J&R Surnaturelles Adventures
img img J&R Surnaturelles Adventures img Chapitre 3 Le grand départ
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Chapitre 6 L'Afternoon tea img
Chapitre 7 Une récompense inespérée img
Chapitre 8 Inventions humaines: Le téléphone img
Chapitre 9 Un mystérieux rite écossais img
Chapitre 10 La boucle d'oreille de James img
Chapitre 11 Une école de prestige img
Chapitre 12 Une nourriture bien épicée img
Chapitre 13 Des tatouages au sens caché img
Chapitre 14 Lilith, la mère de tous les vampires img
Chapitre 15 La diseuse de bonne aventure img
Chapitre 16 Le secret de James img
Chapitre 17 Un passe-temps délicieux img
Chapitre 18 Nayac ou pas Nayac img
Chapitre 19 La bitch et le Nayac img
Chapitre 20 Les secrets du roi img
Chapitre 21 Tricheur.... ou pas! img
Chapitre 22 Un Indésirable img
Chapitre 23 Chasseur bien malgré lui img
Chapitre 24 Ce qui nous divise img
Chapitre 25 La prophète de malheurs img
Chapitre 26 Chasser ou être chassé! img
Chapitre 27 Un templier aux aguets img
Chapitre 28 Un monde de chasseurs img
Chapitre 29 Un anniversaire inattendu img
Chapitre 30 Un dieu trop humain img
Chapitre 31 Noël chez les humains img
Chapitre 32 Une question de fidélité img
Chapitre 33 Un présent du nouvel an img
Chapitre 34 Prophétesse bien malgré elle img
Chapitre 35 Une créature sournoise img
Chapitre 36 Sur les traces d'un voleur img
Chapitre 37 ISIS ou l'œil d'Horus img
Chapitre 38 ISIS ou l'œil d'Horus (partie 2) img
Chapitre 39 Une fragilité toute humaine img
Chapitre 40 Messes basses img
Chapitre 41 Bigger is better img
Chapitre 42 Doutes et confessions img
Chapitre 43 Rêves et projets d'avenir img
Chapitre 44 Des plans sur la comète img
Chapitre 45 Le septième art humain img
Chapitre 46 Un plan infaillible img
Chapitre 47 Un traitement royal img
Chapitre 48 Le choix de James img
Chapitre 49 Le choix de Katarina img
Chapitre 50 Un prédateur insoupçonné img
Chapitre 51 Le dilemme de Frannie img
Chapitre 52 Le dilemme de Frannie (partie 2) img
Chapitre 53 Un dur labeur img
Chapitre 54 Le vol de l'innocence img
Chapitre 55 Un grave quiproquo img
Chapitre 56 Le détective en herbe img
Chapitre 57 Le dilemme de Frannie (partie 3) img
Chapitre 58 Le Kidnapping img
Chapitre 59 Kidnapping (partie 2) img
Chapitre 60 Le choix de Frannie (partie 1) img
Chapitre 61 Le choix de Frannie (partie 2) img
Chapitre 62 L'évasion img
Chapitre 63 La nature sauvage du Texas img
Chapitre 64 Un retour très attendu img
Chapitre 65 La fête de l'indépendance img
Chapitre 66 Une croisière bien méritée img
Chapitre 67 Histoires de rednecks (partie 1) img
Chapitre 68 Histoires de rednecks (partie 2) img
Chapitre 69 El diablo! img
Chapitre 70 Le familier du Brujo img
Chapitre 71 Le rêve de Coldy img
Chapitre 72 Un appui inespéré img
Chapitre 73 Un sorcier qui cache bien son jeu img
Chapitre 74 Une lecture interdite img
Chapitre 75 Un accueil peu chaleureux img
Chapitre 76 Un présent royal img
Chapitre 77 Un lourd secret img
Chapitre 78 Le pacificateur img
Chapitre 79 Masques et apparences trompeuses img
Chapitre 80 Sur la piste du Brujo img
Chapitre 81 Dans la ligne de mire img
Chapitre 82 Une attaque surprise img
Chapitre 83 Orgueil et jalousie img
Chapitre 84 Un brujo qui est une Bruja img
Chapitre 85 Une créature de la nuit img
Chapitre 86 Une rupture pas si simple (partie 1) img
Chapitre 87 Une rupture pas si simple (part2) img
Chapitre 88 Le coup de semonce img
Chapitre 89 Noël au Canada img
Chapitre 90 La proposition de Coldy img
Chapitre 91 La confrontation img
Chapitre 92 Un atout dans la manche img
Chapitre 93 Règles et motivations img
Chapitre 94 Suffocation img
Chapitre 95 La première fois img
Chapitre 96 L'arroseur arrosé img
Chapitre 97 Les doutes de Frannie img
Chapitre 98 La fin du voyage img
Chapitre 99 Le Nagual img
Chapitre 100 Codex Mysterii img
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Chapitre 3 Le grand départ

