Je jette tous ses effets hors de la pièce et dès que je termine avec son sac à main Gucci, j'entends la voix aiguë de ma marâtre s'élever près de nous.
Catherine: Qu'est-ce qui se passe ici ? Qu'est-ce que ça signifie tout ça !?
Sa fille éclate en sanglots et se précipite vers elle d'un air dépité.
Léane: Maman, c'est Ruby qui a décidé de s'accaparer ma chambre. Elle a mis mes effets dehors , regarde mon veston Louis Vuitton qu'elle a massacré....
Elle pleure et je l'observe avec satisfaction. Sa mère me regarde d'un air dédaigneux.
Catherine: Est-ce vrai ce qu'elle a dit ?
Moi: Penses-tu réellement que je vais te répondre ? Cette chambre est la mienne et ....
Elle m'interrompt.
Catherine: Cette chambre appartient désormais à ma fille. Tu devras utiliser celle qui se trouve à l'aile Est.
J'éclate de rire.
Moi: J'ai l'impression que la stupidité est héréditaire. À titre de rappel, cette maison ne vous appartient pas. Si vous vivez encore ici c'est grâce à ma générosité et d'un claquement de doigts je peux vous foutre à la porte du coup à votre place , je me tiendrai à carreaux.
Dis-je en les fixant avec assurance.
La stupeur se lit sur leurs visages. L'instant d'après, mon père nous rejoint.
Collins: À quoi est dû tout ce désordre ?
Catherine: Demande à ta fille, elle a décidé de semer la pagaille dans cette maison pourtant nous étions très bien avant !!!
J'affiche un sourire amère.
"Ouiii c'est ça, crache ton venin sorcière..."
Dis-je au dedans de moi.
Mon père me regarde par la suite et attend probablement que je me justifie mais je ne ferais rien de tel. Au lieu de ça, j'entre dans la chambre et la verrouille à clé.
Mon geste est peut-être exagéré mais je ne supporte plus de voir leurs visages fourbes et hypocrites.
....
#Catherine
Nonnm mais j'hallucine !!!
C'est pas croyable ! Comment cette garce a pu semer le désordre juste quelques heures après son retour ? Je suis furieuse et je ne compte pas laisser passer cette affaire.
Quand elle claque la porte, je me tourne vers mon époux pour lui demander des explications.
Collins: Tu sais que c'est difficile pour elle , revenir dans cette maison où elle a beaucoup souffert...
Moi: Non, je refuse ! Ce n'est pas une raison pour tolérer ses actes déplacés.
Collins: Parle moins fort s'il-te-plait, elle pourrait t'entendre.
Moi: Ça m'est égale, est-elle la maîtresse des lieux ? Je suis ton épouse légitime, personne ne va venir m'arracher ce droit.
Il se retourne et se met à marcher sans se soucier de moi . Son geste m'écoeure, je pousse un cri de fureur et me mets à le suivre juste après.
Léane: Qu'est-ce que je fais maman ?
Ahhhh...
Moi: Fais ce qui te plaît , je m'en fous !!!
Je suis trop énervée pour réfléchir. J'accélère les pas afin de rattraper mon époux. Quand il entre dans son bureau, je fais de même la minute suivante .
Moi: Pourquoi tu me fais ça ?
Collins: Ton attitude me surprend énormément, j'ai cru que tu étais dotée de bon sens mais j'ai l'impression de m'être trompé. Ma fille rentre après avoir passé plusieurs années loin de nous et tout ce qu'elle demande c'est de l'attention et un peu d'amour mais toi tu trouves que c'est beaucoup. Sa mère n'est plus, tu as essayé de te mettre à sa place ? Léane t'a toi mais Ruby n'a plus de mère !!!
Moi: Je te comprends parfaitement bien mais ce n'est pas une raison mon amour. Elle s'est mal comportée envers sa soeur cadette.
Collins: Elle n'avait pas tort non plus, c'est sa chambre. J'aurais dû prendre les dispositions avant son retour pour éviter ce genre de situation.
Je serre les poings pour essayer de me contenir.
Moi: Si j'ai bien compris, on va tolérer ses écarts de conduite pour ne pas la heurter ?!
Collins : Je veux qu'elle se sente chez elle et d'ailleurs c'est le cas. Cette maison n'est pas la mienne. Elle appartient à sa défunte mère.
J'écarquille les yeux après qu'il ait dit cela.
Moi: Pourquoi tu n'as pas mis les papiers de la maison à ton nom?
Collins: Prendre ce qui ne m'appartient pas ? Tu es sérieuse là ?!
Je réalise que j'ai peut-être fait une gaffe et tente de me rattraper.
Je me rapproche de lui et adoucis ma voix.
Moi: Mon chéri, ne prends pas mal mes propos s'il-te-plaît. Je voulais juste te faire comprendre qu'en tant que la tête de cette famille tu es mieux placé pour gérer certaines affaires.
