Chapitre 4 L'affreuse vérité

Une fois seule, Euphoria s'installa dans le séjour en se tenant la tête avec ses mains. Ces deux hommes avaient vraiment réussi à lui donner mal à la tête. Elle se massa doucement les tempes et s'allongea dans le sofa doux et moelleux. Elle comptait se reposer un instant et contacter ses parents quand elle se sentirait mieux, ils devaient être morts d'inquiétude. Elle commençait à peine à se relaxer lorsqu'elle se souvint de ce que Éric lui avait dit avant qu'elle ne rentre chez elle. Elle prit son téléphone et vit qu'elle avait bien reçu un mail de la part de Éric.

Elle hésita un instant, mais là curiosité l'emporta sur sa colère et elle l'ouvrit pour découvrir qu'il s'agissait en fait d'un rapport d'analyse biomédicale au nom de Éric Dubois, ce qui l'intrigua. En le lisant, elle vit que le rapport disait qu'il y avait des traces d'une drogue très puissante et illégale, dont elle connaissait bien les effets, dans son sang. La réalisation soudaine de ce qui avait dû se passer la laissa sans voix. Éric et Sandie n'étaient que tous les deux dans l'appartement et cette dernière savait très bien que Euphoria ferait encore des heures supplémentaires.

Euphoria était sous le choc et ne comprenait pas pourquoi est-ce que Sandie lui aurait fait un truc pareil. Elles étaient meilleurs amies depuis le lycée après tout. Elles étaient presque comme des sœurs. Elle refusait de le croire, pourtant elle était sûre que Éric ne se serait jamais administré un truc aussi dangereux, et le timing lui aurait fait défaut de toute façon.

Epuisée par tous ses événements, Euphoria s'effondra dans le sofa. Elle n'avait clairement plus assez d'énergie pour réfléchir à tous ce qui s'était passé. Mais comme si le sort en avait décidé autrement, son téléphone se mit à sonner avec instance alors qu'elle faisait tous les efforts du monde pour l'ignorer. Elle se décida finalement à décrocher sans même regarder qui appelait. La voix qu'elle entendit à l'autre bout du fil lui fit immédiatement bouillir le sang. Jamais elle n'aurait crû pouvoir ressentir une telle colère vis-à-vis de quelqu'un, et encore plus de celle qu'elle considérait jusque-là comme sa meilleure amie.

Sandie _ Allô Euphoria ?!

Euphoria _ Que me veux-tu ? Demanda-t-elle en faisant un effort presque surhumain pour paraître calme et composée, pourtant Dieu seul savait à quel point cette voix fluette et haut-perchée qui piquait les oreilles et qu'elle avait autrefois trouvée mignonne et singulière, pouvait l'irriter à ce moment précis.

Sandie _ Euphoria, je t'en prie laisse moi t'expliquer, ce n'était qu'une erreur, nous nous sentions seuls car tu nous avais un peu délaissés ces dernières années, nous nous réconfortions et nous avions trop bu, alors Éric a ...

Euphoria _ Ça suffit Sandie, tu essais de faire porter tout le blâme à Éric en plus, quel culot! De toute façon je sais déjà tout ! Lui coupa-t-elle la parole. Elle n'avait même pas envie de faire semblant pour entendre ses explications.

La voix de Sandie faussement paniquée, donnant ces explications emplies de mensonges qui sonnaient encore plus faux.

Sandie _ Humm, que veux-tu dire par là, je ne comprends !

Euphoria _ La drogue Sandie, s'il te plaît arrête de faire semblant, Éric m'a tout dit !

Sandie _ Et tu as crû en tout ce qu'il t'a dit ? Euphoria, je ne sais pas ce qu'il a bien pû te raconter, mais ce ne sont que des mensonges, n'oublie pas qu'il t'a trompé !

Euphoria _ Regardez qui me fait la leçon, dois-je te rappeler avec qui il l'a fait ? Bref, tombe le masque maintenant, je n'ai pas de temps à perdre avec toi !

Sandie éclata alors d'un rire cynique, que Euphoria crû durer des heures tellement cela l'agaçait.

Sandie _ Bon, vu que tu sais tout, je n'ai plus besoin de jouer au petit jeu de la meilleure amie qui t'aime trop et qui est très désolée, je dois t'avouer que cela me m'épuisait déjà ! Lança-t-elle sur un ton sarcastique.

Euphoria _ Enfin, tu montres ton vrai visage !

Sandie _ Oui, plus besoin de prétendre que je t'apprécies ! Maintenant que ton couple est brisé et que tu goûtes à la douleur de la trahison, je n'ai plus besoin de traîner avec toi ! Dit-elle méchamment.

Euphoria _ Attend, ton seul but c'était çà, briser mon couple, mais pourquoi ?

