Capítulo 5 Partie 0 - Chapitres 21~25 + Épilogue

0.21 - Excuses

Corbeau rattrape Hamster quelques mètres plus loin du repère. Il tient son avant-bras.

Hamster : Lâche-moi !

Corbeau : Calme-toi.

Hamster perd la force de ses jambes et tombe sur le sol. Elle recommence à trembler.

Hamster : Arrête, lâche-moi, ne me touche pas, ne me touche pas ! S'il te plaît, lâche-moi tout de suite !!

Corbeau, se dépêche de la lâcher : Désolé.

Elle bascule sur le côté, puis se recroqueville sur elle-même. Elle fait une nouvelle crise d'angoisse.

Hamster : Je n'ai rien fait, je n'ai rien fait, je n'ai rien fait.

Corbeau : Calme-toi !

Hamster : Pourquoi vous me faites ça ? Pourquoi ?

Elle suffoque. Elle a sa main sur la poitrine.

Corbeau : Je suis désolé, s'il te plaît, calme-toi.

Hamster : Je n'arrive plus... Je n'arrive plus à respirer. (elle essaye de prendre de grandes inspirations) J'ai... cette scène qui me revient sans cesse... (elle ferme les yeux et des larmes coulent) Laissez-moi !!! Je veux... (elle prend une nouvelle inspiration, toujours les yeux fermés) Je veux juste vivre. Je veux juste vivre comme les filles de mon âge.

On entend Hamster essayer de respirer.

Corbeau : Je suis désolé de n'avoir rien fait.

Ils restent comme ça quelques instants.

Le temps passe. On sent un vide.

Hamster continue d'étouffer en pleurant.

Corbeau ne sait pas ce qu'il devrait faire.

Il sait juste qu'il ne veut pas voir Hamster dans cet état.

Corbeau : Tu sais, en vrai je m'en fous même si t'es Alpha. Je n'ai pas peur de la mort, et pour moi tu resteras Hamster. Je t'aime bien, et même si ce n'est qu'un mensonge depuis le début, je ne regretterai pas. Rentrons ensemble. S'il te plaît.

La respiration de Hamster se calme.

Corbeau : Je suis vraiment désolé. C'est de ma faute.

Hamster garde les yeux fermés.

Corbeau essaye de la porter pour l'emmener au repère.

Elle continue de trembler, mais elle respire normalement.

***

0.22 - Pardon

Hamster se réveille sur le canapé, son hamster doré avec elle, et enveloppée d'une couverture.

Elle se redresse. Corbeau la remarque. Il fait encore nuit, mais le soleil ne va pas tarder à se lever. Hamster met ses lunettes.

Corbeau : Antoine n'est toujours pas mort, et ça fait plusieurs heures. C'est une mort lente et douloureuse à cause du poison. Et on ne peut pas le tuer pour abréger ses souffrances, car on mourrait avec lui.

Pause.

Corbeau : Il n'y a pas eu d'autres morts ou blessés. C'est toujours comme ça quand c'est l'Hypocrite. Elle ne blesse jamais, elle tue ou elle n'inflige rien. Donc on sait que si on est touché, on va mourir. Avec la Folle, tu as un peu plus d'espoir. C'est un miracle si tu la croises et que tu t'en sors sans rien. M'enfin, parfois tu meurs quand même...

Pause.

Corbeau : Il y a eu une réunion. L'Ange a deux pouvoirs. Elle possède des ailes et une rapidité hors norme, mais elle peut aussi voir le passé des gens. Et elle compte s'en servir pour manipuler les tueuses.

Pause.

Corbeau : Tu te demandes pourquoi je te raconte tout ça ? Ce n'est pas si mal d'être au courant de la situation du monde dans lequel tu te trouves, et puis si tu es Alpha, ce n'est pas trop mal de savoir ce qui se passe dans le camp adverse.

Hamster : Et si l'Ange était Alpha ? Elle a l'air inoffensive et mignonne, mais elle est intelligente et capable de diriger un groupe.

Corbeau : En effet, elle te ressemble peut-être bien.

Silence.

