Au titre de l'amour
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Chapitre 4 04

Chapitre 4

Aika descendait lentement les escaliers qui menaient au hall principal, celui de l'administration. C'était lundi matin et tout le monde courait un peu dans tous les sens. Certains allaient à la reprographie pour imprimer des documents en urgence, d'autres allaient en direction de leur casier, ou chez Sophie pour récupérer de la craie ou des feutres pour les tableaux blancs.

Au milieu de tout ça, Aika continuait de marcher lentement en direction de sa salle de classe, elle voulait y déposer ses affaires avant l'arrivée de ses élèves.

Elle avait l'air nonchalante, ou super stressée c'est selon. En réalité, elle était comme ça depuis qu'elle était sorti de la maison de Ngoye il y avait deux jours. Elle entra dans la salle de classe et s'assit sur son bureau. Elle ferma les yeux et revit la scène. Brenda qui lui ouvrait la porte de l'appartement.

La trahison était immense, comment ils avaient osé lui faire ça à elle qui les avait tous les deux aimés sincèrement. Elle revoyait Ngoye qui montait sur ses grands chevaux, pour lui, il n'avait pas à s'excuser, car il avait déjà rompu avec elle et était libre de s'engager avec qui il voulait. Brenda, elle avait quand même des remords, elle avait tenté de s'expliquer avec son amie mais Aika ne voulait rien entendre. Elle avait refermé la porte et avait repris le train pour son point de départ.

Elle avait passé le week-end allongée dans son lit sous le point de son chagrin. Anesthésiée par la trahison, elle s'en foutait totalement d'être dans cet environnement ; d'ailleurs, elle ne quittait son lit que pour aller aux toilettes ou à la cuisine.

-Bonjour madame.

Elle tourna la tête vers l'entrée et aperçu trois petites filles. Celle placée juste à l'entrée prit la parole.

-C'est vous notre nouvelle professeure de chimie ?

-Aika : Oui !

-On peut entrer ?

-Aika : On a déjà sonné ?

-Oui Madame

-Aika : Alors entrez.

Là la troisième petite fille qui était plus vers les marches d'escaliers se mit à crier

-Vous pouvez venir c'est elle la nouvelle professeure !

Dès que Aika reçut les enfants dans sa classe, tout changea en elle, de son humeur à ses objectifs, et malgré ses appréhensions, son premier cours avec sa classe de 5 -ème se passa bien.

Pendant la pause de 10h vu qu'elle avait une heure de libre, elle décida d'aller dans la salle de prof comme le faisait ses collègues mais en sortant de son bâtiment, elle tomba sur une scène révoltante. Des jeunes élèves qui essayait d'en frapper un autre dans la cour.

Aika s'interposa et dispersa le groupe. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle découvrit que l'élève qu'elle venait de secourir était Mathieu.

-Mathieu : Merci madame mais fallait pas vous donner tout ce mal pour moi, je suis habitué à ce genre de comportement.

-Aika : T'es habitué à quoi ? Mais qu'est ce que tu fais là ?

-Mathieu : Je suis habitué à ce qu'il me tombe dessus durant les récréations depuis la 6eme, ils le font.

-Aika : Pourquoi tu te laisses faire ?

-Mathieu : comme ça, vous voulez que je fasse quoi ? Ici tout le monde me trouve bizarre

-Aika : pourquoi ?

-Mathieu : Je ne sais pas, peut être parce que je n'ai pas d'amis et que je vois des choses

-Aika : Tu vois des choses ? comme quoi par exemple

-Mathieu : Que vous n'êtes pas seule dans votre appartement. Si vous pouvez partez madame, sinon ce sera trop tard

-Aika : Qui vit avec moi dans l'appartement

-Mathieu : ce ne sont pas des gens vivants. Il y 'en a qui sont gentils d'autres très mauvais, mais les gentils ne sont pas nombreux vous savez et ils vont vous rendre comme eux si vous restez.

-Aika : Me rendre comme eux ?

