Chapitre 4 Au bout du tunnel

Il me regarde, pousse la femme et bondit du lit.

Elle (cachant son sein avec mon drap) : oh!

Tom (se tournant vers la femme) : dehors!

Je les regarde sans rien dire.

À cet instant mes sentiments sont mitigés.

J'ai les larmes qui veulent couler mais je refuse de pleurer devant eux.

Je me sens trahie, blessée.

J'ai pardonné certaines choses dans le passé, mais là je tombe de haut.

Constamment prise par mon travail, je n'ai pas le temps de penser à ce que Tom fait à la maison.

Tom : je peux tout t'expliquer.

Je regarde l'état de la chambre, leurs vêtements sont partout comme deux adolescents qui fricotent à la va vite.

Je regarde la femme puis je regarde ma chambre dans son ensemble.

Il faut être stupide pour accepter de coucher avec un homme dont les photos avec sa copine sont partout.

Je suis étonnamment calme.

Lorsqu'il tente de toucher ma main gauche, je le gifle (systématiquement).

Je le pousse, je vais près de la femme et je lui demande de ramasser ses affaires.

Je retourne devant la porte et je l'ouvre.

Il me supplie de l'écouter mais je ne fais pas attention à lui.

Je me fais violence, énormément.

La femme en question : Tommy tu m'as dit que tu vivais seul ici non?

Je regarde le genre de sale femme qui était sur mes draps.

Je suis dégoûtée!

Quelque chose me pousse à ramasser le bois qui bloque la porte de la douche et lancer ça à Tom mais je n'ai pas cette force.

Moi : dehors!

Elle me regarde et :

Elle : laisse moi au moins m'habiller.

Ah il ne fallait pas!

Je vais la tirer près du lit et je la mets à la porte nue!

Elle va rester comme ça!

Je ne voulais vraiment pas m'en prendre à elle. Ce n'est pas elle mon problème. Elle a le droit de coucher avec qui elle veut.

Mon problème c'est Tom!

Tom (à la femme) : dehors, c'est ma femme là.

Je le regarde et pour la première fois je vois à quel point il est vilain!

J'ai trop mal, c'est un vilain comme ça qui me fait tout ça?

Lui : bébé je suis désolé. Je voulais te faire plaisir. Elle m'a proposé une somme d'argent.

Regardez le, menteur comme ça!

Moi : Dehors!

Il insiste, il cherche à me toucher.

Je le pousse dehors et je n'ai rien à cirer qu'il soit nu!

Je ferme la porte de chez moi et je reste assise derrière la porte.

À ce moment les larmes coulent.

Qu'est-ce que je n'ai pas fait pour Tom? Comment peut-il être aussi méchant? Il couche avec une femme chez moi?

Je m'en veux de pleurer, tellement que je me force à me relever.

Je vais près du lit et j'enlève le drap du lit.

Tom (cognant à la porte) : Tolanie s'il te plaît!

Je vais prendre un autre drap dans mon armoire et pendant que je le mets :

Tom : je me sentais seul. Tu ne fais jamais attention à moi. Je suis malheureux.

Je prends les oreillers et je les change aussi.

Tom : s'il te plaît Tolanie. Je suis nu!

Lorsque je termine avec mon lit je vais prendre une douche.

Depuis la douche je l'entends parler.

Lui : merde Tolanie viens ouvrir cette porte!

Je l'entends se disputer avec la femme avec qui il était puis :

Lui (tapant sur la porte) : tu fais la prude pourquoi? Tu reviens d'où?

Dès que je termine ma douche je vais mettre un pyjama et je m'allonge.

Tom (toujours derrière la porte) : si tu ouvres la porte je te pardonne. Tu penses que je ne sais pas ce que tu fais après le boulot?

En l'écoutant parler je remets toute ma vie en question.

Comment diable ai-je pu être avec quelqu'un comme ça?

Tom (cognant) : je sais que tu ne dors pas. Si tu savais t'occuper d'un homme je n'allais pas aller voir ailleurs. Tu es une bordelle!

Waouuuuh!

Quand je pense à tout ce que j'ai fait pour Tom. Ce que Tom porte c'est moi. Ce que Tom mange, c'est moi.

C'est ce même Tom qui me parle comme ça?

Tom (hurlant) : Tolanie tu es une pute!

Je n'ai rien à faire que les voisins entendent.

Je sais qui je suis. Je me bats pour avoir le peu que j'ai et ce n'est pas Tom qui va réussir à me faire croire que je ne vaux rien.

Lui : j'ai été gentil de rester avec toi. Une nounou, je suis resté avec une nounou ah Tom tu t'es rabaissé hein.

Je sers mon oreiller et je ferme les yeux.

Lui : Tolanie?

Il s'arrête de crier quelques minutes puis :

Lui : si je t'attrape tu vas regretter ton passage au Gabon.

Tout d'un coup il éclate de rire.

J'ouvre mes yeux et je regarde si la porte est bien fermée.

Lui : comme tu veux!

Les yeux ouverts, je m'attends à ce qu'il sorte une autre connerie.

Lui : j'ai tes papiers on va voir ce que tu vas faire!

Je bondis du lit et je vais vérifier s'il dit vrai. Je cherche dans mes affaires et je ne vois rien.

Je commence à avoir peur. Je vais dans ses affaires et toujours rien.

Lui : tu ne vas pas trouver! Tu te doutes bien que je ne suis pas bête. Maintenant ouvre moi cette porte!

Je regarde à nouveau dans mes affaires et toujours rien.

Il n'a pas fait ça!

Lui : tu veux tes papiers? Ouvre cette porte!

Je lève les yeux vers le plafond et je commence à réfléchir.

