Ça fait deux jours que je suis sur la route, à vrai dire j'ai eu du mal à la retrouvée. On est mercredi et c'est la troisième journée de cours que je loupe juste pour elle. J'arrive enfin devant son école, je me gare et l'attends devant la grille. Je la vois arriver, ses cheveux blonds volent aux vents, comme toujours elle porte un rouge à lèvres trop flashy pour elle et un sac à main en faux cuir. Quand elle me voit et surtout me reconnais son sourire s'efface soudain et prends un visage satisfait ; malheureusement elle avait raison je reviendrai vers elle un jour malgré tout. Elle arrive à ma hauteur et passe son index tout le long de ma mâchoire je dois avouer que avant j'adorer quand elle faisait cela, mais maintenant je ne supporte plus, je prends sa main et l'éloigne de moi d'un coup sec.
-Bonjour mon chou que me vaut cette visite ? Je savais que tu reviendrais me voir, tu ne peux pas te passer de moi.
Son regard est si satisfait : malheureusement elle a gagnée.
-Je suis venu défouler ma haine mais j'ai un peu besoin de toi quand même.
Je lui finis par lui cracher au visage.
-J'adore quand tu me dis ça, tu as mis du temps à revenir ça fait deux ans que je t'attends. Aller viens on va dans un endroit un peu plus tranquille.
Elle commence à me dépasser pour partir.
-Candice, je ne compte pas rester longtemps je veux juste te dire deux trois mots, mais je devais te les dire en face.
Je la retiens doucement.
Un mec un peu plus petit que moi débarque et passe son bras autour des épaules de Candice. Il me dédaigne du regard et tente de me faire jalouser : je suis loin d'être jaloux j'ai trouvé largement mieux.
-Luc fou nous la paix cinq minutes tu veux ! Met les voiles et retourne d'où tu viens !
Candice est toujours aussi aimable.
Luc s'en va l'attendre dans une voiture peu moderne et un peu cogner sur certain côté ; je pensais mieux de Candice.
-Dis-moi Tony.
Elle prend un air dédaignant.
-Première chose sache que je te déteste sale pute ! Tu ne te rends pas compte à quel point tu m'as pris pour un con !!
La haine que j'ai accumulé depuis ces deux dernières années ressort enfin.
-N'exagère pas !
Elle lève les yeux aux ciels.
-Tu m'as fait croire que tu étais enceinte, alors déjà il ne pouvait pas être de moi car je te rappelle que je suis toujours puceau, et en plus tu as fait du chantage sur ma mère et ma sœur pour que je reste avec toi, gentil que j'étais je suis resté !
Ca fait si longtemps que je n'avais pas reparler de toute cette histoire.
-Tu es toujours puceau ! Mon dieu tu es triste comme mec !
Lance-t-elle d'un ton moqueur.
- Ferme-la ! C'est moi qui parle. Je suis resté je t'ai soutenu dans ta fausse grossesse, et quand je suis partie dans mon dos tu as décidé de me faire une sale réputation qui m'as suivi à la trace et maintenant plus aucune fille bien ne veut de moi tout ça de ta faute !!
J'ai du mal à contrôler ma colère.
-Je t'avais dit que tu seras toujours à moi !
Elle tente de me caresser le visage mais je stop son poignet en plein vol et le sert de toutes mes forces, elle grimace.
-Crois-moi Candice si tu ne vas pas la voir et que tu ne lui dis pas la vérité sur moi je te jure que c'est moi qui vais te faire une vie minable !
Je sens très bien que sans le vouloir je ressert de plus en plus mon emprise sur son poignet.
-Tu crois vraiment que c'est moi qui vais changer sa manière de te voir ! C'est ton propre comportement qui compte ! Tu n'as toujours pas compris les filles mon pauvre !
Elle retire son poignet de ma poigne que j'ai relâché, elle part rejoindre son Luc mais je la rattrape.
-Attends quoi ?
Je la questionne.
