispe mon visage, intriguée par le calme de ma mère. Elle parle de façon nonchalante et d'une voix posée, comme si c'était juste une situation normale. Je me rapproche d'elle, me mets à genoux devant elle et la fixe. J'essaie de pénétrer ses pensées mais elle détourne immédiatement son regard de moi quand elle se rend compte de cela.

___ « Je dois voyager seule ? » lui interrogé je, d'une voix faible.

___ « Tu es désormais une femme mariée et je ne serai pas toujours là Cassandra. Tu as 26 ans, tu peux voyager seule et mener à bien ce plan sans moi. » réplique t'elle sèchement.

___ « Mais maman... Je ne connais pas cette ville ni cette famille. Et puis Santiago, s'il se réveille avec toute sa mémoire ? Vous y avez pensé ? »

Je ne connais rien de cette famille, de l'homme avec qui je me suis illégalement mariée. Je ne sais même pas comment sa famille réagira quand il apprendra cette nouvelle sur notre union.

Va t'elle m'accepter ? Sans oublier que je dois jouer le rôle d'une épouse, partager la même chambre et le même lit que lui. Encore faudrait-il qu'il ait perdu sa mémoire .

___ « Oh Cassandra, ça va ! » hausse t'elle nerveusement le ton.

Elle se lève d'un bon du fauteuil et me transperce du regard. Je l'entends souffler bruyamment.

___ « Tu penses trop. Il ne va rien se passer de grave, rien qui va compromettre ce plan. D'ailleurs il y'a Leonardo, donc tu n'as rien à craindre. » reprend t'elle, un peu plus calme.

Je tombe des nues du changement brusque de ma mère. Elle est d'une froideur inquiétante. Je me relève lentement et recule d'elle. Elle n'ose toujours pas croiser mon regard.

___ « Parfait ! » m'écrie je, dégoûtée par la situation. « Je vais donc me débrouiller toute seule ». me résigne je.

___ « Ton passeport et tout ce dont tu auras besoin se trouvent dans ton placard. Je viendrai te voir lorsque ce sera le bon moment. » rajoute t'elle.

Je me retourne et vais dans ma chambre presqu'en courant. Ma poitrine se compresse et les larmes me montent aux yeux, je ne me retiens pas de pleurer. Une multitude de larmes perlent le long de mes joues alors que je fais sortir ma valise qui se trouve sous mon lit. Puis je vais récupérer mes affaires et les jette dans la valise sans me soucier de leurs emplacements. Je range mes affaires en pleurant à chaudes larmes car j'en ai vraiment besoin. J'ai besoin de me vider, de libérer toutes ces émotions qui se sont accumulées en moi dernièrement.

Je finis de faire ma valise et de récupérer mes papiers d'identité. J'essuie mes larmes, retouche immédiatement mon visage et porte des lunettes pour cacher mes yeux rougis par les pleurs.

Ensuite je quitte la chambre en traînant avec moi, deux valises et un sac à main. Ma mère qui se tient au milieu du salon, se tourne pour me voir.

___ « J'ai déjà commandé un taxi pour toi et il t'attend au dehors. » m'informe t'elle.

Je suis toujours remontée contre elle, alors j'ignore totalement cette information. Je traîne mes valises jusqu'à la porte, ouvre celle-ci et me précipite au dehors.

Une fois dehors, je vois effectivement un taxi devant la maison. Je déglutis nerveusement puis vais vers lui. Le conducteur de taxi sort du véhicule et vient me donner un coup de main avec mes affaires. Il range mes valises dans le coffre pendant que ma mère nous observe depuis la porte de l'appartement.

Même si elle essaie de cacher sa tristesse, je sais qu'elle est aussi touchée émotionnellement par cette séparation. Tout comme moi, elle souffre. La seule différence, c'est qu'elle est plus forte que moi. Elle sait très bien cachée ses émotions alors que moi, je m'effondre au moindre souci.

___ « Prends soin de toi ! » me lance t'elle, d'une voix étouffée de pleurs.

Quelques perles de larmes s'échappent en moi et ruissellent sur mes joues. Je les essuie hâtivement puis je vais m'engouffrer dans la voiture. Le conducteur me rejoint après avoir fini de ranger mes affaires. Je regarde ailleurs pendant que le vrombissement du taxi retentit.

