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TITRE: folle de lui
GENRE: ROMANTIQUE
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Coucou toi. » je me suis assise sur la chaise à côté de lui. Le voir couché, immobile, sans vie, avec toutes ces machines-là me faisait mal au cœur. « Ça fait trois mois que tu 'dors' là il serait temps que tu te réveilles !'' un petit sourire m'échappa et se transforma rapidement en grimace de douleur. « Bon Fatouma m'a passé les cours, vous aviez étudié un nouveau chapitre en maths, sur les fonctions dérivées, ça m'a pas l'air intéressant, et je sais que tu détestes les maths. Bon pour aujourd'hui je vais faire une exception, je ne lirais pas de cours ça te va ? » je rangeais rapidement les photocopies dans mon sac à bandoulière. « Monsieur Stevenson m'a déposé aujourd'hui à l'hôpital, il me dépose chaque jour d'ailleurs pour que je puisse venir te voir. Il me comprend énormément en tant que prof. Tu vas me tuer si tu savais que lui et moi on se rapproche de plus en plus. Ne t'inquiète il n'y a rien entre lui et moi, je ne pense pas qu'il voudra sortir avec une gamine qui aura bientôt 17 ans. Il n'y aura jamais rien entre nous deux, ce n'est que de l'amitié d'accord ? Regarde. « j'ai retroussé le manche de mon pull et mes nombreux bracelets pour lui montrer mes cicatrices. « C'est un peu grâce à lui que j'ai arrêté de le faire. Il me fait avoir un peu plus confiance en moi. Je lui ai raconté ce qui s'est passé en 5e, je sais qu'il te verra sous un autre angle mais je devais libérer ce gros poids comprend moi... Ça va faire presque deux mois que j'ai arrêté.'' J'ai sorti un petit sourire, j'étais tellement fière de moi. J'ai ensuite recaché mes cicatrices, pour prendre sa main pale, relié comme son nez et son autre main par un petit tuyau. Il avait un bandage sur la tête qui recouvrait plus de la moitié de son crâne et de ses beaux cheveux blonds. « Chaque jour, Julie m'harcèle à propos de Monsieur Stevenson, soi-disant je le drague... Tu penses vraiment que je le drague... ? '' mes pensées dérivaient vers Julie qui me plaqua contre le casier en me menaçant sans relâche pendant les pauses dans le couloir où il n'y avait jamais personne. Je chassais immédiatement ces pensées. ''Ah je ne t'ai pas dit ? Je me suis fait une nouvelle couleur et une nouvelle coupe, je ne suis plus la fille blonde aux cheveux bouclés. « lui ai-je informé en passant ma main dans mes cheveux noirs dégradés. J'avais aussi une frange qui m'arrivait juste au-dessus de mes yeux du même gris que Quentin. J'ai dû fixer son corps inanimé pendant un bon quart d'heure. Je regardais l'heure qui affichait 18 heures. « Bon je dois te laisser Quentin. A demain, je t'aime. « je m'approchais de son front pale pour y déposer un léger baiser quand le bruit de l'électrocardiographe se fit de plus en plus rapide. J'y jetais un coup d'œil : les déflexions de l'électrocardiographe devinrent plus droites. Paniquée, je me levais rapidement de ma chaise pour aller appeler une infirmière. En sortant je vis monsieur Stevenson qui m'attendait. Il a dû voir la panique dans mes yeux et sur mon visage. Une infirmière passa.
« Madame ! » l'ai-je interpellée, affolée. « Il y a un problème avec le patient dans la salle 203 ! » elle accourut appeler la mère de Quentin et d'autres docteurs arrivèrent. Ils entrèrent dans la salle rapidement pour en ressortir avec le lit de Quentin, son visage était plus pale que tout à l'heure. Ma respiration devint irrégulière, mes mains étaient moites et mon cœur battait la chamade.
