Jazz, Jazz, Jazz, Jazz.
Il n'y a que ce mot de quatre lettres qui défilait dans ma tête.
Jazz a le SIDA. Pensai-je en soupirant
Pourtant, il m'a l'air en pleine forme.
Je soupire, sors de mon lit quand mon téléphone sonne.
Moi (lointaine) : Mélissa.
Elle : Hey mais qu'est-ce qui t'arrive ma belle. C'est quoi cette salutation d'affamée là ? Le beau garde du corps aurait déjà eu raison de toi.
Moi : Mais noon. Ne sois pas bĂŞte. Personne n'a jamais raison de moi.
Elle : Et alors ? C'est quoi ?
Moi : C'est juste que...Je ne sais pas comment le dire.
Elle : Toi-mĂŞme Nicanor ?
Moi : Eh bien, hier soir il m'a dit qu'il a le SIDA, raison pour laquelle il ne peut pas ĂŞtre avec moi.
Elle (rires)
Moi : Ce n'est pas drôle Mélissa. Je ne sais si c'est parce qu'il y a longtemps que je me suis tapée quelqu'un mais il me plaisait vraiment.
Elle : BientĂ´t 2025-2030 Nicanor. Il y a plus grave que le SIDA. Choisis ton parfum et enjoy mama !
Moi : Toi, je t'adore. T'es vraiment la meilleure. Et Xavier ? Les enfants ? Le boulot ?
Elle (soupir) : Comme toujours, tout va parfaitement bien.
Moi : Je t'ai toujours proposé de mettre entre parenthèse ta vie de petite femme parfaite et de libérer la folle en toi. Mais bon, Mme ne veut pas. Alors, ne soupire pas.
Elle : Tout le monde n'est pas comme toi Nicanor...Bref passons. Tout s'est bien passé hier ? Et l'autre projet.
Moi : C'était bien. Très bien même. Pour la dot, je pense que ce sera super. Je vais m'offrir des vacances je pense.
Elle : Pas de commande pour la semaine prochaine ?
Moi : Si mais bon, j'ai besoin de m'évader. J'irai à Allada.
Elle : Et le baptême du bébé de Nolwenn ?
Moi : Je n'y vais pas.
Elle : Nicanor mais enfin, c'est ta sœur !
Moi : Et ?
Elle : La famille, ça ne te dit rien ?
Moi : Non. Ne me pose pas de réponse Mélissa. Tu sais ce qu'il en est. Hors de question que j'y aille.
Elle : D'accord cheftaine. Bon, je dois cuisiner. A toute Nica.
Moi : Bonne cuisine Mme.
Je raccroche, fais ma toilette et part Ă la recherche de Jazz.
***
Je le trouve finalement dans sa chambre, les yeux sur sa tablette qu'il ne lâche jamais d'une semelle.
-Jazz ? Jazz ? Jaaaazz ?
-...
-Qu'est-ce qui t'absorbe autant ? Dis-je en me rapprochant de lui
-Ah Nicanor ! C'est toi. Dit-il en posant la tablette
-Mais oui. Tu t'attendais Ă ce que ce soit qui ? Dis-je en roulant des yeux
-Personne. Tu sors ? Je vais me préparer...
-Et il n'y a pas le feu. Ce que tu fais de ton temps libre, ce n'est pas mon problème. Dis-je à moitié sincère
Il hoche la tĂŞte avant de la baisser.
Je profite de ce moment pour prendre la tablette histoire de la déplacer mais il saisit violemment mon poignet à l'instant même où mes mains se posent sur l'objet :
-Heey. C'est quoi ton problème ? Tu me fais mal.
-Repose ça tout de suite. Dit-il avec cette fameuse expression sombre au visage
-Et si je dis non ? Tu feras quoi ? Au cas où tu n'aurais pas remarqué, je suis en position de te virer. Dis-je avec défi
-J'ai dit repose ça tout de suite. Dit-il en ignorant mes propos
Le corps parcouru de frissons, je repose la tablette :
-Je voulais juste la déplacer histoire de pouvoir m'asseoir. Rien de plus.
Il reprend son expression habituelle et murmure « Désolé ».
Je ne dis rien, m'assied en face de lui et le fixe d'un air provocateur.
