Maya : les larmes de mon cœur
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Chapitre 5 Chapitre 05

*** Marie ****

Patrick (A Armelle) : Comment tu vas?

Armelle (ton sec) : Bien

Moi (le regard interrogateur sur eux) : Comment vous ...

Je n'ai pas le temps de terminer ma question. J'entends une voix derrière moi interpeller Patrick. Je me retourne et aperçoit le médecin qui vient de nous rejoindre.

Docteur (mine fatiguée) : Patrick N'zengui. C'est bien vous qui êtes avec Mlle Maya Greya?

Patrick (acquiesçant de la tête) : Oui, c'est bien moi.

Docteur : Je suis le gynécologue Mfundi Steve. Veuillez bien me suivre.

Les deux se dirigent vers le couloir et tout doucement je les suis. Nous rentrons dans une grande pièce équipée de quelques appareils, un bureau et d'un petit lit dans le coin. Je suppose c'est le bureau du médecin.

Dr Mfundi : Mlle Greya est hors de danger. Son état n'est pas si grave. Mais il nous fallait procéder à de plus longues analyses. Un saignement n'est pas à prendre à la légère, surtout pour de si grandes pertes. Perdre autant de sang l'a totalement affaiblie...

Moi (l'interrompant, choquée) : Saignements?!

Patrick (m'apaisant) : Laissons Dr Mfundi finir d'abord.

Dr Mfundi : Oui, je disais qu'elle s'est évanouie à cause de tout cela. Mais nous avons pu arrêter le saignement, sauf quelques petites gouttes encore mais rien d'alarmant. Des tests ont été faits, il n'y a rien d'anormal. Elle est encore inconsciente et avec les effets de l'anesthésie, cela prendra un long moment avant qu'elle ne revienne à elle. Je préfère quand même la garder aux urgences quelques heures; elle sera redirigée vers une chambre plus tard et vous pourriez la visiter. Pour l'instant, je vous conseille de rentrer vous reposer.

Moi (inquiète) : Ne peut-on pas la voir juste pour quelques minutes? Qu'est-ce qui a causé tout ça Dr Mfundi? Quand est-ce qu'elle s'en remettra?!

Autant de questions qui me démangent la cervelle. J'aimerais bien comprendre ce qui se passe ici. Saignements- évanouissement- analyses... ekiieh, en une seule nuit tout ce vocabulaire!

Dr Mfundi (calme) : Calmez-vous Mademoiselle. Je vous ai dit qu'elle va bien déjà. Nous allons devoir la garder juste pour la suivre. Allez-vous reposer, vous la verrez dans la journée.

Patrick (serrant la main de Dr Mfundi) : Merci beaucoup Dr. A tout à l'heure.

Il se lève et j'en fais de même. Nous sortons du bureau. Une fois dehors, je me retourne vers Patrick et l'arrête dans sa marche. Il était avec elle, c'est fort probable qu'il ait une idée de ce qui est arrivé à l'enfant d'autrui.

Moi (air interrogateur) : Maya a saigné? Qu'est-ce qui a causé cela?

Patrick (voix calme) : Oui elle a saigné, vraiment saigné. Ce qui a causé cela, je ne peux te le dire. C'est préférable qu'elle te le dise elle-même.

Moi (agacée) : Mais tu étais avec elle, tu peux donc me dire. C'est quoi toute cette histoire ; je n'y comprends que dalle.

Patrick (essayant de me calmer) : Calme-toi s'il te plait. Attends qu'elle se réveille pour répondre à ta question. C'est ta copine n'est-ce pas?

Je fais signe de la tête pour répondre.

Patrick (forçant un sourire) : Alors, je suis sûre qu'elle te le dira si tu lui poses la question ; (se grattant la tête) Au fait, il faudrait penser à informer ses parents.

Moi (pensive) : D'accord, si tu le dis. Attendons que Maya se réveille pour qu'elle décide de cela.

En temps normal, j'aurai appelé sa maman mais je préfère patienter jusqu'au réveil de Maya. J'ose même pas imaginer l'inquiétude qu'ils vivraient si je dois leur annoncer qu'elle est hospitalisée, et pour quelle raison? Je ne sais même pas. Je connais bien sa mère qui était venue ici l'année dernière, eh massa, commencer par où pour dire ça. Pardon, qu'elle se réveille d'abord.

