Tours du destin
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Chapitre 2 Tours du destin

Je retrouve un instant plus tard mon lieu de travail. Dès que je mets pieds dans le local tous les employés sont comme au gardez-vous. J'affiche une mine de circonstance avant d'entrer dans mon bureau. Je me débarrasse de ma veste et je prends un verre d'eau. Je sais que je suis parfois trop rigoureuse et très sévère avec les autres mais bon c'est ma manière à moi de me protéger. Je me suis déjà laissée duper à deux reprises dans ma courte vie et je veux éviter que cela se reproduise.

Je balaie du regard les dossiers devant moi et je prends celui concernant la nouvelle gamme de produits pour enfants de 0 à 15 ans, mon bébé du moment. J'étais en plein dans mon travail quand j'entends sonner le téléphone. Je le décroche en poussant un juron.

Moi (sur un ton dur): Que puis-je pour vous Maria?

Maria (voix tremblant): Excusez-moi pour le dérangement madame c'est juste que Monsieur KOUADIO est ici et insiste pour vous parler, il dit que c'est urgent.

Moi (furieuse): Mais que me veut-il encore celui-là? Je n'ai pas rendez-vous avec lui.

Maria: C'est ce que je lui ai dit, mais il insiste depuis un moment. Il dit qu'il ne partira pas d'ici sans vous voir.

Moi (soupirante): Faites-le entrer dans dix minutes svp.

Maria: D'accord madame, désolée encore pour le dérangement.

Clic!

Je me lève pour me rafraîchir le visage dans la salle de bain attenante à mon bureau. Je remets ma veste et mes chaussure en bonne villageoise (sourire), je ne supporte pas de porter des chaussures toute une journée. Un instant plus tard Paul fait son entrée dans mon bureau. Je le regarde avec un pincement au cœur en pensant à cet homme qui m'a achevé il y a environ 12 ans. Il m'a envoyé plus bas que terre alors que j'étais déjà au plus mal.

Aujourd'hui, je regarde toutes les personnes qui m'entourent à l'exception de mon fils et de Liliane avec crainte et méfiance. Paul a tout pour plaire à une femme mais, mon cœur de femme est meurtrie et rien ni personne ne pourra le guérir. Il court derrière moi depuis plus de quatre (4) ans mais je n'arrive pas à lui ouvrir mon cœur malgré toutes ses attentions.

Lui (sourire charmeur): Bonsoir ! Dora, tu es toujours aussi élégante.

Moi (sourire forcé): Paul, pourquoi perds tu ton temps? Je ne serais jamais à toi et tu le sais. L'amour n'est pas pour moi, cherche toi une autre femme stp.

Lui (large sourire): Je suis persévérant ma belle, je sais qu'un jour tu seras à moi.

Moi (soupirante): Tu ne comprends donc pas ce que je te dis?

Lui (me souriant): Je t'ai entendu Théodora, mais je refuse de comprendre tes propos. Je te laisse travailler, je passais juste pour voir ton jolie visage et entendre ta sublime voix. Si tu n'es pas prise ce soir, je voudrais t'inviter à dîner pour passer du temps avec toi.

Moi (souriant): Tu es terrible Paul, tu es un homme très bien, mais comme je te l'ai toujours dit la seule chose que j'ai à t'offrir c'est mon amitié et rien d'autre.

Lui (sourire charmeur): Moi, je veux ton amour ma belle et je l'aurais, tu as mon numéro, appelle-moi si tu veux me voir ce soir autrement je comprendrai.

Moi (souriante): Passez un bel après-midi mon cher ami.

Lui (large sourire): Merci ma future épouse.

Moi (riant): A plus tard Paul.

Il sort et j'éclate de rire, cet homme me fait juste marrer, il ne se fatigue jamais. J'espère qu'un jour il trouvera une femme bien pour lui faire passer cette obsession qu'il a pour moi. Un moment plus tard j'entends cogner à ma porte, je souris en répondant parce que je devine déjà qui est à la porte.

Arsène (entrant): Bonjour Boss, je viens de voir sortir ton admirateur numéro1.

Moi (riant): Numéro 2 peut-être, après mon fils, bonjour mon cher, comment vas-tu?

Arsène (souriant): Je vais très bien ma chère et la vieille?

Moi (triste): Elle va bien, mais je sais qu'il lui reste très peu de jours à vivre, j'ai peur qu'elle nous quitte.

Arsène: C'est la vie mon amie, sois courageuse.

Moi (soupirante): C'est toi qui le dis, mais pour moi, c'est vraiment injuste.

Arsène: Je peux te comprendre, mais tu dois l'accepter et te préparer psychologiquement à cela.