Corbeau : Je crois que j'ai tué quelqu'un dans ma vie. Ou peut-être deux personnes. Si je me souviens bien, c'était ma mère, et elle était enceinte... Finalement, on est tous des criminels, n'est-ce pas ? Je m'en doutais, que j'étais coupable. Je suis censé pleurer, non ? Mais je ne ressens rien. Et ça me fait mal de ne rien ressentir... J'avouerai que j'étais un peu jaloux de toi qui arrives à t'exprimer de manière totalement naturelle. C'était ma vie à moi, mais je m'en fous tellement... Comme si ce n'était qu'un film. Je pense que j'aime bien ce monde. On n'a pas à aller à l'école, trouver un travail qui paye, s'inquiéter de notre avenir... On sait qu'on va mourir rapidement. On ne connaît personne. On est libéré de notre passé, enfin, du moins au début, et on peut vivre notre vie à nous. Faire ce qu'on veut réellement faire, puisqu'on ne nous impose rien, on n'attend rien de nous. Profiter. Tout simplement profiter. Après tout, nous sommes dans un parc d'attractions.

Hamster se rapproche de lui, et lui tend sa peluche.

Corbeau, rit : Merci.

Il prend la peluche. Puis il se lève pour prendre dans ses bras Hamster.

Corbeau : Merci d'être venue. J'aime la solitude car je déteste l'incompréhension. Mais maintenant j'aime ta compagnie. Tu as été mon espoir. Et je ne te retiendrais plus prisonnière. Fais ce que tu veux. De toute façon j'avais enfreint mes propres règles, donc toi aussi tu le peux. Fais ce qui est bien pour toi.

Hamster : Alors je reste avec toi.

Corbeau sourit.

Corbeau : Merci.

Hamster : Arrête de dire merci ou je te l'interdis ! Tu verras à quel point c'est handicapant de ne pas pouvoir le dire.

Corbeau, rit : Dé...

Hamster : Et désolé aussi !

Corbeau : Wow, j'ai l'impression de reprendre la pierre que j'ai lancée.

Hamster : C'est le cas.

"Toc. Toc. Toc." frappe-t-on de l'extérieur.

***

0.23 - Surprise

Corbeau met son index devant sa bouche et fait signe à Hamster de le suivre.

"Toc... Toc... Toc." frappe-t-on encore, un peu plus lentement que la première fois.

Corbeau montre un passage secret.

Corbeau, chuchote : Tu as toujours la carte qu'on a trouvé tout à l'heure sur toi ? (elle hoche de haut en bas la tête) D'accord, garde-la, elle te sera utile. Continue tout droit, s'il y a deux chemins, prends celui de gauche, et au bout d'un moment tu trouveras une échelle. Sors si tu sens que je prends trop de temps et que je ne vais pas venir. Mais essaye d'attendre, un peu. Je ne t'abandonnerai pas. Je ne sais pas qui est là. C'est peut-être pas du tout grave. Donc ne t'inquiète pas trop.

Corbeau laisse Hamster et monte les escaliers.

"Toc, toc, toc !" s'impatiente la personne.

Corbeau ouvre la trappe.

Bêta sourit devant lui. Il s'empresse de refermer, mais Bêta l'en empêche avec son épée.

Bêta : Bonsoir. Je m'excuse de vous déranger en pleine soirée, mais ne connaîtriez-vous pas par hasard une petite fille vêtue d'une robe, avec les cheveux courts, châtains foncés, et des lunettes rondes ?

Corbeau : Non. (il essaie de refermer la trappe, mais Bêta force)

Bêta : Bien, pour tout vous dire, je sais qu'elle était avec vous. Auriez-vous la gentillesse de m'indiquer où elle se trouve actuellement ?

Corbeau : Elle n'est pas ici. Je ne la connais pas.

Bêta : Oh, qu'entends-je dans mon oreillette ? Je n'étais pas au courant de l'existence d'un passage secret situé au premier sous-sol.

Corbeau : C'est une propriété privée ici. Ce ne serait pas très poli de votre part d'y mettre les pieds sans l'accord du propriétaire.

Bêta : Bien évidemment, je suis une personne civilisée. Enfin, sauf quand la situation ne me le permet pas... (crie) Mademoiselle !! (Corbeau sursaute légèrement) Je sais que vous êtes ici ! Veuillez vous rendre, je vous en prie, nous avons perdu assez de temps. Et j'ai le sentiment qu'il va très prochainement pleuvoir !

Corbeau : Il n'y a personne.

Bêta, toujours en criant : Je ne partirai pas avant de vous avoir trouvée ! Un jeune homme essaye de s'interposer sur mon chemin, que devrais-je faire à votre avis ? (à Corbeau) Je ne suis pas du genre à apprécier l'usage de la violence, comme ma collègue... Mais vous me gênez. Et puis, vous savez très bien que même si vous fermez et barricadez toutes les issues, je peux rentrer dans votre repère sans trop d'effort. Enfin, si ma collègue était venue, je pense qu'elle aurait déjà brisé la porte, et mis le désordre dans votre lieu de vie. Cependant, je respecte un minimum ceux qui m'entourent. Donc ne me forcez pas à vous blesser.

