0.6 - Vivre
Corbeau, lui tend un plateau : Mange même si tu n'en as pas envie.
Hamster : Mer... Je peux avoir l'autorisation de dire merci ?
Corbeau : Jamais.
Hamster : D'accord...
Ils sont assis sur la table du centre. Différents médicaments sont entreposés dans un coin, et il y a des fruits, puis des bocaux remplis ou presque vides de diverses couleurs.
Corbeau prend une boîte parmi les médicaments et en sort un comprimé qu'il fait dissoudre dans un demi verre d'eau.
Hamster : C'est quoi ?
Corbeau : Des vitamines. (il boit le verre)
Hamster : Ah... Je peux en prendre ça veut dire ?
Corbeau : Non.
Hamster : Ce ne sont visiblement pas des vitamines...
Corbeau : De quoi je me mêle ? Si tu me le permets, j'aimerais écouter de la musique.
Il allume une vieille radio qui grésille au début. Puis on entend un orchestre. Ensuite, Corbeau prend place pour manger, un ordinateur portable sur le côté. Il ne quitte pas des yeux son écran, prenant parfois une petite bouchée de son plat.
Hamster s'ennuie. Elle a toujours la peluche dans ses bras.
Hamster : Comment tu fais pour ne pas t'ennuyer ici... ?
Corbeau : J'étais tranquille jusqu'à ce que tu viennes.
Hamster : Dis, tu as retrouvé ta mémoire, toi ? Tu te souviens de ta vie ?
Corbeau : Je ne te répondrai pas.
Hamster : C'est pas gentil...
Corbeau : Je n'ai jamais dit que je l'étais.
Silence. L'orchestre continue.
Hamster : Mais je veux te connaître.
Corbeau la fixe.
Corbeau, sourit : Je suis quelqu'un qui apprécie la solitude, et qui déteste parler alors qu'il n'a rien à dire.
Hamster : Oh...
Hamster continue de manger et Corbeau retourne sur son ordinateur.
Hamster : Alors tu devrais me mettre à la porte, non ? Ça serait mieux pour toi...
Corbeau, réagit enfin : Tu veux mourir ?
Hamster : Non, pas spécialement...
Corbeau : C'est ce qui t'attend dehors.
Hamster : Comment peux-tu en être aussi certain ?
Corbeau : Ça fait cinq semaines que je suis ici, et toi même pas une journée. Les prisonniers ne restent pas plus de deux mois dans ce parc. Nous sommes tous condamnés, c'est une question de temps. Tu es une cible facile. Si les tueuses décident de te prendre pour proie, tu mourras sur l'instant. Donc te montrer est la pire idée, et tu ne saurais même pas où aller.
Hamster : Pourquoi essayer de retarder la mort si le destin veut notre mort ?
Corbeau rit.
Corbeau : Disons que c'est notre instinct de survie qui nous pousse à nous battre. On sait tous que c'est en vain, qu'on va mourir un jour, mais écoute, on vit quand même. Dis-moi pourquoi tu veux vivre, toi.
Hamster : Je n'en ai pas envie.
Corbeau : Bien, ça nous fait un point commun.
Hamster : Mais je n'ai pas envie de mourir non plus. Je vis parce que je suis en vie, c'est tout, je ne me pose pas trop de questions.
Corbeau : Même si vivre est totalement inutile ?
Hamster : Ce n'est pas parce que la vie a un sens qu'on vit. Chacun a sa raison et son but.
Pause.
Hamster : Est-ce que ça signifie qu'il te reste au maximum trois semaines encore ?
Corbeau : Sûrement moins, mais on s'en fout. J'aimerais voir le moins de gens crever si possible dans ce laps de temps, donc merci de ne pas faire d'acte suicidaire. Oh, non, non, non, tu ne vas pas recommencer à pl... (elle pleure) ...eurer.
Il lui donne un paquet de mouchoirs. Il l'observe, puis baisse la tête.
Corbeau : Je ne comprends pas.
Hamster, se mouche : Qu'est-ce qu'il y a ?
Corbeau : Tu n'es vraiment pas normale.
Hamster : Hein ?
