Ces collines ne sont peut-être pas aussi familières que le reste de son territoire, mais Claude savait pertinemment que ce sentier n'était pas là l'année dernière.
Un sentiment d'appréhension s'installa dans son ventre. Aussi improvisé que soit le chemin, il ne voyait pas pourquoi quelqu'un ferait autant d'efforts pour créer un chemin temporaire s'il avait l'intention de ne rester ici que pour une courte période. Cela devait signifier que quiconque était venu ici revendiquait les terres de Claude. Qu'ils sachent ou non qu'elle était occupée par lui ou non... ils avaient franchi une ligne, et il soupçonnait que cela mènerait à une bagarre.
Le type de personnes qui ont agi en premier et posé des questions plus tard étaient généralement celles qui mettaient tout en œuvre pour protéger ce qu'elles prétendaient leur appartenir, que leur revendication soit juste ou non.
Claude le saurait. Il avait été autrefois exactement ce genre d'homme. Et il avait perdu la femme qu'il aimait à cause de cela.
Une lueur de ses cheveux roux et de sa peau douce chatouillait ses sens. Comme une démangeaison permanente qui ne disparaîtrait jamais complètement. Son souvenir l'avait hanté autrefois, jour après jour, mais ce n'était qu'au cours de la dernière décennie qu'il avait arrêté de se réveiller en criant à cause des cauchemars de son sang sur ses mains.
Claude se tenait de toute sa hauteur et scrutait les arbres enneigés. Dans la chaleur croissante du matin, la glace et la neige avaient commencé à fondre des branches, éclaboussant la neige en contrebas comme de la pluie. Au sommet du sentier aplani se trouvait une légère couche de neige datant du début de la matinée, entrecoupée de sable, de glace fondante et de terre. Ce qui ressemblait à des centaines de traces couvrait le chemin ; pieds nus, chaussures, empreintes de pattes et sabots particuliers à deux doigts s'entrecroisaient comme un puzzle qui n'avait pas encore été résolu.
Il commença à marcher sur le chemin, en suivant approximativement la direction dans laquelle la plupart des traces semblaient aller. Certaines allaient dans la direction opposée, mais la direction de la source de ce qui avait attiré tant de monde était claire. Que faisaient tant de gens sur son territoire ? Comment étaient-ils arrivés ici sans qu'il s'en aperçoive jusqu'à présent ?
Un grognement résonna dans sa gorge et il poursuivit sa poursuite. Quoi qu'il arrive, il n'aimait pas ça. Claude appréciait sa retraite tranquille et paisible dans la forêt, et s'il y avait des centaines de personnes rassemblées ici au milieu de nulle part... cela constituait une recette pour la ruine de son style de vie paisible. Ils devaient ne rien faire de bon.
Mais même si la colère de Claude devenait une masse palpitante dans sa poitrine et que la personnalité enragée du loup qu'il avait maîtrisé menaçait de se frayer un chemin de son propre chef, Claude gardait toujours sa laisse. Ce n'était pas que Claude perdait toujours le sens de lui-même lorsqu'il devenait un loup, mais lorsqu'il était bouleversé ainsi, il était plus enclin à céder à ses instincts animaux et à en assumer les conséquences plus tard, ce qui avait presque toujours été un désastre. pour lui en fin de compte. Claude n'avait pas perdu le contrôle depuis des années et il ne le ferait plus maintenant.
S'il avait un combat entre ses mains, il jouerait aussi intelligemment. Tout d'abord, il devait comprendre à quoi il avait affaire.
Le sentier serpentait à travers les arbres et contournait la nature rocheuse jusqu'à ce que le terrain se transforme en une pente inclinée. Au loin, il entendait les notes douces de ce qui ressemblait à une guitare et plusieurs autres instruments entraînants, ainsi que l'écho indubitable des rires et des conversations. À la crête, il plongeait dans une petite vallée nichée dans une autre étendue sauvage de l'État de Washington, juste à la limite du territoire que Claude revendiquait pour lui-même.
En contrebas, sur la petite clairière à une centaine de mètres de là, se trouvait la scène la plus bizarre qu'il ait jamais vue. Des centaines de tentes et de petites cabanes étaient installées dans la clairière, jaillissant vers la lisière de la forêt et occupant tout l'espace possible. Au sommet de la crête, la musique et la cacophonie des conversations et des rires jaillirent du camp et s'élevèrent à sa rencontre au sommet. Les gens s'affairaient entre les tentes des marchands et se divertissaient, parcourant les marchandises des étals sous tente, des charrettes, etc. C'était comme si un village entier avait surgi du jour au lendemain dans les bois.
Claude se tenait au milieu du chemin. Quelqu'un lui a intentionnellement cogné l'épaule alors qu'ils le dépassaient par derrière.
L'homme à l'allure d'ours grogna. "As-tu déjà appris à partager, connard ? Sors du milieu de la route !"
Le loup de Claude se mit au garde-à-vous et ils grognèrent en retour. "Va te faire foutre. J'étais là en premier."
L'homme-ours rit. "Quelqu'un est grincheux. Peut-être que tu devrais aller voir certaines des dames disponibles sur le marché et laisser échapper un peu de cette agressivité, hein ?"
Il continua sa descente pendant que Claude soufflait et soufflait au sommet de la colline. Ce n'est qu'après avoir pris quelques respirations et maîtrisé son loup qu'il lui vint à l'esprit de demander ce que l'homme-ours voulait dire par les dames du marché. Il n'avait pas un bon pressentiment à ce sujet, ni quoi que ce soit à propos de ce « marché », mais il devait y aller et voir ce qui se passait et commencer son plan pour s'en débarrasser.
Une foule de plusieurs autres personnes est également venue derrière Claude, et il a finalement pris cela comme un signal pour se diriger également vers ce qui avait poussé sur ses terres et il ne savait toujours pas quoi faire. Il commença à bouger avant qu'ils ne le heurtent également. Abasourdi, il errait le long du chemin, laissant passer plusieurs personnes devant lui pour pouvoir les suivre et se fondre dans la foule. Plus près du camping, il a vu que même s'il n'y avait aucun mur empêchant quiconque d'entrer ou de sortir, il y avait des gardes en armure de cuir avec des épées et des pistolets attachés au corps, postés à l'entrée et à plusieurs autres points menant à l'entrée et à la sortie.
Ils jetèrent un coup d'œil à tout le monde qui se déplaçait dans la neige alors qu'ils entraient et sortaient du site, mais jusqu'à présent, ils n'avaient bougé pour arrêter personne. Le garde a regardé Claude et pendant une seconde il a cru que l'homme allait lever son arme vers lui, sachant qu'il n'était pas censé être là, mais l'homme a simplement hoché la tête et l'a laissé passer avec tout le monde.
De l'autre côté, c'était comme s'il était entré dans un tout nouveau monde. Les étals du marché se sont serrés les uns contre les autres pour créer des ruelles étroites qui étaient désormais remplies de centaines de personnes. La zone dans laquelle Claude entra avait des étals vendant des rangées d'herbes séchées et des potions qui sentaient l'encens et le charbon de bois, tenus par des vieillards et des femmes qui ressemblaient étrangement à des sorcières, des sorciers et des sorciers.