-Mathieu : oui ! Comme la dame que vous remplacez, ils disent qu'elle est partie mais c'est faux, un matin elle n'est juste plus sortie de l'appartement. Il l'a emprisonné.

-Aika : Il qui ?

-Mathieu : L'appartement et les soir je les entends, vous allez bientôt les voir.

-Aika : Mais toi tu es de l'autre côté non ?

-Mathieu : Oui, ils ne peuvent plus nous faire du mal mais je peux encore les voir et les entendre. Mais c'est vous qui êtes en danger, vous devez partir.

Aika commençait à avoir peur de tout ça. Si durant le week-end elle avait été dans le déni, la conversation avec Mathieu avait le mérite de lui remettre les idées bien en place.

-Mathieu : Nous, pour ne pas les rencontrer, on accède à la chambre par les combles comme ca on ne traverse pas les pièces ou ils se trouvent.

-Aika : Mais j'ai nulle part où aller moi

Elle l'avait murmuré comme une personne embêtée par un petit problème.

-Mathieu : Alors évitez la salle à manger et les chambres ayant trois portes. Surtout vous devez avoir des verres d'eau devant votre porte

-Aika : Pourquoi faire ?

-Mathieu : Parce que l'eau (silence) il faut que j'y aille madame ;

Et sans demander son reste il détala en vitesse. Aika ne comprenait rien. Elle se retourna comme pour savoir s'il avait fui quelqu'un qui venait vers eux, mais il n'y avait aucun élève par contre un de ses collègues s'était approchée d'elle.

-Le collègue : Bonjour, je suis Yves prof de Math

-Aika : Enchantée, Aika prof de chimie

-Yves : Un peu bizarre hein, le petit

-Aika : Qui ?

-Yves : Mathieu, le fils de l'homme à tout faire, d'ailleurs il vous observe depuis la fenêtre du bâtiment des troisième là-bas vous le voyez.

-Aika : Je comprends mieux pourquoi il est parti si vite.

-Yves : oui ils ne sont pas très sociables tous les deux, père et fils, on se demande pourquoi madame la directrice les garde ici

-Aika : Peut-être par courtoisie ou amitié

-Yves : La directrice ? courtoisie ? amitié ? c'est pas possible, on voit bien que vous ne la connaissez pas encore. Elle n'a pas hésité à les mettre à la porte lorsque sa femme est décédée.

-Aika : Sa femme est décédée ?

-Yves : Oui, elle s'est jette du deuxième étage de l'appartement de la directrice, là-haut

Yves était en train de pointer du doigt l'appartement dans lequel vivait Aika.

-Yves : Et depuis, ils disent qu'elle est partie avec un autre homme, c'est la version qu'ils préfèrent

-Aika : Une dame est morte dans ce collègue ?

-Yves : Oui et pas que, mais bon c'est une drôle de façon de t'accueillir, te raconter des choses aussi sinistres, sinon tu viens d'où ?

Aika sentait qu'elle pouvait obtenir des informations si elle lui posait les bonnes questions

-Aika : de Paris

-Yves : Ahh donc tu fais le trajet chaque matin ?

-Aika : si on peut dire

-Yves : S'ils le savent ils voudront te proposer l'appartement du haut pour éviter les déplacements quotidiens, mais comme je t'ai dit, faut pas l'accepter, il s'y passe des choses pas nets, même la directrice pour qui c'est un appartement de fonction n'y met plus les pieds.

-Aika : ça craint tout ça. Tu y es déjà allé ?

-Yves : Non ! je passe mon tour, moi je viens ici pour enseigner et après je rentre chez moi.

-Aika : Tu vis dans le village ?

-Yves : Non, en réalité, la majorité des personnes qui apprennent et enseignent ici ne vivent pas ici, on vient tous des villes voisines. Ce village-là n'est pas très accueillant, quoi ? tu veux t'y installer ?

-Aika : Je ne sais pas encore

-Yves : Quitter Paris pour ici, c'est quelque chose hein ? Mais bon, si t'as pas d'attaches ça facilite les choses ; sinon t'es mariée ?

