Argus, La chute des Gardiens: Tome II
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Chapitre 5 No.5

Morl-Dérin

La capitale

Le soleil déclinait derrière eux, lorsque le garçon bâilla. Morl-Dérin contempla le paysage défiler depuis sa fenêtre. Durant le vol, ils croisèrent de nombreuses, très nombreuses, voitures volantes. La femme aux tresses s'ennuyait fermement dans l'habitacle, elle avait besoin d'action.

« Tuer ces hommes qui n'ont rien demandé, ne t'as pas suffi ? » demanda l'Exclu qui entendait ses pensées.

« C'était un amuse-bouche, mais loin d'être un combat équitable ! » pouffa Morl-Dérin.

Le garçon la vit rire toute seule et gagna davantage en frayeur, en se disant qu'elle était folle.

- Qu'est-ce que tu me fixes nabot ? demanda-t-elle.

- Rien du tout, madame, répondit-il en évitant de croiser son regard.

Comme elle s'ennuyait, Morl-Dérin entama la discussion avec son pilote.

- Les humains de votre monde, sont-ils tous aussi faibles ?

- Je ne sais pas madame.

- Tu n'as pas l'air de savoir grand-chose. Sais-tu comment tu t'appelles au moins ?

- Harry.

- Enchantée, Harry. Sache que tu aides Morl-Dérin. C'est la première fois que je viens dans le monde de Tecknos. Que celui-ci est farfelu ! dit-elle.

- Ce monde ? Je ne comprends pas madame.

Le pauvre Harry était convaincu : cette Morl-Dérin était dingue. Jamais, de sa jeune vie, il n'avait rencontré pareille femme.

- Ignorant jusqu'au bout, commenta-t-elle. Enfin, quand j'avais ton âge, moi aussi, j'ignorais qu'il existait des tas d'autres univers.

- Puis-je me permettre de vous demander, d'où vous venez, madame ?

- Tu n'as pas besoin de le savoir. Je suis ici pour le Gardien, un point, c'est tout. Je compte bien le tuer et libérer ton peuple de sa soi-disant, protection.

- Un Gardien ?

Morl-Dérin souleva les bras en l'air.

- Par Origin ! Est-ce qu'à Tecknos, quelqu'un connaît l'existence des Gardiens ? Ou bien tu le fais exprès pour le protéger ! Vous feignez alors l'ignorance ? C'est bien cela ?

- Je vous jure madame, que le terme de Gardien ne me dit rien, répondit Harry la voix tremblante.

- C'est bien dommage. Tu aurais été plus qu'un simple chauffeur.

- Désolé, madame.

« Veux-tu bien cesser d'effrayer ce garçon ? Il m'a l'air adorable, et loin d'être un ennemi pour toi ! » intervint l'Exclu.

« Je lui pose simplement quelques questions. Je n'y peux rien s'il se pisse dessus à chaque fois que j'ouvre la bouche ! » répondit la femme.

« Il est vrai que massacrer des gens sans raison, ça aide à te faire confiance. »

« Je me demande pourquoi j'ai accepté de voyager avec toi. J'aurais dû m'en tenir à une Arme Maudite... » fit Morl-Dérin.

« Car je suis une bien meilleure solution qu'une Arme Maudite, quand il s'agit de tuer un Gardien. »

Morl-Dérin resta songeuse. Tant qu'elle n'avait pas vu concrètement l'âme agir, elle douterait des paroles de l'Exclu. La nuit était tombée, lorsqu'ils aperçurent des lumières au loin

- Ce sont les illuminations de la capitale, madame. Nous y sommes bientôt.

- Parfait, répondit-elle, pressée de mettre la main sur le Gardien.

Au fur et à mesure qu'ils approchaient de la capitale, les contours en furent plus précis. D'abord, elle était bien plus grande que toutes les villes que Morl-Dérin avait connues jusqu'à présent. D'impressionnants gratte-ciel avaient été construits, pouvant presque toucher les nuages. Des rails de train, construits au-dessus du sol serpentaient entre les immeubles. Les voitures volaient à vive allure sans jamais se percuter. Une prouesse aux yeux de la femme. C'était une ville aux mille couleurs, avec toutes ces lumières allumées à toute heure de la nuit et du jour. Des panneaux géants planaient dans les rues et transmettaient des messages d'informations aux habitants. Cela pouvait être de la publicité, ou bien les dernières nouvelles de la capitale. Enfin, dans les allées pavées, les humains ressemblaient à une fourmilière qui ne dormait jamais. En voyant le plus haut immeuble trôner au centre de la ville, Morl-Dérin demanda :

- Est-ce que le Gardien pourrait être là-dedans ?

- Ce que vous voyez là, madame, ce sont les appartements et les bureaux du Gouvernement de Tecknos. Impossible de l'approcher depuis les airs, puisqu'un champ de force l'entoure.

- Alors comment on y entre ?

- La capitale est gigantesque et abrite de nombreuses personnalités. Vous trouverez forcément quelqu'un qui pourra vous aider, madame.

- Je ne vais pas te faire l'affront de te demander qui, comme tu ne sais jamais rien.

Harry, vexé de ne pas être un soutien de meilleure qualité pour Morl-Dérin, se tut. Lentement, le garçon prépara l'atterrissage.

« Tecknos a toujours été le monde le plus avancé technologiquement parlant. Mais ce qu'on fait les humains est incroyable ! » dit l'Exclu.

« Pas la peine de baver devant cette ville. Nous ne sommes pas venus ici pour du tourisme. Nous tuons le Gardien, et nous partons. »

Enfin, Harry posa le véhicule sur un parking avec des milliers de places, dont la plupart étaient déjà occupées. Quand Morl-Dérin sortit de la voiture, Harry lança :

- Vous devriez vous changer, madame. Vous attirez trop les regards, ainsi vêtue.

