C'est là qu'elle comprit que les coups ne provenaient pas de la porte de sa chambre, mais plutôt de la porte en face, une porte qu'elle n'avait pas réussit à ouvrir il y' avait quelques heures.
Elle avança lentement dans le couloir sombre en direction de la porte.
-Qui est là ? lança-t-elle
-Je m'appelle Mathieu, je vis avec mon père de l'autre côté, vous avez coupez l'eau alors que papa se lavait
Aika s'approcha de la porte, elle tenta de l'ouvrir comme elle l'avait fait l'après-midi en vain, puis elle constata qu'il y avait une clé dans la serrure. Cette clé, elle ne l'avait pas vu la première fois et était quasi-sure qu'elle n'était pas l'après-midi, mais elle s'empressa de la tourner et la porte s'ouvrit.
Elle tomba sur un jeune garçon d'environ 14 ans juste en face d'elle et un monsieur en serviette assis dans le fond. Elle le reconnu tout de suite, c'était l'homme qu'elle avait rencontré en salle des profs.
-Aika : Bonsoir, je ne savais pas que l'étage était habité par d'autres personnes.
-Mathieu : Désolé de vous déranger, mais en fait on n'est pas censé être ici. On squatte ;
-Aika : Hein !
-Aika : Mais attendez, c'est parce que mes parents ont divorcé et ma mère a tout pris, on a perdu notre maison, du coup comme papa travaille ici et qu'il savait que le dernière étage était libre alors on est venu rester là, mais c'est provisoire. S'il vous plait ne nous dénoncez pas, on a nulle part où aller et on ne fait du mal à personne, on occupe juste une chambre vide.
-Tu vas remettre l'eau oui ou merde ? Mathieu je te rappelle que tu n'es pas là pour papoter la noiraude
C'était le papa de Mathieu qui avait crié sur Aika et son fils
-Mathieu : papa tu ne devrais pas lui parler comme ça, tu sais très bien que si elle refuse d'aller remettre de l'eau on n'a aucun moyen de le faire.
Puis il regarda Aika, lui murmura
-On n'a pas le droit de traverser cette porte.
-Aika : Pourquoi ?
Le papa de Mathieu c'était levé et se tenait à présent devant Aika
-Le papa : Vous allez nous mettre l'eau, oui ou non ?
-Aika : Bien sur j'y vais
Elle tourna ses talons et courut vers les toilettes, en 2 secondes, elle avait rétabli l'eau, mais voulait absolument en savoir plus sur cet homme et son fils. Donc lorsqu'elle sorti de la douche, en face d'elle, elle trouva la porte fermée. Même pas la lumière traversait en dessous. C'est comme si, elle n'avait jamais rencontré ces deux personnes.
C'était vraiment étrange tout ça.
Elle resta devant la porte, ne sachant si elle devait l'ouvrir à nouveau ou frapper et attendre une réponse lorsque la sonnerie de son téléphone retentit depuis sa chambre.
C'était Brenda sa meilleure amie
-Aika : Allo ma belle
-Brenda : Salut Aika, comment vas-tu ? j'ai vu ton appel en absence.
-Aika : Oui je voulais te parler, mais attend Bren, je suis dans une maison bizarre ou il se passe des choses étranges
-Brenda : que se passe-t-il ?
-Aika : Je suis logé ou je bosse et il y a des squatteurs juste en face. Ils vivent dans une chambre de l'appartement, on ne les entend pas du tout sauf s'il veulent quelque chose mais la question que je me pose c'est de savoir comment ils sont rentrés.
-Brenda : Ça m'a l'air bizarre tout ça. Fait attention à toi Aika stp
-Aika : ok, Brenda il faut qu'on se voit ce week-end, stp. Je peux passer chez toi ?
-Brenda : J'aurai aimé mais malheureusement j'ai déjà des billets de voyage pour Barcelone j'y vais avec des amis du boulot. Mais on peut se voir pour le week-end prochain si tu veux.
-Aika : Ouais je vais attendre, parce que j'ai trop de choses sur le cœur mais j'ai besoin de te parler.