Patrick et moi regagnons Armelle et Yan toujours dans la salle d'attente. Ensemble nous sortons prendre un taxi pour la maison. Les garçons ont décidé de nous déposer avant de continuer. Yan monte devant et nous trois allons derrière. Le silence pèse dans le taxi. Je voyage dans mes pensées, l'hospitalisation de Maya, Greg et sa sœur Céline qui viennent s'installer chez moi ; et les cours qui reprennent aujourd'hui, seulement je ne pourrais pas y être. Je m'endors finalement.

Je suis réveillée par Patrick lorsque le taxi se gare devant le portail. Nous en descendons, et Yan me remet le sac et le téléphone de Maya. Je leur fais la bise et m'éloigne vers la maison. Armelle me suit après avoir salué Yan. Dans la chambre, nous tombons en même temps sur le lit, je jette un coup d'œil au réveil, il est 6h. Très vite, je rejoins un autre monde.

Ah ! La nuit a été très mouvementée.

**** Maya ****

J'ouvre les yeux tout doucement. La lumière qui illumine la chambre me tape la vue. J'ai un mal de tête aigu. Je vois Mami qui est debout près de la fenêtre. Je l'appelle et elle s'approche. Elle me passe la main sur le front, le sourire au visage. Je devine qu'elle était vraiment inquiète.

Moi (voix faible) : Tu n'es pas allée au cours?

Mami (sourcillant) : Comment peux-je aller au cours quand tu ne m'as même pas laissée dormir la nuit

Moi (gênée) : Je suis désolée...

Mami (m'interrompant) : Tu n'as pas à t'excuser. Je sais que tu aurais réagi pareil dans la situation inverse. De toutes les manières, c'est le premier jour, je ne pense pas qu'il y aura cours. Juste des intro. Dis-moi ce qui t'est arrivé?

Moi (me raclant la gorge) : Je te l'expliquerai de manière posée, pas maintenant. Tu es venue à quelle heure?

Elle me regarde d'un air étrange avant de hausser les épaules.

Mami (faussement énervée) : Tsuiiips ces squelettes vivants m'ont laissée attendre dehors pendant une heure de temps juste parce que les visites commencent à 8h. J'ai dû attendre qu'ils te ramènent dans la chambre. Et quand je demande à une infirmière là, c'est à peine si elle me répond ; est-ce que c'est moi qui ai dit à son gars de ne pas bien lui faire la chose hier nuit !? (Se tapant dans les mains) Eh Nzambe (eh Dieu)!! Moi, congolaise de mon état, qu'elle me montre quoi, tsuips.

Je la regarde amusée, je ne peux m'empêcher de rire devant sa réaction. Ca me fait du bien de la voir. En gros si je dois conclure pour avoir la réponse à ma question, elle est arrivée à 7h. Je ris face à ses expressions.

Moi (souriant) : Mais tu pouvais rester te reposer un peu. 7h, c'est trop tôt.

Mami (levant la main) : Ah laisses ma chérie. Me reposer par où quand j'ai ma co est ici toute seule. J'ai demandé à Armelle de m'accompagner mais elle a dit qu'elle a des choses à faire.

Moi : Ok, c'est mieux qu'elle finisse avec ce qu'elle a à faire et se repose. Je n'aimerai pas que l'une de vous me remplace ici. Et Patrick?

Mami (air taquin) : Humm mama, le chéri est choco hein, tu as le goût. Je crois qu'il sera là au cours de la journée. Il va quand même pas rester sans te voir, surtout avec la peur qu'il affichait hier. Le pauvre était bien exténué.

Je souris, j'ai hâte de le revoir, notre première nuit qui a viré au drame. Je comprends vraiment qu'il ait peur, j'aurai dû l'avertir bien avant. Sur ce coup ci, j'ai gaffé. On parlera de tout ça. La porte de la chambre s'ouvre et laisse entrer un homme de la quarantaine, il porte une blouse blanche. Je devine que c'est le médecin. Il jette un regard à Mami et la salue. Il vient à mon lit et vérifie le sérum posé.

Dr Mfundi (souriant) : Mlle Greya, je suis Dr Mfundi, le gynécologue qui vous traite. Comment allez-vous ?

Moi (souriant) : Je vais bien, merci.

Dr Mfundi (redressant mon lit) : Je vais vous consulter. (A Mami) Je vous prie d'attendre dehors pendant que je l'examine.

