Chapitre 5 Au bout du tunnel

Je me tourne et je vois Tom.

Lui : tu pensais que quoi?

Je regarde ce qu'il y a à côté de moi pour lui lancer ça.

Lui (se calmant) : tu étais encore avec un homme hein? Voilà je t'ai attrapé!

Je le regarde sans répondre.

Lui : tu m'as pris pour un con! Tu m'as toujours trompé. Les voisins avaient raison.

Aucun voisin ici ne pouvait lui raconter une telle connerie.

Je ne peux pas raisonner quelqu'un comme Tom.

Au moment où je veux reculer et fermer la porte il sort une lame de sa poche.

Lui : tu vas bouger quand je vais te dire de bouger.

Ce qu'il fait ne me surprend pas.

Je l'ai déjà vu menacé la femme de son frère avec un couteau. À l'époque j'avais eu peur mais il m'avait dit qu'elle faisait toujours de même maintenant je comprends qu'il mentait.

Tom ne sait faire que ça. Il ment comme il respire.

Lui : je te pardonne.

Moi : je n'ai strictement rien à foutre de toi!

Je me surprends même à répondre. Je m'étais dit que je n'allais rien dire.

Il se rapproche de moi et au moment où il veut me toucher je vois le chauffeur revenir vers moi.

Quand Tom voit la voiture se garer il veut me bloquer mais le chauffeur descend.

Lui : Tolanie ça va?

Moi : s'il te plaît attends moi je vais retourner.

Je vais prendre des affaires, je ferme la porte et je vais dans la voiture.

Dieu merci il était de retour pour me rendre mon téléphone.

Lui : tu faisais quoi dehors à l'heure là? Tolanie vraiment...

Je le regarde puis je regarde à travers la fenêtre.

Lorsqu'on arrive à la maison, chez mes patrons, je vais « chez moi »

Je prends une douche et je m'en dors comme un bébé.

Le matin je me réveille un peu plus tard car je suis dans la même concession.

Après ma douche, je m'habille et je vais dans la grande maison.

Comme chaque matin, je vais normalement travailler.

La journée se passe tranquillement.

À 17h, je suis à la cuisine avec les enfants (ils boivent de l'eau) quand ma patronne m'appelle au salon.

Je vais vers elle et lorsque j'ouvre la porte du salon mon sang se glace.

Elle : Tolanie, c'est le nouveau chauffeur.

J'avale la salive et je regarde partout sauf en la direction de Tom.

Lui : bonsoir, moi c'est Tom.

Ma patronne : Tolanie?

Moi : madame?

Elle : je voulais que tu lui apportes à boire.

Il me regarde et me fait un petit sourire.

Lui : non je vais y aller madame. Je vais revenir lundi prochain comme prévu.

Elle se lève et lui dit au revoir.

Elle : tu peux le raccompagner?

Moi : les enfants sont seuls là bas madame.

Elle : non c'est pas grave.

J'avale difficilement ma salive et j'attends qu'il passe devant moi.

Tom : tu pensais que j'allais te laisser? Tu as quelques jours pour réfléchir. Soit tu reviens avec moi, soit je travaille ici et tu sais que si je travaille ici on va te virer!

Il sort seul, et je reste là, à empêcher mes larmes de couler.

Face à ce genre de comportement je ne sais comment me comporter.

Je sais que Tom peut aller très loin et c'est ce qui m'atteint le plus.

Quel amour m'a fait rester avec quelqu'un comme lui?

Une autre femme allait lui rentrer dedans mais je sais que ce n'est pas comme ça qu'il faut se comporter quand il fait ses conneries.

Tom est fou.

Si je vais porter plainte il va retourner l'histoire. Je le connais. Son propose frère a porté plainte un jour.

Il avait retourné la situation, c'est pas pour rien qu'il est sans domicile fixe.

Tom a toujours un problème avec les gens et ce n'est jamais lui le problème.

Si je veux récupérer mes papiers je dois juste me calmer. Je ne dois pas le suivre.

Au moment où je veux retourner à la cuisine ma patronne m'appelle.

Moi : madame?

Je vais la retrouver et je vois qu'elle est avec son mari.

Moi : bonsoir monsieur.

Lui : bonsoir.

Elle : tu peux prendre place s'il te plaît?

Je prends place et :

Elle : on a encore un service à te demander et tu peux dire non si tu veux.

