Les Caprices du Destin
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Chapitre 3 Chapitre III : Les caprices du Destin

Une nouvelle basée sur des faits réel

Je trouvai la voix de mon oncle étrange. Il était de ces hommes remplis d'humour. Oncle Kwame profitait de chaque instant pour plaisanter. Depuis que je le connaissais, c'était pour la première fois que je notais de la tristesse dans sa voix. Je rapprochai son appel avec l'effondrement de maman. Une peur s'empara de moi sans que je ne sache la raison. J'avais cette intuition qui vous inonde tout d'un coup, un mauvais présage s'annonce. Maman était toujours au salon. Elle avait les yeux figés dans le vide. Elle ne parlait pas. Je la laissai entre les mains de ses amis. J'essayai de joindre mon père. Il était toujours sur sa messagerie. Je lançai le numéro de Lyna. Elle décrocha. Mon amie me jura qu'elle n'était pas avec mon père. Je pris la direction du garage. Je pris ma voiture. Je sortis en vitesse vers l'arrêt du bus.

(De l'autre coté à l'arrêt du bus)

J'étais debout à quelques mètre de l'arrêt du bus. J'avais peur que mon neveu ne sache l'information en cours de route. Les nouvelles couraient les rues à Accra. Mon coeur battait plus sur l'état de la voiture de mon frère. Elle attirait le regard de tous les passants qui empruntaient la voix. Je trouvais l'image de la scène impactante pour Jonathan. Pire en un jour si important pour lui. Des dates qui marquent à vie. Je priais Dieu afin qu'il me trouve à l'arrêt sans savoir l'information. C'était mon neveu. Je savais les mots justes pour apaiser sa douleur. Le mal était ardent certes mais les mots pouvaient apaiser un temps soit peu. Un décès mal annoncé pouvait occasionner des pertes en vies humaines. Le cas aurait été différent avec un étranger. Les personnes n'avaient pas conscience de l'impact de l'annonce d'un décès sur autrui. Il fallait de l'art pour annoncer un décès surtout d'un proche. Les réseaux sociaux empiraient la situation. Et si Jonathan avait appris le décès de mon frère par Facebook? J'étais abattu.

Je n'arrêtais pas de consulter ma montre. Je guettais chaque recoin de la rue. Je n'apercevais pas le véhicule de mon neveu. Quarante minutes étaient passées, toujours pas un signal de mon neveu. Je décidai de m'adosser à un arbre. J'avais mal au pieds à force d'être debout. J'aperçus la voiture de mon neveu. Je lui fis signe du bras gauche. Jonathan chercha un endroit pour stationner. Il descendit tout souriant en se hâtant vers moi. Je sais que l'état dans lequel j'étais serait un signal. Je ressentais déjà sa peine. Jonathan arriva à mon niveau. Il affichait comme toujours son plus beau sourire.

- Mon oncle, comment tu vas?

- Je vais bien.

- Mais pourquoi tu affiches une mine si triste? D'ailleurs où est le vieux? Cela fait un bon bout de temps qu'il est sorti de la maison à ta rencontre.

- Rentrons à la maison, les enfants sont épuisés.

- Ah j'ai failli oublier les enfants. Ils sont où?

- De l'autre côte de la route.

- Mais tonton, tu as été braqué ou quoi?

- Pourquoi mon fils?

- Mais regarde, ta chemise est tâchetée de sang.

- J'ai eu un petit souci avec un malade dans le bus.

- Tu vois ? Quand je te dis n'emprunte pas le bus, c'est pour éviter ces situations. Tu n'allais de même pas entrer à la maison avec une mine pareille. Allons prendre les enfants, nous rentrons à la maison.