Mami sort sur la pointe des pieds. Une infirmière rentre dans la chambre un plateau en main. Dr Mfundi m'examine, cela dure un long moment.

Dr Mfundi (air rassuré) : Je suis content de voir que vos saignements ne sont plus importants. L'infirmière va vous aider à vous changer si vous voulez. Il y a des serviettes hygiéniques dans le tiroir. Les tests réalisés hier sont bien négatifs: aucun signe d'avortement, ou fausse couche; aucune infection; pas de MST. Je vais vous faire un prélèvement sanguin pour analyser votre PH après toute cette perte de sang.

Je l'écoute ébahie, l'esprit ailleurs. Donc on m'a fait tous ces tests quoi.

Moi (esprit éloigné) : D'accord docteur.

Dr Mfundi (sérieux) : Mlle Greya, comme je vous l'ai dit, vos résultats sont bien corrects. Mais dites-moi, qu'est-ce qui a causé ce saignement?

Je passe mon regard de Dr Mfundi à l'infirmière debout derrière lui. Comme s'il avait compris mon occupation, il demande à cette dernière de nous laisser. Ces infirmières ont la bouche trop pointue. Ce n'est que lorsqu'elle ferme la porte derrière elle que je raconte au médecin la raison de tout ce qui m'a conduit ici. Il m'écoute attentivement.

Dr Mfundi (soupirant) : Vous avez de la chance de vous en être sortie. Pour un premier rapport, rien ne sert d'aller vite. Ca pouvait être pire que ça. Je vous conseille de vous reposer, je repasse vous voir ce soir. L'infirmière sera toujours là aux heures de vos médicaments pour vous les donner.

Il prélève mon sang et quitte la chambre. L'infirmière vient m'aider pour ma toilette avant de partir. Mami est finalement partie vers 14h après qu'on ait mangé ce qu'elle a préparé à la maison. Elle m'a demandé d'informer les parents mais j'ai jugé nécessaire de ne pas le faire. Du moins pas maintenant. J'essaie de joindre Chris mais ça ne passe pas. Je tente le numéro de Malick, ça sonne et il décroche.

Malick : Miss Greya, bonjour.

Moi : Bonjour. Depuis notre retour, tu t'es évadé dans la nature. Comment tu vas?

Malick (cherchant une excuse) : Je prépare cette rentrée, tu sais. Mais pas de nouvelles, bonnes nouvelles dit-on. What's up? (Quoi de neuf?)

Moi : Je suis hospitalisée depuis hier nuit...

Malick (criant) : Quoi!? Et tu ne le dis que maintenant. Qu'est-ce que tu as?

Moi (le rassurant) : Rien de grave, je vais beaucoup mieux. Ce n'est que maintenant que j'ai pu avoir mon téléphone. Je n'arrive pas à avoir Chris.

Malick (inquiet) : Je vais le contacter, on arrive. Envoie-moi le nom de l'hôpital par message.

Moi : Ok tout de suite.

Je raccroche et lui texte le nom de l'hôpital, le numéro du bloc et celui de ma chambre.

J'appelle Patrick mais il ne répond pas. Une heure plus tard, on cogne à la porte, elle s'ouvre pour laisser entrer Malick et Chris. Chris se précipite vers mon lit.

Chris (me serrant dans ses bras) : J'ai vraiment eu peur quand Malick m'en a parlé. Que s'est-il passé?

Je réfléchis, il me faut sortir un argument au plus vite. Je ne peux pas lui dire exactement ce qui s'est passé.

Moi (réfléchissant) : Juste une crise d'anémie mais tout va bien.

Chris (inquiet) : Tu es sûre?

Moi (souriant) : Oui je suis sûre, le médecin me l'a même dit.

Je n'ai vraiment pas le choix, aussi bien que nous sommes liés, lui dire cela n'est pas intelligent. Malick me prend la main et m'embrasse. Ils ont emmené des croissants et crèmes glacées que je déguste. Autre chose que la nourriture de ma prison ci. Chris me remet également un sachet rempli de fruits.

Nous avons passé le temps à rire et bavarder. Ils étaient allés à l'université mais il n'y a pas eu cours. Ils racontent des blagues et anecdotes. Leur présence me fait du bien, je retrouve un esprit frais et nouveau. A 18h, ils sont demandés de partir; l'infirmière annonce la fin des visites. Je vais prendre ma douche. Je ressors et vérifie mon téléphone, aucun appel ni message de Pat. Je compose son numéro, ça sonne mais aucune réponse. Je rappelle 5 fois de suite, mais rien. Pourquoi n'est-il pas passé? Ou même envoyer un message? Je lui envoie un sms avant de lui en envoyer un autre sur whatsapp.

