Chapitre 4 Chapitre 04

"Je suis calée" Entre amour et trahison"

Episode 04

"Dans mes rêves tu es à moi, mais dans la vie tu es un rêve"

Les deux gars sont carrément en train de se battre. Yvan donne un coup de poing à Jonathan qui à son retour réplique. On aurait vraiment dit que nous étions dans l'un de ces films d'action où Sylvester Stallone et Chuck Norris s'affrontent en grands gladiateurs. Les coups volaient dans toutes les directions et dans tous les sens.

-J'ai peut-être mis long hors du pays, mais je ne vais pas laisser un aliéné d'éducation (illettré) oser me manquer de respect, lance Jonathan.

-Tu es malade ! Je vais te montrer de quels bois je me chauffe, petit salop ! Rétorque Yvan

Quant à moi, je n'ai cessé de crier pour alerter les infirmiers, et Dieu merci, une infirmière est arrivée en trombe dans ma chambre.

-Mais messieurs, vous n'avez pas honte ? Sortez d'ici très vite. Cette jeune dame est sensée se reposer, mais au lieu de ça, vous venez la mettre mal à l'aise !

L'infirmière leur demande de sortir de ma chambre au plus tôt, sinon elle appellerait la sécurité. Ils s'exécutent et je profite du calme pour me reposer un peu.

Le lendemain, je signe mon carnet de décharge et je sors de l'hôpital. Michou est là pour me déposer à la maison. A vrai dire, je ne m'attendais pas à ce qu'elle vienne, vu tout ce qui s'était passé pendant les dernières 24 heures.

-Bonjour, me dit-elle en m'ouvrant la portière.

-Bonjour, merci d'être venue me chercher.

- Je t'en prie.

Elle démarre la voiture et nous prenons la direction de chez moi. Je connais Michou. Lorsqu'elle ne dit rien, ça veut dire qu'elle est fâchée. Je décide donc de commencer la conversation :

-Tu es fâchée ?

-.........

-Michou ?

-Pourquoi devrais-je être fâchée ? Après tout, c'est ta vie, tu fais d'elle ce que tu veux.

-Je m'excuse pour tout ce que je t'ai dit avant-hier.

-J'ai déjà oublié ça, Nana. Comme je te l'ai dit, je suis fatiguée de te conseiller. Maintenant tu fais comme tu veux.

-Comment peux-tu dire des choses comme ça ? Tu sais bien que ce n'est pas facile pour moi. J'essaye de faire des efforts tu sais.

-Tu fais quels efforts ? Tsuip ! Tu sais quoi chérie ? Je ne suis pas venue ici pour ça. Je suis venue pour te déposer chez toi, c'est tout ! J'ai voulu te parler comme une sœur, tu t'es levée et tu as commencé à m'engueuler. Celui-là même qui te malmène et t'insulte depuis des années, tu ne lui dis rien. Mais quand moi je m'époumone à te sermonner, tu ouvres ta grande gueule. C'est fini, Nana. Désormais tu feras comme bon te semble et ne m'appelle plus. Le jour où Yvan va te frapper au point de t'envoyer dans le coma, tu comprendras pourquoi "beaucoup" ne prend jamais "s". D'ailleurs, rassure-toi, je viendrai te rendre visite et je t'apporterai de quoi manger. Mais je ne me mêler​ai plus de ça.

-ok ! J'ai compris. Je vais faire des efforts, promis. Tu sais que je n'ai personne.

-Bref, ce n'est pas mon problème.

On roule à nouveau en silence jusqu'à la maison. Elle me dépose et s'en va. J'entre et vais dans ma chambre. Je trouve tout en ordre, un bouquet de fleurs dans le vase et le fameux sac MK que "quelqu'un" m'a offert. Un message sur le lit "welcome home baby". J'appelle une de mes petites sœurs, Lola, la dernière.

-Lolaaaaaaa !

-Oui ?

-Qui a fait tout ça ?

-Tonton Yvan !

-Qui l'a fait entrer ici ?

-Ce sont Thierry et Marcel.

-Va les appeler tout de suite !

Elle court appeler mes frères qui arrivent aussitôt.

-Je demande hein, qui vous demande de faire entrer les étrangers ici ?

-Yvan est déjà étranger ? Réplique Thierry en sortant. Il n'a même pas attendu que j'aie fini.

-Et où vas-tu quand je te parle ?