** Quelques heures plus tard

Hôtel San Francisco

J'ai atterri à San Francisco aux environs de 22h. Leonardo avait déjà tout prévu, l'hôtel où je dois séjourner le temps que son frère se réveille de son coma.

Je descends du taxi qui m'a conduit à l'hôtel, je le paye et ce dernier m'aide avec mes bagages dans le coffre de son véhicule. Puis il s'en va. Figée devant le grand hôtel, je contemple la façade majestueuse ornée de marbre. Mes yeux parcourent les grandes vitrages, et ensuite l'entrée principale. Elle est marquée par un auvent élégant et des portes en verres automatiques.

Mon estomac tourbillonne dans mon ventre pendant que mon cœur bat un peu plus vite. Je n'avais jamais séjourné dans lieu aussi luxueux que cet hôtel. Fascinée par ce que mes yeux perçoivent, je laisse échapper un petit rire heureux et stressé.

Je traverse le hall d'entrée, spacieuse impressionnante avec un plafond décoré de lustres en cristal scintillant. Le sol est recouvert de moquette luxueuse, et des œuvres d'arts contemporaines ornent le mur. Des plantes vertes bien entretenues, ajoutent une fraîcheur à l'endroit.

Je me dirige vers le comptoir de réception qui est en bois sombre. Derrière le comptoir, il y'a des personnels en uniforme souriant, prêt à offrir un service irréprochable. À côté, il y'a des visiteurs assis sur des fauteuils et canapés confortables.

Je me présente devant un des personnels, qui est une demoiselle aux cheveux longs châtains foncés, les yeux marrons clairs, les lèvres recourbées.

___ « Bonsoir » m'exprime je, la voix tremblante.

Je ne peux pas le nier, cet endroit est magnifique.

___ « Oui bonsoir mademoiselle, que puis-je faire pour vous ? » me demande t'elle avec un sourire accueillant.

___ « Euh, c'est madame ! » corrigé je avec le peu de courage qui me reste.

Je la vois hausser les sourcils, exprimant sa surprise. Mais lorsque ses yeux se posent sur la bague en diamant qui brille autour de mon annulaire, elle fait un sourire forcé et hoche la tête en guise de réponse.

___ « Ah, je m'excuse pour la confusion. »

Je me contente de lui répondre par un léger sourire nerveux. J'ai peut-être l'air d'une adolescente, ce qui peut provoquer une confusion chez certaines personnes. J'ai 26 ans.

___ « Que puis-je faire pour vous ? » relance t'elle.

Je m'apprêtais à lui répondre mais un appel survient à son niveau. Elle fronce légèrement les sourcils, décroche le téléphone fixe et je l'entends répondre par « D'accord » ; « Ok » ; « Pas de soucis ! ». Elle raccroche le téléphone puis me prête à nouveau son attention. Cette fois, son sourire s'élargit encore plus comme si elle avait une personne très importante devant elle.

___ « Monsieur Davis a réservé une suite pour vous. » m'annonce t'elle gentiment.

Je reste stupéfaite pendant un bref moment.

___ « Bon séjour madame Davis » me souhaite t'elle avec courtoisie en me tendant les clés de la suite qu'à réservé Leonardo pour moi.

___ « Merci » réponds je avec un sourire crispé.

Je récupère la carte magnétique de ma suite et prends la direction que m'a indiqué la réceptionniste. Je monte dans l'ascenseur pour rejoindre la 3e étage puis longe le couloir élégamment décoré avec des tapis moelleux et des éclairages tamisés, donnant un atmosphère intime.

Je finis par retrouver le numéro de ma suite, je souffle profondément de soulagement. Je déverrouille celle-ci et m'engouffre à l'intérieur. Un climat chaleureux et d'un calme apaisant m'accueille. Le bruit sec de mes talons résonnent dans la pièce.