Je montai à la suite de Jonathan. Nous rejoignimes mon épouse Hélène. Son apparence était l'expression de la tristesse. La joie qu'éprouvait mon neveu lui fit signe qu'il n'avait pas encore appris la nouvelle. Je restai silencieux tout au long du trajet. Mon neveu était en colère contre son père. Il lui reprochait de nous avoir laissés dans le froid pour une destination inconnue. Nous arrivâmes au domicile de mon frère. La maison gardait encore ses décorations. Il n'y avait plus personne. Je remarquai ma belle assise dans le jardin. Une dame essayait de la consoler. Je priai ma femme d'envoyer les enfants directement dans la chambre des invités. Mon épouse le fit immédiatement. Elle vint me rejoindre. Nous prîmes la trajectoire de ma belle-soeur.

(La scène du côté de Jonathan)

J'observai les faits et gestes d'oncle Kwame. L'expression de son visage m'intrigua. Ses yeux étaient très rougeâtres comme s'ils avaient été battu. Il me répondait de manière étrange. Non, ce n'était pas les habitudes de mon oncle. Il était ainsi lorsqu'il était en guerre contre mon père. C'était possible. Il arrivait des moments où les deux se querellaient. Les jours qui suivaient, ils reprenaient comme si de rien n'était leur fraternité. C'était une des raisons pour laquelle maman évitait de fourrer son nez dans leurs histoires de famille. Oncle Kwame et papa, c'était l'arbre et son écorce. Je tentai une dernière fois le numéro de papa pour lui faire part de la situation de maman. Son portable cette fois-ci ne tomba plus sur la messagerie. Le numéro ne passait pas tout simplement. Ma mère était toujours dans un état de léger coma. Son état m'inquiétait. Je ne savais pas quoi faire. J'hésitais entre l'envoyer dans une clinique privée ou joindre avant le médecin de la famille. Maman avait horreur des centres de santé. Elle ne s'y rendait jamais, même pour une visite à un membre de sa famille hospitalisé.

Je pris la peine de joindre le docteur de famille. Je lui expliquai la situation. Il me conseilla de mouiller une petite serviette dans de l'eau glacée. Je devais la mettre sur le visage de maman. Il me rassura que les symptômes que je lui avais expliqués ne démontraient rien de d'alarmant sur la santé de maman. Maman allait revenir à elle dans quelques minutes. Je remerciai Tante pascaline, la meilleure amie de maman. Elle était assise à même le sol près de maman. Elle somnolait. Je la comprenais. Il se faisait tard. Elle n'avait pas prévu passer la nuit dans notre demeure. Je sortis tout énervé mon téléphone de ma poche. Mon oncle s'approcha de moi tout doucement. Il me parla avec froideur.

- Jonathan, tu essayes de joindre qui?

- Mon père. Regarde l'heure qu'il fait. Maman en plus est souffrante. Je parie qu'il est encore derrière ses nombreuses amantes. En plus, le jour de mon anniversaire.

- N'essaye pas de le joindre.

- Pourquoi?

- Je te dis de raccrocher. Évite de me poser des questions.

- Tonton, tu as un soucis particulier ce soir?

- Mon petit, écoute-moi bien. Mon frère. Ton papa Ouaka Sébastien.

- Oui effectivement, ce sont les nom et prénom de mon père.

- Ton père est...

- Mais oncle, tu pleures pourquoi? Dis-moi, qu'est-ce qui est arrivé à papa? Tu me caches quoi au juste, oncle Kwame?

- Ton père a fait un accident de circulation.

- Tu sais la nouvelle depuis quand, mon oncle?

- Pas plus de deux heures.

- Et tu ne me dis rien? Tu es sérieux? Je comprends pourquoi maman a piqué sa crise lorsqu'elle te parlait. Il est dans quelle clinique de la ville? Dépêche-toi, nous allons le rejoindre. Ô mon Dieu, j'espère qu'il n'y a rien de grave. Ne pleure pas mon oncle. Un accident n'est pas synomyme de la mort. Tout ira bien. Essuie tes larmes, cela peut attirer le malheur. Papa est un homme robuste. Mais allons dans la clinique maintenant, mon oncle.

- Notre présence ne servira à rien dans une clinique mon fils.