Corbeau : Je n'arrive pas à te comprendre ! Pourquoi tu pleures pour ton agresseur ? Sérieusement, t'as déjà oublié ce qui s'est passé ? Tu ne vois pas la gravité des choses, j'aurais très bien pu te tuer tout à l'heure, mais tu t'es déjà attaché à moi. Certes, moi non plus je ne vais pas bien dans ma tête de laisser une inconnue comme ça dans mon repère et m'occuper d'elle, car tu avais l'occasion de me tuer une bonne dizaine de fois. Mais tu es pire ! Je ne suis pas une bonne personne donc tu devrais rester sur tes gardes et ne rien ressentir pour ton séquestreur.
Hamster, totalement naïve : Mais tu t'inquiètes pour moi.
Corbeau abandonne.
Corbeau : Pour revenir au sujet de tout à l'heure, tu sais... On vit parce qu'on veut éprouver du plaisir. Le suicide, c'est quand la souffrance est bien trop lourde, et que l'espoir s'est totalement éteint. Alors on essaye de survivre, jusqu'au jour où on ne supporte plus. En réalité, personne n'a envie de mourir.
***
0.7 - Réunion
Corbeau enfile une cape sombre et met un masque. Hamster l'observe, assise sur le lit, toujours avec la peluche dans ses bras.
Corbeau : Je vais fermer à clef après être sorti, normalement, personne ne pourra entrer, ni sortir. Tu peux dormir sur le lit, et je t'ai mis des habits qui pourraient te servir de pyjama ici.
Hamster, regarde l'horloge : Il fait nuit, où tu vas ?
Corbeau : Je vais aller voir d'autres prisonniers. Une petite réunion. Personne n'est au courant de ton arrivée alors reste ici sans faire de bruit. Et n'essaye pas de t'enfuir.
Hamster : Compris.
Corbeau, monte l'escalier : Si tu as peur du noir, allume le lampadaire qui est là.
Hamster : D'accord.
Corbeau, ouvre la trappe : Dors, je rentrerai tard.
Il sort puis on l'entend fermer à double tour. Puis les pas s'éloignent.
Hamster resserre son étreinte sur sa peluche.
***
Corbeau marche parmi les stands illuminés par des guirlandes. Il y a toujours une mélodie qui résonne dans les airs. Le ciel est obscur. Il avance.
Soudain, il tourne à gauche puis disparaît. Une autre personne avec une cape noire apparaît. La personne semble avoir perdu de vue Corbeau.
Corbeau, derrière la personne, une dague à la main : Cramé, Souris.
Souris, se retournant et éloignant la dague : Wo, wo, calmos l'ami. Je n'ai pas le droit de te faire une surprise ?
Corbeau : Dommage, mais tu n'es pas assez discret.
Corbeau reprend son chemin. Souris le suit. Ce dernier est plus grand que Corbeau, blonds aux yeux verts, avec un magnifique sourire qui ne quitte pas ses lèvres.
Souris : Viens dans mes bras ! Tu m'as manqué, Corbeau !
Corbeau, esquive : Nope. Merci, mais non merci.
Souris : Roh, pourtant tu t'es bien laissé enlacer par l'autre brune ce matin.
Corbeau : De qui tu parles ?
Souris : Pardon, je veux dire châtain foncé.
Corbeau : Tu as pris quoi avant de venir pour raconter ce genre de bêtises ?
Souris : Huhu, je vois que tu ne veux pas en parler. Ne t'inquiète pas, je garderai le secret jusqu'à ma tombe. Un petit secret en plus ne fera pas de mal à notre amitié !
Corbeau : Amitié à sens unique. D'ailleurs, j'aimerais que tu parles moins fort.
Souris, chuchote d'un air malicieux : Qu'est-ce que tu comptes faire d'elle alors ? Ou, devrais-je dire, qu'est-ce que tu lui as fait ?
Corbeau lui fait signe d'approcher. Souris tend son oreille.
Corbeau, murmure : Je l'ai séquestrée dans ma cave puis arraché un par un ses membres pour la regarder vider de son sang peu à peu et c'est ce qui t'attend si tu n'arrêtes pas de me faire chier dans les secondes qui vont suivre.
