-Moi: comme le mien. Bon j'y vais.
Je prends l'ascenseur pour le 3e étage. En marchant dans les couloirs je reconnais les visages familiers, et je les salue. J'atteins enfin le bureau de Jean Meva.
-Moi: Bonjour.
Il y a là Jean et 2 des ses collègues avec lesquels j'ai déjà travaillé. Bill et Patrick.
-Patrick: alors le gabonais ça va?
-Moi: oui bien et vous?
Ils éclatent tous les 2 de rire. Je suis habitué.
-Bill: ton accent nous a trop manqué.
On prend de nos nouvelles mutuellement et je m'installe pour travailler dans un bureau adjacent à celui de Jean. Pour cette mission je vais devoir travailler en collaboration avec les contrôleurs de gestion et les auditeurs.
Cette première journée est consacrée à l'adaptation Je vais enchaîner les réunions et les déplacements dans les services à partir de demain. Je travaille normalement. Je fais une pause à midi pour appeler Eve et parler un peu à mon fils. Pareil à 18h vers à la fin de journée.
A 19h au silence qui m'entoure je sens que les locaux sont presque vides. Seuls les cadres supérieurs sont encore là. En même temps vu ce qu'on nous paye, on ne compte plus nos heures. Mais là c'est bon pour moi. J'arrête pour aujourd'hui. Justement Jean, Bill et Patrick entrent dans mon bureau leurs affaires à la main.
-Patrick: eh le gabonais la journée est fini. Viens on s'en va.
Je m'empresse de ranger mes affaires. Ils m'attendent en bavardant un peu fort. J'entends un coup sur le mur puis une voix de femme:
-eh! Taisez vous vous croyez où là? Certains parmi nous travaillent.
Comme obéissant à un signal ils crient encore plus forts et font même des bruits d'animaux. Les cadres font les sérieux pendant la journée devant les employés qui sont en dessous d'eux, mais je vous garanti que quand ils décident de relâcher la pression, ils deviennent complètement fous. Comme Jean, Bill et Patrick en ce moment.
Ils m'abandonnent pour aller dans le bureau d'à côté. Je les entends chahuter.
-Jean: tu crois que tu travaille plus que qui?
-Plus que vous!
-Patrick: Ah va là bas! Vous les contrôleurs de G. vous vous croyez tout permis.
-Vous êtes jaloux de notre pouvoir! Ooooh Bill je rêve ou tu m'as tiré la langue? Un vieux comme toi?
-Bill: comme je suis vieux, je n'ai plus de langue? Je fais ce que je veux.
Je les rejoins dans le bureau. Je vois une femme qui est de dos. Elle est en train de ranger ses affaires. Tout en répondant à Bill.
-Ah! Attend alors.
Elle se retourne en tirant la langue et son doigt sous l'œil, elle le tire vers le bas. Je ne peux m'empêcher de glousser. Ce qui attire l'attention de tout le monde. La jeune fille reprend son expression normale. J'ai l'impression qu'elle est un peu mal à l'aise.
-Moi: Bonsoir.
-Patrick: ah le gabonais! Entre, entre!
Je quitte la porte et je m'avance dans le bureau. Je m'approche de la fille, la main tendue.
-Moi: Cameron Nguéma. Enchantée.
La fille a à peine le temps d'ouvrir la bouche que Jean à déjà pris la parole
-Jean: Elle c'est Vivicka .Sora. C'est même bien que vous vous rencontriez ce soir. Vous allez travaillez ensemble.
Je me retourne vers la fille. Je la regarde vraiment. Elle est plutôt jolie. Chez moi au Gabon, on aurait dit que c'est un" nerveux bouquet". Taille moyenne. Je dirais dans le mètre 70. Ni trop mince, ni trop grosse. Les cheveux défrisés tiré en arrière dans un chignon haut. La coiffure met en valeur son visage un peu long et ses traits fins. Elle croise mes yeux à peine une seconde et me sourit.
-Elle: j'ai encore une bouche et je peux m'en servir pour dire autre chose que des bêtises. Je peux me présenter toute seule. Enchantée M. Nguema
-Moi: puisque qu'on est appelé à travailler ensemble je propose qu'on passe aux prénoms comme avec les trois énergumènes ci.
-Jean: Eh! C'est qui que tu traites d'énergumène? Si tu t'amuse on envoi juste la population de Douala pour vous envahir, vous et vos 2 millions d'habitants. Et je suis gentil en disant 2 millions.
-Moi: oui c'est parmi ses 2 millions qu'on a réussi à extraire 22 joueurs pour participer à la CAN. Ce que vous n'avez pas pu faire avec votre Eto'o national.
J'ai dis ce qu'il ne fallait pas.
-Bill: quoi?! Mais c'est parce qu'on ne voulait pas venir. On ne voulait pas vous faire de l'ombre, vous êtes quand même un pays frère. Et puis c'était votre CAN, on a eu pitié.
-Moi: Mais bien sur! Console-toi.
On sort tous du bureau en continuant à discuter. La fille est silencieuse derrière nous. Au parking chacun monte dans sa voiture pour rentrer chez soi.
Je rentre à l'hôtel. Après ma douche je me couche et je ferme fort les yeux. Il faut que je dorme pour que demain arrive vite. J'ai hâte d'y être.