Malick en dépit du fait que je ne lui avais rien dit n'avait pas changé d'attitude vis-à-vis de moi, il était resté le même et évitais absolument de parler de ses pseudos sentiments avec moi.
Cela faisait un petit bout de temps que Ludivine n'arrêtait pas de roder dans notre quartier d'autant plus que Franck y était un peu plus souvent maintenant. Alors que nous étions avec ma petite bande au ''baby-foot'' comme d'habitude posé au calme à vagabonder et regarder les passants tout en se marrant, qui voyais-je ??
Ludivine, Franck et quelques deux trois personnes, traverser la rue tous souriants, l'air si complice que je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir une partie de mon cœur se froisser. Cerise sur le gâteau, il jetait un petit regard bref dans ma direction mais sans pour autant lever la main ou faire quoi que ce soit.
Mon morale venait de prendre un coup. Je n'étais plus à l'aise, je voyais ça comme une grosse foutaise de sa part.
Patrick : Nahi, c'est comment ? On ne te sent plus, tu es devenue bizarre un coup...
Moi : Ecoutez les gars je ne me sens pas bien, je rentre à la maison un instant, on se revoie demain ok.
Eux : Ahi, un coup comme ça quoi ? bon ok...
C'est ainsi que je prenais congé d'eux. Mais, une fois devant ma porte, je me disais que s'était trop facile et il ne fallait absolument pas que je me laisse faire. Je marchais donc furieusement vers la maison de Rokia où se trouvait bien évidemment Franck. Je prévoyais de lui dire deux petits mots...
Le cœur plein de rage donc j'arrivais net devant la villa, à peine m'avait-on ouvert la porte que je me précipitais vers l'intérieur. Et alors que je m'apprêtais à continuer je fus bloquée net par une scène qui allait me bouleverser pour longtemps encore. Ludivine et Franck était bras dessus, bras dessous et ils étaient entrain de s'embrasser. Ses yeux étaient complètement fermés, ils étaient si plongés dans leur délire à telle point qu'on aurait pu se dire dit que cela ne datait pas d'hier.
Je n'avais plus la force pour faire quoi que ce soit, je m'en allais juste en courant les larmes plein les yeux.
Les jours passaient et je n'avais toujours pas eu l'occasion de conter à Franck la scène dont j'avais été témoins.
Cependant au lycée,nos chemins ne cessaient plus de se croiser Ludivine et moi. Il y avait comme des éclaires entre nous. Ça se voyait qu'on se cherchait à distance, et surtout gare à la première qui allait faire le faux pas.
On ne partageait pas la même classe ce qui faisait que, déjà il y avait des rivalités naturelles entre les filles de leur classe et les nôtres. J'étais tellement amoureuse de Franck, c'était le premier garçon pour qui je ressentais tant d'émotions alors je refusais presque de voir la réalité en face et de le tenir responsable de tout ce qui arrivait.
En petite gamine naïve, je tenais donc Ludivine comme seule responsable de la distance qui s'était installé entre mon Franck et moi.
Alors c'est volontairement que j'avais fait courir dans tout le lycée la rumeur selon laquelle Ludivine était une voleuse de ''gars'' car elle avait osé s'offrir généreusement à mon mec juste pour me faire du mal et que lorsque celui-ci aurait fini avec elle, il la jetterait comme un sale passoire, je tenais cette phrase d'une confidence qu'il avait fait à sa cousine avais-je appuyé, donc il fallait que les autres puisse se méfier d'elle. Ce qui en réalité n'était absolument pas vrai. Ça se voyait bien que j'étais totalement dans l'ignorance....
Comme je vous l'avais dit nous étions dans une école de bonne sœur avec uniquement des filles alors les nouvelles partaient assez vite. C'est ainsi donc qu'un Lundi matin alors que nous étions tous au drapeau pour chanter l'hymne national et faire la prière comme par habitude au début de chaque semaine, j'avais eu le malheur d'être alignée à côté d'une petite troupe de filles fidèles à Ludivine. C'est donc ce moment là que l'une d'entre elle avait choisi pour remettre de l'huile sur le feu...
Elle : Divine, parait-il que tu es une voleuse de gars ma chère... ah ah ah ah...
Riait-elle vulgairement...
Ludivine : qu'est ce que tu racontes encore toi ? Tu as bu ce matin ou quoi ?
Alors, la fille ne se gênait pas pour tout lui raconter ...
C'était la première fois que Ludivine rentrait devant moi dans une colère pas possible au point même de me dire :
- On se retrouve à la récré tu vas me répéter ça ....