-Nana, tu crois que nous sommes fous ? Ou alors qu'on ne voit pas comment ce garçon te traite? Tu es notre maman et tu crois que ça nous fait plaisir de te voir souffrir ainsi ? A chaque fois qu'il vient ici, quand il rentre on t'entend pleurer dans ta chambre. Parfois même il tape sur toi, mais tu refuses de l'avouer. Vraiment je suis désolé, mais ça ne me fait pas rire. Puisque tu lui as donné la permission de te faire n'importe quoi, alors pourquoi voudrais-tu qu'on ne le fasse pas entrer dans ta chambre?

-Je t'interdis de me parler sur ce ton devant Lola. Elle est encore petite.

-Ah oui ? Tu as pensé à elle alors ? Quelle image elle a de toi ? Sa grande sœur ? Sa mère ? Toi qui l'as élevée qu'est-ce qu'elle va apprendre de toi ? Quels conseils lui donneras-tu lorsqu'elle sera face à une situation comme la tienne ? De laisser l'homme la malmener ? La tabasser ? D'accepter qu'un homme la traite avec autant de mépris ? Hein ? Réponds-moi Nana.

Ces paroles venant de mon jeune frère me donnaient un pincement au cœur. La situation était donc grave à ce point ? Mes petits frères sont désormais au courant de tous mes déboires amoureux. Je n'ai plus rien à cacher. Yvan a vraiment dépassé les bornes. S'il pense que c'est son faux sac Mk, le rangement de ma chambre et les fleurs qui vont arranger les choses, il a menti.

Mes frères s'en vont et je me lave rapidement, je prends son sac et ses fleurs que je fous dans un gros plastique poubelle et je prends un taxi pour Odza. Trente minutes plus tard, je suis devant chez lui. Je sais qu'il ne bosse pas les Jeudis matin. Je monte les escaliers, c'est vrai que mon cœur bat la chamade, mais je suis vraiment décidée à lui dire deux mots et qu'il me fiche le camp une fois pour toutes. Je me sens enfin prête à l'affronter et à lui dire ses vérités. Je sonne deux fois. Eh oui, pas étonnant. C'est cette Lupi-machin-truc qui vient m'ouvrir la porte. Madame porte le polo Ralph Lauren que j'ai offert à Yvan il y a quelques mois. Elle ouvre la porte et piaffe quand elle me voit.

-Tsuip ! Yvaaannnnn, crie-t-elle.

-Ouiii répond-il de la chambre. C'est qui ?

-La boniche, répond la grande dame.

Je suis toujours placée là devant la porte, attendant Yvan qui arrive quelques secondes après.

-Je pensais que tu n'avais plus rien à foutre de ce vieux tas de merde. Lâche-t-elle.

Je n'ai pas pu me retenir. J'ai attrapé sa fausse greffe brésilienne.

-Tu appelles qui ? Merde ?

-Lâche-moi, crie-t-elle ! Yvan demande à cette villageoise de me laisser tranquille s'il te plait.

-Nana qu'est-ce que tu fais ici de bonne heure ? Me demande-t-il en me tirant de côté.

Je lui tends le plastique.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Les choses que tu es venu déposer chez moi. Je n'en veux pas et aussi ne reviens plus jamais chez moi manipuler mes petits frères quand je ne suis pas là, ok ?

-Attends ! Assieds-toi d'abord, tu es fatiguée. Tu viens de sortir de l'hôpital. Ne pouvais-tu pas te reposer d'abord ?

Il me prend par la main et me fait asseoir. Pendant ce temps, miss princesse vient passer avec son sac.

-Donne-moi les clefs de ma voiture, lance-t-elle à Yvan, sans me regarder bien sûr.

Yvan lui remet les clefs et la laisse devant la porte, il revient ensuite.

-Tu veux manger quelque chose ?

-Non !

-Oui laisse-moi t'offrir le petit-déjeuner s'il te plaît Nana , c'est la moindre des choses que je puisse faire.

-Je ne veux rien, je suis juste venue te donner tes cadeaux et je ne veux plus que tu t'approches de moi.

Tout à coup, il soulève mon menton et me regarde droit dans les yeux. Cette sensation d'avoir mes yeux dans les siens me met très mal à l'aise. Je peux humer son parfum et constater la fraîcheur de sa bouche, on dirait qu'il venait de se brosser les dents.

-Tu disais ? Me chuchote-t-il.