Posant une main sur sa cuisse et l'autre sur son épaule, je l'embrasse légèrement à la commissure des lèvres. Sa respiration s'accélère, son corps se tend et ses yeux se ferment.
La minute d'après, il pose sa main sur ma cuisse pour m'arrêter :
-Le Sida ne tue plus Jazz. Et puis, on peut utiliser des capotes. Je n'aurai rien t'en fait pas. Dis-je en caressant délicatement son torse
-Mais Nicanor...
-Il n'y a pas de mais qui tienne. Je dis vrai n'est-ce pas ? Et puis, tu prends tes médicaments donc il ne devrait pas y avoir de problème pas vrai ? Dis-je en vissant mon regard au sien
Il me fixe un moment avant d'avouer :
-Je n'ai pas le SIDA. C'était un mensonge pour te tenir à distance. Contente ?
-Mouais. Pourquoi as-tu essayé de me prendre pour une conne ? Tu pensais que je n'allais jamais le savoir Jazz ?
-Je suis...
-Non tu n'es pas désolé Jazz. Tu sais, quoi que tu caches, n'oublie pas que tout finit par se savoir. Rendez-vous dans 10 minutes. Je vais à la salle de gym.
***
*Jazz*
Stupéfait, je la regarde sortir de la chambre avec la grâce d'une déesse.
Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Je ne vais pas dire que je suis impuissant tout de même ! Et même ça...Pas sûr qu'elle me croit.
*20 minutes plus tard*
Depuis qu'elle est sortie de la chambre, elle ne m'a pas du tout adressé la parole. A chaque fois qu'elle m'ignore, je ressens un manque qui n'a pas de raison d'être.
-Hummm je rĂŞve ? Est-ce bien Nicanor Adjibi ?
-Elle-même. Comment va mon coach préféré ?
-Comme tu vois...La dose habituelle ?
-Oui. Je suis sérieusement en manque.
En manque ? Pensai-je en haussant un sourcil
L'instant d'après, je la vois enfiler des gants de boxe et se diriger vers un sac. Là , elle se met à taper avec rage dans le sac attirant les regards de quasiment toutes les personnes présentes : l'effet Nicanor.
Assis sur un banc, mes yeux ne peuvent s'abstenir de mater ses formes et ce corps gracieux en sueur.
-Elle te plait n'est-ce pas ?
-C'est ma patronne.
-Le coup de la patronne, réserve-le à quelqu'un d'autre. Si j'étais toi et que j'avais une fille comme Nicanor à mes côtés 24/24, je me lancerais. Belle, sexy, forte et confiante.
-Et on peut savoir pourquoi vous me dîtes ça ?
-Vieux, tu as la tête du mec qui hésite entre faire ou ne pas faire. Bonne chance. Dit-il en partant
Nicanor continue de taper pendant un moment avant d'attraper une serviette et une bouteille d'eau.
-Je vais prendre une douche. Dit-elle sans me regarder
Je la suis jusqu'à l'entrée de ladite douche où je me tiens droit debout imaginant être le savon sur sa peau. Je dois me faire soigner.
***
*Nicanor*
Ignorant les yeux pleins de désir de Jazz, j'ouvre ma boîte qui est bien évidemment vide, aujourd'hui dimanche.
-Tu travailles le dimanche ?
-Techniquement non mais je voulais voir ce que toute cette technologie m'a donné, bosser un peu sur une commande, faire une to-do list et laisser des consignes. Je ne serai pas là la semaine prochaine.
A cette affirmation, la gêne et le stress se matérialisent sur son visage :
-Pourquoi ?
-Besoin de vacances. Bon, trĂŞve de bavardages. Tu viens ?
Il hoche silencieusement la tĂŞte, le regard lointain.
Il fait quelques manipulations sur mon ordi et m'explique ce que les chiffres en rouge m'ont déjà fait comprendre : mon comptable m'a volé 2.000.000.
J'enfonce mes ongles dans la chair nue de mes cuisses pour contenir ma colère quand le film d'une des caméras défile sous mes yeux :
« Fanny : Attend, je l'imite. Elle fait comme ça. Je suis Nicanor Adjibi.