Souris : J'aime ton humour ! Tu ne serais pas devant moi si c'était vrai. Si tu tues quelqu'un, et que tu ne fais pas partie des tueuses, tu meurs avec ta victime.
Corbeau : Miséricorde, tu parles à un fantôme alors ! On est bientôt arrivé donc merci de bien vouloir la fermer.
Souris : Avec plaisir. On aura tout notre temps pour en parler plus tard.
Ils arrivent devant une porte assez discrète. Ils rentrent puis traversent un labyrinthe crasseux, avant d'arriver dans une salle d'une tout autre ambiance ; les lumières éclairent une grande pièce qui ressemble à une salle de théâtre. Un majestueux lustre brille au-dessus d'eux. Des nouvelles personnes arrivent par d'autres entrées. Ils prennent tous place sur des sièges. La scène est vide pour l'instant.
Souris : Il y a eu deux morts aujourd'hui.
Corbeau : Merci de ne pas me spoiler... Attends quoi ? Il y a encore eu des morts ?
Souris : Oui. Oh chut, ça commence.
Cerf fait son apparition sur scène. Il enlève sa cape noire. Il porte un costume et des lunettes. Avec son regard sérieux, on aurait dit un homme d'affaires.
Cerf : Bonsoir. Comme chaque dimanche, si nous récapitulons la semaine qui vient de passer, Bêta a tué cinq de nos camarades. Léopard, Zèbre, Ecureuil, Cochon et Rouge-gorge nous ont quittés. De plus, le cadavre de Cheval a été découvert dans un magasin de jouets ce matin, apparemment achevé par Gamma. Puis nous n'avons toujours aucune nouvelle de Lémurien et Cygne. Total de morts : six. Total de disparus : deux.
Pause.
Cerf : Par ailleurs, nous avons une nouvelle personne qui est arrivée ce matin. C'est une jeune fille.
Corbeau frissonne.
Cerf : Elle est arrivée sans nom. Et nous l'avons vu, de nos propres yeux, se faire poursuivre par Gamma. Oui, vous avez bien entendu. Gamma a essayé de poursuivre cette jeune fille. Mais elle a échoué.
Corbeau foudroie du regard Souris qui lui explique par des gestes qu'il est innocent et qu'il ne sait rien.
Cerf : C'est la première fois qu'une tueuse n'arrive pas à attraper l'un d'entre nous, de cette manière. Cette jeune fille possède une vitesse et une agilité incroyables. C'est notre espoir. Et j'ai la joie de vous annoncer qu'elle se trouve ici, ce soir, à nos côtés !
Une fille monte sur scène, accompagnée de Mouton, une jeune femme habillée en blanc.
Cerf : Elle possède des ailes, et c'est pourquoi nous avons décidé de l'appeler l'Ange.
***
0.8 - Ange
Souris : J'ai cru que tu allais me tuer du regard !
Ils sont de retour parmi les stands.
Souris : Eh bien l'Ange ne semble pas être ta princesse, (de manière théâtrale) puisqu'elle a de longs cheveux roux ondulant et des yeux bleus profonds. Celle que j'avais aperçue avec toi était quelque peu différente.
Corbeau : Tu vas t'arrêter de te moquer de moi ? Ça se voit qu'ils pensent à utiliser l'Ange pour leurs propres fins. J'avoue que c'est une bonne nouvelle, mais la pauvre, elle n'a rien demandé, pourquoi devrait-elle se faire utiliser comme ça ? Et puis quand elle sera morte ils vont encore faire un petit discours et passer à autre chose.
Souris : Depuis quand es-tu aussi empathique, Corbeau ? J'ai toujours cru que tu étais un psychopathe solitaire qui attendait patiemment sa mort.
Corbeau : Souris, je te promets que je ne mourrai pas avant de te voir mourir.
Souris, rit : Je suis ravi d'avoir quelqu'un pour pleurer ma mort.
Corbeau : Autre chose : si tu ouvres la bouche je te jure que tu seras un homme mort.
Souris : Hey, qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu deviens aussi protecteur ? Tu l'as rencontré il n'y a même pas vingt-quatre heures.
