A toutes les filles que j'ai connues
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Chapitre 5 Chapitre 5

L'été à Paris est insupportable. Il y fait chaud et irrespirable. Je n'ai rien à faire de mes journées du coup je pense sans cesse à Lili. Je la revois les larmes aux yeux. Je pense qu'elle me déteste aujourd'hui. Je la revois, ses lèvres mouillées des baisers d'un autre en train d'ajuster sa jupe... cette image me rend fou et m'excite en même-temps. Sa bouche humide, sa jupe courte... Lili.

Je contacte Marjorie. Elle a l'air ravie d'avoir de mes nouvelles. Elle a appris qu'elle avait été transférée dans un autre lycée de Paris. On décide d'aller boire un verre pour en parler.

Elle m'attend en bas de son immeuble, je me gare dans la ruelle en face. Elle est très jolie. Elle porte une robe courte fleuries, et une paire de sandales compensées, ce qui lui donne de longues jambes joliment galbées. Un coup de klaxon et elle regarde dans ma direction, elle me sourit et me rejoint dans la voiture.

Je lui saute dessus pour l'embrasser et passe ma main sous sa robe. Elle se laisse faire avec plaisir.

-Derek, tu m'as manqué.

Elle me regarde d'un air coquin.

-Je connais un bar sympa pour aller boire un verre si ça te tente.

J'acquiesce et lui demande la route.

On arrive dans un bar plutôt sympa en effet, il y a du monde et la musique est calme. La déco est faite par les écoles d'art de la région, c'est assez original.

On passe l'après-midi à parler, de son transfert, de mes congés et de ses parents qui ont déménagés en Espagne.

Quand je veux, je peux aller là-bas qu'elle me dit, profiter de la côte Espagnole.

On commande des tapas et je la raccompagne, jusqu'à sa porte.

-Tu vas bien monter un instant ?

Elle retire sa petite culotte. Avec de tels arguments, je ne peux pas refuser. J'entre avec elle et referme la porte derrière nous, tout en détachant déjà ma ceinture.

Je m'avance vers elle, je la coince entre l'ilot de sa cuisine et moi. Je fais en sorte qu'elle me sente contre elle, je lève sa robe et la pénètre d'un coup. On baise plus d'une heure dans toute sa cuisine.

Je lui prends une clope et la reluque de haut en bas, épuisé. Elle halète encore, ses cheveux sont en bataille et je ne pourrais pas dire où sont passées ses lunettes. Je suis persuadé qu'elle les avait quand on est rentré.

On s'assoit sur le canapé, elle se blotti contre moi.

-Tu veux dormir ici cette nuit ? Je te fais une place dans la chambre d'amis si tu veux - elle rit - ou si tu préfères, dans mon lit. Je suis plutôt du matin en plus.

Comment refuser ?

Elle m'emmène dans sa chambre, pleine de peluches et de photos accrochées au mur. Des photos d'elle avec des copines, des copains, des photos d'elle seule.

Elle retire sa robe pour enfiler une chemise de nuit en dentelles et soie, très sexy. Je me déshabille et me glisse contre elle. Elle m'embrasse et me souhaite bonne nuit puis se retourne et se colle contre moi.

Je m'endors paisiblement, pour la première fois depuis des mois.

*

Je suis sorti de mon rêve lubrique par une main en train de me toucher. J'attrape la main et ouvre les yeux : le doux visage de Marjorie est penché sur moi, la bretelle de sa robe retombant sur son bras. Elle a sa main autour de mon sexe, je la laisse continuer. Elle prend sa deuxième main pour aider la première à bien faire le travail. Des images de Lili me reviennent de plein fouet.

Pourquoi ?

J'ouvre les yeux et contemple Marjorie en train de me branler frénétiquement, sa poitrine rebondie au rythme de ses mouvements. Elle est trop sexy, je la prends par les hanches et la pose sur moi, remplaçant ses mains par son sexe. Elle bouge sur moi comme une tigresse. Je la regarde jouir sous mes coups de reins. Elle se contracte de partout : je jouis immédiatement après elle.

Je m'étale sur le coussin derrière moi, exténué. Marjorie se couche sur moi et serre mon corps contre le sien.

-Tu es du matin, c'est ça que tu disais ?

Elle rit.

-Baise-moi encore Derek.

Je la baise encore et encore toute la matinée. Marjorie, tu vas me manquer au lycée cette année.

J'utilise sa douche après cette longue partie de sexe et rentre chez moi. Je m'arrête au drive me prendre un hamburger et appuie sur le champignon pour rentrer au plus vite.

Arrivé chez moi, je décide de revoir un peu l'histoire mise en standby sur mon pc. Rien qu'ouvrir l'ordinateur me ramène dans le sud, avec Eléonore. M'assoir devant le bureau et me mettre à écrire, tout ce rituel me fait penser à elle.

Qu'est-ce que je fou ici ? Je devrais être auprès d'elle. La rentrée arrive à grand pas et je n'aurai plus l'occasion de la voir avant l'année prochaine. Si elle accepte de me voir... Je me replonge dans mon livre, malgré tout.

**

La rentrée se déroule sans encombre cette année. Enrique est toujours présent, lui. Marjorie a été remplacée par Paul, la trentaine au style baba cool, qui rend dingue toutes les lycéennes.

Le courant passe très vite avec lui. Fumeur d'herbe et grand cinéphile, les pauses ne sont plus ce qu'elles étaient Je ne dis pas que Marjorie ne me manque pas, loin de là, mais Paul est un véritable aimant à gonzesse.

On s'organise une soirée au Facette. Petite boite de nuit tranquille dans les recoins de Paris dans laquelle les pétards seraient, parait-il, tolérés.

On se prend une table et une bouteille de Jack. Il ne faut pas 10 minutes pour que quatre jeunes filles, un groupe de copines, viennent s'assoir à notre table. Je suis content de voir que même en présence de Paul, j'attire encore les jolies poupées. Deux blondinettes à la descente facile se collent à moi. Paul est avec une brune et une blonde. Cette soirée s'annonce bien.