A cet instant, je perds tous mes sens, je tremble, je ne veux pas le regarder, mais il me force à le faire.

-Que....

-Que quoi Nana ? Me demande-t-il en posant ses lèvres sur les miennes.

Il m'embrasse langoureusement, nos deux visages s'effleurent et nos lèvres se rencontrent et s'unissent tendrement l'une à l'autre. Mes yeux sont fermés et à ce moment précis , je ne sens plus mon corps. J'ai l'impression que mon cœur va arrêter de battre. On s'embrasse à nouveau en se serrant ainsi pendant une dizaine de minutes.

-Tu veux quoi comme petit-déjeuner ? Me dit-il à l'oreille gauche, tout en me mordillant les lèvres.

-T-O-I !

-Tu veux quoi ?

-Toi, répétais-je.

-Tu es sûre ?

-Oui plus que tout.

Il me porte et m'emmène dans la chambre, me pose délicatement sur le lit et se met à me déshabiller tout en me « bisoutant » de partout. Ensuite, nous passons à l'acte pendant une bonne demi-heure. C'était magique, comme au premier jour. Yvan m'a vraiment fait l'amour comme une princesse. A la fin, nous nous sommes couchés et il m'a prise dans ses bras.

-Je t'aime Yvan, lui dis-je en pleurant.

-Hey, ma poupée, pourquoi pleures-tu ?

-Parce que je t'aime et je ne veux pas te perdre, s'il te plait arrête de me faire mal.

-Mais non ma chérie, moi aussi je t'aime. Je sais que je suis parfois maladroit envers toi, mais je te promets que je vais changer.

-Tu promets ?

-Promis mon bébé.

On reste là pendant une autre demi-heure, ensuite Yvan se lève et nous coule un bon bain. On prend notre douche en écoutant de la bonne musique. Puis, il nous fait un copieux petit-déjeuner composé d'œufs brouillés, de flocons d'avoine, bacon, pain mie, du thé et une petite salade de fruit. C'est la première fois que je vois Yvan me traiter de la sorte. Avant, je n'étais faite que pour travailler pour lui. On mange en causant de tout et de rien.

-Chéri qu'est-ce que tu penses du fait que je veuille rentrer à l'école ? Lui demandais-je.

-Toi ? Ha ha ha ha, tu vas faire quoi à l'école ? Tu as déjà 30 ans. Tu as l'âge d'aller en mariage et faire des enfants.

-Mais Michou me conseille de rentrer même en cours du soir. Elle pense que je pourrais trouver un travail décent et me prendre en main.

-Parlant même de cette Michou, je veux que tu arrêtes de la fréquenter, je n'aime pas cette fille.

-Mais c'est la seule copine que j'ai !

-Oui justement, je ne l'aime pas. Et je pense qu'elle est jalouse de toi. D'ailleurs je vois bien qu'elle flirte souvent avec moi, elle veut surement que je la drague. Elle te dit de rentrer à l'école, et qui va payer? Elle peut-être !

-Mais je peux payer moi-même.

-Bref, je ne pense pas que tu aies besoin de ça. J'ai discuté avec maman et elle est prête à te réembaucher et même te faire une augmentation. Tu restes là, tu t'occupes de tes frères et le week-end tu viens le passer avec moi ici jusqu'à ce que je t'épouse.

Il venait de dire le fameux mot que je voulais entendre depuis "EPOUSER"

- Redis-le !

-Redire quoi ?

-Ce que tu viens de dire là !

-T'épouser ?

-Oui !

-Mais bien sûr que je vais t'épouser, Nana.

Il me le dit en me faisant une bise sur le front. On mange dans la bonne humeur. Comme j'aimerais vraiment que ce moment dure toute une vie. Que ça ne s'arrête jamais, tellement je me sens bien.

Une heure de temps après, on finit de manger et Yvan décide d'aller me raccompagner, car il doit bosser le lendemain. En voiture, il met une chanson de l'artiste Locko feat Mr Leo "Supporter" : « Je t'aimerai de tout mon cœur bébé même dans la vie d'après. Jusqu'à la mort, I will never love you anyless.... En amour il faut supporter ». Yvan me sert la main droite comme pour me dire : « bébé cette chanson est la nôtre". Je le regarde et je lui fais une bise. Je l'aime mon Dieu ! Je ne peux pas VIVRE SANS LUI. Il est l'élu de mon cœur, ma source d'inspiration, l'amour de ma vie. Pour lui je ferais n'importe quoi.