Marcher dans la forêt, marcher dans la forêt... Notre jeune métamorphe ne faisait que ça depuis trois derniers jours. Il s'était familiarisé avec tout un tas d'animaux, mais il n'avait toujours pas trouvé sa propre voie, et encore moins son naualli, ragea-t-il intérieurement, alors qu'il rassemblait ses effets personnels en prévision du grand départ. Il n'avait droit qu'à très peu de choses: une petite trousse contenant l'encre rituelle et les aiguilles, pour ses tatouages; une gourde en peau animale, quelques réserves de viande séchée et enfin un minuscule couteau de chasse.

Il mit tous ses effets dans sa petite sacoche en cuir qu'il porterait en bandoulière. Les Olmèques voyageaient toujours extrêmement léger, afin que cela ne soit pas une gêne lors des métamorphoses.

À la sortie de la hutte, sa mère et son père l'attendaient. Au clair de lune, leur visage était grave et torturé. Ils savaient tous les deux que même après avoir cherché durant les trois jours entiers, leur fils n'avait toujours pas découvert son naualli. Ils en étaient très inquiets même si Ollin leur avait dit de ne pas s'en faire. Cóatl et Lupita ne devaient pas montrer leur anxiété à leur fils. Ils n'avaient même pas le droit de l'accompagner au sommet du haut plateau rocheux qui délimitait la fin de leur territoire actuel. Leur fils choisissait sa propre voie aujourd'hui... c'était un difficile rite de passage vers l'âge adulte qu'il devrait traverser seul. Avant de le laisser partir, son père lui fit une accolade virile, lui souhaitant bonne route. Sa mère fut un peu plus émotive. Elle le serra dans ses bras et lui recommanda la prudence.

L'adolescent sourit une dernière fois à ses parents avant de se laisser glisser au sol une dernière fois à l'aide de la corde de la poulie. Il s'efforça de se montrer fort devant eux quand il atterrit sur le sol. Une torche à la main, au clair de lune, Ollin, en compagnie des autres jeunes, n'attendait plus que lui pour partir. Le guérisseur leur parut si sérieux contrairement à son habitude, que Yoltzin et les autres en ressentirent de la nervosité. Ils se mirent tous en route, s'enfonçant dans la jungle en direction de la montagne. Ils passèrent devant la source du plan d'eau qui se trouvait aux abords de leur village. Ils y firent tous un arrêt pour remplir leur gourde, puis la glisser dans leur besace. Prenant la tête du groupe, Ollin plissa les yeux à la lueur de la torche enflammée, leur frayant un chemin à l'aide de sa machette dans la jungle.

À la pleine lune, ils gravirent lentement le mont rocheux foisonnant d'une végétation épaisse. Il faisait si noir qu'ils seraient bien en peine de rebrousser chemin. La nuit dans la jungle tout paraissait tellement effrayant. L'idée de devoir passer les 5 prochains cycles seuls dans cette jungle hostile les fit frissonner. Plus d'une fois, ils entendirent des bruits étranges. Des bruits auxquels ils étaient toutefois habitués, ayant grandi dans cette forêt exceptionnelle, mais qui à présent leur paraissaient lugubres. Quand ils débouchèrent enfin sur le haut plateau, après deux heures de marche en forêt. Ils furent tous ébahis par la beauté et la magnificence du ciel étoilé en cette nuit si parfaite. L'étoile Sirius de la constellation du grand chien irradiait la nuit. Pour le clan des Olmèques, elle avait toujours été le symbole de leur propre monde aujourd'hui disparu. L'apercevoir était donc un excellent présage.