- Attends mon oncle, ne confirme pas ce que ma tête m'impose.

- Tu devras désormais t'armer de courage mon fils.

- Tu veux dire que papa est ....... Que mon père est morrrrrt?

- Oui mon fils, ton papa nous a fait cela. Ton papa nous a quitté dans un accident.

- Dis-moi que je rêve mon oncle, non c'est impossible. Papa ne peut pas nous quitter maintenant. Nous avons tellement de projet ensemble. Si c'est une plaisanterie de votre part pour gâcher mon anniversaire, sachez qu'elle est de mauvais goût.

- Et pourtant c'est une réalité. C'est la raison qui explique l'état de ta mère.

- Je ne te crois pas, mon oncle.

- Dis-moi le lieu de l'accident.

- Je ne peux pas, mon fils.

- Pourquoi tu ne peux pas? où se trouve son corps?

- À la morgue centrale.

- J'y vais.

- Non mon fils. De toute façon, les agents ne te laisseront pas le voir. Calme-toi.

- Noooonnnnn.

- Jonathan, reviens. Où tu vas. S'il te plaît, John.

Je sortis en vitesse de la demeure. J'avais les pieds nus. J'ouvris le portail. Je hurlai de toutes mes forces. Je me lamentais. Les voisins, toute la cité était dehors. La nouvelle se répandit aussitôt dans la ville. Les voisins essayaient de me consoler. Je me débattais dans les flaques d'eau que la pluie de la veille avait formées. Que vais je devenir sans toi, papa? Ma vie n'a plus de sens ici bas.

Mon papa pourquoi? Pourquoi maintenant?

(Scène du côté d'oncle Kwame)

J'étais dans la désolation. Je sortis voir dans la rue si mon neveu y était. Je ne l'avais pas rencontré. Je revins dans la demeure de mon frère. Jacqueline était toujours inconsciente. Soudain ses mains se mirent à faire des mouvements. Je courus vers elle.

- Jaqueline tu m'entends? C'est Kwame. Tu m'écoutes?

(Scène du côté de Jacqueline)

Je sortis de mon inconscience. J'apercevais le monde qui m'entourait. Je ne savais pas la raison pour laquelle il était à mes côtés. Je voyais Kwame courir vers moi. Je me rappellai à cet instant précis de sa voix. Le fil des événements entrait dans ma mémoire comme un flash. J'hurlai comme une lionne en rage. Les enfants de mon beau-frère sortirent de la chambre tout effrayés. Je pleurais à chaudes larmes. Kwame et son épouse trouvaient des mots justes pour apaiser ma douleur. C'était impossible de me calmer. Les enfants perçurent immédiatement le message. Ils commencèrent à pleurer. Mon mari Ouaka Sébastien était ma raison de vivre. Il fut le premier homme de ma vie.

Ma vie se résumait à lui. Je l'aimais à la folie. Ouaka Sébastien était un frivole. J'aurais pu demander le divorce. Cependant je restai avec mon mari. Je ne comptais pas le remettre facilement dans la main d'une autre. De la Centrafrique notre terre natale au Ghana, nous avions balayé des moments de peine et de joie. L'idée de penser que ma vie serait desormais sans sa présence me tuait. Le paradis sur terre s'achevait avec la mort de mon époux. Je refusais de croire à cette mort. Je refusais d'être desormais pointée du doigt comme la veuve de Monsieur Ouaka. Je pleurais de plus belle.

(Scène du côté de Jonathan)

J'étais assis seul dans un jardin. Je pensais aux moments de folie entre mon père et moi. Son absence était un grand vide. J'eus l'envie de me suicider. Je pensai à la phrase de tonton Kwame : « Tu devras être fort pour ta maman ». Que serait la vie de maman si je me donnais la mort? Je devais être fort pour elle. Maman avait besoin de ma présence plus que jamais. Je me levai. J'essuyai mes larmes. Je marchai en direction de la maison. Je rentrai tout épuisé. Je n'avais plus de force pour pleurer. Je me dirigeai au salon. La petite famille y était. Quelques voisins étaient présents pour soutenir maman. La meilleure amie de maman demanda la permission pour rentrer chez elle. Elle désirait récupérer ses affaires. Maman avait repris ses esprits.