On commande une deuxième bouteille. Aurélie et Rachel, les deux blondinettes à mon bras, ont 21 et 22 ans. Elles suivent toutes les deux un BEP coiffure. Emilie et Vanessa, les escortes de Paul, ont toutes les deux 21 ans et suivent les mêmes études que mes deux groupies. Elles se racontent leurs histoires de filles à travers la table : habituées des boites de nuit elles sont contentes de tomber sur des hommes qui allongent les bouteilles.

Rachel à l'air entreprenante et n'hésites à me faire du rentre dedans ouvertement. Je réponds à ces avances en caressant sa cuisse, relevant discrètement sa jupe du bout du doigt. Elle me sourit.

-Tu rentres avec moi Rachel ?

-Avec plaisir. A condition que ma copine vienne avec moi.

Paul me regarde et approuve l'idée. La bouteille finie nous allons régler la note. Les filles nous suivent dehors ; j'amène Aurélie et Rachel au pickup et souhaite la belle soirée à Paul et ses dames.

Les filles se mettent à l'arrière de la voiture, je règle le rétro pour les avoir toutes les deux en ligne de mire. Ça commence à m'exciter cette histoire.

-Tu habites loin Derek ?

-Non, dans le 16ème, on y sera vite.

Je sors de la boite à gants une bouteille de Jack. Je bois une grosse gorgée et leur tends la bouteille. Je garde un œil sur la route mais le deuxième est rivé sur le rétroviseur pour les mater. Elles s'embrassent, se roulent de longues pelles langoureuses sur ma banquette arrière.

Je me gare enfin devant l'immeuble.

On attend l'ascenseur, je prie pour que personne ne monte en même temps que nous.

Les portes s'ouvrent, elles entrent et s'embrassent à nouveau.

Arrivés au bon étage, je les guide jusqu'à ma porte et les invite à se mettre à l'aise. Je les rejoins sur le canapé et nous nous lançons tous les trois dans une nuit torride et fantasmagorique. Au moins, durant ce temps, je ne pense pas à Lili.

**

Les jours passent et déjà, les fêtes de noël approchent. Je décommande le frangin cette année. Je n'ai jamais vu le sud l'hiver...

Il le prend mal et me culpabilise comme il sait si bien le faire. Il me dit que ça met fin aux traditions, que ce n'est pas cool pour les enfants etc... Il est peut-être mon petit-frère, mais il a toujours été le plus sage et le plus mature de nous deux.

Je passe dans un centre commercial et commande la livraison de cadeaux en tout genre à l'adresse de mon frère pour une somme avoisinant les 1000 euros. C'est bon, la culpabilité est partie

*

En cours j'ai eu la bonne idée de demander aux élèves l'analyse du texte, de la chanson ou de la citation de leur choix et de la présenter devant la classe. Aujourd'hui, j'ai assisté aux révisions d'un élève, je l'aide à peaufiner son analyse. Il a choisi la chanson Jealous Guy de John Lennon. En boucle pendant une heure et demie, à analyser chaque parole de la chanson, je pensais devenir fou.

Après les cours, je vais chez le disquaire et cherche après l'album Imagine de John Lennon, version vinyle. Je donne l'adresse de Lili au vendeur et demande qu'il soit envoyé en prior.

J'achète un exemplaire CD pour moi et rentre l'écouter.

**

Plus que deux jours et je prends la route vers la tranquillité, j'entends déjà le bruit des vagues sur la côte.

Je passe la nuit avant le départ à parler par SMS avec Angélique. Vu que je ne peux pas passer la nuit avec elle, étant à un repas de famille à la campagne, elle a décidé de me chauffer par message. La nuit a été longue.

Le réveil aux aurores est compliqué, mais la voiture est déjà chargée, je n'ai qu'à passer sous la douche et en route.

Je fais une pause à mi-chemin pour me dégourdir les jambes et manger un sandwich. Étonnamment, plus je descends dans le sud, plus il neige. Un fois passé la hauteur de Nîmes, un léger manteau blanc recouvre les paysages et les routes. Je ne reconnais plus rien, ça change, ça me dépayse.

Malgré une ou deux heures de retard sur mon planning à cause de la météo, j'arrive tout de même à destination. La nuit s'installe seulement,

Je descends jusqu'à la maison, une odeur de neige me parvient aux narines. Je suis totalement dépaysé. Une légère poudreuse se mélange au sable. On se croirait dans un chalet à la montagne. Je sens de plus en plus l'odeur d'un feu de bois, je lève la tête. Je remarque que de la fumée s'échappe de la cheminée. Lili serait-elle à la maison ?

Je ralenti mon allure, appréhendant un peu la réaction de Lili face à mon retour imprévu.

J'aperçois mon reflet dans la vitre de la porte. Mes cheveux et ma barbe n'ont plus été entretenus depuis des mois, j'essaie de remettre un peu d'ordre là-dedans en y frottant de la neige fondue avec les mains. J'entre.

Le feu est effectivement allumé, Imagine de John Lennon tourne sur le fond et j'entends l'eau de la douche couler. Je me surprends à espérer qu'elle soit seule. Pourquoi en serait-il autrement ?

Je pose mes affaires en évidence, qu'elle les voit en revenant dans le salon. Je prends la bouteille de Jack posée devant le canapé et vais me promener sur le porche.

Il y fait glacial. Mais j'attends qu'elle remarque mes valises, je ne souhaite pas lui faire peur. Mon ami Jack m'a toujours tenu bien au chaud dans ce genre de situation.

Il n'a pas fallu 15 minutes pour que la porte du porche s'ouvre en trombe. Lili me saute au cou.

-Derek, merci. Merci d'être revenu.

Elle pleure.

-Je pensais que tu serais fâchée.