Face à eux, Ollin planta sa machette dans le sol et, sa torche à la main, il les regarda de manière solennelle:

- Ici se sépare notre route, chacun devant suivre sa propre voie. Quand vous reviendrez vers nous, se sera autre part puisque d'ici à peine quelques mois, avant que ne vienne les pluies torrentielles... notre clan va migrer en direction de nouveaux territoires... Ce qui fait que pour nous retrouver, à la fin de votre long voyage, il vous faudra écouter cette petite voix, celle de l'Esprit du Quetzalcóatl, qui a toujours animé notre clan et qui vous ramènera d'instinct vers votre clan. Mais la route sera longue et les dangers nombreux. Je vous invite donc une nouvelle fois à être d'une grande prudence.

Aussitôt qu'il termina son discours, la torche d'Ollin s'éteignit et tomba sur le sol. Il disparut, s'envolant dans la nuit sous l'apparence d'une chauvesouris. Sidérés, les jeunes métamorphes comprirent qu'ils n'auraient pas d'autres indications pour commencer leur Yohualtzin. Comme si cela aurait été une course, Yuma, sur la droite de son ami Acoatl, se transforma immédiatement en magnifique jaguar qui, sa petite sacoche au cou, s'enfuit dans la nuit. Zyanya et Acoatl en firent de même et prirent des apparences pour l'une de jaguar et pour l'autre de grand aigle noir. Sa sacoche étant un peu encombrante, ce dernier eut du mal à prendre son envol. Bientôt, il ne resta plus qu'Izel et notre jeune ami. Au clair de lune, ils échangèrent un regard.

- Bon... marmonna le grand timide. C'est le moment de se 
quitter on dir...

Izel ne lui laissa pas achever sa phrase. Elle se précipita sur lui et lui donna un long baiser d'adieu. De surprise, d'abord l'adolescent ne sut comment réagir puis finalement il se détendit, lui rendant son baiser. Ils furent brusquement séparés par un jaguar qui leur sauta dessus. Izel tomba sur le sol rocailleux et s'y cogna durement la tête. Son partenaire fut lui aussi renversé par le jaguar qui reprit une forme humaine au-dessus de lui:

- Je me doutais bien qu'il y avait quelque chose entre vous! Comment oses-tu la toucher alors qu'elle m'est promise! lui cracha Yuma à la figure.

Yoltzin le repoussa, s'empressant de se remettre debout et lui disant qu'il était fou d'agir ainsi. Il vint pour demander à Izel si elle allait bien et c'est là qu'il la vit étendue sur le sol, gisant dans une marre de sang. Il se précipita en sa direction et chercha à lui venir en aide:

- IZEL! Réveille-toi! Je t'en prie!

Mais elle ne respirait plus. Sa main était pleine de sang! réalisa Yoltzin avec horreur! Il se tourna vers Yuma et lui jeta un regard mauvais:

- C'est toi qui l'as tué! C'est de ta faute!

Il voulut se jeter sur lui, mais un autre jaguar surgi de l'ombre, c'était Zyanya, qui avait toujours été amoureuse de Yuma et qui avait décidé de le suivre discrètement après son départ... Elle prit forme humaine et vint en aide à fils du chef de clan:

- Mais non! C'est toi Yoltzin qui l'a tué! J'ai tout vu... N'est-ce 
pas YUMA?

La langue de vipère mit des mots dans la bouche du fils du chef de clan. Izel était en train de l'embrasser pour lui faire ses adieux, avant de prendre des chemins opposés et Yoltzin avait essayé de les séparer, car il était jaloux... Quand les anciens sauraient ce qu'il avait fait, ils lui réserveraient le seul châtiment possible pour un tel crime: il serait purement et simplement écorché vif pour lui arracher sa peau de métamorphe, et ensuite banni pour toujours, condamné à vivre avec les humains et comme les humains! Il ferait donc mieux de partir maintenant et de ne plus jamais revenir, avant qu'ils aillent tous deux en informer le chef de clan... La mine déconfite, Yoltzin comprit qu'il n'avait aucune chance face à eux. Yuma raconterait sa version des faits et Zyanya allait la confirmer... il valait effectivement mieux pour lui qu'il fiche le camp très rapidement.