« Vite on l'amène dans la salle de réanimation pour une défibrillation ! » informa un des docteurs, je les suivais rapidement vers la salle. Quand ils étaient arrivés dans la salle, j'ai voulu entrer mais l'infirmière m'en empêcha. A travers la vitre de la salle je regardais, la vue brouillée par les larmes, les docteurs charger le défibrillateur et essayer de réanimer mon meilleur ami. Je ne sentais plus mes jambes, j'ai cru que j'allais tomber. Ils ont dû le charger plusieurs fois, sans réponses, quelques larmes sortirent des yeux de sa mère. L'infirmière regarda sa montre et écrivit quelque chose sur un carnet. Un docteur sortit de la salle et me dit ses condoléances. Quentin est mort... Je n'arrivais toujours pas à le croire. Stevenson dont je viens de remarquer la présence me prit dans ses bras, il me serra fort contre lui. Il sentait bon... Je tournais répétitivement ma tête de droite à gauche, non il n'est pas mort. Je me suis écartée de monsieur Stevenson pour entrer dans la salle.
''S'IL VOUS PLAÎT RECOMMENCEZ UNE DERNIÈRE FOIS.'' Me suis-je écriée à un docteur.
''Je suis désolé mademoiselle, il est mort. On ne peut rien faire d'autre.''
''RECOMMENCEZ UNE DERNIÈRE FOIS BORDEL'' le docteur me regarda d'un air effaré et chargea le défibrillateur sur Quentin, aucune réponse, il rechargea une deuxième et dernière fois... Et là gros trou noir, je me suis évanouie, la peur ayant pris le dessus.
Ma vue était floue, je ne voyais qu'une lumière blanche, j'étais assez confortable, je devais être sur un lit. Elle se développa et je m'adaptais à cette lumière qui était celle d'une chambre d'hôpital. Tout était blanc, ou presque. Je me redressais lentement, pour voir la personne assise à côté de moi, en grimaçant de douleur, j'avais mal au crâne. C'était comme si je me cognais la tête contre le mur plusieurs fois. C'était monsieur Stevenson, son expression du visage passa immédiatement de l'inquiétude au soulagement.
''Ah tu es enfin réveillée. J'ai une bonne nouvelle pour toi.'' Il me sourit, un de ces sourires qui te rendait accro sans me quitter de ces yeux bleus transperçant. Je baissais les yeux, en remarquant que nos mains étaient entrelacées. J'ai rougi, il a dû le remarquer et retira sa main en se raclant la gorge bizarrement. ''Excuse-moi.''
''Qu'est-ce que je fais là en fait ? '' ai-je demandé pour changer de 'sujet'.
''Tu t'es évanouie dans la salle de réanimation...''
''Ah oui...'' des souvenirs me revenaient, comme ce que j'ai ressenti quand j'ai appris la mort de mon meilleur ami. Je me demande ce que je ferais maintenant sans lui. Avec qui aurais-je des délires à part Laura ? Avec qui est-ce que je vais me moquer du jeu d'acteurs au cinéma ? Ses beaux yeux gris, ses cheveux blonds dans lesquels tu as envie de passer tes mains des heures et des heures. J'ai tellement de choses à lui dire, à lui raconter. J'ai tellement envie de lui dire que je l'aime toujours autant après ce qui s'est passé en 5ème. ''Quentin est vraiment mort alors ... ?'' des larmes coulèrent automatiquement sur ma joue, je les essuyaient rapidement. Une grosse boule se forma dans ma gorge. Stevenson me regarda en plissant des yeux.
''Non, au contraire, si tu n'avais pas insisté auprès du docteur, il ne serait pas en vie figure-toi.''
''AH BON ? JE PEUX LE VOIR ?'' ai-je demandé, enfin crié, une lueur de joie dans mes yeux, le mal de crâne s'accentua, faisant apparaître une grimace de douleur sur mon visage.
''Pas tout de suite, il dort sûrement Sophie. De plus toi aussi tu dois te reposer, tu es fatiguée.''
''Non, non je vais très bien, regardez.'' J'étais maintenant debout en face de lui, il leva légèrement la tête pour me regarder. ''Je sais marcher.'' Ai-je dis d'un ton sarcastique, ce qui fit rire mon prof d'anglais. D'ailleurs j'ai tendance à oublier que c'est mon professeur.