Il se détend et soupire.
Collins: Je ne peux pas lui enlever ce qui lui appartient. C'est son droit et c'est comme cas, fin du débat.
Ses mots sont froids , c'est la première fois qu'il me parle de cette manière. Voyant cela, je décide de battre en retraite. Par la suite, je quitte son bureau et fais signe à ma fille de me retrouver dans ma chambre.
Léane: Maman, qu'est-ce que papa a dit ? Je vais regagner ma chambre n'est-ce-pas ?
Moi: Non ! Il va lui laisser cela .
Léane: Mamannnn, ne me dis pas que tu vas accepter qu'il le fasse sans rien faire?
Moi: J'ai les mains liées malheureusement.
Elle semble être déçue et se retient de couler des larmes.
Moi: Ne t'en fais pas, je vais lui rendre la monnaie de sa pièce. Rira bien qui rira le dernier.
Elle saute de joie et se frotte les mains en même temps.
Léane: J'ai confiance maman, tu vas la bouffer cru !
En effet, je vais lui faire payer son impolitesse comme j'ai réussi à détrôner sa mère. Aucun obstacle ne va se placer sur mon chemin.
*
*
*
~ Le soir ~
#Ruby
Depuis que je me suis enfermée dans ma chambre, je n'ai plus pointé le bout du nez à l'extérieur. Lorsque la nuit est tombée, la gouvernante m'a fait savoir que le repas était prêt.
Ils étaient probablement à table, je n'ai pas voulu les rejoindre. J'étais mélancolique et nostalgique pour être de bonne compagnie pour qui que ce soit.
Quelques minutes après, mon père est venu me chercher. Je lui ai ouvert la porte de ma chambre et il a pris place sur une chaise.
Collins : Qu'est-ce qui ne va pas ma fille?
Moi: Je suis un peu triste papa mais ça va passer ne t'inquiète pas.
Une lueur a traversé son regard au même instant.
Collins: Est-ce à cause de ta mère ?
Moi: En quelque sorte, en passant je m'excuse d'avoir agi de manière effrontée tout à l'heure. C'est juste que je ...
Sans achever ma phrase, je fonds en larmes. Il se lève et me prend dans ses bras.
Collins: Pleure, évacue ta tristesse ma chérie ne garde rien dans ton coeur.
Il me console par ses mots.
Bien après, il m'encourage à dîner avec eux. Je m'assois à table mais reste distante tout de même. Je me sers un bol de bouillabaisse et mange par la suite en étant focalisée sur mon repas uniquement.
Je fais abstraction de tout et reste dans ma bulle. Lorsque ma demi-soeur me questionne, je prends du temps avant de lui répondre.
Léane : Pourquoi tu te comportes ainsi avec moi ?
Je relève la tête et pose mon regard sur elle d'un air neutre.
Moi: Excuse-moi, qu'est-ce que tu disais ?
Catherine: Elle t'a demandé si tu pouvais l'accompagner demain faire du shopping.
Moi: Désolé mais j'ai autre chose en tête.
Catherine: On peut savoir ce que c'est si ce n'est pas trop indiscret ?!
Moi: J'irai déposer des fleurs sur "la tombe de ma mère" .
Je fais exprès de m'attarder sur ce détail et prends plaisir à voir leurs réactions.
Collins: Je vais t'accompagner !
Moi: D'accord papa.
Le fait qu'il me soutienne m'apaise. Même si elle n'est plus là, j'ai toujours le privilège d'avoir mon père en vie.
*
~ Le lendemain matin ~
Je me lève de bonne heure afin de me préparer à temps. Je ne souhaite pas faire attendre mon père du coup lorsque je termine, je me dirige vers le jardin pour cueillir les pivoines car ça a toujours été les fleurs préférées de ma mère.
Malheureusement à mon arrivée, je trouve qu'on les a toutes arrachées. À la place poussent des roses noires. Cette découverte me mets hors de moi. Je décide de les arracher toutes et ça me prend pas mal de temps.
Quand je tire la dernière tige, j'entends la voix de ma belle-mère non loin de moi.
Catherine: Qui t'a donné l'autorisation de faire une telle chose ?
Je lui lance un regard sombre...
Moi: Tout ce que tu as fait comme changement dans cette maison prendra fin. Je vais tout retirer, toutes tes traces afin que tu comprennes que tu n'es pas à ta place ici !!!
Elle se rapproche de moi à grands pas et dès qu'elle se tient à ma hauteur, elle me lance des mots poignants.
Moi: Tu n'as plus besoin de cacher ta nature avec moi, je sais quel genre de garce tu es et je vais te faire payer toute la douleur que tu as infligé à ma mère avant son décès.
Au diable les convenances, je ne veux pas faire semblant d'être gentille avec la meurtrière de ma mère.