Je garai la voiture et nous nous dirigeâmes vers l'entrée du restaurant. C'était une pizzeria typique, beaucoup de tables non nettoyées, un bar complet et un service client, médiocre.
La serveuse avait l'air d'avoir la vingtaine, vêtue d'une chemise noire moulante avec le logo de l'établissement imprimé dessus. Elle avait les cheveux roux courts, les yeux cerclés d'ombre à paupières scintillante.
- Bonjour, une table pour trois ? Demanda-t-elle vivement, ses yeux dérivant vers Sebastian.
Dans son badge, était marquée "Emily."
Nous nous essayâmes à un stand, Emily nous remis des menus, mais je ne manquai pas la façon dont ses yeux regardaient Sebastian.
Dès qu'elle partit, je me penchai sur la table.
- La serveuse te regardait comme un gros gosse regarde le chocolat de Charlie et la chocolaterie.
Il leva les yeux de son menu, jetant un coup d'œil à l chère Emily avant de hausser les épaules.
- Je n'aime pas vraiment les rousses.
Calice laissa échapper un petit rire, tapotant sur son téléphone comme une gamine.
- À qui écris-tu ? Je demandai, mes mains jouant avec le menu.
Sa peau pâle rougit.
- Blex...
Je souris.
- Tu envoies un texto au Blex de la fête ?
Elle hocha la tête avec enthousiasme, envoyant un autre SMS avant d'éteindre son téléphone.
- Est-ce qu'il t'a donné ce fameux baiser ? Je demandai.
Son visage vira au rouge profond.
- Quelque chose comme ça.
Ah, Calice était piquée...
Sebastian laissa échapper un rire, essayant de le couvrir avec une série de toux à la con.
Calice lui lança un regard noir, sortant son sac à main et lui jetant une bouteille d'Advil.
Il gloussa, attrapa la bouteille avant qu'elle ne touche son visage et la posa sur la table. Emily revenue et prit nos commandes, ses yeux vacillants continuellement vers le visage ennuyé de Sebastian, elle avait l'air légèrement décevante alors qu'elle s'éloignait.
- Hé, Seabass, pourquoi tu ne vas pas simplement lui parler ? Demandai-je en prenant une gorgée d'eau.
Il haussa les épaules.
- Ce n'est pas mon genre ?
- Eh bien, gazouilla Calice, tu ferais mieux de trouver ton type rapidement. Avant que tu ne t'en rendes compte, tu vas te réveiller flasque et grossier et réaliser qu'être un trafiquant de drogue de 53 ans est un retard. Crois-moi, je connais ton avenir.
Il sourit, secouant la tête vers elle.
Calice regarda entre nous deux.
- Alors, comment vous vous connaissez ? Le week-end dernier, vous avez dit que vous vous connaissiez, c'est foutrement ironique que deux personnes de Russie se retrouvent à Miami.
Maintenant, que j'y pense, c'est incroyablement suspect. Comment se fait-il qu'un homme russe que j'ai connu me trouve d'une manière ou d'une autre à une fête universitaire sur les plages de Miami ?
Sebastian haussa les épaules.
- J'appelle ça le destin, chérie.
Je ne dis rien. Je ne sais pas pourquoi je n'avais pas trouvé ça suspect au début, mais c'était définitivement le cas. Sebastian était dans le gang Bratva avec mon frère et mon ex petit ami. Après m'avoir éloigné de Vassili, il était la seule personne qui ait jamais été gentille avec moi, il m'avait aidé à m'échapper et je lui devais la vie. Mais c'était vraiment bizarre que je le rencontre des mois apres avoir été secouru par lui.
Je jetai un coup d'œil autour du restaurant, observant la scène des amis et de la famille, riant et appréciant les présences les uns des autres, quand je vis un homme. C'était un mec costaud, musclé, habillé tout en noir. Un téléphone portable était pressé contre son oreille, il était assis complètement seul, la nourriture devant lui était intacte alors qu'il parlait rapidement dans le téléphone. Je regardai ses lèvres bouger et je remarquai immédiatement qu'il parlait russe.
C'était quoi ce bordel ?!
- Excusez-moi, je dois faire pipi. Dis-je à Calice et Sebastien en me levant de table.
Je me dirigeai vers le mec russe effrayant, assis sur le siège en face de lui. Il cessa de parler au téléphone et me lança un regard noir.
- Salut, je m'appelle Anastasia, mais tu le savais probablement déjà. À qui parles-tu ? Je souris faussement.
Il ne dit rien, mais un petit sourire amusé traversa ses lèvres.
Je soupirai. Son téléphone sonna.
- C'est ce que je pensais, puis-je voir ton téléphone une seconde ?
Le grand homme gloussa doucement en me tendant l'élégant appareil noir.
Je pris le téléphone dans ma main, me levant de la table.
- Je garde ton téléphone, mon grand. Au revoir.
Je sortis du restaurant, mes mains tremblaient alors que je pressais le téléphone contre mon oreille.
- Bonjour ? Demandai-je lentement, jetant un coup d'œil à l'identification de l'appelant pour voir qu'il avait été bloqué.
Il eut un petit rire sourd sur l'autre ligne, et je le reconnus instantanément.
Vassili.
- Tsvetok, je savais que tu trouverais ça. Petite femme maline. (Fleur).
Je pouvais entendre le léger amusement dans sa voix. Je grimaçai à la façon dont il m'appelait fleur, c'était le nom qu'il avait toujours l'habitude de m'appeler, et cela me rappelai un flash de souvenirs douloureux.
J'eu du mal à trouver ma voix.
- Si tu voulais tellement que je sorte de ta vie, alors pourquoi est-ce que Hulk me suit partout ? Ma voix sortie à l'opposé de ce que je ressentais, elle était forte et confiante.
- Je m'assure juste que tu sois en sécurité, Anastasia. Le son de sa voix me donnai envie de fondre en larmes.
Je pris une inspiration.
- Tu m'as quitté.
Il eut une légère pause.
- Je ne t'ai jamais quitté, Anastasia. Je serai toujours là.
Je me mordis la lèvre, essayant de m'empêcher de sangloter.
- Je te déteste.
Il gloussa.
- Tu ne me détestes pas, mon amour.
Je sentis mon cœur battre contre ma poitrine.
- Si. Je te déteste parce que je dois passer le reste de ma vie à me demander pourquoi je n'étais pas assez.
Je sentis mes jambes se mettre à trembler, sa voix était peinée et triste, et ça me fit un million de fois plus de mal.
- J'essaie... de te garder en sécurité, fleur. S'il te plaît, comprends ça.
Je secouai la tête, essuyant une larme de mes yeux.
- Dis à tes hommes de main de rester loin de moi, parce que la prochaine fois que j'en verrai un, je le tuerai.
Il gloussa à nouveau, sa voix, ce fut rauque.
- Restes en sécurité, Anastasia.
La ligne se coupa et mon cœur aussi.