-Tony tu n'as pas besoin que je dise à une fille que tu n'es pas un véritable connard pour qu'elle t'aime, tout viens de toi. Ecoute avant j'avoue j'étais une peste, je le suis toujours un peu mais je regrette tout ce que je t'ai fait et tous les mauvais trucs que je t'ai mis sur le dos ; même si tu ne veux pas l'avouer je sais que je t'ai fait terriblement souffrir, on était encore trop jeune pour faire face à tout ça ! On en a souffert tous les deux même si c'était moi la meneuse. Tu as l'opportunité de construire quelque chose de mieux, alors oublie moi et montre qui tu aies vraiment arrête de te cacher derrière tes gros muscle, t'es quelqu'un de bien n'en doute jamais.
Pour la première depuis que je la connais elle est bienveillante envers moi et je sens bien que ses paroles sont sincères.
- J'ai eu du mal à te retrouver alors que tu n'étais pas si loin de chez moi.
Je ne sais pas quoi lui dire.
-C'était le but, et aussi n'ai pas peur de te confier.
Elle part vers la voiture en me lançant un clin d'œil.
***
J'ai mis moins de temps à rentrer à l'appartement vue que je savais exactement où j'allais. On est jeudi quand je rentre à l'appartement. J'ouvre la porte et regarde ma montre il est dix-neuf heure. Clara est dans la cuisine elle se retourne et fonce vers moi inquiète, elle me regarde de la tête aux pieds pour voir si rien ne m'ai arrivé une fois qu'elle est sûr que je vais bien elle commence à prendre son air énervé. C'est toujours comme ça avec elle.
-Je peux savoir où tu étais ? Tu te rends compte que tu as presque loupé une semaine de cours ? Tu le veux ton diplôme ? Et puis tu as dormi où ? Et manger quoi ?
Elle est à moitié inquiète et à moitié en colère.
-Je vais bien, je vais rattraper les cours avec Enzo, j'ai dormis dans ma voiture et mangers des sandwichs triangle !
Nous sommes coupés par Théo qui sort de la salle-de-bain main dans la main avec ma sœur. Qu'est-ce que c'est que cette embrouille ? Je fonce droit vers eux et les scrute de la tête aux pieds.
-Salut Toto !
Me lance ma sœur.
-Vous faites quoi là ?
Je demande sèchement.
-Et bien ce n'est pas ce que tu voulais que l'on soit ensemble et que je la soutienne jour et nuit ?
Théo me lance comme s'il voulait me défié pendant que ma sœur aborde un sourire radieux.
Je ne leur porte pas plus d'attention. Et fonce vers la chambre de Mathilde. Je toque rien. Une deuxième fois toujours rien. J'ouvre la porte son odeur de parfum émane de sa chambre, je ne sais pas où elle est mais elle s'est bien bien cocoter. Je retourne dans la cuisine et m'assois à table, Clara prépare à manger et me sert un verre d'eau.
-Où est Mathilde ?
Je lui demande comme si de rien n'était.
-Elle a un rencard !
Je manque de m'étrangler avec l'eau que j'ai avalé, Clara me lance un regard suspect.
-Qui voudraient bien sortir avec elle ?
Je lance un rire moqueur.
-Tu te fiches de moi Tony.
Elle plaque ses mains sur la table et me fais volte-face en me lançant un regard noir.
-Tu crois que je n'ai pas compris que tu étais dingue d'elle ! Tu me l'as fera pas à moi ! Je sais que t'es jaloux !
Malheureusement pour moi Clara à toujours réussi à me déchiffrer je pense que c'est pour ça qu'une partie de moi là déteste.
-Avec qui ?
Je demande mâchoire serrer.
-Et bien sache que durant ton absence ton cher ami Enzo en à profiter pour super bien prendre soin d'elle plus que tu ne l'as jamais fait en trois semaines !
Je me lève en trombe et fonce vers la porte d'entrée mais Clara me barre la route et m'empêche de sortir.
-Je te préviens Tony si tu gâche son rendez-vous, elle qu'elle ne revient pas dans cet appartement sourire aux lèvres et papillon dans le ventre, tu auras à faire à moi.
Je sens bien qu'elle ait sérieuse, tant pis j'ai loupé ma chance.
