Une nuit, après avoir raccompagné Mère Nabou, j'suis revenu prendre quelques bagages que j'avais laissés à la cantine. J'tombe sur une fille qui avait un problème avec sa voiture. Le véhicule refusait de démarrer. Elle était seule et elle avait l'air d'avoir peur du milieu. Je me suis rapproché d'elle pour discuter. Elle était à l'intérieur de sa voiture et avait sécurisé toutes les portes. Elle est intelligente « Bonsoir Madame comment tu vas ?» Elle hésitait à me répondre « Heeeeuuu.... » J'comprenais sa crainte « Madame, j'sais que tu as peur et tu as raison parce que nous ne nous connaissons pas mais il fait tard et j'suis le propriétaire de cette cantine. J'vais rentrer chez moi mais j'aurai aimé te donner un coup de main. Ce n'est pas sur de rester seule ici. Je ne connais rien en mécanique mais j'peux appeler un mécanicien qui habite dans le coin ». Elle est un peu rassurée mais toujours à l'intérieur de sa voiture, elle descend un tout petit peu la vitrine de sa voiture « Merci monsieur, je ne sais pas ce qui se passe mais la voiture refuse de démarrer. Un mécanicien fera l'affaire surement ». J'pars appeler Bouna le mécanicien un ami à moi. Malgré l'heure tardive, il s'est levé pour venir aider. Moins de 2mn, nous sommes arrivés, la fille sort de sa voiture. En le voyant, on peut facilement deviner qu'elle revenait d'un évènement avec ses boubous traditionnels et ses bijoux en or. Cette fille se suicide. A cette heure, elle ose rentrer seule avec tous ses bijoux en or dans son corps. Bouna fait le diagnostique de la voiture. Pendant ce temps, la fille est un peu sur la défensive. Elle parlait à peine. Il faisait presque 1h du matin, son téléphone sonne et elle hésite à répondre « Madame ou mademoiselle, tu peux répondre surement c'est ton mari, ta maman ou ton père qui t'appelle. Tu n'as rien à craindre. Si nous voulions te faire du mal, on pouvait le faire depuis longtemps. Décroches ton téléphone et rassures tes proches ». Elle décroche « Oui maman ça va. J'suis tombée en panne mais heureusement y'avait une bonne volonté et un mécanicien disponible. Il est entrain de me dépanner ». Après quelques secondes de discussion, elle raccroche son téléphone et me remercie. J'ouvre la cantine et l'invite à s'assoir pour s'échapper du froid. Bouna ne pouvait pas dépanner la voiture à cette heure, déjà, il se fait tard et il n'a pas tous ses matériaux à sa disposition. Il s'approche de la fille « Madame, j'suis désolé mais je ne peux pas terminer le dépannage. La voiture mérite une bonne réparation. J'peux te trouver un taxi, demain, tu passes récupérer ta voiture si tu nous fais confiance bien-sur ». Elle était un peu hésitante au début, ce qui est normal d'ailleurs, parce qu'on ne se connaissait pas. Je ne voulais pas l'imposer de nous faire confiance « Madame, d'ailleurs, c'est comment ton nom ? » Elle me répond « C'est Diary ? »
Chérif : Diary, actuellement, seule la confiance peut faire la différence. Personnellement, j'dois me lever à 5h30 du matin pour préparer mon café. Déjà, il est 1h du matin passé. Tu n'as pas trop le choix. La voiture refuse de démarrer et Bouna est un professionnel en la matière. S'il te dit qu'il ne peut pas la dépanner à l'instant, tu peux le croire. Maintenant, tu es devant ma cantine. Demain, tu peux venir et je t'amènerai au garage de Bouna. Ce qui est sur, est qu'il va réparer la voiture. Tu peux lui faire confiance. Au cas échéant, tu vas devoir te débrouiller toute seule.
Diary : Ok. J'vous fais confiance. Aide-moi à trouver un taxi. J'veux rentrer chez moi. Demain, j'repasserai Inchallah.
Nous échangeons nos contacts. Nous trouvons un taxi, elle pouvait partir. Elle habitait à Dieuppeul J'aide Bouna qui poussait la voiture pour la déplacer. J'ai regagné chez moi à 2h30 du matin. J'voyais les appels en absence de ma Néné chérie. Je ne pouvais pas la rappeler parce qu'elle se faisait tard. Mon portable était en mode silencieux. Il me fallait un bain parce que j'avais fais des efforts en aidant Bouna. Avant de me coucher, j'reçois l'appel de Diary.
Diary : Bonsoir Chérif. J'voulais te remercier pour ton aide même si ça n'a pas pu aboutir comme tu le souhaitais. Ce geste me va droit au cœur. Tu as perdu tout ton temps en m'aidant sans même me connaitre. Tu es une bonne personne et je n'oublierai jamais cet acte. Tu pouvais profiter de ce moment pour m'agresser ou me faire du mal. J'ose témoigner un jour que tout ce qui se dit à la banlieue n'est pas vrai à 100%.
