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Le brouillard matinal enveloppait l'île, rendant le paysage presque irréel. Maya, assise à son bureau près de la fenêtre, observait les premières lueurs du jour percer à travers les nuages. Elle tenait une tasse de thé chaud entre ses mains, ses pensées déjà absorbées par les plans qu'elle avait passés des nuits entières à élaborer. Cette journée marquait le début d'une nouvelle ère pour elle. Si la fuite lui avait permis de respirer, elle savait que ce n'était qu'une pause temporaire. Aujourd'hui, elle entamait son ascension.
Elle ouvrit son ordinateur et consulta les documents qu'Elena lui avait envoyés. Des listes de contacts, des propositions de partenariats, des analyses de marché. Chaque ligne représentait une opportunité, un levier qu'elle pourrait actionner pour bâtir son empire. Elle n'avait pas l'intention de se contenter d'une simple œuvre de bienfaisance. Elle voulait que son organisation soit une force incontournable, un refuge pour ceux qui en avaient besoin, mais aussi un symbole de puissance.
Elle passa les heures suivantes à passer des appels. Sa voix, calme mais déterminée, résonnait dans la petite pièce. Elle contacta d'anciennes relations, des personnes qu'elle savait influentes, mais aussi ambitieuses. Certains furent surpris de l'entendre, d'autres méfiants. Mais Maya avait un talent naturel pour convaincre. Elle ne leur offrait pas seulement une opportunité de travailler avec elle, mais une vision, une cause à laquelle ils pourraient s'associer.
« Nous ne sommes pas là pour simplement redistribuer des ressources, » expliqua-t-elle à un ancien partenaire d'affaires de son père. « Nous allons créer un réseau qui responsabilise les femmes, qui les aide à se relever et à se protéger. Ce n'est pas un acte de charité, c'est un investissement dans l'avenir. »
Les mots coulaient naturellement, portés par la passion qui l'animait. À chaque conversation, elle gagnait un nouvel allié, une nouvelle promesse de soutien. Ce n'était que le début, mais déjà, elle pouvait sentir que son projet prenait vie.
Quelques semaines plus tard, l'organisation qu'elle avait nommée « Nova » était officiellement lancée. Elle choisit ce nom pour son symbolisme : une étoile qui renaît après une explosion. Le siège de Nova, bien qu'installé sur l'île pour préserver son anonymat, était déjà connecté à un réseau mondial grâce aux technologies modernes. Les premiers projets prenaient forme, des initiatives visant à offrir des formations professionnelles aux femmes en difficulté, à leur fournir un accès à des ressources juridiques et financières.
Cependant, Maya savait qu'elle ne pourrait pas tout gérer seule. Elle avait besoin de recruter des personnes compétentes pour l'aider à diriger Nova. Lors d'une réunion en visioconférence avec Elena, elles discutèrent des profils idéaux.
« Il nous faut quelqu'un avec une expertise en finances internationales, » dit Elena. « Et peut-être un spécialiste en relations publiques. Si nous voulons que Nova ait de l'impact, nous devons être visibles. »
Maya hocha la tête, consciente de l'importance de ces rôles. « Je connais quelqu'un qui pourrait convenir, » dit-elle après un moment de réflexion. « Alexei Morozov. C'est un génie en stratégie financière. Il a travaillé avec mon père à l'époque. »
Elena parut surprise. « Tu es sûre ? Alexei a une réputation... complexe. »
« Je sais. Mais c'est justement ce dont nous avons besoin. Il ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs, et c'est un atout. »
Quelques jours plus tard, Maya rencontra Alexei lors d'un appel vidéo. L'homme, d'une quarantaine d'années, avait un visage dur et des yeux perçants. Il l'écouta exposer son projet sans l'interrompre, ses doigts tambourinant légèrement sur le bureau devant lui.