Tom : tu pensais pouvoir me quitter comme ça? Tu veux quitter quelqu'un qui te donne de la valeur? Toi Tolanie tu es quoi même dans ce pays?

Il rigole et :

Lui (tapant sur la porte) : si tu n'ouvres pas cette porte tu entendras parler de moi. Tu sais que je suis fou non? Je vais brûler tes papiers!

Ce qu'il dit me fend le cœur. Tout d'un coup je regarde autour de moi et je me pose les bonnes questions.

Je puise en moi le courage de l'affronter. Je retourne sur mon lit et je m'allonge.

Je ne vais pas ouvrir. Je sais qu'il est capable de brûler mes papiers mais qu'il le fasse.

15 minutes plus tard, alors que je pense qu'il est parti :

Tom : si tu ne viens pas ouvrir cette porte tu vas voir ce que je vais te faire.

Pour la première fois depuis que je suis allongée j'ai envie de répondre.

Tom : je vais te faire regretter d'avoir quitté ton sale pays de merde pute que tu es! Au lieu de me remercier d'être resté avec toi, tu fais la belle. Une sale pute comme toi. Je t'ai tout appris. Tu ne savais rien faire. Si aujourd'hui tu vends ton corps aux hommes c'est grâce à moi. Même te caresser tu ne savais pas. J'ai fait de toi un sexe symbole et aujourd'hui tu oses me parler toi?

Je respire un bon coup et je me force à ne pas répondre.

Il hurle et je sais que tous mes voisins entendent bien qu'il se fasse tard.

Tom : même ta patronne, je suis sûr que tu couches avec son mari!

Les larmes coulent, elles ne cessent de couler.

Écouter Tom dire tout ça me fait beaucoup de mal.

Tom : tu vas voir ce que je vais te faire. Je vais te détruire Tola pute!

Je ferme à nouveau mes yeux et je reste comme ça jusqu'à 5h35 du matin.

En quittant le lit je sais que je suis en retard pour le travail. J'ai à peine fermé les yeux à 4h52.

Le temps de me préparer et partir, ça va être compliqué.

Je quitte le lit, je vais prendre une douche rapide, je m'habille et je sors de la maison.

En marchant je tombe sur une voisine qui me regarde avec insistance.

Je crois savoir ce qu'elle pense mais je ne m'attarde pas sur ça.

Quelques minutes plus tard je suis au travail.

Je me rattrape comme je peux, je prépare vite le petit déjeuner des petits puis je vais les laver.

Quand ils quittent la maison je me prends une heure pour me reposer.

Toute la journée je la passe à travailler et essuyer mes larmes.

Il est 20h quand mes patrons passent à table.

Ma patronne : tu donnes à manger aux enfants.

Moi : oui, je vais jute prendre les desserts.

Je vais à la cuisine et 3 minutes plus tard je viens les rejoindre à table.

Monsieur (à sa femme) : tu parlais avec qui tout à l'heure?

Elle : au portail?

Lui : oui?

Elle : un monsieur, il veut travailler.

Lui : chauffeur? Gardien?

Elle : chauffeur.

Lui : ah d'accord.

Il me regarde et :

Lui : Regis m'a dit du bien de toi Tolanie. Merci encore pour le service rendu.

Moi : de rien.

Madame : ça te dirait de le faire à nouveau?

Moi : oui.

Elle : très bien!

Elle regarde ses enfants puis :

Elle : tu as des cernes, tu ne te reposes pas assez?

Moi : pas suffisamment ces temps ci.

Monsieur : tu veux un jour de repos?

Moi (regardant madame qui n'est pas très souriante) : non, pas besoin.

Lui : il faut te ménager.

Madame : elle va le faire, n'est-ce pas?

Elle me regarde et :

Moi : oui.

Le reste du repas se passe dans la bonne humeur comme toujours.

Lorsqu'ils terminent, je débarrasse et je vais nettoyer la cuisine.

Au moment de partir je croise monsieur au téléphone au salon en bas.

Lui : je vais dire à Nille (ma patronne) de lui demander.

Lui (après la réponse de la personne) : tu veux qu'elle t'accompagne quand?

Lui (après la réponse de la personne) : pour de vrai?

Lui (après la réponse de la personne) : ok je vais d'abord demander à Nille. Toi même tu connais la personne si je ne demande pas avant elle va bouder.

Lui (se tournant vers moi) : bon je te fais signe.

Il raccroche et :

Lui : tu rentres?

Moi : oui monsieur.

Lui : ok.

Moi : bonne soirée.

Alors que je m'apprête à sortir de la maison il dit mon prénom.

Moi : monsieur?

Lui : si tu as un quelconque problème tu m'en parles ok?

Je le regarde et :

Moi : oui monsieur.

Il se lève et sort avec moi de la maison.

Il demande au gardien d'appeler le chauffeur et lorsque celui-ci vient :

Lui : tu vas déposer Tolanie et demain matin tu dois la récupérer.

Le chauffeur : oui monsieur.

Il me regarde et :

Lui : c'est bon!

Je monte dans la voiture et je suis honnêtement reconnaissante d'avoir un patron comme lui.

Il n'est pas comme ça qu'avec moi. Mr Pierre est naturellement bienveillant, plus que sa femme.

Il y a des mois où j'ai 50.000cfa en plus sur le salaire juste comme ça.

Je suis chez moi 20 minutes plus tard et en descendant de la voiture quelque chose attire mon attention.

On dirait que ma porte a été cassé.

Je marche jusqu'à la porte et je la pousse sans même mettre la clé.

Je tique parce que ça ne m'arrive jamais.

Quand j'ouvre la porte je vois quelqu'un bondir derrière moi.

Seigneur Jesus!