Cependant, elle restait toujours en pleurs. Il était 4 heures du matin. Nous étions tous réunis au salon. L'atmosphère était lourde. Les événements s'étaient vite succedés que je n'arrivais pas encore à m'en remettre. Je me croyais dans un film. Seul dans les films des scènes pareilles étaient possibles. Nous étions passés subitement d'un événement heureux à un événement douleureux.

- Oncle, j'essaye de calmer maman mais elle continue de pleurer. Tu devrais tenter. Elle a besoin de se reposer juste un peu. Elle risque de se faire du mal.

- Prépare-lui une tisane. Cela lui fera du bien. J'ai déjà averti mon pasteur.

- Pourquoi?

- Pour l'enterrement de ton père.

- Mais mon oncle pourquoi si vite? Il vient à peine de mourir. Tu devrais prendre la décision avec maman.

- Mon fils, le corps de ton père est dans un état méconnaissable. La morgue m'informa que le plus tôt serait le mieux.

- Mais et nos parents en Centrafrique?

- Nous irons après les funerailles ici faire un autre au pays. Nos parents au pays ont jugés bon que nous l'enterrions dans ce pays. En plus c'est le premier fils de notre maman qui meurt.

- Où est le rapport?

- Dans notre coutume le premier enfant qui meurt, il faut vite l'enterrer au risque d'enterrer plusieurs. Cela porte malheur.

- J'ai compris. Demain nous allons l'enterrer en toute discrétion.

- Oui mon fils et après nous organiserons de grande funerailles.

- Non, il est hors de question, mon oncle. Je ne veux pas de grands funérailles.

- Mais mon fils, ici nous ne demandons pas ton avis. Je te dis ce qui se fera. Ton père, ce n'est pas n'importe qui pour lui donner des funérailles d'un minable.

- Je pars faire une tisane à maman.

Je pris la direction de la cuisine.

Chapitre IV: Les caprices du destin

Une nouvelle basée sur des faits réels

Je fis une tisane à maman. J'ajoutai à l'intérieur son somnifère. Je la tranquillisai . Maman but quelques gorgées de la tisane. Les minutes qui suivirent elle était endormie. Je la transportai dans sa chambre à l'aide de mon oncle. Je sortis de sa chambre le coeur peiné. Je decidai de prendre un peu d'air. Je m'installai sur la terrasse du jardin. Je n'arrivai pas à avoir le sommeil. Je sortis de ma poche un paquet de cigarette. C'était un cadeau que m'avait offert l'un de mes amis. Il désirait que je fume pour immortaliser mon anniversaire. J'avais pris le paquet sans immortaliser quoi que ce soit. Je décidai à cet instant d'en fumer une. J'avais une raison de fumer ce soir. J'allumai la cigarette. Je fumai. Je commençai immédiatement à tousser. J'avais mal à la poitrine. Je fumai toute les cigarettes qui étaient à l'intérieur de ce paquet. J'avais à mes côtés une petite bouteille de Whisky. De temps en temps, entre deux cigarettes, je prenais quelques gorgées. Je passai la nuit sur la terrasse.

Les piaillements des oiseaux signalaient la présence du lever du jour. Je me rendis compte à mon reveil que j'avais dormi dans un tas de déchets. J'avais les yeux enflés. Je me tins debout avec peine. Je pris la direction de ma chambre. Il me fallait un bain. J'avais si mal à la tête. Je ressentais des brulures à la gorge. J'avais toujours mon mal en moi. Pire, je devais aller enterrer mon père. C'était comme dans un rêve. Hier ma fête, aujourd'hui un enterrement. Je n'arrivais pas à assimiler la rapidité des événements. Ah, la vie ne tenait vraiment qu'à un fil. Tout pouvait basculer du jour au lendemain, en une fraction de seconde. Ma vie venait d'être chamboulée. Je ne serai plus le même sans mon père. Il était malgré ses imperfections mon meilleur ami.

