Chapitre 10 Le monde est une grande scène où les hommes et les femmes ne sont que des acteurs

Pendant ce temps, dans la villa de Zed, Jana a reçu l'appel de son père, après avoir fini de parler à son père elle a jeté le téléphone sur le lit. Il n'y avait aucune chance qu'elle considère ce qu'il avait dit.

Elle portait toujours le pyjama que Zed l'avait aidée à mettre la veille, et elle a souri à la pensée de son attention. Il avait insisté pour examiner ses blessures et avait appliqué des médicaments.

Après les coups, elle pensait que la douleur allait durer, mais les médicaments qu'il avait appliqués l'avaient aidée à se sentir mieux et la plupart des blessures étaient déjà en train de guérir. En même temps que son corps guérissait, la plaie de son cœur se refermait également.

Elle est allée au placard pour chercher des vêtements propres. Elle a choisi une chemise en mousseline de soie et un pantalon décontracté qui allait avec.

Puis elle a enlevé son pyjama. Bien qu'elle soit toujours en train de se rétablir, elle se sentait beaucoup mieux dans la tenue décontractée.

Jana a flâné dans la villa lentement, et après une recherche minutieuse, elle n'a pas réussi à trouver Zed. Était-il parti au bureau tôt le matin?

Et maintenant il était presque midi, et juste à cette idée, son estomac a grogné, lui rappelant qu'elle n'avait rien mangé de la journée, alors elle est allée à la cuisine pour préparer quelque chose à manger. Elle était surprise de voir une note collée sur la porte du frigo.

Normalement, elle était la seule personne à fréquenter la cuisine, car depuis leur mariage, Zed n'y était jamais entré. Qui aurait laissé cette note?

Avec cette question, elle s'est approchée lentement du frigo. Comme elle n'avait aucune raison de croire que Zed lui aurait laissé un message, elle était prudente.

« Il y a de la nourriture chaude dans la marmite, » disait le post-it. Comme d'habitude, Zed utilisait le moins de mots possible, mais il était possible de percevoir la douceur et la chaleur entre les lignes.

Jana a regardé dans le vide. Elle essayait toujours de comprendre le changement de comportement de Zed de la veille. Comment devrait-elle réagir? Devrait-elle être émue? Heureuse? Ou se sentir bénie?

Compte tenu des circonstances de son mariage, comment pourrait-elle se sentir bénie?

« Zed l'a probablement fait à cause de son inquiétude face à mes blessures », a-t-elle raisonné, « cela ne peut pas être un acte d'amour. Non, cela ne peut pas être l'amour. »

Après avoir réfléchi un moment, elle a trouvé trop difficile de comprendre ses intentions, alors elle y a renoncé. Bien qu'elle ne soit toujours pas sûre de ses intentions, son estomac ne voulait plus attendre, alors elle a soulevé le couvercle et a regardé à l'intérieur. Elle a souri en voyant la bouillie fumant aux dattes rouges.

Avec hésitation, elle l'a goûtée un peu. À sa surprise, c'était délicieux! « Je pensais qu'il aurait fait une bouillie banale. Mais j'avais tort! ». La bouillie contenait une généreuse portion de dattes rouges et de longanes. Les ingrédients étaient communs, mais se complétaient très bien. La bouillie n'était ni trop sucrée ni très insipide, le tout était juste parfait.

L'effort que Zed avait fait pour préparer la bouillie spéciale non seulement l'a surprise, mais a également évoqué sa reconnaissance pour lui. Il était indéniable qu'il avait fait un excellent travail, à la fois avec la bouillie et en ce qui concernait les soins attentionnés et constants.

Cet homme l'a certainement impressionnée. Pendant tout ce temps, l'image qu'elle avait eu de lui était celle d'une personne autoritaire et prétentieuse, qui se comportait parfois même comme un enfant. Elle n'avait jamais imaginé qu'il savait cuisiner, et elle était très surprise de voir qu'il l'avait fait si bien.

Les souvenirs de la veille ont commencé à lui traverser l'esprit. Zed, l'homme qui avait toujours été froid avec elle, avait fait preuve d'une grande gentillesse et d'un grand soin lorsqu'elle était blessée.

Ce côté de Zed, si doux et accommodant, était totalement différent de celui d'auparavant. C'était comme s'il était quelqu'un d'autre.