Elle plonge ses yeux humides dans les miens.

-Je l'ai été les premiers jours... Quand je me suis rendu-compte que vous ne reveniez pas... Et que j'ai compris que vous étiez reparti à Paris.

Elle avale sa salive entre chaque phrase pour éviter de pleurer. Elle a les larmes aux yeux, je m'en veux.

-Et quand la rentrée est arrivée, je me suis dit que je ne vous reverrai pas avant l'année prochaine... Alors j'ai fini par me faire à l'idée... Mais vous êtes là ce soir.

Elle me serre fort.

Je lui propose de retourner à l'intérieur. Elle est en short, elle doit mourir de froid.

Elle se pose sur le tapis, face au feu.

-C'est toi qui a allumé le feu ?

Elle sourit fièrement.

-Ça fait une semaine que je vie seule ici vous savez. Il a bien fallu que je me chauffe. Et puis avec le stock de bois que vous avez à côté de la maison, je n'ai qu'à sortir prendre du bois et le mettre dans la cheminée.

Elle continue de sourire.

Je me repais de ce moment quelques secondes et réfléchie à ce qu'elle vient de dire.

-Comment ça une semaine ? Tu ne vas plus chez toi ?

Je lui pose tout de même un plaid sur les épaules, après avoir sorti des valises le nécessaire pour rouler.

Je m'assieds à côté d'elle sur le tapis.

-Mes parents sont partis il y a quinze jours et ne reviennent pas avant le 10 janvier alors.... Je reste ici.

-Tu passes les fêtes seule ?

-Ma grand-mère m'a proposé de les passer chez elle mais je préfère être ici. Et votre venue ne fait que confirmer que j'ai eu raison.

Ses yeux brillent.

- Mais je vous rassure, j'ai déjà eu mes cadeaux.

Elle sort un téléphone portable de la poche de son pull.

-À moi la technologie ! Vous avez quoi comme téléphone portable ?

Je ne le sors jamais ici, je fouille dans ma valise. Je rallume mon Samsung à clapet et lui tends

Quelques secondes plus tard, j'entends une sonnerie retentir : celle de son téléphone. Elle pianote quelque chose sur le mien et me le rend.

-Voilà, maintenant, vous avez mon numéro et moi le vôtre.

Elle enregistre mon numéro sous « Derek <3 ». Je vois que le sien est déjà encodé dans mon téléphone sous « Fillette ».

Elle pose sa tête sur ma cuisse, les pieds vers le feu. Je passe ma main sur son épaule et le haut de son dos par l'encolure trop grande de son pull. Sa peau est aussi douce que dans mes souvenirs.

-C'est vous qui dormez chez moi alors ce soir ? Vu que votre maison est devenue... ma maison.

Elle me regarde avec un grand sourire.

C'est vrai qu'il commence à se faire tard et avec la route que j'ai dans les pieds, je ne dirais pas non à un bon lit.

Direction la chambre où nous nous endormons dans les bras l'un de l'autre gentiment.

*

Le lendemain, je constate que le frigo est plein. Des œufs, du bacon, du pain. Parfait, de quoi lui faire un bon petit-déjeuner. Je fais couler le café en préparant le repas et allume le feu dans la cheminée.

Je lance Pearl de Janis Joplin sur le fond et vais réveiller Lili avec une tasse de café, chaud et noir comme elle aime, et un joint.

Encore à moitié endormie et pourtant déjà souriante, elle se redresse et boit son café.

-Bonjour Derek.

Elle se tend vers moi et attend que je l'embrasse. Je m'exécute, quelques secondes seulement.

-La neige est bien tombée cette nuit, ça te dit d'aller se promener sur la plage enneigée après le petit-déjeuner ?

Elle acquiesce, ravie.

Après deux-trois cafés et une bonne douche, je lui prépare un thermo de café et pour moi une flasque de whisky.

On passe la journée à jouer dans la neige et à nous raconter nos derniers mois, comme si de rien n'était.

Il s'avère qu'Éric n'est qu'un con. Il ne voulait que la baiser finalement, mais elle n'a pas cédé. Ça me fait plaisir de le savoir.

Le meilleur pote d'Éric, Benjamin, lui tourne autour malgré le fait qu'il sache qu'elle ne couche pas, elle a envie de se lancer dans une aventure avec lui. C'est un beau garçon me dit-elle et elle ne serait pas contre l'idée de rendre Éric jaloux de cette façon. Je ne dis rien. Au choix, je préférerais qu'elle ne soit avec ni l'un ni l'autre ; ils m'ont l'air d'être deux cons.

Je lui parle de Paul, ce nouveau pote de soirées avec qui j'ai déjà un lourd passif. Elle rit à chacune de mes frasques, que je ne me prive pas d'enjoliver légèrement pour l'impressionner un petit peu. Ses yeux brillants lorsqu'elle me regarde valent bien un peu de frime par-ci par-là.

Le froid se fait de plus en plus glacial ; la chaleur de la maison nous appelle.

On s'assied devant la cheminée, les coussins du canapé sur le sol et un verre de whisky en main. Je lance Incassable de M. Night Shyamalan et on s'installe pour passer le reste de la journée sur le tapis.

Comme je m'y attendais, elle s'endort avant la fin du film.

La lumière du feu se reflète sur son corps, rendant sa beauté plus lumineuse encore. Je m'allonge près d'elle et remercie la vie d'avoir apaisé sa colère à mon égard. Je ne supporterais pas qu'elle s'éloigne à nouveau de moi.

Vers 2h du matin, je la porte jusque dans le lit. Je retourne dans le salon regarder la télé, je ne suis pas encore fatigué. Je prends la bouteille de whisky et me roule un joint bien chargé pour m'assommer. Mission réussie, à 2h30, je ne suis plus qu'un corps assis sur le fauteuil. Mon pétard pas encore fini en main, je dors les yeux ouverts devant un documentaire sur les crapauds sur Arte.