Je restai longuement assis dans ma douche. L'eau du robinet coulait à flot sur mon être. Je sortis apaisé mais le cœur meurtri. Il était dix heures du matin. Je rejoignis ma mère et mon oncle. Ils étaient tout comme moi vêtus de noirs. Mon oncle donna quelques consignes aux employés. Ses enfants resteraient à la maison. Les domestiques étaient tous affligés. Les différents repas qu'ils avaient préparés étaient sur la table. Personne n'avait l'appétit. Nous prîmes la route du chemin de l'église évangélique de mon oncle.

L'église était à son comble. Je ne m'y attendais pas. Papa n'était pas chrétien. Je dirai que mes parents ne croyaient pas en Dieu. Je sus à cet instant l'importance qu'occupait mon oncle Kwame et son épouse au sein de l'église. Les fidèles étaient venus pour les soutenir. Je reconnus quelques amis de mon père dans la foule. Les patrons de mon père étaient présents. Ma mère était inconsolable. Chacun des personnages présents nous tenait dans les bras. Ils essayaient avec des mots de nous apaiser. J'étais triste de ne pas voir ma famille rester du côté de la Centrafrique. J'avais de la peine pour maman. Nous étions seuls avec mon oncle Kwame qui représentait la famille de mon père. Maman n'avait aucun membre de sa famille à ses cotés.

Elle avait coupé les ponts avec sa famille. Mes grands parents maternelles étaient contre le mariage de ma mère. Elle se maria contre leur gré. Depuis ce jour, les barrières s'étaient installées entre elle et sa famille. Papa était son unique famille. Elle avait voué sa vie à mon père. Ses lamentations me déchiraient. C'était triste de voir sa mère dans la désolation. Je me demandais comment j'allais l'aider dans cette étape de la vie.

Le pasteur fit son culte. Il nous prodigea quelques conseils. La foule fut invitée à prendre la direction du cimetière. L'enterrement se fit dans la discrétion pour éviter les caméras. Une fine pluie s'annonca. Les invités regagnèrent precipitamment leurs domiciles à l'annonce de la pluie. Je restai assis sous cette pluie pendant de longues heures. Je faisais face au tombeau de mon geniteur. Ma mère, tante Hélène et mon oncle étaient à mes côtés. Mon oncle n'arrêtait pas de prier silencieusement pour mon père. Je décidai de regagner le domicile sous l'insistance de mon oncle. Ma mère refusait de se séparer de mon père. Finalement malgré elle nous regagnâmes notre demeure. Nous arrivâmes à la maison dans l'après-midi. C'était fini. Papa reposait désormais au cimetière principal d'Accra. Son absence remplissait chaque recoin de la maison. J'observai longuement son grand portrait qui était au salon. Je fondis en larmes. Je montai en courant les marches des escaliers qui menait à ma chambre. Je me sentais seul. Je m'allongeai sur mon lit. J'etais present mais absent. Mes idees plannaient dans l'espace. Je me levai dans la soirée pour vérifier si maman allait bien. Elle était entrée directement dans sa chambre après l'enterrement. J'avais peur qu'elle fasse une bêtise. J'ouvris lentement la porte de sa chambre.

(Scène du côté de Jacqueline)

J'étais étendu en larmes sur mon lit. Je me sentais devastée. Je repassais en mémoire chaque instant auprès de mon époux. Je regrettais de m'être mariée sans le consentement de mes parents. Je cherchais des causes au décès tragique de mon époux. Et pourtant nous etions marié depuis des lustres. J'étais loin dans mes pensées. Jonathan entra dans ma chambre. Il s'approcha vers moi.

- Maman, tu vas bien?

- Je ne vais pas bien, mon fils.