Chérif : Certes, nous ne sommes pas des saints en banlieue, mais nous sommes loin des diables. Comme dans tout quartier, y'a de bonnes personnes comme de mauvaises personnes. En plus, je ne me permettrai jamais de laisser ma sœur dans la rue dans une heure pareille. Je t'ai considéré comme ma propre sœur qui était dans la même situation. Je ne pouvais pas et ne devais pas rester insensible à ta peine. Je te promets que demain Inchallah, Bouna réglera ton problème. C'est un grand professionnel.
Diary : Merci encore. Demain, vers les 11h, j'viendrai Inchallah. Bonne nuit. Il ne te reste plus beaucoup de temps pour te lever. Vu que tu te réveilles à 5h30mn. Je te laisse bonne nuit. Toutes mes excuses à ta femme.
J'souris et j'raccroche. Le lendemain, comme convenu, vers les 12h, un taxi s'arrête juste devant ma cantine. J'pouvais voir Diary descendre avec jeans et un haut, des lunettes scotchées aux yeux. Je n'avais pas remarqué la beauté et le teint clair de cette fille qui sautaient aux yeux. Elle était vraiment belle Mashallah. Une belle forme bien gâtée par dame nature. Il me fallait revenir sur terre. Elle n'est pas faite pour moi. ki allalou borom dolé leu. Meunouma dieund saax diwam. Nitt dey kham bopam (elle est faite pour les riches. Je ne pourrai même pas acheter son lait de corps). Elle s'approcha de la cantine.
Diary : Bonjour Chérif. Excusez mon retard avec les embouteillages ce n'est pas du tout facile. J'vois que tu t'apprêtes à descendre. Je te dérange une fois de plus.
Chérif : (J'souris). Non ne t'inquiète pas. Tu es venue à la bonne heure. J'allais fermer. J'devais juste aller me reposer avant de revenir le soir à 16h. Ne perdons pas de temps, partons chez Bouna.
Nous prenons le chemin de chez Bouna. Il n'est pas loin de ma cantine. 10mn de route, nous y voila. Bouna avait déjà fini de réparer la voiture. Le pot de la voiture avait pété et l'huile manquait. Il a soudé le pot et acheté de l'huile. Ce n'était pas si diable que ça. Diary reconnait avoir accéléré sur un dos d'âne sans faire attention. Bref, elle demandait la main d'œuvre mais vu que Bouna est une longue connaissance, il a juste demandé à Diary de donner ce qu'elle peut. Cette dernière insistait à savoir le prix. Je me suis abstenu à tout commentaire. Après quelques détails entre eux, Diary a sorti 100.000 pour donner à Bouna. Ce dernier disait que c'était trop. Il voulait prendre que 30.000F mais Diary ne l'entendait de cette oreille. Elle insiste pour qu'il prenne les 100.000 parce qu'elle l'avait dérangé la veille et ce matin aussi. Elle pouvait prendre tranquillement sa voiture. Elle voulait savoir mon domicile. Je monte dans sa voiture et nous nous dirigeons chez moi. Maman était déjà présente ainsi que ma sœur. Diary foule le sol de la maison. Nous habitions dans une maison modeste à l'ancienne mais le sol était propre. Nous n'étions pas riches mais la propreté est une obligation chez nous. J'présente à Diary la famille et explique comment on s'est connu. Diary prend la parole à son tour pour bombarder d'éloges « Maman, tu as un bon et gentil fils. Il a osé perdre son temps pour m'apporter son soutien sans même me connaitre. Ses genres de personne manquent cruellement dans la société. Sister toute sœur rêve d'avoir un grand frère comme Chérif. Il m'a carrément dit qu'il me considérait comme si c'était sa sœur qui était tombée en panne de voiture. C'est un signe d'amour, de respect et d'estime. Franchement merci. J'ai tenu à connaitre sa famille pour témoigner ma gratitude. J'vais rentrer à la prochaine » Comme toute bonne mère sénégalaise, maman a insisté pour qu'elle attende le déjeuner. Après insistance, maman finit de convaincre Diary à attendre le repas. Je les laisse discuter et j'vague à mes préoccupations. J'prépare mon café. Diary et maman étaient assises sous l'arbre. J'constatais qu'elle jetait un regard admirateur à mon encontre. Je me donnais à fond sur ce que j'faisais. J'prépare mon café, nettoie ma cafetière, remplis mes seaux d'eau avant de ranger tranquillement sur le couloir de la maison. J'peux attendre tranquillement mon heure. Je ne badinais pas avec mon travail. J'étais dans ma chambre une trentaine de minute pour parler à ma Néné chérie. On m'appelle pour le déjeuner. A la fin du repas, ma sœur prépare le thé vite fait. Il ne manquait plus que quelques minutes pour repartir à la cantine. Diary a compris lorsqu'elle m'a vu nettoyer une fois de plus mes accessoires de travail. Elle se lève et dit au revoir à la famille. Elle