-Tes enfants...Dit laye en insistant bien sur le « Tes »...J'ai dû manquer quelque chose car j'ai l'impression que ces enfants, tu les as faits toute seule.
-Sors de chez moi.
-Chez toi. Aurais-tu oublié que la moitié de cette baraque m'appartient encore ?
Laye prend Mame Faty dans ses bras et prend place.
Je me demande si de la fumée n'est pas en train de sortir des yeux d'Alima. Quant à Laye, toujours égal à lui-même, il s'en fout.
-Va prendre ton cahier de devoir et montre-le à ton père pour qu'il voit les bonnes notes que tu as eues...Dis-je à ma fille qui est juste à côté de moi.
Alima va trouver Laye sur le fauteuil et essaie de lui prendre la gamine et effectivement, il se défend.
J'aime bien ma place. Il ne me manque que le pop-corn pour profiter pleinement du spectacle. On dirait que je suis au théâtre.
Ndoumbé me regarde avec des yeux disant que je dois m'interposer.
Qui moi ? De quoi je me mêle ?
-Papa, regarde mon cahier...Dis ma fille à son père.
Laye s'intéresse à elle et laisse Alima prendre sa fille.
Laye ouvre son cahier. Je vois qu'il est satisfait par ce qu'il voit. Depuis qu'elle prend des cours particuliers Fatima a fait de réels progrès.
-Je peux l'amener avec moi ??? Demande-t-il en me regardant.
-Oui. Son sac est déjà prêt.
-Va le chercher...Dit-il à Fatima avant qu'elle ne sorte.
Laye prend son portable et appelle son avocat. Evidemment la conversation coule de source. Il veut amener Alima à nouveau devant le juge parce qu'elle veut l'empêcher de voir ses enfants. Je l''entends parler d'une possible garde exclusive. S'il la demande, il peut l'avoir car le juge peut décider de sanctionner Alima et c'est un moyen. Il demande à son avocat de lui trouver un rendez-vous au plus vite pour régler tout ça.
Fatima revient avec son sac. Alors que je n'avais même pas remarqué l'absence de Papi, il est allé se changer et est revenu.
-Maman je vais avec papa...Dit-il à sa mère.
-Non, tu n'y vas pas.
-Je veux aller voir mamie et papi.
Alima ne dit rien.
-Tu te rends compte d'à quel point cette situation est ridicule. Tu es sûre d'avoir envie de te retrouver à nouveau devant un juge...Dit Laye.
Là, je décide d'intervenir.
-Alima, tu as tout à perdre si vous vous retrouvez à nouveau devant un juge.
Avant qu'Alima ne réponde Laye reprend la parole.
-Tu veux me punir, punis-moi, déteste-moi, honnis-moi mais laisse nos enfants en dehors de cette histoire.
Elle sait que Laye a raison mais elle est bien trop fière pour le reconnaître.
Je décide de faire une bonne action car je vois bien qu'elle est sur le point de craquer.
-Alima, viens...Dis-je en allant jusqu'à elle.
Elle pose Mame Faty.
Je prends sa main et on va dans la chambre.
-Laisse-lui les enfants, il les ramènera dimanche.
-Je veux pas qu'il les amène.
-Je sais mais ils sont également les siens. Tu dois accepter cela. Tu as bien entendu Papi, il veut aller voir sa grand-mère et son homonyme. Je sais que tu veux punir Laye mais pense-tu vraiment que tes enfants aussi d'être punis ? Ça fait 2 mois depuis qu'on a quitté la maison familiale. 2 mois que nos enfants n'ont vu leur père que de façon passagère, ils veulent eux aussi passer du temps avec lui. S'il te plait, bou leine khagne seine papa.
Alima commence à pleurer.
-Calme-toi. Je vais demander à Ndoumbé de préparer Mame Faty.
Alima ne dit rien et je comprends que j'ai son accord.
Je vais rejoindre Ndoumbé dans le salon je lui demande de préparer Mame Faty et un sac pour elle et Papi, de quoi passer le week-end avec leur père.
Je m'assois.
-Merci...Me surprend Laye.
Je lui réponds par un sourire avant de me concentrer sur la télé.
Il va falloir que je lui parle mais d'abord je veux retrouver tout l'argent que j'ai gagné dans ce divorce dans mon compte en banque.
*****
Finalement Alima s'est faite une raison et les enfants sont partis avec leur père. Sans eux la maison est complètement déserte. La bonne est rentrée chez elle, sans les enfants il y a pas grand-chose à faire. C'est samedi et je suis dans le salon en train de me farcir un film débile mais y a rien à la télé.