- Maman, ce n'est pas facile. Je le sais. Je souffre énormément mais tu dois te reprendre. Je suis sûr que papa depuis les cieux aimerait que tu fasses des efforts. En plus, vous avez des projets en commun. Comment poursuivre ses projets si tu te laisses abattre ?

- Mon fils, tu ne peux pas comprendre. En plus cette tragédie est trop tôt pour oublier. La plaie est récente. J'ai besoin de temps pour assimiler ce qui m'arrive. Je ne serai plus la même sans mon Sébastien. Je me sens tellement vide sans mon époux.

- Désormais je prendrai soin de toi maman. Je te le promets. Tu ne seras plus seule.

- Tu peux me tenir compagnie ?

- Bien-sûr, maman. Cela ne me dérange pas.

Mon fils me prit dans ses bras. Il me serra fort tout contre lui. Je me sentais si bien dans ses bras. Il ressemblait tellement à mon Sébastien. J'avais l'impression d'être prise par mon défunt époux. Leurs gestes étaient identiques. Johnatan avait le même regard intense de son père. Il affichait la même mine de tristesse de son père. Sa voix était celle de son père quand il désirait me réconforter. Mon Jonathan représentait mon ciel désormais. Je n'avais aucune famille après mon fils. Je restai entrelacée à mon fils. Je retrouvai mon calme. Mon fils et moi nous nous endormîmes paisiblement.

(Scène du côté de Jonathan)

J'avais passé la nuit dans la chambre de ma mère. Je me réveillais sous l'effet des éclats du soleil. Je restai dans le lit. J'avais du mal à me lever. J'avais pris une mauvaise posture. Je constatai que ma mère était absente. Je regardai l'heure ; il était sept heures du matin. Je me dépêchai d'aller prendre ma douche. Je tenais à reprendre les cours. J'avais besoin de m'évader. Je pouvais rester à la maison, cela aurait servir à quoi? J'avais en plus une composition. Je pouvais avoir les notes que je désirais pendant la présence de papa. Désormais, il me fallait étudier comme tous les autres étudiants. Je pris ma douche. Je mis mon uniforme. Je descendis les escaliers. Le petit déjeuner était servi. Je n'avais pas l'intention de le prendre.

Je m'assis dans la chaise du salon. Un de mes lacets était mal noué. J'étais entrain de le nouer. J'entendis des pas dans le salon. Je relevai la tête. Mes yeux croisèrent ma mère. Elle était à moitié dénudée. Elle prenait une cigarette dans la cuisine. Une bouteille de liqueur était à ses côtés. Je me dirigeai vers elle avec un pagne. Je couvris son corps.

- Maman, tu as quel soucis? Qu'est-ce que tu fais ainsi? Depuis quand tu touches à la boisson?

- Je bois heuuu je je...

Maman était sous l'effet de l'alcool. Mon oncle et son épouse avaient regagné leur domicile. Je rangeai la bouteille de liqueur. J'arrachai entre les mains de maman le paquet de cigarette. Je décidai de joindre mon professeur principal. Je ne pouvais pas me rendre au cours. Maman n'était pas dans un état stable. Il me fit savoir que je pouvais rester chez moi. Je portai entre mes bras ma mère jusqu'à sa chambre. Elle dormait profondément depuis quelques minutes. Je demarrai ma voiture. Je décidai de me rendre au cimetière. Je ressentais le besoin de me recueillir sur la tombe de mon père.

La vie avait repris son cours normal. Nous étions revenus de notre séjour en Centrafrique. Nous avions assisté aux funérailles de mon père en pays Zande. Maman était plus apaisée. Elle recevait les différentes condoléances avec tranquilité. Ses parents n'avaient pas mis les pieds aux funérailles. Mamam appartenait désormais à la famille de mon père qui la traitait comme l'une des leurs. Ma grande mère maternelle contrairement à nos attentes confiait le deces tragique de mon geniteur au père celeste. Mémé Dounda était très croyante. C'était une fervante catholique. Elle n'avait que « Dieu seul sait ce qu'il fait » dans sa bouche. Ma grande mère nous donna la force de reprendre notre vie sans papa. Elle nous incita à demander des messes pour le repos de son ame. Mon père n'avait jamais mis pieds dans une église. Il ne croyait même pas en l'existance de Dieu. Je sentais dans le regard de ma mère au quotidien un grand vide.

