Chapitre 2 Le chagrin

Alexandre était rentré chez lui directement après le départ d'Euphoria. Il avait beaucoup travaillé, mais ne ressentait pas vraiment la fatigue. Il paraissait excité et impatient, comme s'il attendait une très bonne nouvelle.

Il tournait en rond dans la maison sans but précis, lorsqu'il entendit un bip très distinctif venant de son téléphone qu'il gardais serré dans sa main droite. Il venant de recevoir un message. Il cliqua sur l'icône en forme de bulle qui clignotait comme si elle voulais l'aguicher.

Ce qu'il vit le fît sourire à pleine dent, c'était exactement le message qu'il attendait avec tant d'impatience, un message de Sandie dans lequel il pouvait lire : <>.

Même s'il était heureux de ce message, il avait néanmoins un sentiment très mitigé. Le fait que Sandie s'adresse à lui en l'appelant "PARTENAIRE ", le contrariait au plus haut point. L'idée même de faire équipe avec cette femme ne lui plaisait pas du tout. La simple vision de la folie qu'il pouvait percevoir dans ses yeux marrons foncés lui donnait froid dans le dos.

Malgré l'apparence enjouée et gentille qu'elle montrait à chaque fois qu'elle venait rendre visite à Euphoria, il arrivait à voir clairement en elle. Il savait que tout était faux en elle. Il savait surtout que malgré ce qu'elle essayait de faire croire à tout le monde, elle n'aimait pas Euphoria. Elle la détestait même. Il en était certain car elle l'avait, cette lueur sombre au fond des yeux à chaque fois qu'elle était proche d'Euphoria. Cette lueur brute et mauvaise, qui passait tellement vite qu'il était presqu'impossible de la percevoir. Mais il la voyait très bien cette lueur lui, il la reconnaissait aussi très bien car il avait la même dans les yeux à chaque fois que Éric était dans les parages, et tout comme Sandie avec Euphoria, il faisait semblant de l'apprécier. Il lui arrivait bien sûr de relâcher sa garde et Éric a plus d'une fois faillit voir clair dans son jeu, mais il a toujours réussi à se reprendre. Même si c'était très difficile pour lui de regarder ce bellâtre aux yeux bleus enlacer et embrasser Euphoria comme si elle lui appartenait. Il l'aurait bien buté à chaque fois, s'il ne s'était pas retenu. Euphoria devait être avec lui et pas avec Éric. Il savait que seul lui était assez bien pour marcher aux côtés d'Euphoria et de la prendre dans ses bras, et allait le prouver à tout le monde et à elle, en montrant au grand jour le véritable visage d' Éric. Même si pour cela il a dû vendre son âme au diable en s'alliant à cette vipère. Mais bon, ce n'était qu'un mal pour un bien après tout.

Éric avait roulé aussi vite qu'il pouvait, mais il n'avait pas réussi à rattraper Euphoria. Il savait qu'elle n'irait certainement pas chez ses parents, alors il se rendit directement chez elle. Il su qu'il avait bien fait lorsqu'il aperçu sa voiture garée sur le parking de l'immeuble où elle vivait. Cela faisait des années qu'il la connaissait, alors il savait mieux qu'elle détestait que quelqu'un la voit lorsqu'elle était triste et surtout lorsqu'elle pleurait. En effet, lui et Euphoria étaient amis depuis la maternelle, et il comprenais encore plus que ses actes l'avaient probablement brisés.

Éric monta presque machinalement jusqu'à l'appartement d'Euphoria où, il se tenait hésitant devant la porte d'entrée. Il était venu là sans vraiment réfléchir et maintenant il se demandait quoi faire. Il se demandait si sa présence d'envenimerait pas les choses et s'il ne fallait pas plutôt lui laisser le temps de se calmer avant de lui parler. Il prit alors son téléphone et lança le numéro d'Euphoria, mais après plusieurs tentatives, elle ne décrochait toujours pas. Il savait qu'elle ne voulait plus rien entendre de lui en ce moment, car même ses messages restait sans suite. Il dû donc se résoudre à abandonner, pour l'instant en tout cas. Il décida donc de se rendre plutôt à l'hôpital pour faire analyser son sang. Puisqu'il ressentait encore les effets de cette drogue, elle devait encore se trouver dans son sang. La prochaine fois qu'il verrait Euphoria, il aurait la preuve qu'il était sous l'influence d'une substance aphrodisiaque. Ce ne serait pas suffisant pour qu'elle lui pardonne, il le savait bien, mais au moins ce serait un point de départ. La drogue n'excusait vraiment pas ce qu'il avait fait et il aurait dû se montrer plus fort que çà. Euphorique ne méritait pas ce qu'il lui avait fait, il avait brisé sa confiance. Il se sentait tellement nul et misérable que s'il ne l'aimait pas à ce point, il aurait disparu de son entourage pour qu'elle l'oublie. Mais il ne le pouvait pas. Il ne pourrait pas le supporter si Euphoria venait à disparaître de sa vie, il ne pourrait pas vivre sans elle.