Corbeau repense au sourire de Hamster, dans la cave, avant qu'elle ne s'effondre.
Corbeau : J'ai l'impression qu'elle n'a rien à faire dans ce monde. C'est tout. Moi-même je m'étonne. Je ne lui fais pas confiance mais... Elle n'a rien tenté de me faire, et elle est si... (il la revoit en train de pleurer quand il lui avait dit qu'il allait bientôt mourir) naïve et innocente. Je ne sais pas qu'est-ce qui me prend, elle pourrait faire tout et n'importe quoi en ce moment, mais je... (il se rappelle de son visage quand elle disait "Mais tu t'inquiètes pour moi.") Je ne sais pas, elle est beaucoup trop attachante...
Souris : Mon pauvre petit Corbeau, n'était-ce pas toi qui disait qu'il fallait se méfier d'absolument tout le monde ? Surtout quand la personne a l'air inoffensive et sans défense, car ce n'est juste qu'un piège, puisque dans ce monde (chuchote) les bonnes personnes n'existent pas ?
Corbeau, part : Dégage.
Souris : Bonne nuit, Corbeau ! Fais de beaux rêves ! Enfin, garde un œil ouvert tout de même, on ne sait jamais. Ce serait dommage que tu meurs aujourd'hui. A moins que tu souhaites que je reste ?
Corbeau : Tu es plus dangereux qu'elle, donc non merci. Mauvaise nuit, et j'espère que j'apparaîtrais dans tes cauchemars.
Souris : Ce serait un honneur, j'adore les cauchemars, haha !
Corbeau entre dans le stand à peluches et sort ses clefs pour ouvrir la trappe. Puis il descend les escaliers.
Il découvre sa cachette un peu plus rangée et propre. Hamster n'est pas sur le lit. Alors il observe un peu mieux, et il la trouve sur le canapé, à moitié assise, avec sa peluche dans ses bras, la tête renversée sur le côté. Elle porte encore ses lunettes.
Corbeau : J'avais dit de ne pas m'attendre.
Il lui enlève ses lunettes et prend une couverture pour la mettre sur elle. Puis il s'assied à son tour sur le canapé, doucement, pour ne pas la réveiller.
Il l'observe.
Corbeau, dans sa tête : *On dirait vraiment un ange comme ça. Je sais qu'elle est dangereuse, et qu'elle peut tout à fait jouer à la comédie depuis le début. Mais... C'était si réel. Elle avait vraiment l'air d'aller mal. Elle avait l'air d'être sincère. Si tout ça n'est qu'un mensonge... je pense que je ne le supporterais pas. J'aimerais qu'elle soit réellement une petite fille pure et innocente. J'aimerais y croire.
Pause.
Corbeau : *Je me demande quelle vie elle a bien pu avoir pour qu'il y ait des traces de mutilations sur son avant-bras gauche. Elle est si jeune.*
Corbeau se lève et Hamster se réveille. Le voyant partir, elle attrape son bras. Alors Corbeau se retourne puis se rassoit.
Corbeau : Va dormir sur le lit.
Elle se blottit contre lui, pour finalement s'assoupir de nouveau, ayant capturé son bras.
Corbeau n'ose pas bouger les premières secondes. Puis il se redresse et essaie de partir discrètement pour ressortir prendre de l'air.
On entend les bruits de pas montant les escaliers puis la trappe s'ouvrir. Hamster ouvre légèrement les yeux, avant de s'allonger en position fœtale.
Corbeau, seul dans la nuit : Il fait bien trop beau.
On peut discerner des étoiles lumineuses dans le ciel obscur.
Corbeau, dans sa tête : *Après le beau temps, s'abat forcément la pluie.*
***
0.9 - Rencontre
Corbeau et Hamster mettent la table pour prendre le déjeuner.
Quelqu'un toque. Un coup, deux coups rapides, puis un coup.
Corbeau : Va te cacher dans le placard.
Il range les couverts en trop, puis il monte les escaliers pour aller ouvrir, sa dague à la main.
Corbeau, dès qu'il ouvre : Souris, dégage d'ici tout de suite. Je ne t'ai jamais autorisé à venir.