Moi : lequel?

Elle : on souhaite que tu accompagnes Regis demain à une soirée.

Moi : euh ok.

Les deux me regardent les yeux grands ouverts.

Elle : d'accord, parfait. On pensait que ça allait être compliqué.

Moi : non, ça me va.

Mon patron me lance un regard que je n'arrive pas à traduire.

Je me lève et je retourne à la cuisine.

Je travaille jusqu'à 22h puis je vais me reposer.

Je vais rester ici un petit moment.

Je ne sais pas ce que Tom peut me faire quand je suis chez moi.

-le lendemain 18h-

Ma patronne vient avec la même maquilleuse et :

Elle (me parlant) : dès que tu termines je vais te coiffer.

Je vais sur la chaise et je laisse la maquilleuse faire son travail.

40 minutes plus tard, je vais sur une chaise plus basse afin que ma patronne me coiffe.

Étant donné que j'ai détaché mon tissage, elle coiffe simplement mes cheveux naturels avec des pinces.

Elle : j'ai une tenue pour toi.

Moi (gênée) : ...

Elle : elle est dans le sac au salon des enfants.

Je vais chercher le sac et je vais prendre ma douche.

Je suis prête 35 minutes plus tard. Je porte une robe enveloppe fendue de couleur rouge et des escarpins argentés.

Lorsque je retourne dans la maison principale je trouve monsieur Regis qui discute mon patron.

Mon patron se tourne vers moi quand monsieur Regis s'arrête de parler.

Mon regard croise celui de mon patron et j'ai envie de cacher mes cuisses.

La robe que je porte a une fente assez profonde.

Mon patron : il est là.

Il tousse et :

Lui : il est l'heure de partir.

Je m'approche de monsieur Regis et :

Lui (me faisant deux bises) : bonsoir.

Je sens le regard de monsieur sur moi. Je pense qu'il est surpris de me voir dans cette tenue.

Monsieur Regis me fait un petit sourire puis dit au revoir à son ami.

Moi : votre voiture n'est pas là?

Lui : tu peux me tutoyer Tolanie, et non l'évent m'a envoyé un chauffeur.

On s'avance et je vois la voiture en question.

Il m'ouvre la portière me laisse monter, ferme la portière et s'en va monter à son tour.

Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter un tel traitement. Monsieur Regis est particulièrement attentionné.

Lui (me regardant) : tu vas bien?

Moi : oui et vous enfin toi?

Lui : ça te dérange de me tutoyer?

Moi : oui, un peu.

Lui : pourquoi?

Moi : tu es l'ami de mon patron et cela me dérange un peu.

Lui : oui je suis son ami, mais non je ne suis pas ton patron.

Il se tourne davantage et :

Lui : j'ai vraiment apprécié ta présence la première fois. Tu es très apaisante.

Je le regarde sans trop savoir quoi lui répondre.

Lui (poursuivant) : je ne veux surtout pas te mettre mal à l'aise. Dis-toi que tu es avec mon comme avec un ami.

Il me fait un sourire et :

Lui : peut-être pas ami si cela ne t'arrange pas.

Moi : ça ne me dérange pas.

Lui (regardant la route) : voilà!

Le reste du trajet se passe dans le silence. On se guette de temps en temps.

Lorsqu'on arrive il descend avant moi et s'empresse de m'ouvrir la portière.

Chaque fois qu'il m'ouvre la portière j'ai ce sourire.

On ne m'avait jamais fait vivre ça auparavant.

À peine je mets ma jambe hors de la voiture que mon attitude change.

Je ne me sens plus inférieur aux autres.

Je sais que je ne suis pas à ma place mais avec Regis je l'oublie vite.

Comme la dernière fois, il passe ses mains à ma taille tel un gentleman et il lance le pas.

On marche jusqu'à la salle de cérémonie.

À l'intérieur tout est Gold!

Les femmes présentent portent toutes des longues robes de soirée. Entre strass et paillettes on se perd facilement.

Regis : si je dis quelque chose que tu n'apprécies pas n'hésite pas à me reprendre après ok?

Moi : ok.

On croise deux hommes, tous deux respirent l'argent du pays.

Ils saluent Regis avec beaucoup d'enthousiasme.

Ce n'est que lorsqu'ils commencent tous les trois à échanger que je comprends que Regis c'est leur boss.

Un des monsieurs : madame!