-Brenda : C'est Ngoye c'est ça ?
-Aika : Oui !
-Brenda : Ok , tu es ou actuellement ?
-Aika : Dans un petit village bizarre de Bourgogne- Franche Comté
-Brenda : Chez qui ?
-Aika : Personne, j'ai eu du boulot là-bas et ils me logent.
-Brenda : Ahh ok. Aika, on peut se parler demain, je suis fatiguée, je me lève tôt demain.
-Aika : Ok
-Brenda : Prends soin de toi et ferme bien les portes derrière toi stp, bisous
-Aika : Bisous
***
Aussi étrange que cela puisse paraitre, Aika avait dormi paisiblement. Elle avait pris le soin de poser une chaise devant la porte en guise protection contre une éventuelle irruption.
Elle était plutôt de bonne humeur et allait passer sa journée à Paris à faire du shopping après avoir récupéré l'argent que sa mère lui avait envoyé.
La journée se passait plutôt bien, mais Aika ressentait un extrême sentiment de solitude. Elle essayait de se changer les idées, mais n'y arrivait pas, la tristesse qu'elle ressentait était énorme. Elle regrettait son ancienne vie, sa vie sociale, ses amis, son boulot. Mais maintenant elle devait aller de l'avant et n'avait plus trop le choix.
Elle passa la matinée à Paris et rentra chez elle vers 13h. C'était la première fois qu'elle voyait les élèves, ils étaient dans la cour de récréation, c'était la pause.
Depuis la chambre de la salle à manger elle avait une vue sur la cour, et voir les enfants aussi nombreux dans la cour lui rappela qu'elle devait préparer ses cours, dès lundi elle commençait.
Elle passa donc tout l'après-midi à travailler, c'était une nouvelle aventure qui allait débuter et plus elle peaufinait son travail plus, elle prenait gout. Qui sait ? peut être qu'elle allait se plaire ici.
***
La nuit tomba très vite et trouva Aika toujours dans les bouquins, elle avait bien avancé et décida de prendre une pose.
Elle laissa ses affaires sur la table, de toute façon elle allait continuer ou elle s'était arrêtée et alla prendre une douche. Elle pensait qu'elle devait aussi manger mais n'avait pas d'appétit.
Après la douche, elle alla dans sa chambre et prit le téléphone. Elle avait plusieurs appels manqués de sa mère et de Ngoye.
Voir des appels en absence de Ngoye sur son téléphone lui donna des papillons dans le ventre. OMG il avait cherché à me joindre se disait-elle.
Mais elle décida d'abord d'appeler sa mère, histoire de garder le meilleur pour la fin.
La conversation avec sa mère fut courte. Elle voulait savoir comme sa fille avait passé la journée et si elle avait récupéré l'argent envoyé.
Aika était expéditive et rassura sa mère sur le fait qu'elle avait fait ce qu'elle devait faire. Puis lui souhaita bonne nuit.
Maintenant qu'elle avait raccroché, elle appela Ngoye, elle était un peu stressée ca allait s'entendre à sa voix
-Ngoye : Allo Aika
-Aika : Bonsoir Ngoye
-Ngoye : Ça va ?
-Aika : Oui ça va mais pourquoi tu m'as appelé autant de fois ? Il y a un problème ?
-Ngoye : Non je voulais juste te demander un truc
-Aika : Quel truc ?
-Ngoye : Si tu as déjà renvoyé la bague, j'en ai besoin.
Aika n'en revenait pas et son cœur s'emplit de tristesse à nouveau
-Aika : Ngoye, est ce que tu te souviens du jour ou tu m'avais offert cette alliance ?
-Ngoye : ...
-Aika : Moi si, c'était le jour de mon anniversaire, le 14 Juin, il y a bientôt deux ans. On avait passé une très belle journée, l'un de mes plus beaux anniversaires même je dirai. Pour finir la soirée on était allé dans un parc et c'est là Ngoye, c'est là que tu m'as fait ta demande en mariage (elle fit une pause) tu apportais tant de bonheur à ma vie pourquoi aujourd'hui tout n'est que tristesse Ngoye ?