A 20h, Dr Mfundi revient m'examiner avant de partir. L'infirmière est passée entre-temps me donner mes médicaments et à manger.

Une fois seule, je reprends mon téléphone, aucun signe de Pat. Sur viber je le vois en ligne, je lui envoie aussitôt un message. Il ne répond pas et pourtant il l'a lu.

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**** Maya ****

Mardi matin

Je suis tirée de mon sommeil par un appel de Chris. On bavarde un moment et je parle aussi avec Fred, Chris lui avait dit que j'ai été hospitalisée. Il me raconte une de ses blagues qui me met de bonne humeur. Peu après avoir raccroché, un appel entrant de Malick. Eh bah, dis donc, ils se sont donnés le mot ou quoi. Nous causons quelques minutes, il me dit qu'il sera là avec Chris après l'université. J'ai une voisine de chambre, faisant la trentaine ; elle a été emmenée pendant la nuit lorsque je dormais. J'échange avec elle, elle est plutôt cool.

A l'heure de ma consultation, l'infirmière vient me signaler que Dr Mfundi est parti pour une urgence, il sera vite de retour. Elle me donne mes médicaments et mon petit-déjeuner. Je mange à contrecœur, j'aurai mille fois préféré un bon croissant et du yaourt contre ce régime d'hôpital. Que j'ai hâte de quitter cet endroit. Dr Mfundi ne m'a même pas encore dit quand est-ce je serai déchargée.

Je vais prendre une douche et reviens m'allonger. Cet endroit est comme une prison, ça me tape sur les nerfs. Ca ne fait que deux jours mais je sens que je vais exploser. Une notification à mon téléphone, je me précipite de voir si c'est Pat, mais c'est un message de Mami.

Mami : Ma chou, j'espère tu as bien dormi. Je vais au cours, je passerai avec Greg te voir après. On s'attrape. Je te love

Je lui réponds que tout va bien et qu'en venant, de payer de quoi à manger.

La journée passe vite. La chambre a été animée avec la visite qu'a reçue ma voisine de chambre. Ses jumeaux sont venus nous mettre de l'ambiance avec leurs cris. Les garçons sont arrivés vers 13h, ils ont payé des fast-foods. Je joue à zuma sur la tablette de Chris en écoutant leurs causeries. Comme toujours, ils ne se lassent pas de raconter des blagues, ils racontent les histoires de l'université, se moquent de quelques-uns. Je prends mon téléphone et appelle Pat, toujours pas de réponse. Je lui envoie un message sur viber : «Appelle-moi, depuis hier que je te laisse des notifications ».

Il est 16h quand Mami arrive avec Greg; ce dernier vient m'embrasser et dépose à mon chevet les paquets qu'ils ont payés. Mami m'a pris des habits de rechange et quelques lingeries. Greg toujours aussi moqueur que jamais;

Greg (moqueur) : Oh la miss, tu voulais déjà nous quitter comme ça? Tu me dois même combien déjà, pense à rembourser d'abord.

La ronde pique un fou rire. Nous bavardons jusqu'à 18h lorsque l'infirmière arrive. Ils sortent en me souhaitant une bonne nuit et faisant quelques dernières photos. Je rentre à la douche me débarbouiller. Je reviens m'allonger et mange ce que Chris a apporté. Un hamburger et un plat de poulet avec du riz. Avec ma voisine, nous mangeons en bavardant. L'infirmière vient plus tard pour ma séance de médicaments. Elle m'informe que Dr Mfundi sera là dans la nuit pour me consulter. J'échange encore un peu avec ma voisine; la sonnerie de mon téléphone me fait sursauter, sur l'écran, le numéro de ma mère. Je rassemble tout mon esprit, ne surtout rien laisser paraître ou rien dire. Lui dire que je suis hospitalisée, c'est vraiment la paniquer. Je décroche.

Moi (joviale) : Allo maman

Maman (voix étrange) : Oui allo, bonsoir. Comment tu vas? Tout va bien là-bas?

Moi (souriant) : Oui tout va bien, je vais bien. Et toi? Et papa?

Maman (soucieuse) : Hum. Je ne sais pas. Je ne me sens pas bien

Moi (inquiète) : Tu as quoi maman?