Fatou : Mais tu as oublié le plus important. Il n'y a pas deux comme moi. Je suis la plus belle. J'ai des formes de rêve.
Lena : Tchrrrr. Si ce n'était pas que les recrutements ne sont pas nombreux dans le pays, qu'est-ce que moi Lena, je vais faire chez une fille gâtée comme ça ?
Fatou : Une vieille peau qui au lieu de se marier passe son temps à coucher avec n'importe qui et à boire comme si elle était un homme.
Lena : Est-ce que celle-là peut se marier même ? Une femme son seul problème dans la vie, c'est faire la fête... »
-Nicanor. Tu n'es pas obligée de regarder ça tu sais. Je crois que nous avons déjà ce qu'il faut. Tu peux agir maintenant.
-Non, lis l'autre vidéo, je veux voir.
Il cherche mon âme qui est déjà partie à des milliers de km de là avant d'appuyer sur « Play » :
« Fanny (mon assistante) : Dis-moi que tu as presque fini. Dis-moi qu'on peut partir. Je suis fatiguée d'être la servante de cette Nicanor. J'ai envie de l'étrangler à chaque fois.
Aurélien (l'embrassant) : Après la commande « dot », on va partir. Ne t'en fais pas. J'ai presque fini.
Fanny : Dis-moi si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider.
Aurélien : Ton soutien m'est suffisant ma poulette... »
Fixant les deux personnages à l'écran, je souris à Jazz avant d'exploser de rire :
-Nicanor ? Nicanor ça va ?
-Non mais, c'est tellement drôle tout ça. Je suis géniale. J'ai lancé des carrières d'acteurs et d'arnaqueurs pros. Il y a de quoi faire une série là ! Tu imagines le titre : « House of secrets », « Pro Liars » (menteurs pro). Je devrais y penser. Productrice ! Tu imagines « Produit par : Nicanor Adjibi »
.
-Nicanor, tu as le droit d'avoir mal. C'est normal. Dit-il en pressant doucement mon poignet
-Moi ? Nicanor avoir mal ? Pour les filles, ça s'appelle de l'envie et de la jalousie et de toute façon, je m'en fiche. Quant à ces deux-là , c'est ce qu'on appelle des métastases. Il faut les éliminer radicalement et avec classe. La seule chose pour laquelle je m'en veux, c'est d'avoir été trop naïve et stupide. Je devrais sérieusement penser à suivre quelques cours en ligne histoire de me perfectionner en tant que businesswoman.
-Tu es sûre que ça va ?
-Bien sûr. Tu veux bosser avec moi sur la commande ?
-Si je peux t'ĂŞtre utile.
-Alors voilà : c'est une dot. Deux chrétiens, la femme est yoruba et l'homme fon. Bien que la dot se fera dans la pure culture yoruba, il y aura des rappels constants du brassage. La semaine dernière, avec les mariés et leurs familles, on a déjà demandé aux invités de s'habiller soit en yoruba soit en fon mais dans les couleurs de la cérémonie. J'ai dessiné les tenues de la mariée qui seront d'ailleurs livrés demain et on fera les retouches qu'il faut. Mon problème, c'est la décoration.
-Quel est le souci ?
On bosse pendant une heure et demie pendant lesquelles nous discutons d'éclairage, de mes talents de styliste, de déco...Plus que les commandes et ce sera parfait.
Gâtée...Elle est pourrie gâtée...
Je tente d'enfouir ces mots en moi quand Jazz m'interpelle avec une petite boîte dorée que j'aurais préféré ne pas voir :
-Et ça Nicanor ? C'est quoi ?
-Une invitation. A un baptĂŞme ou quelque chose du genre.
-De ?
-La fille à ma sœur cadette : Nolwenn.
-Et tu n'es pas en charge de l'organisation ?
-Et mĂŞme que je n'y vais pas.
-Parce que ?
-Parce que je n'ai aucune raison d'y aller.
-C'est ta sœur Nicanor. Tu ne peux pas faire ça.
-Je le ferai et même que dès que j'aurai régler le cas de mes employés, je pars pour Allada.
-Mais Nicanor, qu'est-ce qui t'empêche d'y aller ? Tu n'as pas envie de revoir ta sœur ?