-Ngoye : Je suis désolé Aika
-Aika : Ngoye tu es entrain de me détruire, tu m'as tout pris même la bague tu veux me la reprendre.
-Ngoye : Aika comprends moi, je suis dans la merde, j'ai besoin d'argent, sinon je ne te l'aurai jamais reprise.
-Aika : Tu as quel problème Ngoye ?
-Ngoye : J'ai fait des choses qu'il ne fallait pas et maintenant je suis dans la merde, c'est pour ca que je préfère t'éloigner de ma vie pour t'éviter les problèmes
-Aika : Et c'est pour ça que tu me fais autant de mal ? quel problème n'a pas de solution dans ce bas monde ? Au lieu de m'en parler tu fous la merde bon sang, on est un couple et on se devait de se soutenir mutuellement
-Ngoye : Oui je suis désolé mais là c'est trop tard en fait et je veux juste la bague, j'ai vraiment be...
Elle lui raccrocha au nez, elle en avait marre de l'entendre ne parler que de la bague.
Après avoir raccroché, elle était épuisée émotionnellement. Nonchalamment elle alla vérifier que la porte d'entrée était fermée, ce qui était le cas. Mais elle ne fit pas attention à ce qu'il y avait sur la table. Si elle n'avait pas eu les yeux plein de larmes, elle aurait constaté que ses affaires avaient été rangées, tous les stylo avait été remis dans sa trousse, les livres ouverts avaient été fermés et rangés sur le coin de la table.
Elle ne fit pas attention et alla pleurer dans le noir dans sa chambre. Elle avait le moral en berne et avait besoin de sommeil. La lumière du lampadaire en face, entrait dans sa chambre de plein fouet alors elle décida de prendre sa couverture qu'elle transforma en rideau , puis plaça la chaise devant la porte comme la veille et s'endormit
***
Elle se réveilla subitement comme tirée d'un mauvais rêve et à peine les yeux ouverts, elle eut un sentiment de malaise, comme s'il s'était passé quelque chose durant la nuit. Son premier réflexe fut de regarder vers la porte afin d'être sûre que personne n'était entré pendant qu'elle dormait. Elle fut tout de suite rassurée, la chaise n'avait pas bougé et coinçait toujours la poignée.
Mais ça ne suffisait pas à la rassurer, elle sentait que quelque chose clochait, c'est à ce moment qu'elle tourna la tête vers la fenêtre et là, elle vit que le rideau qu'elle avait placé la veille n'y était plus, il avait du tomber sans doute, c'était quand même une couette et c'était lourd.
Elle jeta un regard par terre et en vit rien, elle voulut donc sorti du lit mais c'est là qu'elle comprit ce qui s'était passé.
La couverture se trouvait sur elle, dans le lit, et la recouvrait de la poitrine aux pieds, comme si on l'avait posé là durant la nuit pour qu'elle ne prenne pas froid, l'hiver était rude.
Aika sauta de son lit, elle était paniquée, la couverture n'avait pas pu la recouvrir toute seule, et elle savait que ce n'était pas elle qui l'avait fait, alors c'était qui ?
Elle alla dans le couloir vers la porte de ses voisins squatteurs comme pour demander de l'aide mais personne ne répondit à ses appels en plus la clé qui était sur la serrure la veille avait disparu.
-Aika : je ne reste pas une seconde de plus dans cette maison
***
Quelques minutes plus tard, Aika était dans le train, elle avait juste pris son sac à main. Il était tôt certes, mais elle avait eu vraiment peur ce matin-là.
Elle arriva devant l'immeuble de Ngoye vers 7h, comme elle connaissait le code d'accès elle entra et rapidement elle se trouva devant sa porte.
Elle du sonner plusieurs fois avant d'entendre des pas se diriger vers la porte.
Puis elle s'ouvrit et Aika n'en croyait pas ses yeux.
-Aika : Brenda mais qu'est-ce que tu fais ici ? tu n'es pas censé être à Barcelone ?
Devant elle se tenait Brenda les yeux mis cos par le sommeil avec pour tout vêtement un t shirt trop grand, c'était celui de Ngoye.