Pendant qu'on vit ce moment magique, mon téléphone se met à vibrer, mais je ne décroche pas. On s'embrasse encore et encore, mais mon téléphone continue de sonner.

-Qui t'appelle avec autant d'insistance ? me demande Yvan qui s'était stationné sur le côté.

Je prends mon téléphone de la poche et je constate que c'est un numéro inconnu.

-Je ne sais pas qui c'est. C'est un numéro inconnu.

-Rappelle-le ?

-Mais je ne sais pas qui c'est !

Il m'arrache le téléphone des mains et rappelle devant moi en mettant bien évidemment le haut-parleur.

-Allô !

-Oui allô !

C'était la voix d'un homme au bout du fil !

-Qui êtes-vous ? Demande Yvan qui commençait déjà à rougir.

-C'est Jonathan ? J'aimerais parler à Nana s'il vous plaît.

-Qui vous a donné ce numéro ?

-Passez-moi Nana s'il vous plaît.

Yvan lance mon téléphone sur le siège arrière.

-Tu donnes déjà ton numéro aux gens ?

-Je ne lui ai jamais donné mon numéro je ne sais pas comment il l'a eu.

-Tu es sûre ? Hein ? Prostituée ! Tu penses que tu peux faire ce que tu veux ? Sors de ma voiture et va donc chez lui !

-Yvan s'il te plait, je ne lui ai jamais donné mon numéro, ce serait peut-être Michou.

-Encore celle-là ? Je t'ai dit, tu vas choisir entre elle et moi. Sors d'abord de mon véhicule, me répète-t-il.

Je me disais qu'il blaguait, mais NON ! C'est quand il a ouvert la portière et jeté mes effets sur le goudron que j'ai bel et bien reconnu le Yvan que je connais depuis.

En sortant de son véhicule, j'ai oublié de prendre mon téléphone. Monsieur l'a balancé par terre et écrasé avec ses chaussures. Mon samsung Galaxy était réduit en miette. Je n'avais plus de téléphone désormais. Monsieur a démarré sa voiture et une fois arrivé où j'étais placée, il a ouvert la portière pour me dire deux derniers mots :

-Tu choisis entre Michou et moi .... !

Toute malheureuse, j'ai pris un taxi pour la maison. Une fois devant notre petit portail, j'aperçois ce Jonathan.

-Tu fais quoi ici ? Et qui t'a donné mon numéro ? Qui t'a demandé de m'appeler ?

-Désolé Nana, je me sentais coupable de tout ce qui s'est passé et ta copine m'a donné ton numéro.

-Je suppose que c'est aussi elle qui t'a amené ici n'est-ce pas ? Pour que tu viennes m'attendre devant chez moi, tu veux quoi au juste ?

-Disons qu'elle m'a déposé ici.

-Merci ! Je n'ai rien à te dire. A cause de toi je n'ai plus de téléphone. Tu es content peut-être ?

-Ecoute, je ne suis pas venu ici pour faire les problèmes avec toi, je suis venu te remettre cette enveloppe, vu que ton mari ne veut pas me voir à côté de toi.

-C'est quoi cette enveloppe ?

-C'est une somme de 150 mille pour tes soins. Je te les avais promis.

Je prends l'enveloppe et je tourne mon dos.

-On ne dit pas merci ?

-Au revoir et ne mets plus jamais tes pieds ici !

J'entre dans la maison et je trouve mes frères en train de mettre les courses au frigo.

-Qui a fait les courses ici ?

-Quand tu sors et tu ne reviens pas, tu penses qu'on va manger quoi ? Il n'y avait plus rien à manger, on a appelé Michou et c'est elle qui est venue déposer les courses tout à l'heure.

-Vous ne pouviez pas m'appeler ?

- On n'avait pas de crédit !

Cette histoire commence vraiment à bien faire. Je dépose mon sac et je monte au "call box" en route, je compose le numéro de Michou.

-Allô !

Elle décroche.

-Oui ?

-Je demande hein Michou, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu veux me prendre mon gars, ma famille et quoi d'autre ?

-Wow là ! Slow down, tu racontes quoi ? Et puis pourquoi tu m'appelles avec un numéro inconnu ?

-Tu m'as bien entendue. Laisse ma famille tranquille, je ne veux plus te voir ici, et aussi ne donne plus jamais mon numéro de téléphone aux gens sans demander mon avis.