Corbeau : Vous avez tué mon ami, devant moi.

Bêta : Toutes mes condoléances. Mon travail m'y obligeait. Mais trouvez-vous cela normal de considérer une personne ayant violé une petite fille innocente comme ami ? Surtout quand vous considérez cette petite fille innocente comme votre propre sœur ?

Corbeau : Je... je ne peux pas y croire. C'est juste que... Non. Désolé mais... Pourquoi lui ? Comment a-t-il pu faire ça ? C'était mon ami... Et c'est pourquoi ça me blesse encore plus d'entendre qu'il ait fait... ça. Quand je repense à tous ces moments qu'on a passés ensemble, où on a joué ensemble, où on a mangé ensemble... On s'est tellement amusé. Ces moments-là... Même s'ils n'ont duré que quelques heures... J'étais vraiment heureux.

Corbeau se rappelle de ses souvenirs.

Souris : Youhou, je ne suis plus le benjamin !!!

Corbeau, perdu : Je suis censé dire quoi ?

Souris : Tu es censé dire "Bonjour" ! Moi, c'est Souris. Enchanté Corbeau !

Corbeau : Je suis une souris ?

Souris : Mais non !!

Souris a été la première personne à accueillir Corbeau.

Souris : Pourquoi tu dis que t'es seul ? Je suis là !

Corbeau : Je m'en fous de toi.

Souris : Moi je ne m'en fous pas de toi. Tu es mon ami et je compte te garder ! J'ai besoin d'une victime à torturer tout de même, sans toi comment je vais faire pour ne plus m'ennuyer ?

Corbeau songeait à se suicider car il ne voyait pas de raison pour rester.

Souris : Viens dans mes bras ! Tu m'as manqué, Corbeau !

Corbeau, esquive : Nope. Merci, mais non merci.

C'était devant son repère.

Souris : Je suis le meilleur et le seul ami de Corbeau !

Corbeau : Non, c'est faux.

Souris : Ah bon, je n'étais pas au courant que tu avais d'autres amis.

Corbeau : Je n'ai pas d'ami.

Souris : Mais c'est si triste de ne pas avoir d'ami !

Une dispute ordinaire.

Corbeau : Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un ami comme ça ?

Souris, heureux : Tu as dit "ami" !!! Je l'ai entendu de mes propres oreilles !

Corbeau ne pouvait pas le contredire.

Souris : Danse de la victoire !!! Yes ! (il danse vraiment)

Sa danse avait fait rire Corbeau, tellement c'était ridicule et enfantin.

Souris, rit : Ravi d'avoir quelqu'un pour pleurer ma mort.

Silence.

Souris : Je m'appelle Antoine.

Réduit en cendres, tout se volatilise en fumée.

Bêta perd son sourire.

Corbeau pleure pour la première fois.

Corbeau : C'était un ami, de mon point de vue...

***

0.24 - Vérité

Bêta : Je vois que vous êtes sincère et je comprends que vous essayez de gagner du temps, puis j'aime énormément discuter avec vous, mais cela fait déjà (elle regarde sa montre) une minute et demie, sans compter les quarante-deux secondes pendant lesquelles j'ai patienté dehors sans recevoir de réponse, dans le froid, toute seule, désespérément. Pardonnez-moi l'acte que je compte réaliser, mais je n'ai plus de temps à perdre.

Elle tire Corbeau vers elle, le fait sortir puis tomber sur le sol, pour finalement planter son épée dans son épaule gauche.

Corbeau crie.

Bêta : Vous me brisez le coeur à me pousser à la menace et à la torture. J'exècre cela ! (elle appuie plus sur son épée) Ne serait-il pas temps de vous montrer, mademoiselle ?

En un clin d'œil, Hamster arrive, la dague de Corbeau à la main, pointée sur le cou de Bêta.

Hamster : Stop.

Bêta retrouve son sourire habituel et retire l'épée de l'épaule de Corbeau, lentement, ne quittant pas des yeux Hamster. On entend Corbeau s'empêcher de crier.

Brusquement, Hamster enfonce la dague le plus profondément possible sur l'épaule gauche de Bêta. Celle-ci recule, en faisant une courte grimace, mais ne réplique pas.