''Repose-toi, tu as besoin de sommeil. Regarde, tu es toute pâle.'' Il y a des fois je vous jure, il me fait penser à ma mère... Quand elle est là bien sûr, car quand elle n'est pas là c'est rare que je reçoive de ses nouvelles. Je lui fis une tête de chiot battu, abandonné sur la rue pendant les vacances par ses maîtres. ''Bon d'accord, il est dans la salle 203, c'est vraiment difficile de résister à tes caprices tu sais ça ?'' il soupira, je lui fis un clin d'œil en pouffant de rire.
''Quentin, tu m'as manqué !'' je me suis jetée dans ses bras et je l'ai serré très fort.
''Aie, aie vous me faites mal.'' Gémit mon meilleur ami, j'avais presque oublié qu'il avait fait un accident.
''Désolé.'' Ai-je dis en rigolant bêtement, il m'avait tellement manqué. ''J'ai cru que tu étais mort, j'avais tellement peur. Attends... Pourquoi est-ce que tu me vouvoies Quentin ?''
''On ne se connaît pas jeune demoiselle.'' A-t-il répondu en me regardant bizarrement.
''Tu n'es absolument pas drôle Quentin.''
''Mais qui êtes-vous ? Et qu'est-ce que vous en saviez si je suis drôle ou pas on se connaît à peine !'' je tournais ma tête de droite à gauche lentement, ça ne pouvait pas être possible...
''Ne me dis pas que...''
''Que je me suis foutu de ta gueule et que tu m'as manqué grosse bouffonne ?'' Quentin se mit à rire.
''Bouffon, je te croyais vraiment !'' je lui donnais un petit coup dans l'épaule.
''Tu avais peur pour moi, je suis si important à tes yeux ? Ahah.'' Il remua les sourcils en rigolant.
''Ça va tes chevilles, elles ne gonflent pas trop ?'' ai-je demandé en les tâtant.
''Non elles vont très bien ! Par contre j'ai mal au crâne c'est horrible.'' Il fit une grimace de douleur, en passant sa main sur son crâne.
''Idem, de plus je dois rentrer. On rattrapera tout ce temps perdu mais en attendant je vais te laisser te reposer.'' Ai-je informé, me dirigeant vers la porte.
''Attends !'' m'a ordonné Quentin. Je me retournai vers lui. ''Alors comme ça j'ai 'dormi' pendant trois ans ? J'ai vingt ans maintenant ? Merde moi qui voulais profiter des dernières années de mon adolescence.'' Son expression du visage radieuse devint triste, j'ai pouffé de rire. ''Il n'y a rien de drôle !'' s'exclama-t-il, sur la défensive, les bras croisés sur son ventre. ''Mais attends j'ai maintenant de la barbe si ça se trouve !'' il toucha son menton, il n'y avait aucun poil, ce qui me fit rire de plus belle.
''Tu as été dans le coma pendant trois mois Quentin !''
''Oh la menteuse !'' s'écria Quentin, choqué. ''Ma mère m'a dit que j'avais dormi pendant trois ans. Ouf, j'ai toujours 17 ans ! '' il se mit à bouger ridiculement ses épaules sur son lit, comme s'il dansait et s'arrêta immédiatement, en gémissant de douleur. Ah il m'avait manqué ce fou ! ''Ah au fait Sophie, je suis fier de toi. ''
''Pourquoi ? '' j'haussai un sourcil.
''Regarde ton poignet. '' il me fit un clin d'œil. Je viens de comprendre, il avait entendu tout ce que j'ai dit précédemment. ''Juste un conseil Sophie, traîne moins avec ce prof, il va te faire souffrir...''
''J'essayerai. Bon baaah, j'y vais, je préviendrai les autres de ton réveil. Bisous ! '' je lui fit un bisou rapide dans l'air avant de sortir, auquel il répondit par un bref sourire. En sortant je rencontrai monsieur Stevenson, qui dès qu'il me vit, me fit un petit sourire.
''On y va ? '' m'a-t-il demandée. J'hochai de la tête. Je comptais lui parler des menaces de Julie pendant le trajet du retour. Il allait être long ce trajet.
Asuivre