-Ni elle ni Sandra ni Valentina pour être plus claire. Bien, allons. On a un film à produire pour vendredi prochain. Demain, j'annoncerai à mes chers employés que j'organise une fête vendredi soir pour célébrer le succès de NikkyEvents et qu'ils sont en charge de l'organisation : la liste des invités, le lieu, les couleurs...
-Qu'est-ce que tu as en tĂŞte Nicanor ?
-Moi ? Rien de bien méchant. Je veux juste m'amuser. Tu veux voir à quel point, je suis malade ? Attache ta ceinture Jazz. Dit-elle avec un sourire narquois aux lèvres
***
*4 jours plus tard*
*Jazz*
Ça fait 4 jours que je me tue à essayer de la convaincre d'aller à ce fichu baptême. Mais peine perdue. Pire, elle se tient à distance de moi et me parle à peine. Si je tente encore de la convaincre, elle va me griller de suite et j'aurai des problèmes avec son paternel.
-Dis-moi laquelle tu préfères ? La rose ? La blanche ? Ou la grise ? Dit-elle en apparaissant soudainement dans ma chambre
Je rigole un moment avant de répondre :
-ça va Nicanor ?
-Euh oui ? Pourquoi ? Arghhhh ne me dis surtout pas que tu ne peux pas choisir une robe. Que ça fait trop fille ou joli cœur.
-Tu viens d'oĂą ?
-Du vag*** de ma mère. Il y a un problème ?
-Non mais tu m'ignores pendant près d'une semaine et tout d'un coup, tu viens comme une fleur me demander de choisir une robe pour toi. C'est une habitude chez toi de passer de 0 à 100 ?
L'idiote rigole avant de dire :
-Comme ça tu aimes entendre ma voix mon petit Jazzie d'amour.
-Pff.
-Alleuuuu choisis Jazz.
-Pff. Je ne sais pas. Les robes et tout ça ce n'est pas mon truc. En plus toi Nicanor, même si tu mettais un sac à patate, tu serais jolie...
-Ouloulou.
-Mais bon, puisqu'il faut choisir la blanche.
-D'accord Jazz. Après-demain soir, il faudra porter ton plus beau smoking. Si tu veux, je te fais livrer un. Ah ! J'aurai aussi besoin de toi pour quelques réglages techniques pour la soirée des employés. Dit-elle avec un sourire de connasse
-Nicanor, qu'est-ce que tu prépares ?
-Moi ? Rien de bien méchant.
***
*2 jours plus tard*
Après cette dot où Nicanor a réussi une fois de plus à m'épater avec son dévouement et son sérieux, je suis là à m'interroger sur son père.
Pourquoi veut-il que je détruise le travail de sa fille quand elle est brillante, intelligente et est carrément la meilleure dans ce qu'elle fait ?
Oui, Jean de Dieu Adjibi m'a embauché pour détruire la carrière de sa petite dernière et lui rapporter ses faits et gestes jusqu'à nouvel ordre...
-Alors, comment tu me trouves ? Dit la concernée en prenant la pose
Réprimant l'envie folle de la prendre dans mes bras, j'opte pour la neutralité :
-Tu es splendide Nicanor. Je suis quasi sûr que tu seras la plus belle ce soir.
-Oh, ça c'est sûr. Tu n'es pas mal non plus. Dit-elle en avançant vers moi et en posant sa main sur mon torse.
-Allons-y. Dis-je en lui tenant la main comme Ă une petite fille
-Ecoute, ce n'est pas la réunion des parents d'élève. Ta main, tu la poses au creux de mes reins et tu marches comme un homme fier. Capiche ?
Je souris avant de l'attirer contre moi avec possessivité.
***
*1 heures plus tard*
Ça fait une heure que la soirée à commencer. Nicanor fait des allées et venues depuis, me présente à plusieurs personnes comme son ami et danse même avec ses employés.
Je la regarde faire, tendu parce que je ne sais pas quel coup elle prépare contre ces gens quand elle monte sur la scène aménagée pour l'occasion, prend un verre et invite tout le monde à l'écouter.