Je me dirige vers ma chambre pour prendre des affaires pour aller à la douche. Quand je rentre dans la salle-de-bain je remarque qu'ils ont remplacés le miroir que j'ai cassé, qu'est-ce que je peux leur en causer du tort. Une fois nue et dans la douche la porte de la salle de bain s'ouvre j'ai immédiatement le reflex de me retourner quand je vois ma sœur faire son apparition.
-Ca va Tony je suis ta sœur !
Elle s'exclame.
-Et alors je te signale que c'est plus la même chose que quand j'avais deux ans ! Aller dégage retourne avec Théo.
Je lui lâche sèchement.
-Et bien j'espère bien que c'est plus la même chose que quand tu avais deux ans je suis juste venu récupérer mes affaires je rentre à la maison.
Dit-elle comme si de rien n'était.
-Tu te fiche de moi !
Je tape sur la cabine de douche.
-Quoi ?
Elle me lance étonnée.
-Attends tu pars tu quittes maman tu la laisse seule pour venir squatter ici pour être avec Théo et là tu vas retourner la voir comme une fleur !
Je commence à monter en pression.
-Moi au moins je vais encore la voir et voir le petit aussi ! Je suis moins coupable que toi !
Elle me crache au visage.
Elle quitte la salle-de-bain en claquant la porte et malheureusement elle a raison depuis que j'ai emménagé ici avec Théo je l'ai appelé une fois, je ne l'ai jamais invité et je ne suis jamais allé la voir tout ça en deux ans. Mais j'avais tellement besoin d'oublier... mon père.
-Et oh l'eau chaude ne tombe pas du ciel Tony !!
Hurle derrière la porte Clara.
Je sors de la douche et m'entoure dans ma serviette avant de sortir et d'aller dans ma chambre, Clara me stop et me dit :
-Théo et ta sœur sont partie chez ta mère, je pense qu'ils vont lui annoncer...
-Je m'en fou.
Je lui coupe la parole parce que je sais d'avance ce qu'elle va me dire.
Clara me lance un regarde désespérer elle sait que au fond de moi je m'en fou pas mais ce soir je pense à autre chose que ma famille, je claque la porte de ma chambre et décide de l'aérer car elle sent le renfermer depuis une semaine. J'ai passé la soirée dans ma chambre sur mon ordi, il est vingt-deux heures quand j'entends un bruit qui provient d'en bas de l'immeuble ; je me penche discrètement à ma fenêtre et remarque que c'est Enzo qui ramène Mathilde : elle a l'air saine et sauve. Je le vois la faire tourner avant de la prendre dans ses bras, une rage monte en moi : serai-je de la jalousie ? Il se penche vers elle et essaye de l'embrasser mais elle le repousse : bingo. Ils se font la bise et elle rentre dans l'immeuble. Enzo s'en va. Je me regarde dans mon miroir, j'ai les cheveux en bataille et encore légèrement humide, j'enfile mon short et reste torse nue ; j'attends d'entendre la porte s'ouvrir pour aller dans la cuisine. Clara et Mathilde y sont déjà, Mathilde affiche un petit sourire : elle n'a pas l'air vraiment heureuse. Quand elle me voit elle écarquille les yeux.
-Tony tu es rentré !
Elle s'exclame avec joie.
-Ouais.
Je lui lance froidement et sèchement.
Sa joie s'efface vite pour laisser apparaître un visage déçu. Clara me donne un coup de coude dans le ventre, je sais très bien ce qu'elle cherche à me dire.
- Alors raconte-moi !
Annonce Clara.
Je fais semblant de ne pas les écouter et cherche un truc à manger dans le placard. Mathilde raconte la surprise que Enzo avait organisé, petit pique-nique au parc sous le couché de soleil et nana ni et nana na !! Cliché. Clara dit bonne nuit à Mathilde car demain elle se lève tôt. Mathilde reste un peu dans le salon la tête dans les nuages, elle porte une petite robe à fleur, ses cheveux sont en queue de cheval, et elle porte que du mascara pour une fois... Elle est sublime, je pars la rejoindre sur le canapé.
-Tu étais où ?
Elle me demande de sa voix douce.
-Chez une ancienne amie.
