Chapitre 5 L'ordre de confinement

La Reine Chaska est descendue de la voiture, les épaules hautes alors qu'elle regardait dans les alentours.

Sa servante s'est immédiatement précipitée à son côté.

Ina a été légèrement surprise. Alors... c'était la Reine ? Shilah observait de loin, ne voulant pas s'approcher de trop près de toute façon.

Les beaux yeux de Chaska se sont assombris lorsqu'elle a vu la fille en face d'elle.

« Alors... C'est vous qui fulminez contre mon carrosse ? », a-t-elle demandé, en regardant Ina de la tête aux pieds.

Son éloquence était séduisante, mais Ina n'était pas là pour l'admirer. Au contraire, elle était fâchée de l'entendre lui dire de tels mots.

« Votre carrosse a éclaboussé de l'eau sur moi », a-t-elle déclaré avec colère. Et instantanément, Chaska l'a violemment giflée sur la joue.

« Aïe ! », a haleté Shilah à l'endroit où elle se tenait.

Oh, non...

Ina a immédiatement couvert sa joue avec sa main et a été stupéfaite.

Quoi ? La Reine l'a giflée ? Elle a levé sa main sur elle ?

« Tu dois être stupide pour te tenir devant moi et te plaindre », a dit Chaska, la scène attirait déjà beaucoup d'attention des gens autour.

« De toute façon, qu'a-t-elle de si spécial ta robe ? Je suis presque sûre que mon cheval est de loin plus cher que ta robe. »

Marquant une pause, elle a fait un pas de plus vers Ina.

« Espèce de sale roturière. Tu devrais t'estimer chanceuse que je sois d'aussi bonne humeur aujourd'hui. Sinon, je me serais assurée de rentrer au palais avec ta tête dans mon sac. »

Et sur ce, elle s'est retournée tout en s'éloignant, allant chercher ce qu'elle voulait, avec sa servante qui la suivait.

Ina était profondément secouée, sa main toujours sur sa joue. La Reine l'a giflée ? Elle... Elle l'a giflée ?

Les marchandes qui étaient autour d'elles marmonnaient et tremblaient. Et pendant un instant, Shilah a pensé s'approcher pour la réconforter, mais ne voulant pas recevoir une certaine agressivité, est restée où elle était.

Ina bouillonnait de colère, ses poils s'hérissant déjà.

Non, elle ne pouvait pas se transformer, pas maintenant. Attaquer la Reine lui vaudrait définitivement la peine de mort.

Elle s'est brusquement retournée et a commencé à s'éloigner, tandis que Shilah suivait silencieusement avec le lourd panier.

*

« Maman ! », a crié Ina dès qu'elle est entrée dans la maison.

Si seulement elle possédait les pouvoirs d'une sorcière, elle était presque sûre qu'elle aurait fait s'écrouler les murs avec son rugissement de colère.

« Maman ! Papa ! », a-t-elle crié de nouveau et cette fois, sa mère a descendu en courant le vieil escalier.

« Ina ? C'est quoi le souci ? »

« Tout est problème, maman ! TOUT ! »

Sa mère s'est précipitée en bas et a pu constater la tache sur sa robe, et la colère sur le visage de sa fille... Elle n'avait jamais vu sa fille était comme ça auparavant.

Shilah est immédiatement entrée, tenant le panier.

« Ina, que s'est-il passé ? », a demandé sa mère.

Son vif grognement avait attiré ses frères et sœurs en bas. Elle ne savait pas que son père n'était pas à la maison.

« Regarde-moi, maman ! Regarde-moi simplement ! » Rugissante, Ina a essayé de se calmer afin d'expliquer.

« Alors que j'étais au marché, la voiture de la Reine a éclaboussé de l'eau boueuse sur moi. Et quand je suis allée me plaindre, elle M'A GIFLEE ! », a-t-elle expliqué.

Tout le monde a été sous le choc.

« La Reine t'a giflée ? », a demandé Vanessa... Sa jeune sœur.

« Quelle reine ? », a demandé sa mère.

« La Reine Chaska ! », a répliqué Ina, prononçant le nom avec tant de venin dans la voix.

« Mon Dieu ! C'est la Reine la plus âgée ! », s'est étonnée Vanessa.

« Mais pourquoi t'aurait-elle giflée, simplement parce que tu es allée te plaindre ? Ce n'est pas normal... » « Oh !

