Safiatou : Je sais, je sais que tu aimes beaucoup Kassim et que tu ne supporteras pas de le perdre mais pleurer n'est pas la solution Malia.
Moi : Tu as raison, il faut plutôt trouver un moyen d'empêcher mes parents de faire cela.
Safiatou : Voilà !
Moi : Tu as parlé à tes parents comme je te l'ai demandé ?
Safiatou : Pas encore, je le ferai demain.
Moi : (soupirant) D'accord, j'espère juste qu'ils accepteront de parler aux miens afin de les convaincre de ne pas me marier à cet homme.
Safiatou : Je l'espère aussi.
Je me détache d'elle et lui prend les mains..
Moi : Merci Safi, merci pour tout..
Safiatou : Ce n'est rien, tu oublies que nous sommes amies ? Je te rappelle que nous sommes pratiquement des sœurs Malia et je ferai tout pour toi tout comme je sais que tu feras tout pour moi également.
Je lui souris, on se fait un câlin.
Safiatou : Je vais te raccompagner chez toi, il se fait tard..
Moi : Non au fait...je...
Safiatou : Quoi? Qu'est ce qu'il y a ?
Moi : Au fait, je veux passer la nuit chez toi si tu veux bien. La vérité est que, je n'ai pas envie de rentrer chez moi.. s'il te plaît Safi, dis oui.
Safiatou : Mais...mais...et tes parents ? Et si..
Moi : S'il te plaît.
Je lui fais mes yeux de chaton, elle ne résiste jamais.
Safiatou : Non arrête, ce n'est pas du jeu...
Moi : S'il te plaît... disons que c'est une soirée pyjama d'accord ?
Safiatou : Soirée pyjama ? Non mais tu te crois où ici? Dans les films pour ados ?
Moi : (riant) S'il te plaît.
Safiatou : Ok ça marche, tu peux rester dormir chez moi. Je vais prévenir ma mère pour qu'elle le sache.
Moi : (toute contente) Merciiii !
Je saute à son cou.
Safiatou : Tu es incroyable.
Moi : Et tu m'adores comme ça.
Safiatou : Malheureusement oui...
Moi : (me marrant) Malheureusement ? Ce n'est pas cool ça..
Safiatou : Rassure-moi que tu as au moins informé tes parents que tu veux passer la nuit chez moi.
Moi : Euuuhhhh....quoi?
Telle une fusée, je cours et entre dans leur maison. Bien évidemment que je n'ai rien dit à mes parents à ce sujet. Je ne veux même pas les voir.
Safi s'est mise à courir derrière moi.
Safiatou : Malia ? Dis-moi que tu as au moins prévenu tes parents.
Moi : (la narguant) Quoi? Qu'est ce que tu dis? Je n'entends rien..parle plus fort s'il te plaît.
C'est dans un éclat de rire que je traverse leur salon pour faire mon entrée dans la chambre de Safi. Sans attendre, je saute sur le lit où je me couche confortablement.
Je suis couchée sur le dos, les jambes ainsi que les bras grandement écartés. Faut dire que je suis à mes aises quoi. Je ferme les yeux..
L'instant d'après, j'entends la porte qui s'ouvre. Safi vient d'arriver.
Safiatou : (parlant rapidement) Malia s'il te plaît, tu as prévenu tes parents ou pas ?
Moi : Non et maintenant que j'y pense, pourquoi je devrais les prévenir.
Safiatou : (me grondant) Parce que d'un, ce sont tes parents, de deux tu as le devoir de leur dire quand tu veux découcher et où tu comptes passer la nuit et de trois, parce qu'ils seront morts d'inquiétude pour toi, voyons Malia.
Moi : Je m'en fiche.
Safiatou : (pétant un plomb) Agggrrr, qu'est ce que tu peux être têtue.
Moi : J'ai une bonne maîtresse.
Safiatou : Laisse-tomber...