Souris : Sérieusement ? Allez, je sais tout de toute façon, et j'ai tenu ma promesse ! Je n'ai rien dit à personne ! Donc laisse moi voir ta princesse. Je savais que tu allais refuser, c'est pourquoi je n'avais pas d'autres choix que de débarquer sans prévenir si je voulais la voir.
Corbeau : Tu t'es cru où ? Chez toi ?
Souris : Chez toi c'est chez moi voyons.
Corbeau : Arrête de dire des conneries et pars !
Souris : Bonjour mademoiselle !
Corbeau se retourne vers le placard et Souris en profite pour rentrer.
Corbeau : Sors d'ici tout de suite !
Souris : C'est une cachette assez banale, dis donc.
Souris ouvre le placard et découvre Hamster, les deux mains sur la bouche, accroupie.
Souris : Enchanté, je m'appelle Souris. C'est un honneur de faire votre connaissance, votre vaillant chevalier ne voulait absolument pas que je vienne à la rencontre d'une si belle dame. Il garde tout pour lui, c'est fou, n'est-ce pas ?
Hamster regarde Corbeau qui ferme la trappe et soupire encore une fois.
Corbeau, s'approche : Bon, maintenant tu peux partir puisque tu l'as vue ?
Souris : Même pas une p'tite tasse de café ? Ce n'est pas une manière de traiter ses invités !
Corbeau : Je te rappelle que tu n'as jamais été invité.
Souris, à Hamster : Ne restez pas là, sortez, vous ne craignez rien !
Corbeau : Arrête de jouer l'imbécile, espèce d'imbécile.
Souris : Tu sais à quel point je suis un forceur. C'est bon, je ne vais rien lui faire de mal, et puis même si c'était le cas, tu serais là pour la sauver non ? S'il te plaît, je veux juste faire connaissance.
Corbeau passe sa main sur son visage.
Corbeau : Hamster, je te présente Souris, c'est un camarade...
Souris : Je suis le meilleur et le seul ami de Corbeau !
Corbeau : Non, c'est faux.
Souris : Ah bon, je n'étais pas au courant que tu avais d'autres amis.
Corbeau : Je n'ai pas d'ami.
Souris : Mais c'est si triste de ne pas avoir d'ami !
Hamster rit.
Souris : Tu vois, on la fait rire en plus. Allez, je te taquinais juste un peu.
Corbeau : Un peu, beaucoup oui. Bon désolé, Hamster. Je ne suis pas capable de contrôler cet énergumène.
Hamster : Euh... Bonjour.
Souris : Mais tu as une voix magnifique ! Tu sais chanter ? J'aimerais trop t'entendre chanter.
Hamster : Je ne connais aucune chanson, dé... Excusez-moi.
Souris : Ne me vouvoie pas, c'était pour rire au début ! Par contre, Corbeau, j'ai faim. Nourris-moi.
Corbeau : Mais je ne suis pas ton père ! Sors et rentre chez toi pour bouffer !
Souris : Je suis déjà chez moi. Je peux m'incruster ? J'ai l'impression que vous étiez sur le point de passer à table.
Corbeau : Toi, je te...
Souris : Oui, oui, je sais que tu m'aimes. Hamster, ça ne te dérange pas que je déjeune avec vous, si ?
Hamster, regarde Corbeau puis Souris : Je ne sais pas...
Souris : Elle n'est pas contre ! Tu vois ?
Corbeau : Arrête de lui mettre la pression. Et pars, moi je suis contre, et c'est moi le maître de la maison. Les présentations sont faites, non ? Laisse-nous tranquille maintenant.
Souris : Mais...
Corbeau : Au revoir.
Corbeau pousse Souris jusqu'à la sortie.
Souris, à Hamster : À bientôt !
Corbeau : Il n'y a pas de "à bientôt" ! C'est assez.
Il réussit à faire sortir Souris.
Corbeau : Un problème en moins. Pourquoi j'ai dû tomber sur lui ? Fiou.
Il cherche parmi les boîtes de médicaments et en sort un qu'il compte prendre avec de l'eau.
Hamster l'arrête.