Si ce n'était pas du fait qu'elle est une Reine et qu'elle avait des gardes autours, je l'aurais écorchée vivante ! Mais, je le jure maman, je jure sur les protecteurs des sept montagnes, je DOIS AVOIR ma revanche ! C'est une promesse ! » Et sur ce, Ina s'est enfuie en prenant les escaliers.

Un silence a rempli la pièce pendant quelques secondes.

« Cela ne devrait pas être une surprise », a soudain dit Evo.

C'était le seul fils de la maison.

« J'ai entendu dire que la Reine Chaska est très méchante et de sale caractère. »

« Et qu'es-tu en train de regarder ? », a soudain intervenu sa mère, faisant référence à Shilah qui était restée debout à regarder pendant tout ce temps.

Silencieusement, Shilah a baissé son regard et est partie.

Dans une grande pièce bien décorée, on pouvait voir deux femmes et quelques servantes.

La Reine Nosheba était assise sur le lit, les yeux enflés. Tandis que les deux femmes se tenaient debout à côté d'elle, essayant de la convaincre de porter son enfant.

« S'il vous plaît, ma Reine », a supplié celle qui avait l'enfant dans ses bras.

« Je comprends ce que vous ressentez, mais c'est toujours votre enfant. Elle a besoin de vous. Je vous en prie... » « Je déteste me répéter, Ahiga », a déclaré la Reine d'une voix rauque.

Sa voix était si rude et remplie de douleur.

« Ôte cette malédiction de ma vue. Je ne veux pas de fille comme enfant, je veux un garçon ! »

Elle a ramassé une des assiettes de bonbons à côté d'elle et l'a jetée par terre, la brisant en morceaux.

C'était la cinquième assiette qu'elle avait cassée.

Ahiga. C'était la sage-femme. Cela faisait plus d'une heure qu'elle suppliait la Reine de prendre soin de son enfant, mais la Reine ne voulait rien entendre et avait été agitée comme une folle depuis qu'elle a appris qu'elle avait donné naissance à une fille.

« Mais où voulez-vous qu'elle soit envoyée ? Vous ne vous en souciez pas du tout ? », a demandé Ahiga avec inquiétude, et Nosheba qui la fixait.

« JE M'EN FOUS, Ahiga. Tu peux l'emmener chez ma mère, pour qu'elle rejoigne sa sœur là-bas. Je ne veux avoir aucune de mes filles près de moi ! », a-t-elle hurlé.

« Compris, bien. Très bien. Vous pourrez l'envoyer chez votre mère quand elle est plus grande. Mais pour l'instant, elle n'est qu'un nouveau-né qui a besoin d'être nourri. S'il vous plaît, ma Reine, je vous sollicite pour elle. Je vous en prie... N'oubliez pas que vous l'avez portée pendant neuf mois. Et n'oubliez pas que vous êtes également une femme. Je vous en prie... »

A ce moment-là, la porte s'est ouverte et que la Reine Chaska est entrée.

Comme la porte était assez loin du lit, ce qui a donné à Chaska le temps de bien fixer le visage pathétique de Nosheba. Sa servante la suivait derrière.

Nosheba lui a lancé un regard tandis qu'elle se dirigeait vers elle, sa poitrine se soulevant et s'abaissant lourdement.

« Bonjour, ma Reine », ont dit les femmes et les servantes autour et se sont inclinées dès que Chaska a atteint le lit.

« Oh ! Salutations à vous toutes », a répondu Chaska, souriante, et a déporté son regard vers Nosheba, essayant ensuite d'avoir un air triste.

« Bonjour, Reine Nosheba... » « Qu'est-ce qui t'amène ? », a tout de suite entamé Nosheba, ses poings se serrant. Chaska essayait de faire son mieux de contrôler son sourire.

« Calme-toi, ma chérie. Je ne cherche pas d'ennuis. En fait... » S'arrêtant un moment, elle s'est tournée vers sa servante, lui faisant signe d'avancer avec le panier de fruits.

« Je viens ici pour te les apporter. »

La servante s'est inclinée en déposant le petit panier de fruits sur le lit à côté de Nosheba.

« Lorsque j'ai appris que tu t'étais couchée, j'ai décidé de me précipiter moi-même au marché pour t'acheter des fruits afin que tu puisses manger... »

Avant que Chaska n'ait pu terminer ses mots, Nosheba a pris quelques-uns des fruits dans le panier et les a lancés vers Chaska.

« Sors de ma chambre, toi, le démon ! », l'a-t-elle maudite avec colère.