-Si jamais quelque chose arrive à mes enfants à cause de Laye, je le tuerai...Rouspète Alima. Je me demande pourquoi elle se fait du mal.
-Pourquoi crains-tu qu'il leur arrive quelque chose ?
-Je ne sais pas.
-Oui tu ne sais pas. Tu es sûre d'avoir envie de passer tous les prochains week-ends ainsi et là je ne parle même pas de la moitié des vacances scolaires. Tu leur parles au téléphone quand tu veux, c'est suffisant pour savoir qu'ils vont bien.
Elle fait un tchip mais ne répond pas.
-Tu sais quoi ? J'ai une idée...Dis-je en me levant.
-Laquelle ?
-Les enfants ne sont pas là, on va sortir.
-Sortir ?
-Oui.
-Pour aller où ?
-J'ai pensé boîte de nuit.
-Mauvaise idée.
-D'accord. On va au restaurant.
-Je sais pas trop.
Je vais m'asseoir à côté d'elle.
-Cousine, il est temps de sortir et voir du monde. Tu vas pas me dire que tu vas rester divorcée toute ta vie.
-Evidemment que non mais c'est encore trop tôt.
-Dès l'instant que les papiers du divorce sont signés et que tu es légalement libre. Il n'est jamais trop tôt.
-J'y ai pas vraiment pensé.
-Moi j'ai recommencé à sortir si je ne suis pas encore recasée c'est parce que j'ai pas vu un qui en vaille réellement la peine. Si tu en veux autant à Laye c'est parce que tu l'aimes encore.
-N'importe quoi...
-C'est une chose de le virer de ton lit mais c'en est une autre de le virer de ton cœur. Et ça crois-moi sur parole, tu vas pas y arriver en restant entre 4 murs. Déjà que tu travailles avec lui ensuite tu rentres dans une maison qu'il a construit.
-Après ça c'est ma vie.
-Maintenant que j'y pense. Est-ce que tu sais ce qui le tuerait ?
-Quoi ?
-C'est de voir un autre homme habité dans cette maison.
-De toute façon si je me remarie c'est mon mari qui se déplacera car je n'ai aucune envie de faire déménager les enfants à nouveau.
-Oui mais n'oublie pas de payer à Laye.
-Ça je le fais lundi. Je veux pas qu'il se pointe ici à nouveau en disant que cette maison nous appartient à tous les deux.
-Bonne idée.
Je me lève et je la tire pour qu'elle se lève.
-Debout. On va aller en ville. C'est samedi, il y a pas mieux pour voir du monde.
-D'accord, je me lève. Ça me fera moins penser aux enfants.
-Exactement.
Nous sortons pour aller nous préparer.
Je vais dans la salle de bains de ma chambre pour être sûre qu'Alima ne m'entende pas car si elle s'avait ce que j'ai envie de faire.
Je cherche le numéro d'un de mes collègues. Alima lui avait tapé dans l'œil la dernière fois qu'elle était venue me voir au cabinet.
-Allo... Répond-il.
-Oui allo. Devine qui j'ai convaincu de m'accompagner au restaurant.
-Je ne sais pas.
-Ma cousine.
-Ta cousine ?
-Oui Alima, teint marron, taille fine pas très grande.
-Ah oui. Je me souviens.
-Comment as-tu pu l'oublier ?
-Non je ne l'ai pas oublié sauf que tu ne m'as pas présenté une seule de tes cousines.
-Peu importe. J'espère que t'as rien de prévu.
-J'avais un truc mais je peux décommander.
-Tu fais bien. Moi je vous vois super bien ensemble. En ce moment, elle n'a qu'un objectif et c'est d'oublier son ex.
-C'est pas le type que vous vous partagiez ?
-Oui mais on parle pas de lui là.
-Si car je pense que tu veux me caser avec ta cousine afin d'avoir le champ libre.
-Mes motivations me regardent, je veux savoir si je peux compter sur toi ?
-Bien sûr ta cousine est sexy.
-D'accord. Je t'envoie les détails par texto et toi tu viens nous rejoindre là-bas en disant que c'est le hasard et que tu devais voir un ami qui a eu un imprévu.
-Ça marche. A plus.
-A plus....Dis-je avant de raccrocher.
Il faut que je me dépêche car j'ai passé pas mal de temps au téléphone. J'espère que le résultat en vaudra la peine. En tout cas je sais de lui qu'il sait bien parler aux femmes mais Alima n'est pas le genre de filles qu'on peut pécho avec de belles paroles.