-Aika : Non, pas d'enfant non plus

-Yves : Chouette ! vient avant qu'on ne sonne, je vais te présenter les collègues à la salle de prof.

Elle rencontra quelques-uns et découvrit ou était son casier, elle y prit quelques documents qu'avait déposé ses collègues pour l'aider à débuter, puis elle alla dans la salle informatique.

Elle fit quelques recherches sur sa discipline mais très vite, son intérêt se porta sur autre chose. Elle tapa le nom de l'école et la ville dans la barre d'infos, suivit de drame et là, un tas de résultat apparurent, les plus anciens remontaient au XIX -ème siècle. C'était quoi tout ça ?

Elle cliqua sur le premier résultat et là...

-Bonjour Aika je suis Amélie, ta professeure référente, tu as deux minutes qu'on s'entretienne un peu

-Oui oui bien sûr

Elle se déconnecta et suivit Amelie dans une petite salle adjacente.

Elle expliqua ce qu'on attendait d'elle dans les moindres détails, elle donna des cours déjà tout fait et l'invita à lui demander quoi que ce soit en cas de besoin.

Aika était reconnaissante d'être si bien accueillie. Mais l'heure était vite passée et elle dû repartir en cour. En repassant dans la grande salle de prof, son attention se porta sur un tableau sur lequel était tracé au feutre bleu un tableau dans lequel figurait son prénom au milieu d'une vingtaine d'autre prénom.

Elle ne s'y arrêta pas, sans doute un planning de quelque chose se disait-elle en plus il n'y avait personne pour lui expliquer.

Mais il ne fallait pas être devin pour comprendre que ce tableau résumait le pari de la journée et les sommes engrangée par chacun. Oui ils étaient une vingtaine à avoir parié sur le temps que ferai Aika et plus elle restait plus les sommes augmenteraient.

***

L'après-midi, Aika profita pour aller marcher un peu en ville, en réalité, elle ne voulait pas rentrer chez elle. Mais comme elle l'avait déjà constaté, les gens dans ce village la lorgnaient depuis leurs fenêtres.

Lorsque la nuit fut tombée, Aika rentra chez elle et comme Mathieu lui avait dit, elle ne traina pas dans la salle à manger, elle alla s'en fermer directement dans sa chambre.

Elle était allongée dans son lit et se disait qu'il devient plus qu'impératif qu'elle parte de cet appartement. C'était décidé dès demain, elle démarrait les recherches et même si elle n'avait pas un sou pour ça, elle expliquerait toute la situation à sa mère, elle pouvait compter sur elle pour l'aider.

Elle était dans ses pensées lorsque son téléphone se mit à sonner, elle ne connaissait pas le numéro mais décrocha quand même.

-Aika : Allo

-Aika ne raccroche pas stp, c'est Brenda

-Aika : je t'écoute Brenda qu'est ce que tu me veux ?

-Brenda : Je veux t'expliquer les choses

-Aika Vas-y !

Aika était cynique ce qui stressait davantage Brenda

-Brenda : Je ne sais même pas par où commencer, Aika je n'ai pas choisi d'aimer Ngoye, les sentiments sont venus tout seul. Crois-moi que je me suis battu, je me suis battu contre tout ça, mais je n'y suis pas arrivée.

-Aika : Et maintenant tu veux que je fasse quoi ?

-Brenda : Je veux te dire que ce n'était pas contre toi, ce n'était pas pour te faire du mal, je ne sais pas comment j'ai fait pour aimer Ngoye mais je l'aime et je ne peux rien contre ca

-Aika : Je te redemande tu attends quoi de moi ? Ma bénédiction peut être ?

-Brenda : Ton pardon Aika, je sais que tout ça te fait du mal et je te demande pardon

-Aika : Brenda, je ne sais même pas pourquoi tu m'appelles en fait ? J'ai juste envie de vous sortir de ma tête, de te ma vie donc stp, ne m'appelle plus et profite bien de ton chéri, surtout ne lui présente jamais une amie à toi sinon un jour elle te dira aussi qu'elle te demande pardon.