laisse une somme à maman, Téranga sénégalaise oblige. Je ne connaissais pas la somme. Je n'ai même pas cherché à savoir. Elle me propose de me déposer avec mes bagages, vu qu'ils sont un peu nombreux. J'faisais chaque jour 2 allers et retour pour mes bagages. D'un seul coup, nous avons amené tous les accessoires. Elle me tend aussi une enveloppe « J'ne te connais pas trop bien mais j'peux deviner facilement que tu es digne et que j'aurai du mal à te convaincre. Je t'en supplie sur l'amour que tu as envers ta maman. Accepte cet argent. Je ne peux pas payer ton temps d'hier mais c'est juste un signe de reconnaissance. Je ne le fais pas pour te montrer que j'ai une meilleure situation que toi mais juste parce que je t'en suis reconnaissante de ton comportement d'hier. Ce que j'ai vu chez toi et le témoignage de ta maman force l'admiration. J'ne sais pas si tu as des fans, mais j'aimerai être en tête de liste. Stp, je ne veux pas qu'on se tiraille. Accepte cette enveloppe pour l'amour de Dieu ». Je n'ai pas hésité. J'ai pris l'enveloppe « Merci mais tu n'étais pas obligée de le faire. Je le faisais gratuitement. Ma conscience ne me permettait pas de laisser une pauvre fille seule dans ce coin à cette heure. C'était naturel. Comme tu insistes, j'vais accepter sans hésitation. Que le Bon Dieu te le rende au centuple. Allez bonne fin de journée. Le boulot m'attend ». J'descends de la voiture et elle redémarre. Une heure de temps après son départ, j'ouvre l'enveloppe et j'vois une somme de 50.000F. Avec cet argent, j'me suis procuré deux autres cafetières et des verres pour mon business. Vers les 19h, Mère Nabou faisait son apparition avec ma belle Néné. J'étais aux anges de voir ma plus que belle Néné. Il suffit d'un regard pour que j'sois hors de moi. Walahi cette fille va me tuer. Elle s'approche de moi, elle me salue en fléchissant un genou. Digne d'une vraie sénégalaise. Je l'invite à boire un verre de café. Elle sort une pièce de 50f pour payer. J'ai refusé et elle me lance la pièce et se sauve. J'souris et remercie Mère Nabou d'avoir mis au monde une si belle et gentille fille. Cette dernière me répond « Tu es juste amoureux mon fils. Que le Bon Dieu vous garde ». La journée se passait bien. Nous recevons nos clients habituels. A l'heure de la descente, nous confirmions nos habitudes. J'vois ma belle Néné chez elle avec un pagne. Maintenant, j'entrais à l'intérieur de la maison pour déposer les bagages. Rien qu'en voyant Néné, me suffisais pour avoir une nuit en couleur. Plus de deux semaines après ma connaissance avec Diary, je n'avais plus de nouvelles d'elle. D'ailleurs, je n'en ai pas cherché. Un dimanche après midi, elle m'appelle au téléphone « Bonjour monsieur gentil, j'vois que tu n'as même pas le temps de faire signe à tes connaissances pour les saluer. Je te taquine. C'est normal, le travail avant tout. J'voulais prendre de tes nouvelles. Au faite, j'voulais t'inviter un de ses quatre pour te présenter ma famille. Je leur ai parlé de toi et de ton aide. Comme j'suis fille unique papa insiste pour te rencontrer. Je ne sais pas si t'auras le temps pour te libérer, ne serait-ce qu'un après midi. J'paierai ta journée si jamais l'absence t'allait causer du tort pour tes économies». J'souris au bout du fil avant de répondre « D'accord Diary. J'viendrai le week-end prochain Inchallah si tu veux ». « BINGO. Ce sera un réel plaisir de te recevoir». J'confirme l'invitation. Durant la semaine, j'avais complètement oublié l'invitation, heureusement, qu'elle m'a envoyé un texto le vendredi pour me demander à quelle heure j'comptais venir. J'ai répondu à 18h si ça l'arrange. Elle accepte. J'ai dit à Néné et Mère Nabou que le samedi j'devais m'absenter. Ma sœur allait s'occuper de la cantine le temps d'un soir. Elles n'ont pas cherché à savoir où est-ce que j'allais. Le samedi, j'me suis bien habillé. Un tenu africain simple mais trop beau. Mon physique me permettait beaucoup de chose. J'ai mis mes lunettes d'intellectuel et j'ai pris un taxi, direction, Dieuppeul. Elle avait expliqué au taximan la destination. Une heure de route, le taximan s'arrête devant l'église des Martyrs. Moins de 2 minutes, j'vois Diary avec une mini robe. Elle est vraiment le contraire de Néné en mode habillement. Elle me salue et j'suis derrière elle. Quelques minutes, nous voila devant une grande maison bien construite. Franchement, y'a des richards dans ce pays. Au premier coup d'œil j'peux comprendre qu'elle faisait partie d'une famille de riche. A suivre...