-Bonsoir chers invités. Merci d'avoir répondu présent à l'invitation de mes collaborateurs qui sont à l'honneur ce soir. Sans vous, la soirée n'aurait pas été aussi belle. Si je me tiens devant vous, c'est pour adresser à ma charmante équipe, mes sincères remerciements pour leur soutien sans faille, leur acharnement au travail et leur conduite exemplaire depuis le début de l'aventure NikkyEvents. Vous savez, dans une entreprise, on voit le CEO mais ceux qui font le vrai travail ce sont les collaborateurs. Ils supportent nos humeurs, ils sont avec nous dans les bons comme dans les mauvais moments, ils travaillent sans relâche. Votre cause devient la leur. NikkyEvents c'est une famille pour moi. Des collaborateurs authentiques, passionnés et dévoués. Mention spéciale à Fanny, mon assistante qui a su coordonner les activités en mon absence. Tu es la meilleure Fanny ! Aurélien, tu as toujours été d'un grand soutien pour moi. Big up ! Je n'ai pas les mots pour vous dire à quel point, je vous remercie alors, je vous laisse ce petit cadeau. J'espère que vous apprécierez. Conclut-elle en faisant un clin d'œil en direction des employés qui affichaient pour la plupart un sourire arrogant
Dès qu'elle est descendue, je la saisis par le bras et l'entraîne à ma suite :
-Nicanor, il y a environ 50 personnes ici dont leurs amis, leurs frères et sœurs...Tu ne peux pas leur faire ça voyons !
-Jazz, prend ta coupe de champagne et apprécie le spectacle. Santé ! Dit-elle en croisant les bras et en avalant une gorgée de champagne
Mal à l'aise, je suis la vidéo qui commence par Nicanor qui fait des discours de remerciements, ensuite des mots comme « Solidarité », « sincérité », « force »...défilent à l'écran avant d'être coupée avec la mention « Mais est-ce réel ? Nicanor Adjibi vous présente House of secrets ».
Les enregistrements des caméras défilent sous les yeux du public qui se met à murmurer. La fille Fanny fait tomber son verre quand la séquence de ses embrassades avec le comptable apparait à l'écran. Tandis que les autres sont figés, elle se retourne et fixe Nicanor avec haine. Cette dernière se contente de lever son verre, de sourire et de lui signifier par des gestes de regarder la vidéo.
Là , apparait un tas de questions : « Alors que prévoyait Fanny ? Empoisonner sa patronne ? L'étrangler ? Pour le savoir, rendez-vous au tribunal à une date ultérieure. En attendant la poulette et son coq iront préparer la prochaine séquence au poulailler. A suivre : Nicanor Adjibi recrute... »
-Non mais Nicanor ! Tu es sérieuse là ?
Elle ne m'écoute pas, passe un appel et juste après, des policiers entre dans le séjour.
-Ce sont eux commissaires. Voici les preuves dit-elle en tendant un cartable à un homme en chemise à manches retroussées.
Il en examine le contenu, hoche la tête et les deux employés sont emmenés :
-Tu te crois au-dessus de tous inh. Quand je te brulerai vive, tu verras qu'il ne faut pas s'en prendre Ă moi.
-En attendant poulette, moi je bois le champagne comme toute innocente et toi, tu te prépares à perdre tes faux ongles et ta lace à 25 fr poulette.
-Nicanor ! hurlai-je
-Quant à vous, vous êtes virés. Vos indemnités, vous les percevrez lundi au plus tard. Vous règlerez ça avec la banque et si vous avez des affaires à prendre, dépêchez-vous car je dois désinfecter les lieux. Et Marie-José, tu travailles toujours pour NikkyEvents ou pas ?
La pauvre fille hoche la tĂŞte et serre son sac avec crainte :
-Bien. Tu as une promotion. Organise un recrutement pour lundi et mardi et appelle les agents d'entretien s'il te plaît. Pas de traître à mes côtés. Ah ! Une dernière chose : Tu peux emporter ce que tu veux. Jazz ? On y va.
Je la suis, la colère en moi après tout ce spectacle.
Une fois dehors, je m'apprête à prendre la parole quand une Nicanor à la mine défaite me dit :
-Prends-moi dans tes bras Jazz. S'il te plaît. Encore une fois, on s'est foutu de ma gueule.
Je ne dis rien et la rapproche de moi.
Tout d'un coup, je me retrouve Ă consoler une femme qui pleure.