Elle raccrocha après ça. Elle trouva très culotté de l'appeler pour lui demander pardon.

Pendant qu'elle réfléchissait ses yeux se posèrent sur le mur en face de son lit, elle le regarda de plus près et son visage se fronça : Il y avait une porte là en face.

Pourquoi ne l'avait-elle jamais vu ?

Parce qu'elle n'avait pas de poignet, et le papier peint faisait illusion. Elle se leva et alla vers la porte. Elle la poussa, elle bougea un peu mais avait l'air bloqué, elle insista en s'aidant de ses épaules et la porte s'ouvrit.

Elle déboucha dans une pièce vide et glaciale, il n'y avait qu'un bidet dans un coin de la pièce. Aika ressentie un immense sentiment de froideur, le contraste entre sa chambre et cette pièce était incroyable comme si elle n'était pas adjacente l'une à l'autre.

En face d'elle une autre porte, celle-ci était visible, une porte classique. Si elle avait écouté son instinct, Aika n'aurait jamais ouvert cette porte mais la tentation était forte, elle saisit la poignée et la tourna.

La porte s'ouvrit et elle ne vit rien, il faisait trop sombre. Elle sortit son téléphone de sa poche afin d'éclairer la pièce et là elle vit une personne assise par terre au fond de la pièce. Elle n'arrivait pas à savoir s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, ses vêtements étaient en lambeaux et elle ne voyait que son dos.

Un frisson lui parcourut le corps

Au même moment, elle entendit un bruit au plafond, elle prit peur et décida d'éclaire, là, il y avait une autre personne, si on pouvait l'appeler ainsi, qui se tenait là accrocher à quatre pattes au plafond comme une chauve-souris.

La tension d'Aika grimpa d'un coup, elle voulut refermer la porte mais ne réussit pas donc elle abandonna, se retourna pour fuir mais tomba nez à nez avec une autre créature. Aika était tétanisée, elle ne pouvait plus bouger de toute façon le passage lui était bloquée.

L'autre ouvrit ce qui lui servait de bouche pour lui dire avec une voix sombre et ténébreuse

-Merci Aika

Puis tourna sa tête dans son dos et disparut

Aika se mit à courir dans la maison, elle atteignit la porte et l'ouvrit puis dévala les escaliers pour se retrouver dans le hall de l'administration.

C'est là qu'elle réalisa qu'elle était prisonnière car il était fermé à clé la nuit. Elle écoutait dans les escaliers qu'il y avait quelque chose qui descendait vers elle, lentement mais qui descendait quand même. C'est au même moment son téléphone qu'elle avait toujours dans sa main sonna, c'était sa mère, elle décrocha

-Maman : Aika qu'est ce qui se passe là-bas ?

-Aika : Maman les fantômes, les esprits, je ne sais pas maman. Ils marchent sur le plafond, ils disparaissent, ils connaissent mon nom.

On ressentait sa détresse dans le son de sa voix, amplifié par des sanglots et des tremblements.

-Aika : Maman je les entends descendre ils viennent me chercher.

-Maman : Ils ne peuvent pas te prendre, tu n'es pas ma fille pour rien. Ecoute bien ce que tu vas faire.

Avant même que sa mère ait commencé à expliquer, Aika leva les yeux et comme elle était en face du couloir elle aperçut au bout dans le noir, une forme qui avançait avec une lumière.

Mais elle avançait trop vite pour que ce soit humain et plus elle avançait plus la lumière grandissait.

C'est arrivé tellement vite qu'elle n'eut même pas le temps d'expliquer à sa mère ce qui se passait. Celle-ci entendit juste un grand bruit et des cris.

La pauvre maman, on l'entendait crier à l'autre bout du téléphone

-Maman : Aika, Aika, mon bébé répond moi stp Aika...

            
            

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