« N'importe quelle fille qui aura la chance d'épouser Zed dans l'avenir sera bénie! Elle le sera, j'en suis sûre, » a pensé Jana en se mettant à table. Puis elle s'est concentrée sur la bouillie sucrée, qu'elle dévorait. Elle avait complètement oublié qu'elle avait laissé son téléphone dans la chambre, et elle n'a pas entendu les maintes sonneries.

Pendant ce temps, au plus haut étage de la tour commerciale du centre-ville, Zed se tenait devant la porte-fenêtre de son bureau luxueux. Fronçant les sourcils, il a fixé son regard sur le téléphone dans sa main.

« J'ai appelé plusieurs fois, pourquoi ne répond-t-elle pas? Que fait cette femme? Elle est toujours en train de se rétablir, alors où aurait-elle pu aller? Peut-être que son père, cet homme sans cœur, l'a appelée et l'a mise en colère? ».

Alors qu'il essayait de comprendre pourquoi elle n'a pas répondu aux appels, la direction que prenaient ses pensées l'inquiétait.

« Avant de partir, j'avais vérifié dans quel état elle était pour m'assurer que les blessures s'amélioraient. Sa visite chez les Wen lui a laissé des conséquences physiques et mentales. Si quelque chose comme ça se reproduisait, elle serait totalement traumatisée. »

Réalisant à quel point la situation de Jana était délicate, il s'est précipité hors de la tour commerciale.

...

Dans la villa, la femme qui inquiétait Zed venait de finir la bouillie. Elle l'avait tellement aimé qu'elle s'en était servi plusieurs fois. Au moment où elle était assise à regarder son bol vide, la sonnette a retenti.

« C'est Zed? Non, si c'était lui, il serait déjà entré. Il avait la clé de la villa. Qui peut-il être alors? Ses parents? », mais elle a immédiatement abandonné cette idée. Cependant, sa curiosité pour les parents de Zed avait été piquée. Bien qu'ils soient mariés depuis un certain temps, elle n'a jamais eu l'occasion de rencontrer sa famille.

Cet homme était un mystère.

« Tin-tan! ».

La sonnette a retenti de nouveau, et Jana a eu pressentiment. Son père l'avait appelée avec insistance et la sonnette retentissait encore et encore, avec une persistance similaire.

Après avoir nettoyé la table, elle a couru vers la porte. Elle ne s'est même pas arrêtée pour mettre un manteau.

Cependant, lorsqu'elle a ouvert la porte d'entrée de la villa, les deux visages qui sont apparus devant elle étaient familiers mais bizarres. Frustrée, elle a essayé de la refermer, mais elle n'a pas pu. Il n'y avait pas de retour possible.

Il y avait son père et Shirley à la porte. Oh non! Il n'était plus mon père. Shirley n'était non plus sa sœur!.

Elle a respiré profondément et s'est forcée à paraître calme et confiante. Elle a remarqué qu'ils portaient plusieurs reconstituants dans leurs mains, mais leur faux sourire les a trahis.

Il n'a pas honte! Ils se sont présentés devant sa villa après l'avoir déshonorée au téléphone.

« Ma sœur Jana! ».

Alors que Jana tentait de traiter l'effronterie de son père, Shirley a ouvert la bouche et l'a saluée sur un ton doux. Comme son père n'arrivait pas à lui dire les mots doux après avoir insulté Jana, Shirley a fait la douillette en l'appelant sœur. Sa performance était si bonne qu'elle aurait pu recevoir un Oscar.

Jana ne lui a pas répondu et les a plutôt regardés attentivement. Son père n'était manifestement pas satisfait de cette visite et le comportement de Shirley était exagéré. C'était comme regarder une farce, et elle ne comprenait pas clairement le but de leur visite.

« Jana, ma sœur, nous sommes venus te voir. Je prends la responsabilité de tout ce qui s'était passé hier soir. Je n'aurais pas dû t'insulter comme ça. Bien que tu aies eu tort de me frapper, c'est moi qui t'ai provoquée. Je te présente mes excuses. Excuse-moi s'il te plaît! » a-t-elle dit avec une sincérité apparente, comme si tout cela était vrai. Sa performance était si convaincante que quiconque ne connaissant pas la vérité aurait facilement cru que c'était Jana qui avait tort, la faisant paraître généreuse dans ses excuses.

Jana était complètement impressionnée par sa performance exceptionnelle. Elle avait enfin compris le sens du dicton : « Le monde est une grande scène où les hommes et les femmes ne sont que des acteurs ».