Moi (triste): Je crois que je n'y arriverai jamais, cette femme et mon fils sont toute ma vie.

Arsène: Je le sais mais comme je te l'ai dit tantôt c'est la vie, maintenant oublie tout ceci et pense un peu à toi. Je parie que tu n'as pas déjeuné c'est pour cela que je nous ai commandé de la bonne nourriture.

Moi (riant): Tu es un ami hors pair et même si j'ai du mal à refaire confiance, je sens qu'avec toi, je ne fais pas fausse route.

Arsène (souriant): Merci pour ta confiance Boss.

On entend deux petits coups donnés à la porte l'instant d'après, il se lève pour prendre le repas des mains de mon chauffeur. Nous le partageons dans une ambiance gaie. On finissait à peine de manger quand mon téléphone portable se met à sonner, je me lève pour le prendre dans mon sac. Je panique en voyant le numéro de l'hôpital où se trouve maman Liliane sur l'écran.

Moi (déchant en tremblant): Allo Docteur, qu'est ce qui ne va pas avec maman?

Docteur: Madame GAGUI, votre mère vous demande, elle est au plus mal, je crains qu'il ne lui reste plus que quelques minutes ou tout au plus une ou deux heures à vivre.

Moi(en larme): Je viens tout de suite docteur.

Je raccroche en éclatant en sanglots.

Arsène (se levant): Ne bouge pas Théodora, je demande au chauffeur de positionner la voiture et j'évacue le hall, personne ne doit te voir dans cet état. Prends un petit moment pour te calmer avant de sortir, je viens avec toi.

Moi(en larme): Merci Arsène.

Dès qu'il sort, je respire un bon coup en allant rapidement à la salle bain pour me rafraîchir à nouveau le visage. Je prends mon sac en remettant ma veste et mes chaussures que j'avais enlevée plus tôt pour être à mon aise pour déjeuner. Je sors rapidement du bureau, tout le hall est vraiment désert et ma voiture garée juste à l'entrée. Je m'engouffre rapidement dedans et Arsène vient s'installer près de moi, le chauffeur démarre en trombe et nous quittons l'entreprise. Il gare quelques minutes plus tard devant la clinique, je descends et je cours vers la chambre de maman Liliane.

Elle (me voyant entrer): Le moment est venue ma fille.

Moi(en pleure): Ne pars pas maman, ne me laisse pas seule.

Elle (sourire faible): Tu ne seras jamais seule, tu as ton fils et Dieu le père. Prie-le en toutes circonstances comme je te l'ai apprise sans oublier que je serai toujours dans ton cœur.

Moi (sanglotant): Tu vas tellement me manquer maman.

Elle (toussant faiblement): Je me retire de ce monde en paix ma fille, je suis heureuse de t'avoir eu dans ma vie, promets-moi que tu retourneras au Bénin pour faire la paix avec toi-même. Promets le moi stp, c'est tout ce que je te demande.

Moi(en pleure): Je te le promets maman.

Elle (sourire faible): Prend soins de mon petit fils et que Dieu vous protège mes enfants.

Moi (reniflant): Amen maman.

Elle s'éteint l'instant d'après, j'éclate en sanglot, les infirmières viennent me sortir de la salle. Je retrouve Arsène devant la porte, il me prend dans ses bras sans rien me dire. Je pleure comme une petite fille dans ses bras. Il me laisse faire pendant un bon moment. Il me conduit ensuite à la voiture.

Arsène (m'aidant à monter dans la voiture): Attends- moi ici, je reviens dans un instant.

Je ne lui réponds pas il ferme la portière et repart dans la clinique. Il revient un moment plus tard avec des documents qu'il me demande de signer pour les formalités. Je le fais rapidement et il repart à nouveau dans l'hôpital. Dès qu'il eut terminé avec les formalités, il revient et le chauffeur démarre sur ses instructions.

Moi (reniflant): Je veux l'enterrer demain.

Lui (mine triste): Oui, je le sais, tu me l'avais déjà dit une fois. Elle sera enterrée le lendemain du jour de sa mort comme elle l'a toujours souhaité.

Moi (éclatant en sanglot): Merci mon ami.

Lui (me prenant la main): Je sais que tu en aurais fait autant avec moi.