**

On passe les jours suivants devant le feu à regarder des films de noël. Malgré le désir plus que flagrant et pesant qui règne entre nous, nous restons à distance, péniblement.

Mes nuits à ses côtés sont compliquées ; je frémis dès qu'elle se tourne ou se colle à moi... et les journées ne sont pas plus simples. Je sens sa respiration se couper quand je m'approche près d'elle, j'évite de la toucher, alors mes yeux remplacent mes mains : je la déshabille du regard. Quand elle le remarque elle se laisse faire, m'incitant à continuer en libérant une de ses épaules ou en tripotant ses cheveux. Immédiatement, je me souviens de la chaleur de sa langue, de ses cuisses. Je bande devant ce fruit défendu qui sait qu'il devient de plus en plus alléchant.

**

Le 23 décembre, à mon réveil, je me rends compte qu'hormis le feu qui crépite dans la cheminée rien ne rappelle noël dans cette maison.

Je pars faire quelques courses : du bois pour le feu, de quoi faire un repas de fête, une glace pour dessert et du champagne en plus des courses habituelles.

Dans un autre magasin je trouve des décorations de noël pour la maison et pour le sapin. Mince le sapin ! Par chance, j'en trouve encore un de taille raisonnable et bien plumé à la sortie du centre commercial.

Bon, le plus important maintenant : un cadeau pour Lili. Qu'est-ce que je lui prendrai bien ? Un bijou ? bof. J'oubli d'avance tout ce qui est fringue et accessoire de mode, je n'y connais rien. Du multimédia encore moins. Je passe devant un libraire, on se rapproche du bon cadeau. Je regarde les policiers, je tombe sur La Chambre Des Morts de Franck Thilliez. J'ai lu et apprécié son autre bouquin, Train D'Enfer Pour Ange Rouge, je pense que ça plaira à Lili. Je vois qu'ils l'ont justement, je le prends aussi. J'aperçois quelques Maxime Chattam dans un coin, je lui prends La Trilogie Du Mal. Je me souviens avoir adoré ces livres. Je passe en caisse, demande un emballage cadeau pour chaque livre et rentre à la maison le coffre chargé de bonnes choses.

Je décharge un maximum de courses de la voiture sans trop m'encombrer pour descendre le chemin de lattes. Lili est déjà levée. Assise sur le tapis, elle regarde les dessins animés avec un café. La cheminée ne dégage presque plus de chaleur, elle a mis un plaid sur ses épaules.

-Bonjour fillette ! Je peux te laisser vider les courses je vais chercher le reste.

Elle se lève et vient m'embrasser pour me dire bonjour. Elle écarquille des yeux gros comme ça quand elle voit les sacs débordants de nourriture et de décorations de noël.

-Le reste ? il y en a encore ?

Elle me sourit et s'attelle à vider les courses.

Je trouve une bâche dans le cellier à l'entrée pour emballer le sapin et le trainer le long du chemin de lattes. Une fois le dernier sac de courses avec les cadeaux de Lili sous le bras, je ferme la voiture et me lance dans l'acheminement du sapin. Je passe par l'entrée du porche, plus large, pour le faire passer. Lili ouvre des grands yeux quand je retire la bâche et libère les branches de cet arbre qui paraît bien plus immense ici que sur le parking du centre commercial. Heureusement, j'ai pris des boules en quantité.

Lili a l'air émerveillée, elle fouille dans les vinyles laissés dans le meuble et lance Christmas Songs By Sinatra.

-On se croirait dans un film Américain.

Me dit-elle enjouée en vidant les décorations sur le canapé.

Je fais un brin de ménage et cuisine un morceau pendant qu'elle décore le sapin et la maison dans les moindres recoins.

Le sapin est si grand qu'elle doit monter sur une chaise pour accéder aux branches du dessus. Je la contemple, avec une pointe d'inquiétude, se mettre sur la pointe des pieds sur la chaise pour mettre l'étoile au sommet de l'arbre.

Une fois tous les sacs vidés et la décoration accrochée, on mange un bout.

Elle a déjà choisi le programme de l'après-midi : Super Noël, L'Étrange Noël De Monsieur Jack et Le Grinche.

Elle me demande une recette de lait de poule. Elle a vraiment envie de se faire un noël à l'Américaine. Personnellement, je ne connais pas la recette, chaque année c'est Gérald qui fait le lait de poule à la maison.

Elle ouvre le PC et regarde sur internet après la recette originale. Hormis la cannelle on a tous les ingrédients. Elle n'en démord pas, elle veut faire la recette du lait de poule et elle sait qu'il y a de la cannelle chez ses parents. C'est parti, direction la maison de ses parents pour de la cannelle en poudre.

-Vous voulez entrer avec moi ? Je vous montrerais ma chambre.

Elle n'attend pas ma réponse, elle descend de la voiture et se dirige vers sa porte d'entrée. J'hésite quelques secondes et coupe le moteur pour la suivre jusqu'à l'entrée.

Je passe le pas de la porte et examine la déco très sobre et froide qui règne dans cette maison. Ses parents ont misé sur du moderne, tout en béton et aluminium, on se croirait dans une usine.

Lili revient de la cuisine, le pot de cannelle en main.

-Je vous montre ma chambre ?

-Ce n'est pas pour ça que je suis venu ?

Elle sourit et me prend par la main pour m'amener à sa chambre à l'étage. Il est inscrit Eléonore en lettres de bois italiques sur sa porte

Contrairement au reste de la maison qui est en béton coulé, une moquette beige est mise dans sa chambre. Au milieu trône un lit à baldaquins. Un lit de deux places mais avec assez de coussins pour 10 personnes.

C'est une chambre très adulte comparé à celle de Marjorie. Je n'aperçois que deux peluches, dont une tellement grosse qu'elle fait office de pouf.