J'oubliais la mort de papa lorsque j'étais à l'université. Mon mal me rattrapait chaque fois que je retournais chez moi. Maman m'attendait tous les soirs pour que l'on mange. Elle prenait plus soin de moi qu'avant. Maman n'arrêtait pas de me complimenter sur ma manière de manger. Tous mes faits et gestes lui rappelaient un fait de mon père. Je trouvais qu'elle exagérait un peu. C'était normal notre ressemblance. Cependant je trouvais qu'il y avait des gestes qui nous distinguaient. Un dimanche dans l'après midi maman décida de sortir de la maison. Elle désirait rendre visite à une de ses amies. Je l'encourageai. Je trouvais qu'elle restait trop cloîtrer dans sa chambre. Elle devait sortir prendre de l'air.

(Scène du côté de Jacqueline)

Je venais de sortir de la demeure de ma meilleure amie. Je tenais à la remercier. Pascaline me fut d'un grand soutien lors des obsèques de mon mari. Elle m'avait même accompagné en Centrafrique. C'était une véritable amie. D'ailleurs c'était l'unique avec qui j'étais complice. Je pris la direction de ma résidence. Je ne désirais pas que mon fils s'inquiète de mon absence. En plus J'avais hâte de retrouver mon Jonathan. Le gardien m'ouvrit la porte. Je stationnai dans le garage. J'aperçus la voiture de mon fils. C'était une preuve qu'il était à la maison. Jonathan ne sortait jamais sans sa mercedes. Je rentrai dans notre vaste salon, toute joviale.

- Mon doudou de fils.

- Maman, s'il te plait. J'ai vingt ans à présent. J'aime plus trop ces surnoms de bébé.

- Tu es marrant, mon fils. D'accord, je t'appellerai désormais chef.

- C'est encore mieux. Je suis le chef de la maison.

- Tu as déjà dîné?

- Pas encore.

- Bon, je me change et nous passons à table.

- Pas de soucis.

- Je pars dans la cave prendre une bouteille de sucrerie.

- Mieux, prends le champagne.

- Je suppose le champagne pour toi.

- Nous deux, mon fils.

- Je préfère un soda pour moi.

- Tu vas jouer aux saints à mes yeux? Ne t'inquiète pas. Tu peux prendre le champagne pour ce soir.

- D'accord maman.

J'observai mon fils pendant qu'il prenait la direction de la cave. Je voyais mon époux. Je me rendais compte de son évolution. Jonathan n'était plus un enfant. Il avait vraiment grandi. C'était un homme dans tous les sens. Tous ses faits et gestes dessinaient l'image de son défunt père. J'étais plongée dans mes pensées. Je montai dans ma chambre. Je me changeai rapidement. J'étais enfin prête pour le dîner. Jonathan m'interpellait pour manger. Nous prîmes le repas en toute convivialité. Mon fils s'assit dans le salon après le dîner. Il zappa quelques chaines avant de se décider à regagner sa chambre. J'étais assise sur la terrasse. Il vint vers moi.

- Maman je pars me coucher. Demain j'ai quelques courses à faire. Passe une excellente nuitée. Ne reste pas trop longtemps dans ta chaise à penser. Demain, je te rappelle que tu as du boulot. Je t'aime maman.

- Tu dors très tôt ces temps-ci tu es sûr que tu vas bien?

- Oui je vais très bien. Ne t'inquiète pas pour moi. Tu as l'air si pensive. Dis-moi, qu'est ce qui te tracasse? Encore l'absence de papa?

- Non pas vraiment, Jonathan.

- Mais quoi, dis-moi, maman. Tu sais que je suis là pour toi.