******
Comme je le pensais, Alima a fini il y a un moment alors que je m'apprêtais. J'ai prétexté que j'avais dû mal à me décider sur la robe que je voulais mettre. Heureusement qu'elle m'a cru.
Nous sortons. Nous prenons ma voiture. Après qu'on se soit mis d'accord sur un lieu, j'envoie un mess pour donner les détails. J'espère qu'il se fera pas attendre.
*******
Nous sommes arrivés au restaurant et nous prenons place. Nous scrutons les cartes. Alima veut commander mais j'essaie de gagner du temps en feignant l'hésitation sur ce que je veux prendre alors que mon choix est déjà porté.
Peu de temps après je sens une main sur mon épaule, je tourne la tête pour voir Médoune sans oublier que je dois faire semblant d'être surprise.
-Médoune, que fais-tu ici ??? Dis-je en me levant pour lui faire la bise.
-Je devais voir Kader mais on dirait qu'il m'a lâché.
-Il a dû avoir un imprévu. Tu te souviens de ma cousine Alima ?
-Oui, elle est venue au cabinet.
-Alima, c'est Medoune un collègue avocat.
-Bonsoir...Dit Alima en lui faisant la bise à son tour.
-Enchantée...Lui dit Médoune.
-Pareillement.
-Tu peux te joindre à nous si tu veux.
-Je veux pas m'incruster.
-Non tu ne t'incrustes pas d'autant plus que si on est là c'est pour voir du monde. N'est-ce pas Ali ?
-Oui je confirme. Assis-moi.
-Je vais pas me faire désirer...Plaisante Médoune alors que nous prenons place.
Le serveur lui amène une carte.
*******
Je me réveille sur son lit. Le diner a été. En fait bof !!! Je sais pas si le courant est bien passé entre Alima et Médoune. Je sentais Alima parfois loin. Peut-être qu'elle a besoin d'avoir du temps pour se refaire mais moi du temps j'en ai pas. Il faut que Médoune m'aide et là, il doit être sûr que si je dois lui mettre la pression pour avoir ce que je veux, il peut compter sur moi.
Ils ont échangé leurs numéros. S'il ne téléphone pas à Alima aujourd'hui, je l'appellerai pour lui demander de le faire.
Je vais prendre une douche.
N'ayant pas envie de passer la journée dans cette maison, je vais voir ma copine Aïcha. Elle est l'épouse de Malick, l'ami de Laye.
Aïcha m'a dit que Malick passe la journée chez Laye alors on pourra passer la journée tranquillement et papoter ensemble. Ils ont une fille, Malick lui a donné le nom de sa sœur, Sophie.
*******
Je prends mon petit déjeuner avant de dire à Alima que je vais chez Aïcha et que je serais de retour avant les enfants.
J'entre dans ma voiture, je mets la musique, mes lunettes de soleil. Je regarde mon reflet dans le miroir, c'est vrai que j'en jette !!!
J'arrive chez Aïcha et juste devant la porte, j'entends pleurer. Cette gamine est impolie, elle a passé l'âge des pleurnicheries.
J'entre dans la maison et je vois Aïcha qui comme toujours rend cette enfant aussi mal élevé que possible.
-Elle est juste en manque de bonnes paires de gifles.
-Eduque ta fille et laisse la mienne...Se défend-elle alors que je prends place.
-Je ne fais que dire la vérité...Dis-je pendant que Sophie descend de sa mère pour aller jouer.
-Je t'ai vu sur snap hier.
-Oui j'étais avec Alima et Médoune.
-Malgré ton état, daguay faranetou (tu flirtes).
-Sokhnaci bayil dima sossal (arrête de diffamer). Médoune est un collègue que je voulais présenter à Alima.
-C'est ça ta nouvelle stratégie ?
-De quoi tu parles ?
-Du fait que tu présentes un de tes collègues à Alima.
-Je ne fais que rendre service. Elle ne veut plus de Laye.
-D'accord, penses ça. Si ça peut t'aider à avoir bonne conscience.
-En passant, quand comptes-tu dire à Laye que tu es enceinte ?
-Pour l'heure j'attends d'avoir l'argent des actions sur mon compte.
-Tu crois qu'il reviendra ?
-Après tout le mal qu'il s'est donné pour que je lui pardonne. Cette grossesse sera pour lui une aubaine.
-Khadija tu rigoles ou quoi ???Sourit Aïcha.
-Quoi ?
-Yow déjà tu as quitté ton mari en sachant que tu étais enceinte.
-Je savais que j'étais enceinte mais j'étais pas encore allée voir le gynéco pour la confirmation.