Yoltzin se changea en un de ces grands aigles qu'il avait observé dans la forêt au cours des derniers jours et disparut dans la nuit, sa petite sacoche restée derrière, sur le sol non loin de son Izel. Il ne sut jamais si cela était l'instinct de survie ou autre chose, mais il réussit à voler ainsi, puis à courser par la suite sous forme de panthère dans la forêt d'Amazonie pendant deux jours successifs avant de finir par s'arrêter près des rives de l'un des affluents du grand fleuve d'Amazonie, le Rio Tocantine. Là, il reprît forme humaine, essoufflé et toujours en état de choc. Il se laissa tomber dans les hautes herbes, pleurant et soufflant comme un phoque. Izel était morte... Il n'arrivait pas à se la sortir de la tête. Il ne cessait de revoir la scène de ce baiser interrompu. Ses mains étaient encore souillées du sang d'Izel, s'horrifia-t-il se précipitant en direction du plan d'eau pour se nettoyer, et sautant dans le fleuve, qui était creux à cet endroit, si bien qu'il eut la désagréable surprise de se retrouver avec de l'eau par-dessus la tête.

Il était tellement épuisé, tellement fatigué et tout tremblant qu'il eut du mal à refaire surface. Il se mit brusquement à crier. Quelque chose l'avait frôlé dans l'eau! Il fut pris par surprise quand un narval gris tirant sur le rose apparut à la surface de l'eau. Mais qu'est-ce que c'était que cette chose? Le Boto, une espèce de dauphin exceptionnelle, se précipita en sa direction et lui prodigua son affection. Le métamorphe rit de lui-même devant le mammifère inoffensif dont leur avait déjà parlé Ollin. Épuisé au bord de la crise de nerfs, il s'accrocha au dauphin, qui se mit à le trainer dans l'eau en nageant gaiment. Yoltzin ferma les yeux l'espace d'un moment, pour essayer de chasser cette image d'Izel morte, Izel lui donnant un baiser... Izel lui sautant au cou...Izel souriant sur le sentier... Izel se penchant pour puiser de l'eau à la source...

Quand il rouvrit les yeux, il vit avec surprise que le dauphin rose l'avait conduit sur le bord d'un quai. Très vite. Le métamorphe se cacha en dessous, car il y avait surement des humains dans les environs. Et justement, un homme de grande carrure arriva sur le quai, un seau rempli de poissons à la main. Il se mit à parler avec le dauphin et à le nourrir. Yoltzin réalisa alors qu'il mourrait de faim... cela faisait 48 heures que l'adolescent gambadait dans la forêt ou la survolait sans avoir rien mangé. Il avait oublié sa sacoche près du cadavre d'Izel et donc n'avait aucune de ses réserves de viande séchée.

Le métamorphe observa le dauphin, il ferma les yeux et pensa à ne faire qu'un avec lui. Brusquement, il se transforma lui-même en dauphin de la race des Botos et de couleur identique à celui qui était venu à lui. Il surgit alors de sous le quai qui s'avançait dans les eaux verdâtres du fleuve et imita son compagnon d'infortune, faisant des pitreries devant le biologiste marin, qui lui lança du poisson à lui aussi:

- Toi, tu m'as l'air d'un petit nouveau... comment je vais t'appeler?

Il parlait anglais, se dit l'adolescent, qui à titre de métamorphe comprenait toutes les langues que savaient parler ses ancêtres et l'anglais en faisait partie... Quand il eut fini d'engloutir du poisson, ce qui le rassasia, Yoltzin fit des cabrioles dans l'eau exactement comme l'autre dauphin pour remercier l'homme blanc. Ensuite il s'enfonça dans les eaux du Rio Tocantins, allant en direction de Belém sans le savoir. Lui qui devait éviter toute civilisation, la voie qui était la sienne l'y conduisait pourtant.

Après avoir nagé ainsi un petit moment, le métamorphe refit surface sous sa forme humaine à proximité d'une plage de sable blanc de Marajó en bordure de la ville de Belém. Au clair de lune, il nagea à toute vitesse en direction du rivage, non loin d'un grand hôtel luxueux. Il se laissa flotter dans l'eau en observant les lumières du grand hôtel ainsi que quelques touristes vêtus de leurs chemises hawaïennes et d'autres vêtements tout aussi étranges. Des torches étaient plantées dans le sable sur la plage et de petites tables avec leurs parasols étaient regroupées en un endroit. Il devina que les humains massés sur la plage devaient être des vacanciers puisque leur guérisseur leur avait enseigné qu'il y en avait beaucoup aux abords des villes humaines d'Amérique du Sud.