Ses bruits de pas se rapprochent du lit, elle se couche à côté de moi. J'ouvre les yeux. Un silence plat règne dans la chambre.
On entend juste le bruit de nos respirations. On fixe toutes deux le plafond de la chambre.
Safiatou : Tu sais quoi?
Moi : Dis-moi.
Safiatou : Je me dis que ce mariage n'est peut-être pas une si mauvaise chose finalement.
Cette phrase qu'elle vient de prononcer a fait l'effet d'une télécommande sur mon corps. Je me suis levée du lit sans m'en rendre compte.
Moi : (choquée) Quoi! Qu'est ce que tu dis? Qu'est ce que tu as osé dire Safi ?
Safiatou : Calme-toi, j'ai juste dit ce que je pensais. Tu n'as pas besoin de te mettre dans cet état Mali. J'ai fait quelques recherches sur ce fameux Jamal et il est très beau et par dessus tout très riche. C'est le mec idéal Malia. Toutes les filles du Mali rêvent d'être à ta place Malia. De plus,...
Moi : Stop ! Stop, bravo! Grand bravo Safi, merci de me révéler ta véritable nature. Je vois désormais à quel point tu m'aimes..
Safiatou : Mais qu'est ce que tu racontes Malia ? Tu sais que je t'aime plus qu'une amie et je ne désire que ton bonheur. C'est un mariage forcé d'accord, tes parents auraient dû tout te dire dès le début d'accord mais avoue qu'ils n'ont pas pensé en mal Malia. Ils ont fait ça pour ton bien, pour t'éviter de tomber sur le mauvais compagnon. Je ne connais pas cette famille mais je sais que rien ne te manquera là bas et que...
Moi : (lui coupant la parole) Je ne veux plus parler de ça. Bonne nuit.
Je m'avance vers le lit et prend une couverture et deux coussins ensuite, je suis allée me coucher en boudant dans le fauteuil de la chambre.
Safiatou : Allez Malia, tu ne vas pas me dire que tu es fâchée quand même. Je suis désolée !
Moi : Laisse-moi tranquille Safi..
Safiatou : Je n'aurais pas dû je sais mais ce Jamal est trop beau crois-moi, tu veux que je te montre sa photo ?
Moi : Mais va te faire foutre putain...
Je lance un coussin en sa direction de toutes mes forces.
******Le lendemain matin
Je suis dans la chambre de Safi entrain de m'apprêter pour le campus. Elle fait aussi de même de son côté. Ça fait un bon moment qu'aucune de nous n'a bipé le moindre mot. Je suis encore remontée contre elle à cause de son comportement d'hier.
On s'habille dans un silence plat et je dois avouer que c'est très gênant.
Safiatou : (m'adressant la parole) Tiens Malia, c'est propre...
Elle me tend des vêtements que je lorgne avant de me concentrer sur mon habillage. Je n'ai pas envie de lui parler encore moins porter ses vêtements.
Safiatou : Allez, arrête de bouder s'il te plaît. Je suis désolée, je m'excuse pour mon comportement d'hier, tu me pardonnes ?
Je maintiens toujours mon silence.
Safiatou : Malia s'il te plaît.
Je lui tourne dos, elle essaie de se mettre en face de moi mais je me retourne encore dans un autre sens pour lui faire dos..
Elle me contourne et désire coûte que coûte me faire face mais je me retourne constamment. Je fais des cercles sur moi même pendant qu'elle me contourne sans cesse...
À force de tourner et me retourner dans tous les sens, j'ai fini par avoir le tourni. Je m'arrête donc et elle en profite pour me faire face..
On se regarde dans les yeux.
Safiatou : (petite voix) Je suis désolée.
Je roule des yeux et croire les bras..
Safiatou : Je ne sais pas ce qui m'a pris de te dire tout ça hier. Pardonne-moi.
Moi : Donc pour toi, je devrais me réjouir de ce mariage tout juste parce que cet homme a l'argent c'est ça ? Comment tu peux penser ainsi Safi? Tu m'as vraiment déçue.