Sandie _ Tu me demandes pourquoi, tu es sérieuse ? Tu ne sais vraiment pas ce que tu m'as fait ? Tu es une telle croqueuse d'homme que tu as oublié que mon copain au lycée m'a quitté à cause de toi ?

Euphoria _ Je ne me souviens même pas que tu avais un petit-ami à l'époque !

Sandie _ C'était Patrice King, il voulait que nous soyons discrets, mais nous nous aimions et nous étions heureux de nous voir, même si c'était en cachette ! Tout allait bien, puis un jour il m'a quitté en me disant qu'il était tombé éperdument amoureux d'une autre fille et qu'il voulait que je fasses comme s'il ne s'était jamais rien passé nous ! Une semaine à peine après qu'il ait rompu avec moi, tu nous l'a présenté comme ton petit-ami !

Euphoria _ Mais, je ne savais rien de votre relation moi ! Donc si je comprends, bien c'est pour cette histoire que as cherché à te venger !? Tu es restée tout ce temps à mes côtés alors que tu me détestais, tu es vraiment malade toi, va te faire soigner et ne t'avise pas de me recontacter, reste loin de moi ! Hurla-t-elle avant de raccrocher et de bloquer le numéro de Sandie.

Euphoria était sous le choc. Elle tremblait en pensant à toutes ces fois où elle avait été vulnérable auprès de Sandie, toutes ces fois où elles étaient restées seules sans qu'elle ne sache à quel point Sandie était dérangée. Elle aurait pût lui faire Dieu seul sait quoi à tout moment.

On sonna à la porte d'Euphoria, ce qui la tira de ses pensées.

Éric _ Mon amour, s'il te plaît on peut parler ? Dit-il derrière la porte d'entrée.

Euphoria _ Hum, tu n'étais donc pas rentré chez toi ?! Tu peux entrer, je ne suis pas à une trahison près de toute façon ! Lui dit-elle d'une voix faible et épuisée en lui ouvrant la porte.

Éric _ Merci de bien vouloir m'écouter mon amour ! Dit-il en entrant.

Ils se dirigèrent vers le séjour où ils s'installèrent confortablement.

Euphoria _ Ne m'appelle pas comme çà s'il te plaît et tu sais, je n'ai pas besoin d'entendre tes explications ou tes excuses, pas maintenant en tout cas, je pense que j'en ai assez entendu pour aujourd'hui !

Éric _ Je suis désolé !

Euphoria _ Oh ce n'est pas toi, j'ai reçu un appel assez désagréable de Sandie !

Éric _ Je suis désolé, comment te sens-tu ? Demanda-t-il vraiment inquiet.

Euphoria _ Je ne sais pas, comment on se sent après avoir appris que la personne qu'on aimait et qu'on traitait comme une sœur est en fait une femme profondément dérangée qui nous déteste depuis le lycée pour un truc qu'on ignorait et qui à tout fait pour se venger en couchant avec notre fiancé ? Réussit-elle à dire avant de tomber en sanglots.

Éric la prit dans ses bras en lui caressant doucement le dos. Ce geste avait toujours eu le don de la calmer.

Euphoria _ Il y a des bières dans le réfrigérateur, tu en veux ? Proposa-t-elle après s'être calmée.

Éric _ Tu veux boire c'est ça, dans ce cas je me ferais un plaisir de t'accompagner, si ça peut t'aider à aller mieux, comme au bon vieux temps ! Dit-il en essayant d'avoir un air enjoué.

Euphoria _ Hum, oui comme au bon vieux temps ! Répondit-elle avec un sourire triste et le regard lointain.

Elle se leva et se rendit dans la cuisine. Quelques minutes plus tard, elle revint s'asseoir auprès d'Éric en tenant un plateau plein de bières bien fraîches. Éric s'empressa d'en ouvrir deux et en tendit une à Euphoria qui la vida bien trop vite à son goût.

Ils buvaient et bavardaient si joyeusement qu'ils étaient très vite ivres.

Éric admirait le visage d'Euphoria alors qu'il lui replaçait une mèche de cheveux derrière l'oreille, captivé par sa beauté. Ses yeux n'arrivaient pas à se détacher de ces lèvres sensuelles qui l'attirait irrésistiblement.

Éric ne pû plus se retenir longtemps et lui murmura qu'elle lui avait manqué avant de fondre sur elle et de s'abandonner corps et âme dans un baiser dans lequel on pouvait sentir toute sa tristesse, ses remords, sa passion et son désespoir. Il y mettait tout son être, et tous ses sentiments.

Ne pouvant plus retenir la tension qui montait entre eux, ils s'arrachèrent littéralement leurs vêtements, cédant à la passion bestiale qui les animaient.

Toute la nuit, ils se laissèrent consumer par le feu de la luxure qui leur brûlait la peau, jusqu'à ce qu'ils s'endorment l'un dans les bras de l'autre, exténués.