Je n'avais pas le cœur qui battait, car je savais belle et bien me défendre. Alors,le cours avant était un peu tendu, car, je ne pensais plus qu'à ce qui m'attendais juste après.
<< Riiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing >>
On venait de sonner 10H00, on sentait une petite tension monter dans la cours du lycée, comme si tout le monde pressentait quelque chose de spéciale. Une fille venait me remettre un mot de Ludivine qui me disait :
'' Je t'attends à l'arrière cours, si tu es femme ramène toi, tu vas me répéter ça ''.
Sans stress je partais la rejoindre ... et je constatais qu'elle avait pris tout ceci bien plus qu'au sérieux, elle m'attendait fermement. Je me ramenais avec le sourire aux lèvres, sous-estimant un peu la folie et le sang chaud qu'avaient les filles d'Afrique.
A peine me pointais-je devant elle, toute décontractée qu'elle me tombait dessus.
- Ouais, toi là tu as dit quoi ici ? s'échauffait-elle
- Euh calme-toi meuf, j'ai simplement dit la vérité à qui voulait l'entendre, sur ce que tu es réellement.
- Ah bon la vérité hein c'est ça ? ok, est ce que tu me connais même ? madame qui vient d'arriver de je ne sais où et qui pense que tout le monde va lui lécher les bottes tu rêve mal toi, tu as donc des vu sur Franck, c'est pour ça que tu t'étais fièrement ramenée la dernière fois avec tes petits petits pied pour aller le voir. Ok, kiakiakiakiakia, tu me fais vraiment rire, mais je vais te dire deux petits mots que ce soit la première et la dernière fois que je te vois roder autour de lui et tiens toi bien car la prochaine fois que tu oses raconter tes stupidités pareilles sur moi je vais te corriger très mal
A mon tour donc je me mettais à sourire...
- Tu m'étonne, déjà, depuis quand aie-je besoin d'un mandat pour aller voir mon mec ? Ecoute bien Ludivine c'est plutôt toi qui va arrêter de tourner après mon Franck au risque de te prendre une belle raclée j'espère que j'ai été claire...
Après avoir dit cela j'étais sur le point de partir. Les quelques filles qui se trouvaient autour de nous applaudissaient et hurlaient histoire d'attiser la haine du côté de Ludivine qui ne comptait pas en rester là.
- Eh eh eh eh, reviens ici je n'ai pas encore fini avec toi.
Je me retournais ...
- qui est ta eh là ? Tu as quelque chose à rajouter ? dépêche-toi car je n'ai pas toute ma pause à te consacrer.
- Tu as dit quoi ton Franck ? ne répète plus jamais ça, tu sais depuis combien de temps je sors avec Franck ?
- Arrête de fantasmer Ludivine réveil toi, je suis désolé si Franck t'a fait espérer mais ça c'était juste par ce que je m'étais absentée pour un petit bout de temps en allant au Ghana à présent je suis de retour donc tu vas reprendre ta place loin de nous.
- Qu'est ce que j'en ai à foutre c'est plutôt toi qui va t'éloigner, ça fait 3 ans que je suis avec Franck nos deux familles se connaissent très bien alors d'un ce n'est pas toi qui va m'interdire de le voir et c'est plutôt toi qui va rester à ta place.
Waouuuh, j'étais choquée par ce qu'elle venait de dire. Je ne l'admettais pas, je refusais de croire à ça.
- Menteuse, tu es une menteuse, sale chippie, il ne m'a jamais parlé de ça.... Lui disais-je
- Tu m'insulte ? je vais te régler ton compte...
Une violente bagarre éclatait entre nous, ses copines s'en mêlèrent également et elle me faisait mordre la poussière. Ça devenait tellement grave que Rokia avait été alerté, elle venait nous séparer et me défendait juste avant que la sœur supérieure se ramène et nous convoque dans son bureau.
Je m'en sortais avec quelques égratignures. Ludivine et moi attendions dans le hall du bureau car nos parents venaient d'être convoqués. On venait de se voir dispenser toutes les deux de trois jours de cours.
Un coup dur pour ma mère qui ne cachait pas sa colère et sa désolation.
<< Mais tu me fais honte Nahima, on t'envoie à l'école pour étudier et toi c'est palabre de garçon que tu vas faire là bas, tu me déçois ...>>
Pendant trois jours donc j'allais ainsi rester à la maison, à m'ennuyer, me tourner les pousses et à noyer mon chagrin dans la musique et le chant.
Deux jours après, Franck demandait à me voir. Cette nouvelle me consolait car je me disais qu'il allait me rassurer, certainement s'excuser et que tout allait rapidement rentrer dans l'ordre, pure utopie.