« Intéressant, » dit-il enfin. « Mais pourquoi moi ? Tu sais que je ne fais rien gratuitement. »
Maya le regarda droit dans les yeux. « Parce que je sais ce que tu veux. Une opportunité de prouver que tu peux construire quelque chose de durable, pas seulement manipuler des chiffres pour d'autres. Je t'offre la liberté de créer. »
Un sourire en coin apparut sur les lèvres d'Alexei. « Tu es plus audacieuse que je ne le pensais, Maya. Très bien, je suis dedans. »
Avec Alexei à ses côtés, Nova prit une nouvelle dimension. Les financements affluaient, les partenariats se multipliaient. Maya était méthodique, calculatrice. Chaque décision était prise avec une précision chirurgicale, chaque mouvement faisait avancer ses objectifs. Les médias commencèrent à s'intéresser à Nova, intrigués par cette organisation mystérieuse qui semblait surgir de nulle part pour devenir un acteur majeur dans le monde de la philanthropie.
Lors d'une interview anonyme accordée à un journal influent, Maya parla de sa vision sans révéler son identité. Ses paroles, empreintes de sincérité et de force, touchèrent un large public. Nova devint un sujet de discussion incontournable, attirant l'attention de ceux qui cherchaient à en savoir plus sur la personne derrière cette initiative.
Pendant ce temps, à des milliers de kilomètres de là, Adrian observait ces développements avec curiosité. Il était dans son bureau, un verre de whisky à la main, lisant un article sur Nova. Les chiffres mentionnés dans l'article le fascinaient. Il savait reconnaître une organisation bien structurée lorsqu'il en voyait une. Mais ce qui l'intriguait le plus, c'était l'anonymat de son créateur.
« Qui est derrière tout ça ? » murmura-t-il, posant le verre sur son bureau.
Il appela son bras droit, un homme robuste nommé Marcus, et lui tendit l'article. « Trouve-moi tout ce que tu peux sur cette Nova. Je veux savoir qui en est à l'origine et pourquoi ils avancent si vite. »
Marcus hocha la tête. « Je m'en occupe. Mais pourquoi cet intérêt soudain, Adrian ? »
Adrian sourit froidement. « Disons que je n'aime pas les surprises. Et cette Nova... elle surgit de nulle part, comme si elle voulait me défier. »
Pendant ce temps, Maya continuait de travailler sans relâche. Mais au fond d'elle, une inquiétude persistante grandissait. Elle savait qu'Adrian ne resterait pas indifférent. Même si elle avait pris soin de dissimuler son identité, elle craignait que ses liens passés avec lui ne finissent par être découverts.
Un soir, alors qu'elle rentrait d'une longue réunion, elle trouva Ethan qui l'attendait devant son chalet. Il se tenait là, adossé à un arbre, les mains dans les poches, son regard fixé sur elle.
« Vous avez l'air épuisée, » dit-il en s'approchant. « Une mauvaise journée ? »
Maya haussa les épaules. « Juste... intense. Que voulez-vous, Ethan ? »
Il sourit, mais ses yeux restaient sérieux. « Je voulais juste m'assurer que vous allez bien. Vous vous donnez tellement à ce projet, mais qui veille sur vous ? »
Ses paroles la surprirent. Elle s'était tellement concentrée sur son travail qu'elle en avait presque oublié de prendre soin d'elle-même. Mais pourquoi cela semblait-il l'intéresser autant ?
« Je vais bien, » répondit-elle sèchement, bien qu'elle sache que ce n'était pas tout à fait vrai.
Ethan la regarda un moment, comme s'il pesait ses mots. « Faites attention, Maya. Les choses que vous construisez attirent l'attention. Pas toujours la bonne. »
Elle fronça les sourcils. « Qu'est-ce que vous voulez dire ? »
Mais il ne répondit pas, se contentant de lui adresser un dernier sourire avant de disparaître dans l'obscurité. Maya resta immobile, le cœur battant. Ethan savait-il quelque chose ? Et si oui, de quoi parlait-il exactement ?