-Tu vas bien ? Ou bien c'est TON MAÎTRE qui t'a mis tout ça dans la tête ?

-N'importe quoi ! Je n'ai pas besoin de toi pour nourrir mes frères, tu m'entends? Et Je suis au courant que tu fais les yeux doux à Yvan, pas étonnant que tu fasses semblant de ne pas l'aimer en ma présence.

-Tu sais quoi Nana, je préfère ne pas te répondre, fais comme bon te semble. "Foutaise.com"

Je raccroche et descends à la maison. En rentrant je rencontre encore ce Jonathan

-Je pensais t'avoir dit de me laisser tranquille !

-Désolé, tout-à-l'heure, tu as dit que tu n'avais pas de téléphone, alors j'en avais un dans mon véhicule, je l'ai ramené de l'Europe pour ma mère. Mais elle dit qu'elle n'aime pas l'IPhone. Alors je me suis dit qu'il pourrait te servir. Il me tend le téléphone que je prends et je tourne mon dos, sans même lui jeter un petit regard.

-Une fois de plus tu ne dis pas merci ?

Je ne dis rien et rentre à la maison. J'essaye d'allumer son téléphone et je constate qu'il a pris le soin de mettre une nouvelle puce à l'intérieur. J'essaye directement le numéro d'Yvan, il décroche à la première sonnerie.

-Allô !

-Oui Yvan c'est Nana !

-Tu m'appelles d'où comme ça ?

-D'un autre numéro.

-Tu veux quoi ?

-Je voulais te dire que j'ai coupé les ponts avec Michou, tu avais raison. Elle m'envie, elle veut vivre ma vie. C'est toi que j'ai choisi.

-Fiche-moi le camp Nana, je ne te fais pas confiance. Tu donnes ton numéro à des inconnus, c'est fini entre nous !

-Mais tu m'as demandé de choisir entre ma meilleure amie et toi, et c'est ce que j'ai fait.

-Ce n'est pas suffisant, de toute façon, je te rappelle plus tard.

Il me raccroche au nez.

J'essaye de rappeler, il ne prend plus. Je lui envoie des messages sur whatsapp, rien. Je vérifie et constate même qu'il m'a bloquée.

Je rentre en courant dans ma chambre. Je sens que vais mourir si je ne peux pas être avec Yvan. Je préfère me tuer, je veux Yvan ! Je m'habille et je prends un taxi course pour chez lui. Hélas, sa porte est fermée. Il est sûrement chez ses parents. Je reprends un autre taxi pour le domicile de ses parents à Santa Barbara. A mon arrivée, je trouve un attroupement de personnes. J'aperçois Maya la petite sœur d'Yvan, je lui fais un signe de la main. Elle vient m'embrasser.

-Comment tu vas Nana ? Je pensais que tu viendrais plutôt demain.

-Il y a quoi demain ?

-Yvan ne t'a pas dit ? Demain il y aura une grande assise familiale pour préparer la dot d'Eva

-Qui est Eva ?

-La fiancée d'Yvan, ils sont ensemble depuis plus de 7 ans !

Euhhh ! Je suis perdue là quoi ? Ça peut pas être vrai c'est du pur mensonge !!!

-Yvan même est où ?

-Il est en ville avec maman, ils sont allés chercher ma grand-mère qui arrive de Douala.

Je ne sais pas comment décrire ce que j'ai ressenti là à l'instant précis. Je n'ai pas la force pour pleurer devant elle.

Je ne bouge pas d'ici, me dis-je, j'attends Yvan ici. Il va m'expliquer ça. Je vais tout dire à sa famille et même à cette fille. Je ne peux pas le tolérer. Alors il pense que j'ai quoi à la place du cœur, un caillou ?

Maya m'invite à entrer.

-Viens je vais te présenter mes autres cousines. Me dit-elle

-Coucou les filles, je vous présente Nana, notre "bonne". Aucune d'elles n'a même daigné me regarder. Elles étaient toutes concentrées sur Facebook à mâter les photos de la fameuse Eva, qui vivrait sur Paris.

Quelques minutes après, Yvan, sa grand-mère et sa mère arrivent et là, je sors du salon. Je le regarde. Je crois que je vais faire un grand scandale ici maintenant. C'est moi ou personne ! 5 ans d'esclavage ? Il va payer ça !!!!