Le cœur de Sophie s'emballa. Elle savait que son travail pouvait déranger certaines personnes, mais elle n'avait jamais reçu de menaces aussi directes. Après quelques instants de réflexion, elle décida de ne pas se laisser intimider. Elle photographia la lettre avec son téléphone, une preuve au cas où elle en aurait besoin, puis la rangea dans un tiroir.
Décidée à ne pas laisser la peur prendre le dessus, Sophie contacta l'assistant de Gabriel. À sa surprise, il répondit presque immédiatement, confirmant un dîner pour le soir même. L'excitation et la nervosité se mélangeaient en elle alors qu'elle passait sa journée à préparer ses questions et à imaginer les réponses de Gabriel.
Le soir venu, Sophie se rendit au restaurant chic où elle devait retrouver Gabriel. Le lieu était luxueux, avec des nappes blanches immaculées, des chandeliers étincelants, et une vue imprenable sur la Seine. Elle était nerveuse mais déterminée. En entrant, elle aperçut Gabriel assis à une table près de la fenêtre, un sourire accueillant sur les lèvres.
« Bonsoir, Sophie, » dit-il en se levant pour l'accueillir. « Je suis ravi que vous ayez accepté mon invitation. »
Sophie sourit en retour, bien qu'elle sentît la tension palpable. « Bonsoir, Gabriel. Merci de m'avoir invitée. Cet endroit est magnifique. »
Ils s'assirent, et Gabriel commanda une bouteille de vin rouge. Sophie sentait le regard perçant de Gabriel sur elle, comme s'il essayait de lire dans ses pensées. Elle décida d'aborder directement le sujet qui la préoccupait.
« Gabriel, je dois être honnête avec vous, » commença-t-elle. « Hier soir, j'ai reçu une lettre de menace me demandant d'arrêter mon enquête. »
Gabriel posa son verre de vin et la regarda avec sérieux. « Une lettre de menace ? C'est inquiétant. Vous avez des ennemis, Sophie ? »
Elle secoua la tête. « Pas que je sache. Mais je pense que cela pourrait être lié à mon enquête sur certaines pratiques des entreprises technologiques. »
Gabriel fronça les sourcils. « Vous pensez que quelqu'un essaie de vous intimider pour que vous abandonniez votre investigation ? »
Sophie hocha la tête. « C'est possible. Mais cela ne fait que renforcer ma détermination à découvrir la vérité. »
Gabriel sourit légèrement. « Vous êtes courageuse, Sophie. Peu de gens auraient la même réaction. »
Leur conversation fut interrompue par l'arrivée des entrées. Gabriel avait commandé des plats délicats : des coquilles Saint-Jacques pour lui et une salade de homard pour elle. La nourriture était exquise, mais Sophie avait du mal à se concentrer sur autre chose que les questions brûlantes dans son esprit.
« Gabriel, » dit-elle après quelques bouchées, « j'aimerais vraiment en savoir plus sur vos affaires. Vous avez mentionné hier que vos entreprises étaient diversifiées. Pouvez-vous m'en dire plus ? »
Gabriel sembla réfléchir un instant avant de répondre. « Mes entreprises touchent à de nombreux secteurs, mais l'un des plus importants est la sécurité technologique. Nous développons des systèmes de sécurité pour protéger les données sensibles des entreprises et des particuliers. »
Sophie hocha la tête. « C'est un domaine crucial de nos jours. Mais j'ai entendu dire que certaines de ces technologies peuvent être utilisées à des fins moins nobles. »
Gabriel la regarda avec intensité. « Comme toute technologie, cela dépend de l'utilisateur. Nous nous efforçons de créer des systèmes éthiques et sécurisés. Mais je ne peux pas contrôler l'utilisation que certains en font. »
Leurs plats principaux arrivèrent : un filet mignon pour Gabriel et un saumon grillé pour Sophie. La tension entre eux était palpable, un mélange d'attraction et de défiance. Sophie sentait qu'elle marchait sur un fil, cherchant à obtenir des informations sans offenser Gabriel.
« Et ces pratiques douteuses dont vous parlez dans votre enquête, » reprit Gabriel, « avez-vous des preuves concrètes ou s'agit-il de simples spéculations ? »
Sophie soutint son regard. « J'ai des pistes, des témoignages anonymes, et des documents qui semblent indiquer des pratiques éthiquement discutables. Mais je cherche encore des preuves irréfutables. »
Gabriel se pencha légèrement en avant. « Sophie, je respecte votre travail et votre détermination. Mais sachez que vous vous aventurez sur un terrain dangereux. Les gens que vous pourriez exposer ne reculeront devant rien pour protéger leurs intérêts. »
Sophie prit une profonde inspiration. « Je suis consciente des risques, Gabriel. Mais je crois fermement que la vérité doit être révélée, quoi qu'il en coûte. »
Gabriel la regarda en silence pendant un moment, comme s'il évaluait son courage. « Très bien, Sophie. Je respecte votre décision. Si je peux vous aider d'une manière ou d'une autre, n'hésitez pas à me le faire savoir. »
Sophie sourit, reconnaissante. « Merci, Gabriel. Votre soutien signifie beaucoup pour moi. »
La conversation dériva vers des sujets plus légers alors qu'ils terminaient leur repas, mais l'atmosphère entre eux restait chargée d'électricité. Ils partageaient un dessert, un fondant au chocolat, et Sophie ne pouvait s'empêcher de sentir une attirance croissante pour Gabriel. Malgré ses réserves professionnelles, elle était fascinée par cet homme énigmatique.
Alors qu'ils quittaient le restaurant, Gabriel proposa de la raccompagner chez elle. Sophie accepta, et ils se retrouvèrent bientôt dans la limousine de Gabriel, glissant doucement à travers les rues de Paris.
« C'était une soirée très agréable, » dit Gabriel en la raccompagnant jusqu'à sa porte. « J'espère que nous pourrons nous revoir bientôt. »
Sophie hocha la tête, sentant son cœur battre plus fort. « Moi aussi, Gabriel. Merci pour tout. »
Ils échangèrent un sourire, et Gabriel se pencha pour déposer un baiser léger sur sa joue. Sophie sentit une chaleur envahir son visage tandis qu'il s'éloignait, lui laissant un sentiment de confusion et d'excitation.
En entrant dans son appartement, Sophie se laissa tomber sur le canapé, son esprit tourbillonnant de pensées contradictoires. Elle savait que sa proximité avec Gabriel pouvait être risquée, mais elle ne pouvait ignorer l'attirance qu'elle ressentait pour lui. Elle devait trouver un moyen de concilier ses sentiments personnels avec son devoir professionnel.
Le lendemain matin, Sophie retourna à son bureau, déterminée à avancer dans son enquête malgré les menaces. Elle passa la journée à analyser les documents et les témoignages qu'elle avait collectés, cherchant des liens et des preuves concrètes. Elle était plus déterminée que jamais à dévoiler la vérité, même si cela signifiait prendre des risques.
En début d'après-midi, elle reçut un appel de Gabriel. Sa voix chaude et rassurante était un baume pour ses nerfs tendus.
« Sophie, j'ai réfléchi à notre conversation d'hier soir, » dit-il. « J'aimerais vous aider dans votre enquête. Peut-être pourrions-nous nous revoir pour en discuter plus en détail ? »
Sophie sentit une vague de gratitude et d'excitation. « Bien sûr, Gabriel. Cela me serait d'une grande aide. Quand seriez-vous disponible ? »
« Que diriez-vous de ce soir ? Je pourrais passer vous prendre à 19 heures. »