- Peu m'importe.

« Le garçon a raison ! coupa l'Exclu. Si tu veux approcher le Gardien, il vaut mieux te fondre dans la masse ! »

Morl-Dérin soupira.

- Très bien, faisons cela ! Et où pourrais-je troquer mes peaux contre d'autres habits ?

- Troquer ? Non, ici, on achète en échange de monnaie, dit Harry amusé.

- C'est étrange comme façon de faire. Très bien, guide-moi dans un endroit où je peux m'habiller à votre mode.

Harry n'avait pas envie de rester avec Morl-Dérin. Il avait cru que son aide s'arrêterait là, mais ce ne fut pas le cas. Ne voulant pas contrarier la femme, il descendit de la voiture et prit soin de la fermer à clé. Ils quittèrent le parking pour se rendre dans les larges rues de la capitale. Les allées étaient bondées de monde, et il n'était pas rare que Morl-Dérin se fasse bousculer. À chaque fois que cela arrivait, elle avait une furieuse envie de le faire payer à ces gens. Elle suivit Harry qui se faufilait facilement dans la foule. Ils passèrent devant de nombreuses vitrines aux enseignes criardes. Morl-Dérin ne connaissait rien de la plupart des articles mis en vente. Cependant, l'une d'entre elles attira son attention plus que les autres. Elle s'approcha de la vitrine où des animaux se trouvaient enfermés dans des cages.

- Pourquoi les humains font-ils cela ? Ces pauvres bêtes sont tristes comme jamais ainsi emprisonnées !

- Ces chiens, chats et oiseaux sont prévus pour l'adoption. Les gens viennent ici en choisir avant de les amener chez eux, dit Harry.

- C'est de l'esclavage ! Il faut les libérer de ce pas !

- Non, madame ! Vous ne pouvez pas faire ça !

- Et pourquoi je ne le pourrais pas ? J'entends leurs souffrances et leurs incompréhensions !

- Vous voulez une fois encore, vous faire remarquer et attirer les forces de la patrouille ? Je comprends que cela vous attriste, mais vous ne devez pas intervenir.

« Il dit vrai. Pense à ta mission Morl-Dérin » dit l'âme.

« Vous êtes toujours d'accord avec lui ! »

« Parce que ce qu'il dit est sensé, et que toi, tu es une tête brûlée ! »

À contrecœur, Morl-Dérin passa devant la vitrine. Quelques mètres plus loin, ils arrivèrent devant un grand centre commercial. Harry lui indiqua que c'était ici qu'ils trouveraient de quoi s'habiller convenablement. À l'intérieur, Morl-Dérin fut éblouie par tant de lumières artificielles. Toutes les secondes, une voix annonçait les dernières bonnes affaires en cours. Un hologramme de femme en tailleur leur donna la bienvenue. Morl-Dérin passa sa main à travers, et surprise, le corps n'avait pas de consistance.

- Sorcellerie ! Comment est-ce possible ?

- C'est le miracle de la technologie, répondit Harry avec un sourire. Venez, les vêtements pour les femmes sont au premier étage.

Ils empruntèrent un escalier en verre et débarquèrent dans la partie réservée aux dames.

- Il vous suffira de toucher l'hologramme du vêtement pour l'essayer. Vous verrez, c'est très simple, dit Harry.

Après avoir été surprise par les décors, Morl-Dérin le fut davantage par l'accoutrement des femmes. Pour la plupart, elle portait de belles robes, ou de jolies jupes de couleurs vives. Elles marchaient avec des talons hauts, ce que jamais Morl-Dérin ne mettrait.

- Mais comment peut-on se battre ainsi habillé ? fit-elle.

Le garçon qui l'accompagnait rigola légèrement, elle le foudroya du regard. Immédiatement, Harry cessa, et répondit.

- Elles n'ont pas besoin de se battre. Tecknos est en paix depuis des centaines d'années. Et même si une guerre se profilait, nous avons une armée pour nous défendre.

- Jamais mon peuple n'aurait accepté qu'une femme ne sache pas se battre. Celle-là me paraît bien faible ! J'en ai la nausée.

Harry ne savait plus où se mettre. Mais il ne pouvait que confirmer : Morl-Dérin était la première femme qu'il voyait se battre avec une telle hargne.

- Maintenant, il va falloir choisir vos vêtements, dit-il inquiet.

Morl-Dérin regarda à peine les hologrammes en sachant très bien qu'aucune de ces robes ne ferait l'affaire.

- J'ai besoin d'une tenue qui me permette de me mouvoir aisément, dit-elle.

- Pourquoi pas ce jean et cette chemise à carreaux ? C'est plutôt pour les hommes à cet étage, mais...

- Je me fiche que ça soit pour les hommes, nabot !

« Avec les cheveux coupés, on te prendra facilement pour un mâle avec ce type d'habits ! » s'amusa l'Exclu

Morl-Dérin s'approcha de la tenue holographique. Elle posa son doigt dessus et juste après ses peaux de bêtes furent remplacées par les nouveaux vêtements. Elle fit quelques mouvements pour vérifier qu'ils lui convenaient. Elle fit une grimace.

- Je ne suppose que je ne trouverai rien de mieux pour combattre ?

Harry secoua la tête.

- Vous avez des crédits pour vous la payer ? Car cette tenue n'est pas donnée ! dit celui-ci.

- Des crédits ? Je n'ai que de l'or en poche. Combien toi, tu as ?

Harry prit une mine offusquée. En plus d'avoir risqué sa vie pour Morl-Dérin, voilà maintenant qu'il lui servait de banque. Alors qu'il se préparait à protester, l'image des hommes tués dans la station lui revint en mémoire.

- Très bien, je m'en occupe, madame.

                         

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