Il était tellement bien dans l'eau et cela le reposait tellement de nager sous la forme d'un dauphin que notre ami ne s'était pas rendu compte de la distance parcourue avant que les bateaux de plaisance se fassent de plus en plus nombreux. L'adolescent plissa les yeux pour essayer d'imiter le short de baignade de l'un des touristes qui était très moulant de couleur blanc avec une grosse bande bleu marin à la taille. En effet, il se doutait que s'il sortait de l'eau vêtue comme un sauvageon, il se ferait tout de suite remarquer. Le souffle coupé, une fois qu'il eut procédé à cette modification, sous sa forme humaine, il nagea en direction du rivage et émergea de l'eau avec une certaine nervosité.

Une bonne odeur de méchoui lui parvint et il se laissa guider par celle-ci en direction du petit restaurant exotique qui se trouvait sur la plage du grand hôtel un peu plus loin sur la gauche. Le métamorphe saliva en regardant tous ces mets que les touristes dévoraient en abondance à la lueur de ces guirlandes lumineuses dont il se demanda quelle magie les animait. Y avait-il des sorciers parmi ces humains? Il y avait un territoire dans la forêt d'Amazonie que son peuple évitait toujours comme la peste, car il était habité par de puissantes Amazones et d'étranges sorciers aztèques... enfin, c'était ce que prétendaient les anciens... Mais le jeune métamorphe commençait un peu à en douter, car ils prétendaient aussi que les humains étaient cruels et méchants. Mais ces touristes assis à ces petites tables en plein air, à rire et à festoyer, ne lui paraissaient pas aussi perfides et avares que le prétendait sans arrêt le père de Yuma ou Ollin.

À une table, un groupe de jeunes de son âge riaient et mangeaient gaiment de petites choses toutes roses... Trempées dans du beurre à l'ail, les touristes se régalaient de crevettes en buvant des daïquiris sans qu'il le sache. L'un d'eux était grand et costaud, les cheveux bruns foncés et les yeux bleu très clair. Il portait un teeshirt arborant le prisme de la pochette du dernier disque de Pink Floyd, The dark side of the moon ainsi qu'un short bleu, vert et rouge aux motifs psychédéliques. Près de lui, parmi la bande de jeunes, il y avait un autre adolescent, juste un peu plus petit que lui et au look similaire au sien. Le troisième ado, un type à lunettes blond aux yeux bleus, assez grand et maigrichon, avait une minuscule boucle diamantée à son oreille gauche. Il portait un pantalon blanc de matelot et un chemisier assorti ainsi qu'un lainage sur les épaules. Il était plus dédaigneux que les autres, et aussi plus maniéré. Il n'avait pas non plus le même accent chantant qu'avaient les deux autres quand ils s'exprimaient.

Les deux filles qui les accompagnaient portaient des robes séduisantes. De taille haute, la robe de la première jeune femme, une petite Mexicaine, avait des motifs de losanges dans des teintes de brun et de jaune. La deuxième fille était bien plus jolie et élégante. Elle portait elle aussi une robe de taille haute, mais avec de jolis motifs discrets de couleur blancs sur fond bleu marin. Elle avait aussi un châle sur les épaules pour cacher son buste et portait son verre à ses lèvres avec délicatesse et raffinement. Le métamorphe se frotta les yeux, car avant aujourd'hui il n'avait jamais vu de femmes blanches et encore moins avec des cheveux blond-platine. Elle avait le teint pâle, de petites taches de rousseur et de beaux grands yeux verts comme les hommes de son propre clan, mais encadrés de cils très délicats. Ses lèvres, de même que celles de son amie étaient très foncées et ses joues rougies... Quant à ses cheveux, ils ondulaient délicieusement au vent. Le métamorphe eut du mal à la quitter des yeux tant il fut fasciné par sa beauté si différente de celles des filles de son propre clan.

Tout à coup, il sentit son ventre gargouiller. Il y avait tellement de nourritures sur les tables extérieures où étaient amassés ces touristes... Dans son clan, ils ne faisaient pas toujours des chasses aussi fructueuses. Malheureusement, comme il passa trop de temps à saliver devant ces plats gouteux, l'aborigène se fit chasser par le tenancier du restaurant qui le prit pour un enfant de la rue. Le métamorphe eut très peur face à son attitude, et fit vite demi-tour, pour aller se cacher dans la forêt environnante. Y reprenant son souffle, il s'adossa à un grand palmier, ramenant ses jambes vers lui. Qu'est-ce qu'il faisait ici? Il était stupide ou quoi? La chose la plus importante qu'Ollin leur avait dit c'était d'éviter les humains! Et lui, non seulement il se rapprochait d'eux, mais en plus il les imitait! se jugea-t-il durement, regardant ce short hideux qu'il arborait sur son corps. Si jamais un de ces humains s'apercevait de sa différence, il était fichu!

