C'est un mensonge, je l'aime bien, beaucoup même. Mais je trouve ça bizarre, parce que je ne le connais pas vraiment. Je vais m'éloigner de lui, puis je penserai à quelqu'un d'autre. Mais pour les prochaines semaines, je veux me concentrer sur mes études. Peut-être que je vais rejoindre le club d'art, si ce n'est pas trop tard.

« On verra bien. Bon, je dois préparer le dîner, c'est mon tour ce soir. Je t'appelle une autre fois. »

« D'accord, à bientôt. » Je raccroche et termine mes devoirs.

Une fois fini, je m'allonge sur mon lit et fais une sieste.

Je me réveille en sursaut en entendant ma tante crier : « Hé, Jessica ! Le dîner est prêt ! »

« J'arrive ! » je réponds en descendant les escaliers.

En descendant, je jette un œil à certaines photos accrochées dans le couloir. Il y en a une de mes parents le jour de leur mariage. Ma mère riait et mon père la portait en style princesse. Ils avaient l'air tellement heureux...

J'arrive dans le salon et vois ma tante assise sur le canapé devant la télé, tandis que mon oncle est installé à la table de la salle à manger. Ils mangent toujours dans des pièces séparées, disant qu'ils veulent du temps seuls.

« Pour le dîner, je veux que tu ailles le chercher pour moi, » dit mon oncle en feuilletant des papiers de travail. Voyant mon inconfort, il lève lentement les yeux vers moi.

Je soupire : « Encore occupé ? »

« Oui, j'ai commandé des pizzas chez Papa John's. » Il se cale dans sa chaise et ajuste ses lunettes avant de me faire signe de partir.

C'est ma pizzeria préférée ; ils font des cheese sticks incroyables qui me mettent l'eau à la bouche rien qu'en y pensant. Leurs pizzas au fromage, au pepperoni et personnalisées sont les meilleures. Habituellement, on commande une pizza personnalisée avec du pepperoni, des poivrons, des olives, du bacon et des oignons. Mes garnitures préférées sont les oignons, mais on prend les olives pour mon oncle. Je ne comprends pas comment il peut aimer ça.

« Cool. » Je prends mes clés, et juste avant de franchir la porte, mon oncle dit : « Reviens vite, on a des nouvelles à te donner. »

« D'accord... ? » je réponds, intriguée.

Je sors et conduis jusqu'au Papa John's le plus proche. Ce n'est qu'au coin de la rue, donc ça ne prend pas longtemps. Je pourrais marcher, mais je préfère conduire pour ne pas risquer de faire tomber les pizzas.

Il fait maintenant nuit, et je suis sur le chemin du retour quand, tout à coup, quelque chose traverse la route juste devant moi.

Je donne un coup de volant pour l'éviter, et j'y arrive de justesse, regagnant la route d'un virage rapide. Je prends une grande inspiration et regarde dans mon rétroviseur.

« C'était quoi, ça ?! » je m'exclame à moitié en criant, avant de reporter mes yeux sur la route. Je ne vois rien.

Je ne sais pas ce que c'était, mais c'était énorme.

Je me rappelle soudain pourquoi je suis dans la voiture et regarde rapidement sur ma droite.

« Ouf... » La pizza va bien.

En arrivant chez moi, je tiens les pizzas dans mes mains et frappe à la porte. Je ne peux pas l'ouvrir, évidemment, j'ai les mains prises.

Pas de réponse.

« Sérieusement... allez, ouvrez la porte, » je frappe à nouveau.

Mon oncle ouvre enfin la porte, les cheveux en bataille, et je ne vois pas ma tante.

« J'ai les pizzas, » dis-je en jetant un coup d'œil à l'intérieur. Je remarque que ma tante n'est pas à sa place habituelle, ce qui me rend curieuse.

« Bien. Ta tante va passer la nuit chez ta grand-mère. »

« Pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ? » je demande.

« Non, non... en fait, il y a quelque chose que je voulais te dire. »

On se dirige tous les deux vers la salle à manger pour manger nos pizzas, pendant que j'attends qu'il m'explique ce qu'il a à dire. Attends... ils vont divorcer ?

« Ta tante et moi, on s'éloigne depuis un moment, et je me suis éloigné de toi aussi, » dit-il en baissant les yeux.

« Ce n'est pas volontaire, j'ai beaucoup de travail. Ta tante n'arrange pas les choses non plus. Elle et moi allons divorcer. On ne se voit plus de la même manière après tout ce qui s'est passé. On pense que c'est mieux de se séparer. »

Il parle de la mort de mes parents...

« Je suis désolé. Je vais essayer d'être plus présent dans ta vie. Je ne peux pas parler pour ta tante, mais j'espère qu'elle ressent la même chose. »

« Oh... euh... »

J'essaie de répondre, mais aucun mot ne sort. Je suis sans voix. D'abord, il annonce qu'ils divorcent... Ils avaient l'air heureux, de ce que j'ai vu. Mais je fais toujours en sorte d'éviter leur présence quand je peux. Peut-être que ça peut changer. Il veut être dans ma vie maintenant, et ça peut vraiment fonctionner.

« C'est normal de ne pas savoir quoi dire. Moi non plus, » dit-il avec un sourire.

Après avoir discuté un peu plus, je finis ma pizza et mes délicieux cheese sticks, puis je vais sur la terrasse arrière. Je m'assois sur le deck et commence à lire un livre que je dois lire pour mon cours d'anglais avancé. On doit lire *Roméo et Juliette* ; oui, ce livre dont tout le monde parle tout le temps.

Je lis tranquillement pendant une demi-heure quand j'entends un bruissement dans les buissons à côté de moi.

Je regarde en direction du bruit... rien. Peut-être un lapin ou quelque chose comme ça.

Je replonge dans mon livre, et j'entends à nouveau ce bruissement.

Je pose mon livre, descends du porche et m'approche des buissons. Je m'en rapproche, mais je ne vois toujours rien. Ils sont assez grands et touffus, presque aussi grands que moi. Je hausse les épaules et retourne vers le porche, quand j'entends encore ce bruit.

Je me retourne et lance : « Qui est là ? »

Je vois une paire d'yeux gris à travers les buissons et je pousse un cri. Je tente de m'enfuir, mais je trébuche en me retournant. J'entends un gémissement alors que j'essaie de me relever... hein ?

Qu'est-ce que c'est que ça ?!

Le bruissement s'intensifie, et un grand loup magnifique sort des buissons. Il est entièrement noir, avec des yeux gris parsemés de petites taches bleues. Pourquoi ces yeux me semblent-ils familiers ? C'est vraiment un loup superbe et très grand, même pour un loup.

« Wow, tu es vraiment beau, mais je ne pensais pas qu'il y avait des loups en Floride, » dis-je, perplexe.

Le loup me regarde, et un sourire lupin apparaît sur son visage. Il avance lentement vers moi, comme pour vérifier si je suis une menace ou si j'allais crier à nouveau.

« Pas de panique, j'adore les loups. Je trouve qu'ils sont fascinants. Mais je ne pensais pas qu'ils étaient aussi énormes, » dis-je avec des yeux écarquillés. Le loup s'allonge en voyant mon expression.

Je m'approche et m'assois à côté de lui. Je tends la main pour caresser sa tête, et il ne montre aucun signe d'agressivité, alors je le caresse.

« Je vais t'appeler... Sparky, » dis-je en souriant du nom que je viens d'inventer.

Il tire la langue avec un air de dégoût, mais je l'ignore et décide de garder ce nom. J'aime bien.

« Tant pis, ton nom est Sparky maintenant. »