Corbeau : C'est juste un calmant, ce gars me stresse tellement que je pense le tuer avant de mourir. Je ne le laisserai pas remettre les pieds ici.
Hamster : Tu peux aller mieux sans, non ?
Corbeau, sourit : Merci de t'inquiéter pour moi.
Il le prend quand même.
***
0.10 - Dîner
Le soir même, chez Corbeau, autour de la table du centre, pendant le dîner.
Souris, à Hamster : Il y a une autre fille qui est arrivée en même temps que toi, et on l'appelle l'Ange parce qu'elle a des ailes. Elle est grave chou, enfin même si je trouve que tu es encore plus mignonne qu'elle. Après, c'est mon opinion personnelle, hein. Bref, je l'ai vu tout à l'heure s'entraîner et qu'est-ce qu'elle est rapide ! Elle essayait de poursuivre Loup je crois.
Corbeau : On ne peut même plus manger tranquillement dans cette maison...
Souris, toujours à Hamster : Dis, qu'est-ce que tu as comme pouvoir ?
Hamster : J'ai un pouvoir ?
Souris : Peut-être que oui, peut-être que non. Ça dépend des gens. Le grincheux à côté de nous et moi par exemple on n'en a pas malheureusement. On n'est pas du genre à être chanceux, haha !
Corbeau : Elle ne sait rien, même les choses simples. Tu perds ton temps à lui poser ce genre de question. Ce serait plutôt à nous de lui expliquer ce qu'on sait de ce monde.
Souris : Et est-ce qu'il a vraiment eu l'audace de séquestrer une demoiselle comme toi ?
Corbeau : Souris !
Souris : Hamster, pourquoi tu ne réponds pas ?
Hamster : Je, euh, non, il n'a rien fait ! Il a été gentil avec moi.
Souris : Il n'est pas du genre à être tendre pourtant. À moins qu'il le soit seulement avec toi.
Corbeau : Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un ami comme ça ?
Souris, heureux : Tu as dit "ami" !!! Je l'ai entendu de mes propres oreilles !
Corbeau : J'ai fini de manger, je vous laisse discuter.
Souris : Hé, pourquoi tu t'enfuis ? Tu n'as même pas mangé la moitié de ton assiette.
Corbeau : Très étrangement, je n'ai pas d'appétit ce soir.
Corbeau débarrasse son assiette puis monte les escaliers.
Souris : Tu vas où ?
Corbeau : Prendre l'air, je m'étouffe ici. Trois, c'est trop pour cette petite pièce.
Corbeau sort sans rien ajouter d'autre.
Souris : Il fait semblant d'être méchant et froid, mais au fond c'est un bon gars. Tu vois, il me considère comme un ami !
Hamster : Je pense qu'il n'aime pas quand on fait trop de bruits ou quand on le force à faire quelque chose alors qu'il n'en a pas envie.
Souris : Comme c'est drôle, c'est exactement ce que je fais ! Mais les meilleurs amis sont fait pour ça. Sinon, tu ne voudrais pas apprendre une chanson pour moi ? Ta voix est si mélodieuse, je serais heureux de pouvoir t'entendre chanter un jour. (il lui prend ses mains) Tu pourrais faire ça pour moi ?
Hamster : Euh oui, je vais essayer.
Souris : Oh je suis touché ! Merci, viens que je te fasse un câlin.
Souris la prend dans ses bras.
Souris : Je suis content que Corbeau ait à ses côtés une personne comme toi ! Je dirais même que je suis jaloux.
Hamster, d'un rire gêné : Je ne suis pas si parfaite. Je suis surtout un poids pour lui...
Souris, choqué : Il t'a dit ça ?
Hamster : Non, non ! Enfin, je ne sais plus... Mais je le pense.
Souris : C'est du n'importe quoi ! Il t'aime bien, il te considère comme sa petite sœur. Et je ne peux que le comprendre, ça doit être tellement plaisant d'avoir une petite sœur comme toi.
Hamster : Oh... D'accord.
Souris : Je ne fais que de dire la vérité. Nous sommes meilleurs amis, je le connais bien.
Hamster, contente : Oh...
Souris caresse sa tête.
Souris : Tu es beaucoup trop mignonne.