La chambre elle-même est spacieuse et agencée avec un lit king-size couvert de draps en coton égyptien et de coussin moelleux. Je laisse mes affaires au milieu de la pièce, toujours sidérée par la décoration de la chambre. J'avance à petits pas vers le lit où je dépose mon sac. Puis je fais le tour de la pièce, mes doigts se baladant sur le mur doté de papiers peints raffinés.

Un sentiment de satisfaction mêlé d'angoisse me tourmente. Je suis tellement fourbue que la seule chose qui me préoccupe en ce moment, c'est de me reposer. Je vais m'asseoir sur le lit et me débarrasse de mes talons à aiguilles, fais descendre la fermeture de ma robe. Puis je me laisse aller sur le doux lit et mes yeux se ferment instantanément.

***

Mon téléphone se met à bourdonner, me tirant de mon sommeil. J'ouvre péniblement les yeux, tâte le lit jusqu'à ce que mes doigts tombent sur mon sac à main.

___ « Hum.. » fais-je, en me levant.

Il cesse de sonner puis recommence encore. Je fouille le sac avec maladresse puis parviens à récupérer le téléphone qui sonne encore.

Mon cœur fait un bond lorsque mes yeux aperçoivent le nom qui affiche sur l'écran : Leonardo.

Mon sang se refroidit, je fais glisser mon doigt avec hésitation et décroche à l'appel.

___ « Allô ? » dis-je, d'une voix faible.

___ « Cassandra, j'ose espérer que tu t'es assez reposée. » me parle t'il d'une voix grave et avec nonchalance.

Je décolle légèrement l'appareil de mon oreille pour vérifier l'heure qu'il est et je me rends compte qu'il est 02h du matin. J'avale ma salive avec peine puis replace le téléphone près de mon oreille.

___ « Une personne t'attend en bas, elle est chargée de te conduire à l'hôpital où nous sommes en ce moment avec Santiago. Tâche toi, d'être désespérée de l'apparence pour tromper la vigilance des autres. »

___ « D'accord ! »

Il allait raccrocher mais je l'en empêche.

___ « Est-ce nécessaire que j'apporte les papiers de mariage avec moi ? »

___ « Non. Ce n'est pas encore le moment.»

Je fronce les sourcils.

___ « Mais comment serai-je crédible à leurs yeux ? »

___ « Je me chargerai de ça. »

Il raccroche le téléphone. Je souffle bruyamment pour essayer de me détendre. Je quitte le lit, vais dans la salle de bain. Je ne m'attarde pas sur l'apparence de cette pièce, la seule remarque j'ai faite c'est qu'elle est aussi spacieuse et impeccable. Je m'arrête devant le lavabo, me lave la figure puis avec la serviette, je me débarrasse des gouttes d'eau sur mon visage.

___ « Je dois avoir l'air d'une personne abattue par l'état de santé de son époux » me répète je sans cesse en fouillant dans mes affaires, espérant trouver du maquillage.

Je lâche un soupir rageux, car je n'ai pas apporté de maquillage avec moi. J'étais tellement pressée et surtout en colère contre ma mère que j'ai oublié ces détails.

Je regagne la salle de bain à nouveau. Je me tiens devant la glace, la poitrine qui ne cesse de bomber et de descendre.

Je constate quelques traces de cernes autour de mes yeux verts émeraudes. Mon visage mince est pâle et mon teint mate est aussi terne, certainement dû à tout ce qui se passe ces derniers jours. Mes cheveux bruns et longs sont en batailles tandis que mes lèvres un peu épaisses et pulpeuses sont toujours intactes.

Je mesure 1m74, de taille fine telle un mannequin. Par ailleurs, j'ai la poitrine moyennement volumineuse ainsi que le postérieur. Il y'a aussi un grain de beauté en dessous de mes lèvres. Mes cils sont si longs que je n'ai même plus besoin des faux cils.

Je reste encore quelques secondes à me scruter à travers le miroir, puis jette un coup d'œil sur la robe verte qui m'arrive juste en dessous de mes genoux.

Dois-je me changer ou pas ?

Finalement, je retourne dans la chambre et je saisis mon téléphone ainsi que mon sac à main pour regagner l'extérieur.

À suivre...

            
            

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