-Arrête ça. Après une première grossesse, quand on est enceinte on sait qu'on l'est.
-Quand Alima est venue me voir, je pensais être enceinte mais j'étais trop occupée ces jours-là pour aller voir un gynéco. Ça compte pas.
-J'ai quand même une question. Sans cette grossesse t'aurait quitté laye ?
-Ta question est mal posée. La véritable question est si j'aurais quitté Laye s'il ne m'avait pas fait signé ce contrat prénuptial qui m'oblige de renoncer à tout si on divorce. J'ai pas quitté Laye parce qu'il a été infidèle. Je sais qu'il l'est depuis longtemps. Mais la proposition d'Alima était tellement alléchante que je pouvais pas refuser. Elle voulait lui faire payer et moi j'avais de l'argent à gagner.
-J'espère que tu ne vas pas le regretter.
-Ma chérie on parle de plusieurs millions, beaucoup d'argent qui vont dormir dans mon compte en banque la semaine prochaine. Comment pourrais-je avoir des regrets ?
-Laye peut bien ne pas te reprendre. Khadija tu l'as quitté malgré le fait que tu savais que tu pouvais pas le faire et tu as manipulé Alima. Que dis-je ? Tu as manipulé tout le monde. C'est sûre que ta relation avec ta cousine va en pâtir quand elle saura pour ta grossesse.
-Ma relation avec Alima est morte dès l'instant que j'ai su qu'elle était la promise de Laye. De toute façon si j'étais pas enceinte et que je ne pensais pas retourner chez Laye, je serais trouvé un appart avec ma fille depuis longtemps.
-En tout cas, tu me tiens au parfum quand tu diras à Laye que tu es enceinte. J'aimerai être une mouche juste pour voir sa réaction.
-Tout se passera bien.
-Si tu le dis.
******Quelques jours plus tard*****
******Laye******
Mon entreprise a acquis de nouveaux terrains et effectivement il faut les transformer en bâtiment. Puis que c'est à Saly, j'ai décidé de caser une semaine de mon emploi du temps avec les collègues pour faire l'essentiel et éviter les allers-retours.
Je passe mon séjour dans un des hôtels de l'entreprise et en ce moment dans ma chambre avec mon collègue Yannick qui essaie de me convaincre de descendre parce que nous sommes à Saly et qu'on ne doit pas se concentrer juste sur le travail.
Finalement nous descendons ensemble dans le restaurant de l'hôtel. Yannick n'arrêtait pas de parler quand une fille au bar a attiré mon attention.
Je me détache de lui sans rien dire et je m'approche de la fille. Je stoppe net mon action quand je remarquais qu'elle tenait une cigarette d'une main et un verre d'alcool de l'autre. J'ai cru voir une connaissance mais c'est pas elle.
-Oui...Dit-elle. J'avais pas remarqué mon regard insistant sur elle. Ça a dû l'alerter. En passant, elle porte une robe noire très décolletée et une fente très haute.
-Ne vous gênez surtout pas...Dit-elle sans doute parce que je reluquais ses seins. Ça fait 2 mois que je n'ai rien fait. 2 putains de mois !!! Pour quelqu'un avec une vie sexuelle d'habitude active, vous pouvez imaginer mon mal.
-En fait, je vous avais pris pour quelqu'un mais c'était une erreur.
-Vous en êtes sûre ?
-La fille avec laquelle je vous ai confondu ne fume et ne boit pas.
-Si vous le dîtes.
Je m'assois sur le tabouret à côté d'elle qui vient de se libérer.
-Vous attendez quelqu'un ?
-Ça vous dérangerait de me tutoyer ?
-Tu attends quelqu'un ?
-Je devais voir quelqu'un ici mais là je sais qu'il viendra pas. Alors j'attends que quelqu'un vienne me voir pour me proposer de passer la nuit avec lui afin que mon voyage Dakar-Saly ne soit pas nul.
Ne me dîtes pas que vous êtes choqués... Je pense bien avoir donné la description d'une prostituée. J'ai jamais payé pour baiser et je suis pas très sûr d'avoir envie de le faire.
Elle écrase son mégot dans le cendrier avant de vider son verre.
-Au lieu que ton regard passe alternativement 5 secondes sur mes seins et 5 secondes sur mes cuisses, pourquoi ne pas m'inviter dans votre chambre ? Là tu pourras explorer mon corps dans sa totalité. Je sais qui tu es et je sais que tu as la capacité de payer mon tarif. Alors on y va ou on y va...Dit-elle en se levant. Pendant ce temps, moi j'avoue être fasciné !!!