Nous rentrons chez moi, et je monte dans ma chambre en disant au revoir à Arsène. Je prends rapidement mon bain avant de revenir me coucher dans mon lit en pleurant ma mère de cœur. Mon fils me rejoint un moment plus tard, nous pleurons tous les deux en silence. Il s'endort un moment plus tard, moi je reste éveillée toute la soirée et même la nuit. Le lendemain on disait au revoir à maman après une messe et des hommages dignes d'une reine. Je retourne chez moi avec mon fils, Arsène et Noria. Je demande d'annuler tous mes rendez-vous du jour et du jour suivant et je m'enferme dans ma chambre en confiant mon entreprise à Arsène mon bras droit et DGA de la boîte.

Je laisse mon fils aux bons soins de Noria. Je pense qu'il est temps que je me retrouve un peu seule. Je viens de perdre la seule personne qui m'a tendue la main quand tout semblait perdu. Je prends un bon bain relaxant avant de m'installer dans mon lit. Je décide enfin d'ouvrir la petite boîte que je cache dans mon placard depuis plusieurs années. Elle contient tout ce qui me rattache encore à mon passé douloureux. Je l'ouvre, presque en tremblant, en sortant une photo de Serge et moi, le jour de nos fiançailles, il y a exactement 12 ans 6 mois et 7 jours au Bénin, ma terre natale. Je sais que je suis trop sentimentaliste mais c'est ma malheureusement ma nature.

Ce jour reste l'un des jours marquant de ma vie. Je pensais ce jour-là que j'allais me marier dans les deux mois qui suivront et que je serais la femme la plus heureuse de toute la terre. Mais les choses ne se sont pas passées comme je le voulais. J'ai compris la veille de notre mariage que tout n'est jamais acquis dans la vie et que le bonheur peut céder la place au désespoir et au malheur en quelques fractions de secondes. Je regarde la photo en coulant une millionième fois des larmes de tristesse. Je sors aussi une photo sur laquelle se trouve ma tutrice, son mari, leur jumeaux, la sœur de Serge, ses parents et naturellement Adidja celle qui m'a le plus fait du mal dans ma vie.

Je me demande encore aujourd'hui à quel moment mon amie, la meilleure que j'ai jamais eu dans ma vie a autant changé. Je me souviens encore de ce sourire machiavélique que j'ai vu sur son visage le jour où je l'ai surprise en plein ébat sexuel avec Serge mon ex fiancé. Pendant longtemps je me suis posée des questions sur son attitude mais je n'ai jamais pu trouver des réponses à mes interrogations. Je finis par sortir la photo de Mathis et moi, le seul homme à qui je me suis donnée de tout mon être, le père de mon fils, le deuxième homme que j'ai cru aimer et qui m'a aussi brisé le cœur.

Je me demande bien pourquoi la vie est si cruelle avec moi. Et pourtant j'ai toujours été honnête dans la vie. Je n'ai jamais fait du mal sciemment à quelqu'un et j'ai toujours prié Dieu autant que je peux. Alors qu'on me dise pourquoi je n'ai pas droit au bonheur? Pourquoi dois-je perdre toutes les personnes auxquelles je tiens? Je me demande bien comment répartir au Bénin quand personne ne m'attend. Comment repartir vers les miens après plusieurs années loin d'eux sans jamais donner de mes nouvelles ? Si seulement je n'avais pas promis à maman Liliane sur son lit de mort de faire ce voyage jamais je ne remettrais les pieds dans mon pays malgré le fait que ma famille me manque cruellement.

Aujourd'hui je suis une femme très riche et très influente grâce à tout ce Dame MENSANH Liliane m'a légué de son vivant. J'ai plusieurs immeubles en location, plusieurs millions en banque, une plantation de cacao et en prime une entreprise prospère. Je dois par contre vous dire que je suis née dans une famille pauvre et que Dieu dans sa bonté m'a permis d'avoir l'aisance financière en me privant d'amour. Maman Liliane me disait souvent que Dieu n'est pas coupable de mes malheurs, moi je me dis que c'est bien lui, car Il a permis aux humains de me faire souffrir. Je crois qu'il est temps que je vous raconte ma vie passée.

Je suis maintenant disposée à vous raconter comment je suis où je suis aujourd'hui, loin de ma famille et sans nouvelles d'eux depuis plusieurs années. Vous saurez comment mon amie, ma presque sœur m'a poignardé dans le dos sans regrets, comment l'homme qui m'a juré amour et fidélité pendant que mon père me reniait m'a rejeté la veille de notre mariage et enfin comment le premier homme de ma vie a profité lâchement de moi en me laissant seule dans un pays étranger enceinte, désespérée et dégoûtée de la vie. Mon histoire est bien longue, je vous prie de bien vous installer car mon récit pourrait durer des jours et des nuits. De toutes les façons, moi je n'ai plus envie de refouler ces douloureux souvenirs après avoir ouvert la boîte de pandore.

            
            

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