Lorsque je le voyais je m'empressais de le serrer dans mes bras mais il me freinait net :
<< Ecoute, je n'ai pas assez de temps, je suis juste venu tirer les choses au clair avec toi. >>
De là, je commençais à l'écouter attentivement...
<< Voilà, j'ai appris ce qui s'est passé dans votre lycée et je ne comprends pas ce qui t'as pris, qu'est ce que tu avais dans la tête Nahima ? D'où tu sors que toi et moi on est ensemble ? >>
- Mais comment tu peux me dire une chose pareille ? tu plaisante j'espère, tu es fâché contre moi je le sais mais je trouve que tu es un peu dure. disais-je
<< Tu sais, on s'est embrassé ok, on s'est rapproché ok, mais ce n'est pas juste pour ça qu'on va aller jusqu'à dire qu'on sortait ensemble. On flirtait ensemble c'est tout, raison pour laquelle je ne voulais pas qu'on s'affiche et je t'ai même demandé d'être très discrète. Chose que tu n'as pas respecté d'ailleurs alors à l'allure où vont les choses je préfère être direct avec toi, Ludivine est ma copine depuis pratiquement trois ans et on est bien ensemble je ne pense pas que cela va s'arrêter alors soit tu te calme avec elle et on continue comme on est où soit tu vas m'obliger à prendre définitivement mes distances avec toi...>>
Dès qu'il a fini de dire ça, je l'ai giflé et partais chez moi toute révoltée, dégoûtée car c'était la première fois qu'un garçon s'était véritablement foutu de moi mais à un point où j'avais envie de rentrer six pieds sous terres.
Je ne regardais ni à gauche ni à droite j'étais véritablement mal en point. J'espérais juste une chose au fond de moi c'était de lui faire regretter l'humiliation qu'il venait de me faire subir.
Tandis que j'étais si impatiente de rentrer chez moi je croisais par hasard Patrick, il voulait discuter avec moi mais ce n'était tout simplement pas le moment je n'avais vraiment pas la tête à ça. J'avais juste besoin d'être seule et d'évacuer tout se qui venait de se passer. Mais il ne renonçait pas il me courait pratiquement après :
- Nahima s'il te plait juste deux petites minutes...
- On se voit plus tard tu veux ...
- Non, je ne peux pas attendre, Malick souffre, il est mal fan de toi et depuis tu ne m'as pas donné de réponse le temps passe... disait-il désespérément
J'étais moi-même déboussolée alors je n'avais pas l'esprit à parler d'amour...
- Pourquoi lui-même ne vient pas me le dire comme un homme en plus je n'ai pas la tête à ça actu. Disais-je
- Oh tu es sur ça là encore, tu sais qu'il est timide c'est un chat, il a peur de se prendre un râteau mais si tu le rassure tu vas voir c'est un bon gars je te dis.
Pendant qu'il parlait comme ça je l'écoutais à peine, car mon esprit était encore sur ce qui venait de se passer avec Franck, je m'apprêtais à pleurer mais il fallait absolument que je retienne mes larmes pour ne pas craquer devant Patrick alors je ne sais pas ce qui me prenait je lui disais :
- Ok... avant de m'en aller.
- Han, ça veut dire que c'est bon tu accepte quoi ?
- Oui, oui, c'est bon ...
- Waouuuuh, merci Nahima tu ne vas pas le regretter je fonce le lui dire...
Je rentrais chez moi plus désespérée que jamais. Je n'avais pas conscience de ce que je venais de faire car j'avais parlé sans peser mes mots.
J'étais juste pressée de me débarrasser de Patrick et de rentrer chez moi alors je l'avais fait sur un coup de tête juste pour qu'il me laisse tranquille et il s'agissait d'une très grosse erreur de ma part car mon coeur n'étais pas en accord avec ma parole.
C'est le soir, alors que j'étais couchée sur mon lit en larme ne digérant toujours pas ma trahison que Malick allait m'emmener un message qui allait encore plus me faire déprimer ...
<< Merci bébé pour cette opportunité que tu viens de me donner afin que je puisse te prouver tout l'amour que j'ai pour toi, crois moi, je ne te décevrais pas >>...
Mais qu'est ce que je venais de faire encore ? Quelle gaffe je venais ainsi de commettre bon sang. J'étais entrain de foutre ma vie complètement en l'air, Malick je ne l'aimais pas du tout, je n'envisageais rien avec lui par ce que je n'imaginais tout simplement pas ça et là il était dans un délire pas possible, comment allais-je maintenant bien pouvoir rattraper mon coup, je n'en pouvais plus ........................................................................................................................................................................................................................................................................
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