Tout un pan de mur est occupé par une bibliothèque. Je suis admiratif et arrête mes yeux sur quelques titres. J'aperçois avec surprise l'un de mes livres : Le Désert Entouré D'Eau. Il a l'air corné et abîmé, est-ce parce qu'il a été lu et relu ou juste un mauvais entretien ?

Elle est assise sur son lit, elle me regarde admirer sa bibliothèque. Elle se lève pour me prendre dans ses bras.

-Ça me fait plaisir de vous voir dans ma chambre Derek. J'ai vraiment cru que je ne vous reverrai jamais.

Elle me serre fort et glisse ses mains sous ma veste pour atteindre mon dos. Ses mains son gelées, mais je les laisse sur ma peau. Le contact de nos corps m'électrise à chaque fois.

-Tu as lu tous ces livres Lili ?

-Bien sûr ! Ceux que je n'ai pas encore lus sont dans le salon en bas, comme ça je ne les mélange pas.

-Beau rayonnage pour une jeune fille, il y en a quelques-uns que je n'ai même jamais lus.

Elle a l'air flattée. Elle se dirige vers la porte de sa chambre.

-On va se le faire ce lait de poule ?

De retour à la maison, Lili se lance donc dans la confection du la recette originale de cette boisson tant attendue. Une bonne grosse dose de whisky et c'est parti pour la dégustation devant Super Noël, au chaud devant la cheminée.

Elle connait le film par cœur. Elle a beau passer la plupart de ses noëls seule, elle aime cette fête et se plonge dans ce monde féérique durant ses quinze jours de vacances. Elle se fait des chocolats chauds aux chamallow et se met dans sa chambre, sous un plaid fourré, devant des films cultes de saison. Ce n'est que la deuxième année qu'elle passe noël à la mer, avant elle les passait dans son village à la montagne sous des tonnes de neige.

On lance L'Etrange Noël De Monsieur Jack, qu'elle connait aussi sur le bout des doigts. Elle chante même durant les chansons.

Le feu crépite dans la cheminée et le bol de lait de poule se vide à vue d'œil.

Lili se colle de plus en plus contre moi. Ses mains me frôlent et me caressent. Je la sens déboutonner un à un les boutons de ma chemise, pour laisser place à ses doigts sur ma peau.

Je m'allonge sur le tapis, laissant le champ libre à tout ce qui lui passerait par la tête. Elle me couvre de baisers jusqu'à mon bas-ventre. Il suffit qu'elle pose sa main sur ma boucle de ceinture pour que la bosse dans mon pantalon double de volume. Elle me regarde et continue ses caresses. Je repense à ses baisers, sa langue, la chaleur de son sexe sous mes doigts.

Elle s'assied à califourchon sur moi ; je me laisse faire, guidé par ses envies.

Sa langue caresse la mienne pendant qu'elle se frotte passionnément sur moi. Mes mains parcourent son corps, elles se souviennent de chaque centimètre, de la douceur de sa peau. Je défais son pseudo-chignon et admire sa cascade de cheveux tomber sur sa poitrine. Je guide son corps sur le mien, ses mains m'effleurent et me griffent selon les mouvements de son bassin.

Je la couche sur le tapis. Elle est encore plus jolie à la lumière du feu. Ses yeux noirs crépitent en même temps que les flammes. Elle se mord les lèvres et enfonce ses ongles dans mes épaules sous mes mouvements. Ces yeux me crient de la prendre.

Je fuis son regard et plonge le nez dans son cou. Je dois être maso.

Je la regarde prendre son pied encore toute habillée sous mes va-et-vient insatisfaits et la regarde s'endormir après, encore excité.

Je lance le repas du soir après avoir retourné le vinyle de Sinatra. Je profite du sommeil de Lili pour déposer sous le sapin les livres achetés en matinée et me détend sur le canapé dépourvu de ses coussins.

Je regarde autour de moi, la maison fait effectivement très décor de film américain. Maintenant que quelques cadeaux trônent sous le sapin, nous n'avons plus rien à envier à Hollywood.

Mon cadeau à moi trône sur le tapis en short et pull en pilou, devant le feu de cheminée, épuisé par un homme de 30 ans son ainé.

Je me rends bien compte que ce que nous faisons ensemble est totalement défendu... mais quand je suis dans ses bras, plus aucun bon sens n'existe en moi. Juste mon envie d'elle, de son sourire, de ses lèvres, de son corps entre mes mains.

Je me sers un grand verre de whisky et vais vérifier le rôti dans le four.

J'entends Le Grinche commencer derrière moi. Je me retourne, Lili est réveillée.

Je lui tends un verre de Jack.

-Il n'y a plus de lait de poule ?

-Juste un fond, il faut que tu en refasses.

Elle s'attelle à la tâche et se lèches les babines en passant devant le rôti-pommes de terre qui cuit dans le four.

-Mmm, ça sent trop bon ! C'est prêt dans combien de temps ?

-On pourra manger d'ici 20 minutes.

Elle stoppe ce qu'elle fait et reste figée quand elle aperçoit les cadeaux sous le sapin.

-Oh non Derek ! Je n'ai rien pour vous moi !

-Ne t'inquiète pas pour ça fillette, je suis passé à côté, il fallait que je te les prenne.

-Je peux les ouvrir maintenant ?

-Non... Ce sont des cadeaux de noël, c'est pour demain soir, pas avant.

-Oh, juste un ! S'il vous plait ?

Elle a les mains jointes en prière et me regarde avec des yeux de cocker.

-Juste un... Un seul.

Elle me saute au cou telle une petite fille et se jette sur les cadeaux. Elle met plus de deux minutes à se décider à savoir lequel elle va ouvrir en premier. Elle choisit finalement l'œuvre de Franck Thilliez, La Chambre Des Morts. Elle ouvre des yeux gros comme ça.

-Merci Derek ! J'ai entendu parler de cet auteur mais je n'ai jamais eu l'occasion de lire un de ses livres. Merci beaucoup !