Maman (voix inquiète) : Moi, je n'ai rien. Mais j'ai peur pour toi. Depuis ce matin, en pensant à toi mon cœur bat vraiment.

Mon cœur se serre face à cette phrase de ma mère. Ca ne lui arrive pas tout le temps.

Moi (mentant) : Maman, je vais bien, ne t'en fais pas. Tu t'inquiètes pour rien.

Maman (peu convaincue) : Hum. La dernière fois que j'ai eu cette réaction, c'était concernant ta sœur qui avait eu un accident, tu le sais bien. Tu me le dirais si tu as un problème, n'est-ce pas?

Moi (gênée) : Oui que je te le dirai.

Maman (voix calme) : D'accord, fais attention à toi. N'oublie pas de prier Greya, ton père et moi en faisons de même.

Moi : Ok, bisou.

Elle raccroche. Je me sens vraiment mal, non seulement de lui avoir menti mais aussi parce que je sais qu'elle n'a pas tort.

Pour vous expliquer brièvement, ce qui s'est passé pour ma grande-sœur Carine, il y a de cela 4 ans, elle a fait un accident sur la route de Bouar alors qu'elle se rendait au Cameroun avec ses trois copines et un ami à elles. Le matin du jour de l'accident, ma mère affichait une mine bizarre. Elle insistait à parler avec Carine, mais le réseau ne passait pas, nous n'avions donc pas pu la joindre. Durant toute la journée, elle essayait toujours. Elle disait qu'elle avait un mauvais pressentiment. Toute cette journée, maman n'avait cessé de prier. Le lendemain vers 5h, il nous avait été rapporté que la voiture de ma sœur était entrée en collision avec un bus. L'ami conduisant était mort sur le coup. Seules Carine et une de ses copines s'en étaient sorties. Carine n'avait rien eu de grave.

Les inquiétudes de ma mère sont bien fondées sauf que je ne peux pas le lui dire. Au moins pas jusqu'à ce que je sois sortie de là. Rien qu'à imaginer l'état dans lequel elle doit se trouver à présent, je préfère la manager doucement.

Je suis endormie lorsque Dr Mfundi vient vers 22h30, il me réveille pour m'examiner.

Dr Mfundi (souriant) : Bonsoir. Comment va ma patiente?

Moi (souriant) : Je vais bien, merci docteur.

Dr Mfundi (ton sérieux) : J'ai le résultat de votre prélèvement sanguin. Ca ne se présente pas bien, c'est ce que je craignais. Je vais devoir vous faire une transfusion sanguine. Votre PH est inférieur à la normale, ce n'est pas bon signe.

Moi (perdue) :...

Pendant qu'il parle, l'infirmière entre dans la chambre.

Dr Mfundi (écrivant dans ses notes) : Ce qui veut dire que vous serez encore retenue ici un moment, il vous faudra donc compléter pour votre hospitalisation. L'infirmière vous dira concernant les frais. J'espère que vous pourriez réunir le montant au plus vite demain. On ne peut pas attendre longtemps pour vous transfuser, je veux éviter toute future crise. Passez une bonne nuit.

Il sort, l'infirmière me remet la facture et le suit. Je reste là choquée, perdue, triste...les émotions se mélangent en moi. Comment ai-je pu en arriver à ce stade. Jusqu'à me faire transfuser du sang! Tout ça parce que j'ai été négligente. Comment ai-je pu être aussi stupide? Où sortir une si grande somme dans un intervalle de temps si réduit? Et pour couronner le tout, Pat qui a disparu. Si j'avais été prudente, je n'en serai surement pas là. Non, non, l'heure n'est pas au regret. Il faut mieux faire face au lieu de se lamenter. Weh, tout mon corps tremble. Tout le monde déconne, j'ai cherché et voici ma part qui m'est servie.

Je prends mon téléphone et appelle Carine. Je lui explique la situation dans laquelle je me retrouve et qu'il faut qu'elle m'envoie de l'argent. Elle crie au téléphone, racontant tout un tas de choses mais mon esprit est trop loin pour l'écouter. Elle promet de me l'envoyer demain au nom de Chris. Je raccroche, l'air un peu rassuré. Je compose le numéro de Pat, encore pas de réponse. Il a choisi la voie la plus facile qui est le silence. Cette fois, je suis seule, c'est bien plus clair comme noir sur blanc.

                         

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