Quand je dis cela elle a l'air soudainement triste et déçue.
-De dimanche jusqu'à maintenant, vous avez du bien vous amusez !
Elle s'exclame.
Attends elle croit quoi là ?
-Non, je suis arrivé chez elle mercredi j'ai mis du temps à trouver où elle se cachait, et j'ai dormi dans ma voiture je...
Je me stop tout seul en me demandant pourquoi je me sentais obligé de me justifier auprès d'elle.
-Tony je t'ai déjà que tu faisais ce que tu voulais avec qui tu voulais !
Elle se lève du canapé et marche vers sa chambre, il faut que je fasse quelque chose.
-Mathilde !
Je la retiens.
Elle se retourne vers moi et elle a l'air un peu triste.
-Tu veux bien venir avec moi ?
Je lui demande, elle a l'air surprise.
-Où ça ? Et puis je dois vraiment aller me coucher demain j'ai cours.
Elle baisse les yeux timide.
-S'il te plaît ça en vaut vraiment la peine et c'est que les jeudi soir, je suis obligé de te monter ça ; je te dirai tout ce que tu voudras...
Un petit sourire satisfait s'installe sur son visage pendant un cours instant.
-D'accord. Je dois me changer ?
Elle demande radieuse.
-Non tu es parfaite, laisse-moi aller m'habiller pour ma part.
Je fonce à marche rapide dans ma chambre enfile un jean et une simple chemise blanche, elle est apprêté alors je fais aussi un effort ; et puis elle en vaut la peine. Je la rejoins dans l'entrée elle m'attend sagement, quand elle me voit je la vois légèrement rougir. Je lui ouvre la porte et la laisse sortir en première, et me lâche un petit rire même moi je ne me reconnais pas. On arrive en bas de l'immeuble à côté de ma voiture. On y monte tous les deux et je démarre. Je sais exactement où je vais l'emmener et je suis fière de lui faire découvrir cette endroit.
-Alors tu me dis ce que je veux, si je me souviens bien !
Me lance la petite chipie à côté de moi.
-Oui mais d'abord j'ai une question !
Je lui annonce.
-D'accord mais après c'est mon tour !!
Elle s'exclame.
-Promis. Tu m'en veux ?
Je lui lance un regard sincèrement désolé.
-Non. Alors tu étais où ? Et pour faire quoi ?
-Ça fait plus de une question à la fois !!
Je lui dis avec un petit sourire.
-Réponds.
Elle m'ordonne avec sa petite voix.
-Comme je te l'ai dit je suis allé rendre visite à une vieille amie, enfin pour être franc mon ex mais c'est une véritable peste ! J'avais besoin de m'expliquer avec elle à propos de quelque truc ; ça m'a pris du temps car j'avais pu de nouvelle d'elle donc ça a été assez compliqué pour la retrouver j'ai eu mon explication je suis rentrée. Rien de plus.
-T'expliquer par rapport à quoi ?
-Tu me fais un questionnaire de gendarme là !
Elle me lance un regard noir qui m'ordonne de répondre sans ronchonner.
-C'est à cause d'elle que j'ai cette réputation de coureur de jupon, j'en avais marre donc je voulais comprendre pourquoi elle m'avait fait cela, voilà tout.
Bien sûr je ne vais pas lui dire tout la vérité maintenant je n'ai pas vraiment envie de parler de tout ça maintenant.
Elle a l'air de se contenter de ça, et ça me va très bien car nous sommes arrivés. On descend de la voiture et arrive devant le petit bâtiment qui cache bien son jeu. On arrive à la hauteur du videur que je connais bien, je lui fais une rapide accolade.
-Salut Tony, qui est cette ravissante jeune fille ?
Me demande-t-il.
Je passe mon bras autour de la taille de Mathilde je la vois devenir rouge écarlate, ça me fera toujours rire de voir à quel point je lui fais de l'effet.
-Elle est avec moi.
Je souris fièrement.
-Pour une fois que tu ne viens pas seul !
Me lance-t-il avec un petit clin d'œil avant de nous laisser rentrer.
Quand on arrive dans la grande salle, je vois les yeux de Mathilde s'émerveillé : bingo.