Elle s'assied sur le canapé et se plonge dans sa lecture.

Il est l'heure de passer à table. Elle lance le vinyle de Sinatra pour la 3ème fois aujourd'hui et vient me rejoindre à table.

-Ça vous dit, après manger, on s'habille chaudement et on va se promener sur la plage ? Il a fort neigé aujourd'hui, ça doit être encore plus beau !

J'acquiesce en la regardant. Elle a des étoiles dans les yeux. Si seulement j'avais 30 ans de moins...

On se promène donc sur la plage après le repas, bonnets et écharpes enfilés.

La plage est blanche, les dunes et les falaises aussi. Tout est recouvert d'une fine couche de diamant. Il ne neige plus et la lune, presque pleine, se reflète sur chaque flocon tombé.

J'allume mon joint et regarde Lili faire un château de sable et de neige.

Elle va jusqu'aux premières vagues et ramasse à mains nues le sable mouillé pour faire les tourelles et fortifie le tout avec la neige.

Une fois son château fini, elle casse un des murs de sa fortification pour en faire une grosse boule de neige et me la jette en plein visage, hilare.

J'attrape la neige que j'ai à portée de main et poursuis les hostilités. C'est partie pour une bataille en règle, de laquelle... je ressors perdant.

Assené de boules de neige, je m'avoue vaincu et m'écroule à genoux au sol.

Ce qui lui donne l'occasion de fêter sa victoire en me sautant sur le dos.

-Un petit whisky pour se réchauffer ça vous dit ?

Bien sûr ! On rentre vite se mettre au chaud à la maison. Je remets une bûche dans le feu pour le relancer et on se blotti sous le plaid, toujours sur le tapis.

Elle lance l'album Automatic For The People de R.E.M. et nous remplit deux verres de lait de poule avant de revenir sous le plaid, près de moi.

Nous passons la soirée hypnotisés par le feu en écoutant la musique. Elle est assise dans mes bras, sa tête sur mon épaule, elle regarde le feu. Je fantasme sur ce que nous pourrions faire tous les deux sous ce plaid, surtout quand ses mains me frôlent ou se posent sur moi.

L'une d'entre elles se pose sur ma cuisse. Je la sens se diriger à tâtons vers mon entre-jambe. Je la laisse faire, curieux de voir jusqu'où elle va aller. Sa main s'arrête sur ma braguette. Je la regarde mais sa tête est toujours tournée vers le feu. Je sens qu'elle détache ma ceinture, qu'elle déboutonne mon jeans... elle s'arrête quelques secondes. Attend-t-elle que j'intervienne ? Je passe ma main dans ses cheveux et embrasse le sommet de sa tête.

Sa main parcourt l'énorme érection présente dans mon caleçon, je profite de l'instant et la laisse me caresser. Je retire le plaid pour contempler sa dextérité.

Elle ne me regarde toujours pas, la tête collée sur mon torse, je ne pourrais pas dire si son regard est dirigé vers le feu ou vers sa main.

Je me laisse porter par la musique et les mouvements de sa main autour de mon sexe. J'entour sa main de la mienne pour continuer, à mon allure, ce qu'elle a commencé. Elle me regarde enfin, me laissant diriger sa main autour de moi. Elle sourit quand elle me voit jouir, sa main encore dans la mienne.

Elle m'embrasse à nouveau le torse et s'y rallonge satisfaite.

Je reste déconcerté un moment.

-Il est tard, tu devrais aller te coucher Eléonore.

Elle me regarde et se lève pour aller se coucher. Elle ferme la porte de la chambre derrière elle. Je remets les coussins sur le canapé, mets le lait de poule au frais et prends la bouteille de Jack pour m'allonger dans le fauteuil. R.E.M tourne toujours. J'attends la fin de l'album et m'assure que Lili soit bien endormie pour lancer un porno. Ça fait moins de dix jours que je suis là et je suis déjà à cran. J'irai me glisser dans le lit quand j'aurai désenflé un peu.

*

Il est déjà 11 heures quand je me réveille. Le soleil n'est pas au rendez-vous dehors mais il l'est dans la cuisine. Lili est levée et est d'une humeur radieuse.

Sinatra tourne à nouveau, ou toujours, sur le fond. Un délicieux mélange d'odeur de café, de chocolat, d'herbe et de pancakes embaume toute la maison. Pas de doute, nous sommes bien le 24 décembre.

Mon cadeau est là, vêtu de son short en pilou et d'un pull à moi. Deux longues nattes retombent sur ses hanches.

Elle me tend un café.

-Joyeux réveillon Derek.

Je lui attrape le menton pour l'embrasser langoureusement et la serre fort contre moi.

-Je vous ai fait des pancakes.

Elle me montre du doigt la table dressée et les pancakes chauds.

Je mets de côté mes envies matinales et me mets à table avec mon café. Un joint m'attend à côté de la fourchette.

Elle me sert quatre pancakes et me propose toutes les garnitures possibles, du Nutella à la confiture en passant par le sirop d'érable et le sucre en poudre.

Nous déjeunons paisiblement tandis que Maman j'Ai Raté L'Avion tourne sur le fond. Après manger, nous nous posons sur le tapis devant le feu et lançons le deuxième film.

La neige continue de tomber dehors. Je la serre fort dans mes bras, profitant de chaque instant passé près d'elle, de son sourire, de sa joie de vivre et de sa présence. Plus que sept jours et je dois retourner à Paris. Je préfère ne pas y penser, ces vacances sont bien trop courtes. Quoi qu'il en soit, j'oublie tout quand elle me regarde, avec ses grands yeux noirs à la lueur du feu. Son odeur m'envoute ; je n'arrive plus à retirer mes mains de son corps. Il y a encore quelques mois, je m'empêchais de la toucher alors qu'aujourd'hui je m'y adonne soigneusement et attend même qu'elle me rende la pareille.

