Elle ouvre grandement les yeux comme si elle avait du mal à y croire. je la comprends cela fait une éternité que je n'ai pas eu de rendez-vous.
maman! euh....ok mais ne tarde pas trop.
Je hoche la tête avant de sortir du quartier pour héler un taxi.
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j'
J'arrive dans le lieu du rendez-vous avec un peu de retard, au même moment je reçois un message qui m'indique de monter sur la terrasse du restaurant. après être passé dans l'accueil je prends les escaliers, chaque pas que je monte, je me demande ce qui m'attend. je repousse pour voir que lza terasse semble désert, je regarde à ma gauche et ne remarque qu'une jeune femme assis en train de boire tranquillement son jus. j'allais tourner les talons lorsque j'entends.
elle: vous devez être Boury?
Je m'arrête dans ma démarche et me retourne pour la dévisager. Elle sort son téléphone pour me montrer des échanges.
elle: vous n'avez pas à avoir peur venez vous asseoir
je me rapproche toujours le ventre noué, je me dis s'il ne serait plus adéquat de faire demi-tour et de partir d'ici. mais une force invisible me ramène jusque devant cette femme. je m'assois avec elle.
elle: enchanté de faire votre connaissance Boury, moi c'est Mme Sylla.
moi : d'accord.
elle me sourit gentiment et je remarque enfin la serveuse qui vient vers nous.
Mme Sylla : voulez-vous prendre quelque chose?
J'ai envie d'un verre mais je me dis que si ce n'est pas un piège pour me droguer. donc je décline la proposition.
moi: non cava
elle esquisse un petit sourire.
Mme Sylla: d'accord comme vous voulez, on peut se tutoyer ?
moi; oui cela ne me dérange pas.
elle: merci, (au serveuse) apportez nous une bouteille scellé de présséa.
celle-ci hoche la tête avant de partir
*mme: j'espère que tu n'as eu beaucoup de soucis pour venir jusqu'ici
moi: non, je connaissais un peu le coin
mme: alors cava
moi: oui
Puis c'est le silence total, elle me fixe des yeux et je me sens gênée d'être autant épiée.
Dt si elle était une lesbienne?
Je la regarde à mon tour perplexe.
Mme Sylla: désolé si mon regard te gêne mais je trouve que tu es une très jeune fille. Rappelle- moi ton âge.
moi: j'ai vingt quatre ans
Mme Sylla: oh !
moi! ...
Mme Sylla: et tu ne trouves pas très jeune pour vouloir entrer dans un mariage polygame?
moi: non, pour moi l'âge ne définit pas la maturité
Mme Syalla (souriant) : bonne réponse, tu peux me parler un peu de toi.
moi: je suis l'aîné de trois fratries, j'ai arrêté très tôt mes études, je bossais comme serveuse. mais j'ai fait une formation d'un an dans un salon de coiffure.
elle hoche la tête
Mme Sylla: c'est bien, moi j'ai trente deux ans et je suis juriste . je suis mariée depuis neuf ans et malheureusement je n'ai pas d'enfants
moi: je suis navrée
mme Sylla: oh ne le sois pas, c'est pour cela que j'ai fais cette annonce.
moi: humm
Mme Sylla: je cherche une fille qui est bien capable de procréer, tu as déjà eu à faire des examens de fertilité?
moi: non jamais
Mme Sylla: je vois, bon je crois que nous avons fait le tour, je dois retourner au bureau. je n'ai pas trop de temps là, mais j'ai été ravis de faire ta connaissance. vous avez été nombreux à répondre à mon annonce. et tu étais la dernière que je devais rencontrer. je vais en parler avec mon époux et je vous enverrai un message d'ici les jours à venir.
moi: d'accord.
On sépare ainsi la serveuse en même temps avec les tasses et la boîte de présséa.
elle: madame a déjà payer la note
moi: d'accord, merci
J'ai regardé madame Sylla partir, elle est grande et mince et des mèches brunes s'échappaient de son voile, son élégante robe de soie qui lui allait à ravir montrait qu'elle prenait soin de son apparence. Durant tout le temps de l'entretien, elle a eu des gestes posés, distingués comme si elle faisait partie d'une famille de noblesse.
bref je décide de faire un peu de promenade avant de rentrer.
*******MAODO SYLLA*******
Moi (à ma femme): tu es sortie aujourd'hui?
elle s'humecte la lèvre supérieure et je sens son sang s'échauffer.
saly: je l'ai rencontré.
moi: rencontrer qui?
saly: ta future femme
je me frotte le visage, pivote sur mes talons et gagne la fenêtre ouverte la plus proche pour aspirer l'air en plein poumon.
moi: tu n'as pas abandonné ce sujet?
saly: non et ce n'est pas prêt d'arriver tant que tu refuseras de l'accepter.
moi: que veux-tu à la fin?
saly: que tu acceptes cette responsabilité d'avoir deux épouses.
je me déplace et finit par lui faire face, c'est une erreur car sa beauté me fait l'effet d'un direct à l'estomac. ça à toujours été ainsi depuis notre première rencontre.
je m'approche d'elle, mes doigts frôlent l'arrondi de sa joue puis les caresses. Elle retient son souffle et ses lèvres s'entrouvrent sous la délicatesse du geste.
moi: tu me connais mieux que quiconque, la polygamie n'a jamais été une option pour moi, tu me parles de progeniture, d'héritiers mais tout ce qui compte à mes yeux, c'est toi mon amour.
saly: je ne doute pas de ton amour mon chéri mais tu ne sais combien je souffre dans mon for intérieur de ne pas pouvoir te donner des enfants.
moi: on en avait déjà parlé, c'est la volonté de Dieu
saly: non, c'est moi le problème, c'est moi qui ne peux pas te faire d'enfants.
moi: bébé!
elle lève vers moi des yeux embués de larmes.
saly: je ne peux plus rester insensible à ton bonheur même si tu ne m'as jamais fait la remarque de quoi que ce soit. je sais comment la société doit être en train de se poser des questions, ta famille.
moi: on s'en fout des autres, l'important, c'est nous deux toi et moi.
saly: je t'en conjure Maodo Malick accepte moi cette faveur permet moi de voir tes enfants avant de mourir.
Je retiens mon souffle du mieux que je peux, je ne peux pas supporter ses larmes.
moi: bon d'accord
elle lève les yeux sous le choque.
saly: tu acceptes?
moi: mais à une seule condition
saly: tout ce que tu veux.