« Je ne veux rien de toi, je ne veux pas te voir non plus. Alors, sors... ! » Chaska a finalement laissé s'échapper le sourire qu'elle avait contrôler depuis son entrée dans la pièce. C'était tellement bon de la voir ainsi.

« Calme-toi, Nosheba, d'accord ? Pourquoi es-tu si énervée ? », a-t-elle demandé calmement.

« Ai-je fait quelque chose de mal en te ramenant des fruits ? Ou bien... C'était à cause de moi que tu as donné naissance à une fille qui a été considérée comme une mauvaise nouvelle par son père ? »

Les yeux de Nosheba brillaient de fureur.

« Non ! ! ! .... » Rugissant, elle a jeté le panier par terre.

« Je te hais, Chaska ! JE TE HAIS ! Gardes ! Chassez-la dehors ! »

Chaska a ri de façon menaçante et méprisante, son rire résonnait avec tant de ridicule qu'il déchirait intérieurement Nosheba.

Les sages-femmes présentes dans la salle ont jugé bon de demander à la Reine de sortir, puisqu'elle troublait la mère, mais toutes ne voulaient pas s'attirer les foudres de Chaska, car elles ont su qu'elle pouvait être vraiment cruelle.

« Profite de ton chagrin, Nosheba », a dit Chaska, et est finalement partie.

Le lendemain matin

Le soleil s'est levé.

C'était l'aube d'un nouveau jour. Le jour sacré. Le jour où tous les loups garous de la meute de Wind Walker devaient rester chez eux.

On pouvait voir Shilah dans la cuisine préparer un repas pour la famille, comme d'habitude.

Elle ne pouvait pas dire, mais il lui semblait que quelque chose n'allait pas, un d'entre eux avait un problème.

Elle les avait entendus courir et même pleurer. Mais comme elle ne faisait pas une partie de la famille, elle n'a pu demander ou essayer d'en savoir plus.

Elle est simplement restée à la cuisine, faisant ce qu'elle savait faire le mieux : cuisiner.

L'environnement était si calme et silencieux, contrairement à avant où elle pouvait entendre les voix et les bruits des passants.

Tandis que son repas chauffaient dans la marmite, elle s'est avancée vers la fenêtre pour jeter un coup d'œil, souriant au calme de l'environnement. Seuls les oiseaux volant autour pouvaient être vus. Cela a conduit Shilah à se demander ce qui pourrait bien se passer avec le Roi ? Pourquoi a-t-il ordonné une fermeture totale ?

Soudain, elle a entendu un cri et s'est détournée rapidement de la fenêtre. Que pouvait-il bien se passer ?

*

« Pia ! », a appelé à haute voix Vanessa, effrayée par la façon dont elle avait crié.

« Oh, maman ! Que faisons-nous ? Elle est en train de perdre connaissance ! »

Pia, la dernière fille de la maison, mettait sa famille dans une situation difficile, car sa maladie s'était aggravée. Bien qu'il y ait quelques symptômes de maladie le jour précédent, ils n'avaient aucune idée que cela deviendrait pire.

Son père s'est précipité pour s'asseoir en face d'elle sur le lit, observant ses yeux.

« Pia, je t'en prie... » La mère a eu une convulsion faciale.

« La montagne entière est en confinement », a déclaré son père.

« Nous ne pouvons pas voir le médecin. Par contre... si nous pouvions avoir quelques feuilles d'ourlet, je pense que ça devrait aider à calmer la fièvre dans une certaine mesure. »

« Des feuilles d'ourlet ? », a demandé Ina.

« Il n'y a pourtant pas de feuilles d'ourlet dans le coin, papa. Et nous ne pouvons pas nous en procurer à moins d'aller dans la zone proche de la grotte. »

« Es-tu en train de dire que c'est impossible de sauver la vie de Pia ? » Sa mère a pleuré. « Je t'en prie... Quelqu'un doit aller les chercher. »

« Mais c'est impossible, maman ! Oublies-tu qu'il y a un ordre de confinement du Roi ? Il a demandé à chacun de rester chez lui... »

« Pourtant, ma fille est en train de mourir ! », s'est-elle écriée. « S'il te plaît, je ne peux pas supporter ça... » Un long moment s'est écoulé pendant qu'ils se regardaient, tous impuissants.

Soudain, Ina a surgi avec une suggestion.

« Maman, ne pouvons-nous pas... envoyer Shilah à faire cela ? »