Bêta : Je m'attendais à cette punition, mais j'avouerai que cela fait légèrement mal. Donc il a bel et bien été jugé innocent, et je vois que vous prenez soin de lui. (elle retire la dague, qu'elle fait tomber, puis s'essuie la main) Alors que diriez-vous de le laisser partir ?

Hamster ne lui répond pas.

Elle se retourne vers Corbeau, et s'accroupit.

Hamster : Quel est ton souhait ?

Corbeau : Pardon ?

Hamster : Je suis juste curieuse de savoir ce que tu voudrais.

Corbeau la regarde. Puis il sourit.

Corbeau : Rien.

Hamster n'insiste pas.

Hamster : Tu as été jugé innocent. Je vais demander à ce que tu deviennes un psychopompe. Ta mémoire sera effacée, et tu découvriras la joie de vivre. Manfred va pouvoir s'occuper de toi correctement. J'ai quelque chose d'autre à te dire aussi.

Elle s'approche de lui, puis murmure près de son oreille.

Hamster : Tu n'as pas tué ta mère et ta petite sœur. C'était un accident. Tu es une bonne personne.

Corbeau : S'il te plaît, ne m'efface pas la mémoire. Je veux m'en rappeler. J'ai peur de recommencer.

Hamster : Je le prends comme ton souhait alors.

Corbeau : J'ai compris quelque chose. Le but de la vie : c'est de vivre. La raison de vivre : c'est le bonheur.

L'aube s'éveille.

Corbeau : Merci, Alpha... Merci d'avoir été la petite sœur que je n'ai pas pu avoir, pendant ces cinq derniers jours.

Hamster lui sourit.

Hamster : Tout le plaisir fut pour moi, Chaim.

Corbeau disparaît en poussière.

***

0.25 - Dernier chapitre

Alpha a dans sa main le hamster doré et la dague de Chaim.

Alpha : Que se passe-t-il de si urgent pour que tu viennes me chercher en personne, en pleine nuit, jusqu'à employer la force ?

Bêta : Votre jeu d'acteur n'arrêtera jamais de m'impressionner. Vous changez si rapidement de caractère, de voix et de regard... Venez, d'abord rentrons. Je m'en voudrais si vous attrapez froid. Les autres attendent avec impatience votre retour. Vous avez passé beaucoup de temps avec ce prisonnier, alors que ces dernières semaines vous avez enchaîné à une vitesse étonnante les coupables que vous avez condamnés.

Alpha : Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu d'innocent dans ce monde. J'ai le droit à un peu de plaisir parfois, non ?

Bêta : Bien sûr, vous êtes comme nous, vous avez le droit à un peu de repos. Je ne comprendrais jamais comment vous faites pour ne pas tuer les prisonniers directement quand ils... abusent de vous, en pensant que vous êtes une petite fille sans défense et inoffensive. Personnellement, si quelqu'un osait lever la main sur moi, ou simplement me frôlait, je lui couperais la tête sans plus réfléchir.

Alpha : Je prends le temps de voir jusqu'où ils sont capables d'aller. Tu n'arrêtes pas un bon film en plein milieu parce que tu as compris que c'était un bon film. Non, tu veux voir jusqu'à la fin. Pas toi ? Seulement après, je décide de quelle mort ils devront faire affaire.

Bêta : Tout de même... Mademoiselle... Je m'excuse d'employer ces mots, mais vous vous faites violer, torturer, droguer, empoisonner, manipuler comme une vulgaire marionnette, et j'en passe. Le pire c'est que vous pourrez très bien répliquer. Delta non plus ne supporte pas de vous voir maltraitée sans arrêt. C'est vraiment difficile pour nous de rester les bras croisés en étant conscientes de ce qui se passe...

Alpha : Désolée. Je le sais.

Bêta : Mais non, ce n'est pas à vous de l'être.

Alpha : Mon devoir est de juger les personnes. Pour cela, moi, j'ai besoin de voir leur passé mais aussi d'analyser leurs comportements. Et s'ils se conduisent mal, je ne fais que de leur donner la mort qu'ils méritent. Si je me défends, ils vont s'arrêter en plein milieu et je ne saurais jamais jusqu'où ils envisageaient d'aller. Si je les tue, ils ne pourront pas assez souffrir, et ils auraient connu la paix avant d'avoir reçu leur peine. Je leur renvoie la balle, en un peu pire. Qu'ils s'amusent ; ils ne savent pas ce qui les attend.

Bêta : Je ne sais pas si vous êtes perfectionniste, masochiste ou bien folle.