Safiatou : (voix triste) Je sais et je m'excuse Malia. Je suis désolée, tu me pardonnes?
Moi : (me faisant prier) Je ne sais pas, je vais voir.
Safiatou : S'il te plaît...
Moi : (finit par craquer) Ok c'est bon, je te pardonne.
Elle se jette à mon cou.
Safiatou : Merci ma Mali, merci beaucoup.
Je la serre contre moi, on se fait un très long câlin.
Moi : Ça m'avait manqué.
Safiatou : Moi aussi.
Moi : Bon, allez dépêchons-nous sinon on risque d'être en retard.
Safiatou : Oui au fait, tu es sûre que tu ne veux pas de mes vêtements ?
Moi : Oui ça va, les miens n'ont rien. Je peux encore passer une journée dedans.
Safiatou : Comme tu voudras.
On a passé une dizaine de minutes encore dans la chambre avant de ressortir. Les dizaines de minutes dont je parle sont bien évidemment mises pour Safiatou parce que c'est elle qui nous a faites trainer.
Madame se maquillait....
******Jamal MAHAMAT
Une réunion s'est tenue ce matin à l'entreprise de mon père et bien évidemment, j'y étais présent en tant qu'actionnaire majoritaire. La réunion s'est principalement portée sur l'évaluation des chiffres d'affaires de l'entreprise et son influence vis à vis de l'extérieur.
Pour l'instant, tout va pour le mieux. Il n'y a vraiment pas de soucis à se faire de ce côté. Les chiffres d'affaires ne cessent de s'accroître et l'entreprise est très populaire sur le plan international.
Décidément, mon père ne cessera jamais de m'épater. En matières d'affaires, il n'y a pas son égal, c'est le meilleur. En parlant de mon père, ça fait un bon moment qu'il nous maintient dans la salle de réunion alors que la réunion a déjà pris fin.
Il nous a demandé d'attendre. Apparemment, il aurait une annonce à nous faire. Il se concerte avec son assistante pendant que la salle est remuée par les murmures ça et là. Les gens se demandent sûrement ce qu'il a de si important à nous dire et moi aussi d'ailleurs.
Je me demande aussi ce de quoi il peut bien s'agir. De toutes les façons, on ne va pas tarder à le savoir parce qu'il vient de prendre la parole. Toute la salle est calme pour l'écouter..
Mon père : (mine radieuse) Mesdames, messieurs, comme vous le savez notre entreprise se porte très bien et ça me met dans une joie immense.
À ces mots, nous avons tous applaudit.
Mon père : (tout content) Merci, merci beaucoup. Je suis très heureux comme vous pouvez le constater. Cependant, ce n'est pas la seule chose qui me met en joie. Il y a une chose bien plus importante qui me fait danser de bonheur...
Là, j'avoue que je suis perplexe et je suis bien curieux de savoir ce qui rend mon père si heureux en dehors de son entreprise.
Mon père : Mesdames et messieurs...
Il détourne son regard sur moi, il me pointe de la main. Ce qui fait tourner tous les regards sur moi... Je suis un peu gêné...
Mon père : Mon fils que vous voyez ici va se marier très bientôt.
À cet instant des «waouh» et des «félicitations» ont commencé à se faire entendre dans la salle. Mais qu'est ce que c'est que ça ?
Moi : Non papa, je...
Mon père : (me coupant la parole) C'était ça la fabuleuse nouvelle que je tenais à vous annoncer.
Tous ont commencé à applaudir dans la salle, mon père applaudit également. Il rit aux éclats, je ne l'ai jamais vu aussi heureux.
Moi : Écoutez-moi s'il vous plaît..... s'il vous plaît...non...pssss écoutez-moi...
Rien à faire, il y a trop de bruits. Ils ne m'écoutent même pas. Je me lève brusquement et fait tomber ma chaise au passage. Je ressors de la salle de réunion en colère...
#À_suivre