Maman : elle est là, je lui dis d'accepter quand Samad, le meilleur ami était venu demander sa main. Elle a dit non, d'autres hommes sont venus lui faire la cour et elle les a toujours chassés. pensant qu'ils tomberont sous ses pieds quand elle le voudra. Maintenant la voilà, toutes ses quatre sœurs mariés
Ma tante : je comprends.
Papa : ce n'est rien, elle se mariera quand le moment viendra.
Maman : quelle moment? Elle a raté sa chance, osons dire les choses en face.
Je quitte la petite réunion au pas de loup, avec leurs remarques, on dirait tout ce qui se passe est uniquement de ma faute.
Je reviens me coucher dans ma chambre tête ailleurs. J'y retrouve ma sœur Mariama avec sa petite dernière sous le bras.
Mariama : il s'est encore passé quelques choses ?
Moi : rien
Mariama : eh Boury!
Moi : oui
Mariama : tu sais que tu peux me parler.
Moi : il n y a rien
Mariama : j'espère que tu n'es pas dans cette état à cause de maman hein ?
Moi : humm
Mariama : eh je t'interdis de faire ça, tu connais trop bien maman.
Moi : hum
Mariama : laisse là, elle est sortie de la vieille école
Moi : ce n'est pas facile.
Mariama : je sais mais tu n'as pas le droit de les laisser le plaisir de te voir morfondre...
Elle fût interrompu par l'entrée de Yacine
Yacine : il se passe quoi ici ?
Mariama : rien je discutais avec Boury
Yacine hausse un sourcil inquisiteur avant de secouer la tête.
Yacine : hum
Puis elle sort.
Mariama : ravale tes larmes et montre leur que tu es plus forte que ce qu'il croit.
J'inspire profondément en la regardant, on dirait que c'est elle la grande au lieu de moi. Mariama est la troisième enfant née de la famille, elle a vingt-trois ans, mariée depuis quatre ans. Elle a une fille de deux ans et demi et un bébé depuis plus de quatre mois. Nous avons toujours eu cette complicité depuis toute jeune.
Moi (refoulant mes larmes) : tu as raison.
Mariama : voila en plus, tu es bien encore jeune, tu pourras avoir n'importe quel homme que tu voudras.
*******
Personne ne peut plus entendre dans la maison, Yacine se comporte comme si elle allait épouser un prince héritier. Pour madame on doit être sous ses ordres parce qu'elle portera la bague au doigt très bientôt. Je ne suis ni jalouse, ni aigrie mais elle a de tels comportements.
hadja: j'ai envie de la gifler ta petite
moi: laisse tomber, elle est ainsi.
hadja: non mais quoi? Elle croit qu'elle mérite une médaille.
Avant même que je n'ai le temps de lui répondre, voilà la princesse qui fait son entrée.
Yacine: tu peux sortir de la chambre, je dois le ranger. Mes amies vont bientôt venir pour m'aider avec les sachets de beignets.
moi: entre les dans l'autre chambre, tu vois bien que je ne suis pas seule.
elle roule des yeux en me répondant avec un ton incandescent.
Yacine : c'est vrai ce que l'on dit. tu es jalouse
je me relève en le regardant dans les yeux.
moi: jalouse!
Yacine: oui parce que tu n'arrives pas à trouver chaussure à ton pied depuis que ton mari est mort...
je lui flanque une gifle sifflante avec toute la rage accumulée ces derniers jours. elle a même sursauté en criant.
moi: ne parle plus jamais de lui.
Hadja nous sépare quand elle veut sauter sur moi.
Yacine : je l' ai dit et je le répète. tu es seule et tu le resteras jusqu'à la fin de ta vie. je suis sûre même que c'est ta faute si Ilimane est mort.
je n'arrive plus à bien respirer, sûrement alerté par les cris maman et mes tantes viennent nous trouver dans cette état.
maman: il se passe quoi ici?
yacine pleure de plus belle en lui racontant ce qu'il s'est passé tout en omettant pourquoi j'ai réagi ainsi.
yacine: regarde ma joue maman, elle va surement s'enfler.
maman : tu l'as frappé?
moi: c'est elle...
Elle se met devant moi, avant de me donner à son tour une gifle qui a failli me faire sonner. les larmes me brouillent assez vite la vue.
ma tante: Adja, ce n'est pas comme ça.
maman: mais on en a marre à la fin, Boury est si aigrie depuis son veuvage. madame ne supporte plus le bonheur de qui que ce soit, comme si c'était la faute de quelqu'un si son défunt mari est mort.
moi: sniff
ma tante: c'est bon.
maman: non mais quoi encore? Yacine se marie demain, elle fera quoi si sa joue gonfle han? (me fixant) personne n'est responsable de ton malheur, vivement que tu quittes la maison à ton tour.
ma tante: ehh Adja, tu ne dois pas dire cela.
maman: viens Yacine, je vais y mettre de la glace.
elles sortent toutes et je vois ma tante hocher la tete avant de partir. Hadja semble stoïque en restant sur place.
hadja : non mais, il vient de se passer quoi?
je refoule les larmes en inspirant très forts, après le départ de Hadja je prends mon téléphone pour répondre à ce mail.
********SALIMATA********
moi: chéri
Maodo: oui
Je me dirige vers lui en souriant, je sais que ce que je vais lui dire ne va pas lui plaire.
moi: tu te rappelles de ce dont on parlait la dernière fois?
il relève le menton de son écran soutenant mon regard sans ciller.
Maodo : je n'ai pas envie de parler de ça
moi: il le faut, tu refuses d'aborder le sujet depuis longtemps déjà.
il se relève dans l'intention de quitter la chambre mais je l'arrête.
moi: tu ne peux pas encore fuir.
maodo: tu sais ce que j'en pense.
je fais comme ci je n'avais rien entendu, j'en ai marre qu'il refuse encore alors que cela fait plus de deux ans que je cours derrière lui
moi: j'ai fait l'annonce.
il tique en me regardant perplexe
maodo : quoi?
moi: je te répète que j'ai fais l'annonce et comme je m'y attendais j'ai reçu énormément de réponses positives.
maodo: tu n'es pas sérieuse?
moi: ne fais pas comme si je ne t'avais pas partagé mon intention de te chercher une deuxième femme.
il pète un cable.
maodo: mais tu es folle ou quoi Salimata?
moi: j'en ai marre de vivre ainsi Maodo, cela fait des années que je te le répète.
maodo : je t'ai dis que l'on peut adopter.
moi: je ne veux pas l'option adoption, je refuse d'être égoïste alors que tu peux avoir des enfants.
maodo: si je ne peux pas les avoir avec toi, je ne veux l'avoir avec personne d'autre.
je laisse tomber ce que j'avais dans les mains pour venir lui serrer la taille.
moi: je sais combien tu m'aimes et je n'ai pas peur qu'une femme puisse te voler à moi parce que c'est impossible. mais j'ai besoin de ça, de voir ta progéniture
maodo: pas question
moi: mais...
il a déjà reculé pour sortir de mes bras en se dirigeant dehors, il peut bouder autant qu'il veut mais je ne baisserai pas les bras cette fois-ci. par A ou par B je trouverais cette fille qui lui fera des enfants.