Alpha : Et pourquoi pas les trois ? Je plaisante. Disons plutôt extrêmement cruelle, obstinée par la vengeance, et j'opterais pour folle.

Bêta : Eh bien, je pense que nos chères camarades étaient beaucoup trop impatientes de vous voir.

Gamma et Delta attendent sur un pont. Gamma remarque les deux autres arriver donc leur fait un signe de la main. Delta se retourne, sourit, court vers Alpha, puis tombe maladroitement, mais se relève afin d'aller serrer Alpha dans ses bras. Gamma marche normalement pour les rejoindre.

Delta, sanglotante : Je te déteste ! Je te déteste !

Alpha : Moi aussi je t'aime.

Gamma, à Bêta : T'aurais dû rentrer et directement fouiller son repère. Tu papotes trop !

Bêta : Chacun a sa façon de régler les problèmes, ma chère Gamma.

Gamma : Ouais bah fantastique, tu reviens avec du sang. T'aurais pu retrouver Alpha sans le blesser, tu savais très bien qu'elle allait te rendre la pareille puisqu'il est innocent !

Bêta : Vous vous inquiétez pour moi ? Comme cela me touche.

Gamma : Quoi ? Non !! Jamais !!!

Delta, à Alpha : Ton hamster est trop mignon et tout doux.

Alpha : T'es vraiment une gamine. Après tout, tu es mon modèle pour jouer à la petite fille.

Delta : Je l'ai bien vu... Tu pleures tout le temps et tu fais exactement les mêmes crises d'angoisse que moi...

Alpha : Au moins tu es au courant que tu es une gamine pleurnicheuse.

Delta : Euhh, j'te permets pas.

Alpha : Mais tu t'es améliorée à jouer la méchante qui est sûre d'elle ! Par contre, pour moi en tout cas, ça se voyait totalement que tu copiais Bêta. Et j'adore comment t'es partie en chantonnant, j'ai failli pouffer de rire à ce moment-là ! Quel jeu d'acteur ! Avoue que tu stressais à mort en vrai.

Delta : Euh tu peux t'arrêter de te moquer de moi ouvertement ?

Alpha : Mais c'est bien, on avait l'impression que tu étais capable de te défendre alors qu'en réalité pas du tout, il y avait Gamma pas trop loin au cas où pour te sauver. Mais tu voulais tant me voir ? Je ne m'attendais pas à te retrouver là-bas !

Delta : Euh...

Alpha : Donc comme ça tu t'ennuies sans moi ?

Delta : Ehem ! Il y a plus important : Epsilon est arrivée.

Alpha : Oui, je sais, c'est Ange, n'est-ce pas ? Avec des ailes, beaucoup plus rapide que nous, mais aussi avec la même capacité que moi : voir le passé des autres. Sauf qu'elle se trouve avec les prisonniers et les protège...

Bêta : En effet. Mademoiselle Delta nous a aussi communiqué une mauvaise nouvelle concernant notre avenir.

Alpha : Et c'est ?

Bêta sourit toujours.

Bêta : J'ai l'honneur de vous annoncer qu'une personne parmi nous va très prochainement crever.

***

Épilogue 0

Manfred : Ça va ?

Chaim ouvre ses yeux. Il est avachi sur une table en bois recouverte d'une nappe toute douce. Il se redresse.

Il est assis en face d'un homme d'âge moyen, en costume bleu marine, avec un chapeau à long bord qui cache légèrement ses yeux cernés dans l'ombre. Son visage est neutre, et il ne bouge absolument pas.

Ils se trouvent dans une vieille pièce trop petite pour contenir tout ce qui s'y trouve. Elle est rangée, mais... elle reste débordante.

Manfred : Ça va ?

Chaim le regarde.

Manfred : Je ne vais pas passer par quatre chemins ; tu es mort.

Chaim continue de le regarder. Puis recommence à observer les alentours, avant de recroiser le regard de Manfred.

Chaim : Je suis censé dire quoi ?

Manfred : Rien. Bienvenue parmi les psychopompes, Chaim.

Silence.

Chaim : Je m'appelle Chaim ?

Manfred : Oui. D'ailleurs, j'ai un cadeau pour toi. Normalement je n'ai pas le droit, mais tiens.

Manfred tend sa main, mais Chaim ne bouge pas. Alors il dépose sur la table le cadeau.

Manfred : Un petit souvenir.

Chaim découvre deux badges. L'un avec un corbeau et l'autre avec une souris.

            
            

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