Elle frissonne quand j'effleure sa peau de mes mains ou ma bouche et frissonne tout autant quand elle me caresse lascivement.

Le générique de fin du film nous sort de notre agitation. Elle se lève pour lancer un autre film, les Gremlins, puis ôte le pull qu'elle a sur elle pour venir s'assoir sur moi. Elle porte un léger débardeur blanc laissant deviner ses formes féminines. Je l'embrasse et l'allonge sous mon corps raide et bouillonnant. J'ai à nouveau cette sensation de frustration qui monte en moi, je n'arrive pas à profiter de l'instant. Je fais en sorte qu'elle apprécie le moment et me repais de son plaisir et de ses gémissements. Ses lèvres pulpeuses m'ensorcèlent, je les embrasse, les caresse du bout des doigts. Sa langue me frôle, je l'embrasse encore et plonge mes doigts dans sa bouche. Elle ferme les yeux pour s'appliquer à les sucer tout en bougeant son sublime corps sous mes va-et-vient.

Elle accélère le rythme et glisse ma main vers son entre-jambe. Elle fuie mon regard. Elle se cambre légèrement, les jambes écartées autour de mon bassin, m'appelant à la prendre tout entière. J'attise son excitation à travers son short l'embrasse délicatement. Sa bouche, puis ses joues et tout son corps. Je la regarde, ma main entre ses cuisses, sa poitrine dressée sous son débardeur blanc... une de ses nattes vient s'abandonner entre ces deux jolis dômes. Plus je la regarde plus je suis excité.

Ses mains me caressent, me touchent et me rendent fou. J'ai envie de la prendre, là, maintenant. Elle me regarde jouir, avec satisfaction, avant de venir s'assoir sur mes genoux pour m'enlacer.

-Je crois que je vous aime Derek. J'ai envie d'être avec vous en permanence. J'ai envie de vous embrasser et de vous toucher tout le temps. Je ne pourrais jamais rien vous refuser. Je n'ai jamais ressenti ça pour quelqu'un. Vous pensez que c'est de l'amour ?

Je la serre contre moi, désolé d'entendre ces mots. Puis me lève me servir un whisky, la laissant assise sur le tapis.

-Non fillette, ce sont tes hormones qui travaillent. Un psy pourrait parler d'un transfert par manque d'amour paternel j'imagine ou quelque chose comme ça.

Je bois cul-sec mon verre et m'en ressers un autre. Elle me regarde dépitée.

-Je ne suis pas habitué aux déclarations d'amour Lili... Excuse-moi.

Je retourne sur le canapé pour la prendre dans mes bras.

-Je ne pense pas que ce que tu ressentes soit de l'amour pour moi fillette. Je te donne une certaine sorte de plaisir et tu associes ça à ma présence. Donc pour toi je suis synonyme de plaisir. Le jour ou tu connaîtras l'amour avec un garçon de ton âge, tu le sauras tout de suite.

Elle me regarde.

-Et si c'est avec vous que j'ai envie de connaître l'amour ? Si c'est avec vous que j'ai envie de passer ma vie ?

-Ne dis pas de bêtises Eléonore.

Je l'embrasse.

-Et imagine nous dans 20 ans...

Je me lève et vais fouiller le frigo à la recherche des ingrédients pour le repas.

-Ça m'est égale Derek, je sais qu'à l'heure actuelle, c'est avec vous que j'ai envie d'être.

Elle me rejoint dans la cuisine.

-Ce sont vos mains que j'ai envie de sentir sur moi et ce sont vos doigts que j'ai envie de sentir en moi. C'est aussi votre bouche que j'ai envie d'embrasser.

Elle pose ses mains sur mon bas ventre et me caresse. Elle me rend dingue, je suis à nouveau dur comme de la pierre. Elle me fixe et s'agenouille.

Je la retiens par une de ses nattes.

-Qu'est-ce que tu fais Lili ?

-Je vous offre votre cadeau de noël.

Elle me dit ça comme si c'était prévu et normal.

Elle m'attrape le bout de mes doigts, les lèche puis les enfonce dans sa bouche charnue, tandis que son autre main continue ses va-et-vient lascifs. Je la regarde, excité.

Je ne lâche pas sa natte ; je l'entour autour de ma main, maitrisant d'avantage sa tête de cette façon.

Elle passe doucement sa langue sur moi. Je m'oblige à la repousser de moi, en vain : je ne bronche pas et me laisse faire. Sa langue parcourt mon membre de bas en haut, elle le prend entre ses lèvres et l'enfonce dans sa gorge étroite. Je lâche un gémissement de plaisir qui l'encourage à accélérer le mouvement. Je baisse les yeux vers elle et lève délicatement sa tête pour qu'elle me regarde. Elle s'arrête quelques secondes pour me faire un grand sourire et reprend ses caresses langoureuses plus sensuellement encore. Elle m'enfonce de plus en plus profondément dans sa gorge. Je ne me retiens plus et ai juste le temps de me retirer de sa bouche avant de jouir. Elle s'affale sur la porte du frigo derrière elle et me regarde l'air coquin et rassasié.

Je m'agenouille à sa hauteur et la regarde profondément dans les yeux.

-Ne fais plus jamais ça Lili...

D'un air suffisant, elle se lève et va remettre son pull laissé sur le tapis. Elle se dirige vers le sapin, prends les cadeaux et vient se mettre à table pour les ouvrir.

-Merci pour les cadeaux Derek. Grace à vous, j'ai le plaisir d'ouvrir des cadeaux le soir de noël. Ça fait des années que ça ne m'est pas arrivé.

Je prépare le rôti et les légumes que je mets au four et nous sers deux verres de lait de poule.

Elle s'extasie et me remercie à chaque ouverture de paquets. De toute évidence j'ai vu juste, elle n'a lu aucun des livres choisis.

Pendant le repas du soir, elle lance La Course Au Jouet.

