"Mademoiselle, écoutez, nous sommes vraiment désolés, mais c'est tout ce que nous pouvons vous donner pour le moment", dit l'homme d'une voix suppliante, les mains jointes ensemble.
"Un accord est un accord", rétorque la femme, son regard froid et calculateur. "Je vous écoute très bien. Votre fille était malade, vous avez utilisé une partie de l'argent pour la soigner et sauver sa vie... Mais cela m'importe peu. Ce qui m'importe, c'est mon argent."
"De grâce, ayez pitié ! Nous ne pouvons pas vous donner la totalité de la somme, nous avons épuisé toutes nos économies. Nous avons vendu nos terres, nos biens, tout ce que nous avions", intervient la femme en pleurs, assise à côté de l'homme.
"C'est bon, arrête de chialer. Je suis d'humeur charitable et je vais faire deux propositions. Vous allez devoir en choisir une", dit la femme au pouvoir.
"Nous vous écoutons, mademoiselle", répond l'homme. "Que voulez-vous ?"
"Alors... Je veux le sabre accroché au mur, celui avec les doubles lames tranchantes", dit-elle, son regard fixé sur le sabre qui trône au-dessus de la cheminée.
"Hors de question ! C'est le symbole de notre famille, un héritage sacré", refuse l'homme, son visage empourpré.
"Très bien. Je veux votre fille à mon service pour le restant de sa vie", propose-t-elle, un sourire cruel sur les lèvres.
"Ça aussi, c'est impossible", répond l'homme, sa voix ferme. "Le sabre est ce qui nous représente et fait notre force. Il impose le respect autour de nous. Et en ce qui concerne ma fille, elle est précieuse à nos yeux."
"Je vois", dit la femme au pouvoir. "Dans ce cas, laissez-moi vous faire savoir quelque chose. Pour le sabre, je comprends que vous devez le protéger au péril de votre vie, mais votre fille... Elle a été mordue. Elle se fera tuer soit par les membres de votre clan, soit par les chasseurs. Autrement dit, sa meilleure chance de survie, c'est moi."
"Qu'est-ce que vous voulez dire ? Comment savez-vous cela ?", demande l'homme, blême.
"Je sais beaucoup de choses", répond-elle, son regard glacial. "Et je sais que vous n'avez pas les moyens de protéger votre fille. Mais moi, si."
"Non, nous ne pouvons pas laisser notre fille partir avec vous ! Elle est tout ce qui nous reste !", crie la femme en pleurs.
"Je passerai la récupérer dans deux semaines. Préparez-la", dit la femme au pouvoir.
"Qu'allons-nous faire ?", demande l'homme à sa femme.
"Je ne sais pas", répond-elle, en larmes. "Mais nous devons protéger notre fille." Résignée