- J'ai peur quand je suis seule dans ma chambre.

- Ce n'est pas un soucis. Ce soir, je resterai dans ta chambre. Je regagnerai la mienne lorsque tu seras endormie. Cela te convient maman?

- Cela me convient mais j'aimerais que tu restes jusqu'au levée du jour. Imagine si je me reveille au beau milieu de la nuit.

- C'est vrai, tu as raison. Mais j'aime plus dormir dans ma chambre. Je suis adulte maintenant.

- Je le sais mais fais-le pour moi ce soir.

- Okay juste ce soir, maman. D'accord?

- D'accord, marché conclut.

- Donc allons dormir parce que j'ai sommeil.

- À vos ordres, chef. Je te suis.

- Je pars me changer. Je te rejoins dans ta chambre.

Mon fils revint dans ma chambre. Il était dans une petite culotte. Il n'avait pas sa chemise. Son corps était robuste. Je ne regrettais pas de lui avoir payé ses classes de sport. Mon fils me donna une folle envie. Je retirai cette idée malsaine de ma tête. C'était mon fils. Et pourtant c'était clair, je désirais mon fils. Je reviens à moi lorsqu'il me donna une tape au dos. J'étais dans un monde imaginaire.

(Scène côté Jonathan)

Je donnai une tape à ma maman. Je la sentais présente mais absente. Elle me fixai longuement.

- Maman, tu dois voir un médecin. Tu as toujours l'air ailleurs. Cela n'est pas un bon signe.

- Je vais bien. Juste que je pense assez.

- Tu ne devrais pas trop penser.

- Je n'y peux rien. Bon, allons au lit.

J'étais épuisé.Je me mis au lit. Ma mère alla dans sa douche enfiler sa robe de nuit.

(Scène côté Jacqueline)

Je savais que Jonathan était déjà dans le lit. Je choisis l'une de mes nuisettes les plus sexy. Je ne savais pas trop pourquoi. Je ressentais énormément l'absence de mon Sébastien. Je regagnai la chambre. Mon fils était en pleine concentration sur son téléphone. Il n'avait pas remarqué ma présence.

- Jonathan tu fais quoi encore concentré à cette heure sur ton téléphone?

Mon fils jeta son regard vers ma personne. Je sentis dans son regard de la gêne.

- Je recherchais des informations sur un sujet de science.

- Eteins-moi ton téléphone, mon ange. Je n'aimerais pas être dérangée par tes messages.

- C'est compris. Passe une excellente nuit, maman.

- C'est ainsi que tu vas souhaiter une bonne nuit à ta maman?

Mon fils s'approcha de moi pour me serrer tout contre lui. Je le serrai fort dans mes bras. Je lui donnai des caresses.

- Maman, mais qu'est-ce que tu fais?

- Ne parle pas s'il te plait, laisse-toi faire.

J'embrassai farouchement mon fils. Jonathan me repoussa immédiatement. Il me fixa droit dans les yeux. Mon Jonathan coulait des larmes. Il me parla, furieux.

- Qu'est-ce qui te passe par la tête?

- Tu baisses le ton quand tu t'adresses à moi. Jusqu'à preuve du contraire, je suis ta mère.

- Ecoute, je me casse. Je pars dans ma chambre.

- Attends, Jonathan s'il te plait.

Mon fils ferma énergetiquement la porte de ma chambre. J'avais mal que mon plan ait échoué. C'était ma faute s'il ressemblait à son père? Je ne contrôlais pas mes pulsions. Je crois que je n'étais pas prête à le voir avec une autre fille. J'étais amoureuse de lui. Jonathan avait déclenché ma passion lorsqu'il me prit dans ses bras. J'avais ressenti les bras de son père. Vous me direz que j'étais sous l'emprise de la folie. Non, je n'étais pas folle. Les sentiments ne se contrôlaient pas. Je n'étais pas l'unique femme dans ce cas. Je m'endormis en pensant encore au corps de mon fils.

            
            

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