Après le repas, on termine le lait de poule devant le feu sous le plaid. Elle s'endort avant la fin du film, dans mes bras.

Je la porte jusqu'au lit et m'endors près d'elle fatigué de la journée.

**

Cette dernière semaine passe beaucoup trop vite. Dans deux jours, nous sommes en 2006 et il faudra déjà que je remonte à Paris. Loin de Lili.

Les moments passés près d'elle sont une torture et ceux passés loin d'elle sont encore pires.

On se désire en sachant que c'est illusoire. Mais ce n'est que lorsque nous franchissons les limites de la bienséance, et que les conséquences nous reviennent de plein fouet au visage, que nous regrettons de les avoir franchies. Nous évitons de ce fait de trop répondre à nos sentiments et profitons de la présence de l'autre.

**

Je dois partir demain pour être en classe lundi matin. Ce soir c'est le réveillon et je n'ai vraiment pas envie de me coucher tôt. Nous avons prévu des jeux de société pour la soirée et quelques films à l'eau de rose.

Nous profitons du beau temps pour aller se promener sur la plage. Plus je la regarde, plus je la trouve belle. Elle a un bonnet enfoncé jusqu'aux yeux, ses cheveux sont lâchés en une masse soyeuse et bouclée. Ses grands yeux noisette ressortent avec la lumière du jour.

On croise un vieux promeneur et son chien. Immédiatement Lili tombe sous le charme du petit animal et joue avec lui. Les voilà en train de courir l'un après l'autre sur la plage. Elle se roule par terre, imitant le chiot. Le vieil homme reste près de moi et boit son kir pour se réchauffer. Je fais de même avec mon whisky et ne peux m'empêcher de faire une analogie entre nous. Il est seul à 21h passé un soir de réveillon, avec qui serais-je si Lili n'avait pas été là ce soir ?

Exténuée de ses roulades avec le chien, elle revient vers nous et demande à rentrer se reposer. Nous faisons donc demi-tour vers la maison, en souhaitant la bonne année à l'homme et son chien.

La pierrade est branchée et la viande ne demande qu'à cuire. On s'organise un plateau-télé sur la table basse devant le feu.

J'ouvre la 3ème bouteille de champagne quand on passe à table.

Minuit approche à grands pas et la fin des bouteilles de champagne aussi. Assis dans le fauteuil, on fait quelques jeux de mémoire en attendant le décompte du nouvel an.

Elle se rapproche et s'assoit sur moi en décomptant les dernières secondes, me faisant un baiser entre chaque chiffre.

Le champagne, contrairement au whisky, me rend joyeux et de bonne humeur. Je n'ai plus d'inhibition et entre dans le jeu de Lili sans réfléchir.

-3

-2

-1

Elle m'embrasse nonchalamment et lascivement. Sa langue est douce et voluptueuse contre la mienne. Elle sent que j'enfle dans mon pantalon et s'agite doucement sur moi ; je l'aide à se déhancher.

Je l'allonge dans le canapé, la tête sur l'accoudoir et retire son pantalon. La main sur sa culotte en coton bleu, je caresse amoureusement son entre jambe. Elle ferme les yeux, j'aime la regarder quand elle exalte. Je reste face à elle, me régalant du spectacle. J'ai envie de passer sous le tissu. J'ai envie de lui retirer sa culotte et d'aller au plus profond d'elle, de la faire crier. Je jouis à cette idée. De sa main libre, elle prend mon sexe et commence un va-et-vient délicat qu'elle agrémente de baisers et de petits coups de langue. Je suis en pleine extase, je la regarde assouvir ses envies dans mon canapé.

Elle s'assied sur moi et frotte son entre jambe chaude contre la mienne, elle s'agrippe à mes épaules pour faire des mouvements plus secs, je sens ses ongles me transpercer. Nos deux corps ne forment plus qu'un. Sans se pénétrer, nos corps se complètent et jouissent de cette étreinte. Je suis à bout de souffle. Elle est affalée sur moi. Je prends le plaid tombé au sol et nous couvre avec après avoir basculer Lili sur le canapé. Elle me regarde tendrement avant de s'endormir.

Je reste un petit moment à la regarder puis vais me rouler un joint sur le porche, la bouteille de Jack sous le bras.

Je pars dans quelques heures. Je pars loin d'Eléonore à nouveau. Le whisky remplace petit à petit le champagne dans mes veines et la culpabilité refait surface. Je revois Lili jouir dans mes bras. Je la revois mon pénis dans sa bouche. Je bois une grosse gorgée. Finalement, plus je bois plus je pense à Lili et plus je me dégoute.

Je pars dans quelques heures la laissant seule face à sa libido et aux garçons qui lui tournent autour. L'idée de devoir rentrer me ronge. Je ne la veux que pour moi, toute à moi.

Après plusieurs minutes d'absorption massive d'alcool fort, je rentre me coucher. Je porte Lili jusqu'au lit et essaie de sombrer pour les 3 heures qu'il me reste avant le départ.

*

Le réveil sonne, Eléonore dort encore. Je me prépare et termine les valises avant de me glisser une dernière fois contre elle pour lui dire aurevoir. Elle ouvre un œil et se blottie contre moi.

-Ne partez pas maintenant.

-Je n'ai pas le choix Lili. Je dois y aller, j'ai une longue route à faire.

Elle m'enlace et me retient.

-Vous allez trop me manquez. Ne partez pas.

Elle s'accroche à moi.

-Je dois décoller Eléonore, sinon je n'y serais jamais.

Je la détache de moi et me dirige vers la porte. Elle se lève du lit et cours vers moi pour m'embrasser.

-Vous avez mon numéro de téléphone, n'oubliez pas. Appelez-moi de temps en temps.

-Promis, je t'appellerai dès que j'arrive chez moi.

Elle me lâche difficilement et m'accompagne jusqu'à la porte. Je monte lentement à la voiture et la regarde une dernière fois avant de démarrer.

                         

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