Il prend ma main et me fait un baise main.

Regis me regarde puis regarde le deuxième faire pareil.

Lorsque celui-ci termine avec ma main, Regis repasse ses mains autour de ma taille et on se déplace.

La soirée se passe bien.

Ce n'est pas l'ambiance à fond la caisse (comme dans nos quartiers) mais je ne vais pas me plaindre.

À un moment Regis s'excuse et se retire. Je le regarde sans trop savoir où il s'en va.

5 minutes plus tard quelqu'un l'annonce sur l'estrade.

Le maître de cérémonie : maintenant, mesdames et messieurs, je vous invite à joindre vos mains pour accueillir l'un des PDG de Nodal compagnie, monsieur Regis Kany!

Je le regarde monter sur l'estrade avec une telle élégance et prestance à la fois wow je ne me rendais pas compte quand il était près de moi.

Tout le monde a les yeux rivés vers lui.

Il parle sa compagnie et du bilan annuel.

Je ne savais pas qu'il avait autant de poids! J'en ai la chair de poule!

Lui (à la fin de son discours) : il n'est jamais trop tard pour sortir de sa zone de confort. Sortez, découvrez, et surtout, aimez!

Ils applaudissent tous à l'unisson!

Lorsqu'il quitte l'estrade, il revient vers moi avec un grand sourire.

Tous les regards sont sur nous et tout d'un coup je suis gênée.

Lui : tu as écouté mon discours?

Moi : oui!

Lui : j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas?

Moi : qui suis-je pour te le dire?

Lui : tu es bien plus que ce que tu penses être.

Je le regarde et :

Lui : je t'ai gardé trop longtemps.

Alors que je m'attends à ce qu'on parte.

Lui : une danse non, tu sais ces gens prennent mal le fait de se retirer dans une danse.

Au même moment le dj met la musique.

Lui (me tendant sa main) : tu me l'accordes cette danse?

Moi : si je dis non tu vas le dire à mon patron?

Lui (rigolant) : si je te dis non je mens, tu le sais non?

Moi : vas-y je te l'accorde!

Je dépose ma main dans la sienne et ensemble on se rend sur la piste de danse retrouver les autres.

Je ne sais pas danser, encore moins quand autant de personnes me regardent.

Lui (passant ses mains sur mes hanches) : il te suffit de mettre tes mains sur mes épaules.

Je fais ce qu'il me dit et :

Lui : un sourire sur les lèvres.

Je fais ce qu'il me dit sans même réfléchir.

Moi : je dois sourire sur toute la musique?

Lui : oui, si tu veux bien me faire cette faveur. Ce serait dommage qu'on sache que je te force à faire toutes ces choses.

Je rigole et je croise mes mains autour de son cou.

Quelle audacieuse je suis à cet instant!

Lui : cette coiffure te donne un air que j'aime.

Je le regarde du coin de l'œil et quand je ferme mes yeux j'ai l'image de Tom qui couchait avec cette femme.

J'ouvre mes yeux et :

Lui : on peut s'en aller.

Il me prend par la main et on s'échappe comme deux adolescents.

Une fois dans la voiture, il me met ma ceinture (je suis près de lui derrière) et :

Lui : il faut que je te ramène intacte!

Je le regarde et je lui demande de mettre la sienne.

Lui : ah non, je n'aime pas trop et puis je n'ai personne qui peut s'inquiéter pour moi.

Moi : pas de femme?

Lui : aucune.

Moi (surprise) : ah d'accord.

Lui : un mari?

Moi : non.

Lui : je vois.

Le long du trajet il me pose des questions et je réponds le plus honnêtement possible.

Lorsque la voiture se gare devant la maison de mes patrons, le gardien ouvre le portail et le chauffeur entre.

Lorsque la voiture se gare je descends avant qu'il ne vienne m'ouvrir la portière.

Je me tourne pour lui dire au revoir quand j'entends la voix de mon patron.

Monsieur : c'est bon Regis?

Regis : merci encore.

Ils se disent au revoir et Regis remonte dans sa voiture.

Monsieur : ça été Tolanie?

Moi : oui monsieur.

Lui : ok.

Il me demande d'aller me reposer et il s'en va.

En allant vers ma chambre j'entends le gardien parler du nouveau chauffeur (Tom) qui est arrogant.

Je le regarde seulement et j'évite de lui faire savoir qu'il n'a encore rien vu.