Chapitre 7 Un coup monté

« Effectivement », a acquiescé Bill, un peu contrarié.

« Il a été fabriqué par le maître Vincent Geoffrey ! Sans cette vente aux enchères dédiée aux enfants démunis, je ne l'aurais certainement pas eu à un prix aussi bas. »

Vincent Geoffrey était très connu et apprécié pour son travail en tant que sculpteur de jade.

Il n'avait ni enfant, ni apprenti et malheureusement, son art s'éteindrait avec lui. Chacune de ses œuvres était considérée comme un trésor inestimable.

Jadee, l'une de celles-ci, avait la taille d'un pouce et était d'une beauté incommensurable. Quand il avait été mis aux enchères, Bill avait sauté sur l'occasion de pouvoir l'acquérir pour la modique somme d'un million de dollars et quelques. Toutefois, cette somme n'était rien par rapport à ce que valaient les autres créations de Vincent.

Bill avait réussi à acquérir une pièce rare et précieuse, mais elle avait disparu maintenant. L'homme n'arrivait pas à en croire ses oreilles.

Une légère tension régnait dans le salon, mettant tout le monde mal à l'aise.

La colère de Bill était manifeste. Bien qu'ils soient riches, il ne pouvait pas oublier la somme astronomique qu'il avait dépensée pour la pièce de jade.

Contrairement à son mari, Julie semblait calme. Le fait qu'un objet ayant coûté un peu plus d'un million de dollars ait disparu ne l'inquiétait pas. Toutefois, ses sourcils étaient froncés car elle n'aimait pas le fait que l'objet ait disparu à l'intérieur de la maison. Cela n'arrivait pas souvent. À vrai dire, c'était même la première fois qu'une chose pareille se produisait.

« Il est possible que je me trompe, mais si Jadee a disparu, ça veut dire qu'il a été volé », a soudain déclaré Lily.

Comme tout le monde se tournait vers elle, elle a poursuivi : « M. Jenkins n'a pas tort quand il dit que cette pièce est de grande valeur, il faut qu'on la retrouve, si c'est quelqu'un qui l'a prise. Vous pouvez me fouiller et même fouiller ma chambre aussi, ça ne me dérange pas. »

Bill a répliqué en agitant la main : « Pas la peine, tu es l'une des meilleures domestiques que nous avons eue ici. Non seulement tu nous as été chaudement recommandée, mais aussi depuis le temps que tu travailles pour nous, rien n'a jamais disparu. Si tu avais l'intention de nous voler, tu l'aurais fait depuis long... »

Bill s'est soudain tu, alors qu'une pensée lui traversait la tête. « Maria... Où est-elle ? »

Lily a brièvement laissé échapper un sourire satisfait en voyant que tout se déroulait selon son plan.

Se reprenant, elle a montré les fenêtres du doigt et a déclaré : « Mademoiselle Maria est debout depuis longtemps. Je l'ai vue faire du karaté dans la cour, il y a un moment. »

Lily semblait nonchalante, mais ses paroles étaient subtilement accusatrices.

La famille Jenkins s'en est immédiatement rendu compte. Le fait que Maria se soit levée très tôt la rendait suspecte.

Il lui aurait été aisé de discrètement dérober le jade, si elle s'était levée avant tout le monde.

« C'est elle ! Personne d'autre n'aurait pu le faire. En outre, elle vient juste d'arriver et comme par hasard, quelque chose disparaît ! », s'est exclamée Vivian.

Montrant la fenêtre du doigt, elle a continué à accuser Maria.

Mais comme la maison était insonorisée, la femme n'entendait rien. Elle a tranquillement continué ses exercices de karaté dans la cour.

« Hum... Pas mal, ses gestes de karaté », est intervenue Julie, les yeux plissés sur la femme dans la cour. « Elle est trop calme et détendue, pour quelqu'un qui vient de faire ce dont tu l'accuses. Il vaut mieux lui accorder le bénéfice du doute. »

En observant Maria, Bill a compris où voulait en venir Julie. « Je suis du même avis que ta mère, Vivian. Si c'était vraiment Maria la coupable, elle ne serait plus là. Elle se serait certainement enfuie. »

Vivian n'a pas paru convaincue. Les dents serrées, elle a dit : « Maman et toi, vous vous trompez ! Moi je pense que son calme est dû au fait qu'elle a l'habitude de faire ça. Elle a déjà tellement d'expérience que cela ne la trouble plus. Le fait qu'elle ne ressent aucune culpabilité montre son insensibilité ! »

Le doute s'est insinué dans l'esprit de Bill. « Il nous faut des preuves, avant de l'accuser. Si elle est vraiment coupable, elle le paiera ! »

Lily a été envoyée pour appeler Maria dans le salon.

À son entrée, la femme était couverte de sueur. Elle avait des mèches collées à son visage, mais elle semblait à l'aise. À vrai dire, elle restait belle malgré son apparence négligée.

« Nous voulons te poser une question », a déclaré Bill. Son visage était grave et implacable.

Il ouvrait la bouche pour poursuivre, quand son regard s'est fixé sur le cou de Maria et il a écarquillé les yeux.

Elle portait au cou un pendentif de jade, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui de Vivian.

« Jadee ! », s'est écriée Vivian, en remarquant le pendentif autour du cou de Maria.

« Sale garce ! Tu voles Jadee et tu te trimballes avec comme si de rien n'était ? »