Chapitre 6 Intervention chirurgicale

Randall a examiné les choses de plus près dès qu'il a entendu ça.

Avec les yeux de son esprit, il a imaginé les endroits possibles où le verre pourrait se trouver.

Après un moment, il a plissé les yeux et fixé la section centrale de l'artère sur le côté gauche du cou du garçon.

L'une des vidéos montrant Stewart en train d'opérer quelqu'un qui était dans la même situation a repassé dans la tête de Randall à ce moment-là.

Vu la coupure et la façon dont le garçon saignait, Randall en a déduit que l'éclat de verre était bien dans cette position.

On dirait que le morceau de verre s'est déplacé le long de l'artère et a touché le vaisseau sanguin du garçon.

Le saignement n'était même pas le problème majeur en ce moment. Le fait que le vaisseau en question soit très proche du cœur rendait la situation grave. Si l'éclat de verre entrait dans le cœur du garçon, il rendrait l'âme en quelques secondes.

Une intervention chirurgicale d'urgence devait être effectuée sur-le-champ, et Randall a donc décidé de ne pas attendre l'ambulance.

Étant donné que le vieil homme avait posé un diagnostic correct de la situation, Randall l'a regardé avec insistance.

Alors que Randall retroussait les manches pour se préparer, la voix désapprobatrice de Perry s'est fait entendre par derrière.

« Hé, pauvre handicapé ! Qu'est-ce qui te fait croire que tu peux l'opérer ? As-tu oublié que ta main droite est handicapée ? L'état de l'enfant est déjà critique. Veux-tu lui couper une artère pour qu'il meure d'une hémorragie excessive ? »

Le doute se lisait sur le visage du vieil homme lorsqu'il a entendu la déclaration de Perry. La lueur d'espoir dans ses yeux s'est éteinte.

Voyant qu'il progressait, Perry a ajouté : « Je suis désolé de vous interrompre, monsieur. Je connais très bien ce type. Il est connu pour être un raté de l'école de médecine Herdale. Il n'est pas apte à opérer un animal légèrement blessé, encore moins un humain dont la vie est en danger. Sa main droite tremble comme s'il souffrait de la maladie de Parkinson. Est-ce le genre de personne que vous voulez pour opérer votre petit-fils ? »

Le vieil homme était également médecin, il savait donc toute l'importance d'une paire de mains stables pour une opération.

Il s'est dit que permettre à une personne handicapée d'opérer son petit-fils blessé était un risque trop grand à prendre. Il avait peur que Randall ne tue son petit-fils en sa présence.

Fronçant les sourcils, le vieil homme a crié à Randall : « Même si tu n'as pas de cœur, n'as-tu pas d'éthique en tant que médecin ? Va te faire foutre ! »

Randall a été pris de court par ce cri soudain. Il s'est éloigné aussitôt.

Il essayait seulement d'aider. Mais il se faisait critiquer comme ça. Il voulait voir comment Perry se comporterait.

Un sourire éclatant s'est dessiné sur le visage du vieil homme alors qu'il levait les yeux vers Perry, dans l'expectative. « Merci d'avoir proposé ton aide, jeune homme. Je suis aussi médecin. C'est une urgence. À première vue, je pense qu'il y a un fragment de verre dans l'artère de mon petit-fils. Cependant, je ne sais pas où il se trouve exactement. On ne pourra le confirmer qu'après avoir ouvert son cou. »

Le visage de Perry a pâli lorsqu'il a entendu cette déclaration.

Mais quel enfer ! Ce vieil homme voulait qu'il ouvre le cou de son petit-fils ? Et un fragment de verre était dans son artère ?

Il s'est avéré que le garçon n'avait pas que des blessures mineures. Perry savait qu'il avait eu les yeux plus gros que le ventre.

Il n'avait aucune idée de comment déterminer la position d'un fragment de verre sans l'aide d'un équipement avancé.

Perry n'avait jamais vu ou appris ce genre d'opération auparavant. Il ne se rappelait même pas si les professeurs l'avaient enseigné en classe.

Procéder à une telle opération sans en avoir la moindre idée était un non-sens pour lui.

« Non, je ne suis pas capable de faire ça. C'est trop dangereux ! », a refusé catégoriquement Perry, en secouant vigoureusement la tête.