***

Cela faisait pratiquement une semaine que Euphoria n'avait pas mis les pieds hors de chez elle. Elle s'était complètement coupée du reste du monde. Elle ne décrochait à aucun appel et ne répondait à aucun message, pas à ceux venant de ses parents qui étaient très inquiets. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'on la laisse en paix. Elle voulait rester seule et désirait que tout le monde la laisse tranquille.

Alexandre est lui aussi sans nouvelles d'Euphoria depuis plusieurs jours, mais contrairement aux autres, il attendait juste le bon moment pour courir lui offrir son épaule pour pleurer. Il lui avait bien sûr laissé quelques messages pour qu'elle sache qu'il était inquiet pour elle, mais sans trop la presser pour qu'elle sente qu'il lui laissait assez d'espace.

Il finit par décider que c'était le bon moment pour aller la voir et la consoler. Il se prépara en conséquence en s'habillant de manière séduisante mais pas trop, et en emportant avec lui une bonne bouteille de vin et un bon repas qu'il avait fait lui-même. Il savait qu'elle était sensible à ce genre d'attention. Une fois devant la porte, il arrangea une dernière fois ses vêtements, puis sonna plusieurs fois jusqu'à ce qu'elle réponde enfin à travers l'interphone.

Euphoria _ Que fais-tu là Alex ? Tu veux me faire virer de cet appartement ou quoi, bon sang ?! Hurla-t-elle.

Alexandre _ Bien évidemment, tu pourras ainsi venir vivre avec moi ! Allez, ne me laisse pas planté là et laisse moi entrer, ou tu préfères que je continue à faire un vacarme devant chez toi ? En plus j'ai une très bonne bouteille là ! Dit-il joyeusement et levant la bouteille de vin devant la caméra de l'interphone pour qu'elle puisse bien la voir.

Euphoria _ C'est d'accord, mais seulement pour le vin et parceque je tiens à mon appartement ! Répondit-elle d'un ton agacé.

Elle déverrouilla la porte et le laissa entrer.

Malgré le fait que l'appartement était plongé dans le noir car les rideaux étaient baissés et les lumières éteintes, Alexandre pouvait voir qu'il était dans un sale état. Des mouchoirs étaient jetés un peu partout et il y avait des restes de nourriture dans le séjour et la cuisine dont la porte était restée. L'appartement était exactement à l'image d'Euphoria à ce moment, négligé et délaissé.

Alexandre _ Putain, mais que s'est-il passé ici ? S'étonna-t-il en voyant ce désastre.

Euphoria _ C'est à l'image de ma vie en ce moment, un véritable champ de ruine ! Répondit-elle en reniflant tristement, les larmes au bords des yeux.

Alexandre _ Oh là, je vois que quelqu'un a besoin de vider son sac, mais avant tout laisse moi ranger ce bazar pendant que toi tu te prends un bon bain, OK ?! Lui dit-il avec le sourire.

Euphoria _ Merci beaucoup Alex, mais tu n'es vraiment pas obligé tu sais ?

Alexandre _ T'inquiète, vas plutôt te doucher, je me charge de tout ici ! Dit-il en la poussant doucement en direction de sa chambre.

Après avoir pris un bon bain, Euphoria se sentait vraiment. Lorsqu'elle reveint dans le séjour, Alexandre avait déjà finit de tout. Il avait même ouvert les fenêtres, fait la vaisselle, et disposé un bon repas qui semblait fait maison sur la table du salon, sans oublier bien sûr le vin qu'il avait apporté.

Euphoria était tellement émue que les larmes lui montèrent encore aux yeux.