Il savait qu'opérer le garçon sans avoir les connaissances nécessaires revenait à commettre un meurtre. Et cela entacherait sa réputation de médecin.

Cela serait une tache permanente, quels que soient les résultats qu'il obtiendrait plus tard dans sa carrière.

Perry a injurié Randall dans sa tête en le regardant fixement.

L'espoir du vieil homme était à nouveau brisé. Les yeux troubles, il a dit avec anxiété : « Tu n'as pas à t'inquiéter. Si les choses tournent mal pendant l'opération, j'en prendrai l'entière responsabilité. Tu n'auras pas d'ennuis. S'il te plaît, opère-le ! »

Perry et Tonya ont détourné le regard alors que le vieil homme le suppliait avec insistance.

« Comment pourrais-je prendre un tel risque alors que ma carrière médicale n'a pas encore officiellement démarré ? Non, merci », a marmonné Perry de façon inaudible.

Les badauds, qui s'étaient rassemblés sur les lieux de l'accident, ont commencé à jaser en voyant ce qui se passait.

« Comment expliquer qu'ils n'aient rien dans le cerveau alors qu'ils sont étudiants en médecine dans une école aussi prestigieuse ? Honte à eux ! »

« Que cela ne vous surprenne pas. Les médecins d'aujourd'hui sont tous pareils. Ils ne savent que prescrire des tonnes de médicaments inutiles. La plupart d'entre eux n'ont pas d'éthique. »

« Le secteur de la santé est en déclin à cause de lâches comme eux. Ils ne méritent pas de devenir médecins ! »

« Fermez votre gueule ! Vous en savez quoi ? Bande de cons ! », a rétorqué Perry alors qu'il ne pouvaient plus supporter les critiques de la foule. Il s'est retournés, dans l'intention de partir avec Tonya.

Les épaules du vieil homme se sont affaissées à ce moment-là. Quand il a vu que son petit-fils continuait à perdre du sang et que l'ambulance n'était pas en vue, il n'a pas pu attendre plus longtemps. Il a sorti une petite boîte à outils médicaux de son sac à dos, avec l'intention de réaliser l'opération lui-même.

« Vous n'êtes pas dans un état stable. Si vous opérez votre petit-fils dans cet état, il mourra avant même que le fragment de verre n'atteigne son cœur. Et si vous me laissiez faire ? », a soudainement dit Randall.

Bien que le vieil homme l'ait rembarré, il ne pouvait pas rester sans rien faire et regarder le garçon mourir alors qu'il pouvait l'aider.

« N'as-tu pas peur de prendre le risque ? », a demandé le vieil homme en regardant Randall avec curiosité.

« Je ne mérite pas d'être médecin si j'hésite à faire quelque chose juste à cause du risque que cela comporte. Il faut juste que vous me donniez votre approbation. »

Dès que le vieil homme a hoché la tête en signe d'approbation, Randall s'est avancé.

Il s'est désinfecté les mains, a pris le scalpel du vieil homme et s'est accroupi. Il a nettoyé le cou du garçon et était sur le point de l'opérer.

Perry a dit de manière narquoise : « Crois-tu être encore le meilleur étudiant de l'école de médecine Herdale ? Dois-je te rappeler que tu es handicapé ? Arrête de faire semblant, imbécile ! »

« Chéri, ne gaspille pas ton énergie à prévenir cet idiot. Il fera face à de terribles conséquences quand ce garçon mourra entre ses mains », a dit Tonya en tenant le bras de Perry en ricanant.

Cependant, Randall leur a rapidement prouvé qu'ils avaient tort.

Des halètements de surprise ont soudainement envahi l'air.

« Oh mon Dieu ! C'est si rapide. Ce type doit être un génie ! »

Beaucoup de gens étaient bouche bée, les yeux sortis de leurs orbites.

Le vieil homme était en même temps en état de choc. Ses yeux se sont plissés d'incrédulité. « Comment est-ce possible ? »

Randall venait juste de faire une petite entaille sur le cou du patient et a déjà retiré un fragment de verre à l'aide du scalpel comme s'il savait où se trouvait le verre. Il a ensuite recousu l'ouverture rapidement.

Tout le processus a pris environ trente secondes.

L'hémorragie s'est arrêtée et la température du garçon est revenue à la normale aussitôt. Ce n'était rien de moins qu'un miracle !