Brusquement, une sorte de bestiole poilue surgit en sa direction et lui sauta au visage pour le lécher.

-Iggy! Reviens ici! hurla un jeune garçon, qui marchait sur la plage en compagnie de son père.

Le chien, un Boston terrier noir et blanc de petite taille, revint vers son maitre et c'est ainsi que le métamorphe, qui poussa un soupir de soulagement, compris qu'il s'agissait d'un chien, n'en ayant jamais vu de ses propres yeux auparavant. Se détendant de nouveau, il s'adossa au palmier pour faire un somme et s'y endormit de fatigue. Quand il se réveillât le lendemain, la plage était pleine de touristes. Dans leurs maillots affriolants, la bande d'ados était étendue non loin de lui sous un parasol planté dans le sable et sur leurs serviettes de plages. Le grand maigre arborait un style un peu plus chic que les autres et il passait son temps à tout critiquer. Yoltzin remarqua que plusieurs personnes promenaient leurs chiens sur la plage. Il décida donc de prendre cette forme pour se fondre dans la masse. Il opta pour celle du Boston terrier qu'il était venu lui lécher le visage le soir précédent.

Il bondit alors hors de sa cachette passant près des adolescents et fonça tout droit en direction de la mer pour aller y piquer une tête pour se rafraichir. Celui des adolescents qui était le plus grand et le plus fort siffla fortement à son endroit d'un air amusé. Le métamorphe revint en sa direction et lui sauta au cou, imitant les autres chiens qu'il avait vus sur la plage. Le reste du groupe d'ados s'en plaignit fortement, se faisant arroser par le chien:

- Ah Ryan! Va jouer plus loin avec ce sale cabot! se choqua vivement la grande blonde.

Le fort gaillard lui jeta un regard amusé et se leva rapidement pour partir avec le toutou. Il joua avec lui pendant un petit moment, jusqu'à ce que le chien lui semble un peu fatigué. Le Texan lui demanda si de courir ne lui aurait pas donné un peu faim par hasard. Le métamorphe jappa fortement, signifiant que oui, en effet, il avait très faim! Ryan l'invita à le suivre en direction du restaurant sur la plage. D'abord, le métamorphe hésita, car, si le propriétaire de cet établissement l'avait chassé alors qu'il était humain, que ferait-il à un chien? Mais le Texan insista pour qu'il le suive.

Le métamorphe eut alors la surprise de découvrir que ce tenancier traitait mieux les animaux que les humains. En effet, le Brésilien donna un énorme steak au Texan pour nourrir ce qu'il croyait être son chien. Il faut dire que le père de Ryan possédait le grand hôtel à qui appartenait cette plage et donc ce restaurant. L'adolescent le remercia avec ce regard franc et généreux qui le caractérisait et Yoltzin dévora son steak avec appétit. Devant l'attitude d'abord du biologiste avec les dauphins puis du Texan et enfin du tenancier avec le chien, le métamorphe commença à se dire qu'il était plus payant d'être un animal de compagnie dans le monde des humains que quoi que ce soit d'autre.

Il resta donc auprès du Texan durant tout l'après-midi, celui-ci le dorlotant et le cajolant. À un certain moment, un des ados qui se nommait Coldy, et dont il comprit qu'il était son frère cadet, offrît à Ryan de se lancer le ballon de foot sur la plage. Les deux Texans invitèrent le chien à les suivre en lui expliquant les règles du jeu. Les deux filles les regardèrent partir jouer avec le chien d'un air amusé. C'était bien Ryan et Coldy! Ils étaient incapables de tenir en place plus de deux minutes. Anna, la Mexicaine, et Charlotte, la grande blonde, sortirent des sandwichs qu'elles avaient fait faire en cuisine expressément pour ce piquenique. Le grand maigre toujours assis près d'elles et lisant un livre, les refusa poliment, disant qu'il préférait aller manger au restaurant sur la plage... Puis, il se leva et partit sans autre forme.

- Oye! Que Arrogante!* J'en ai assez moi de ce snob! ragea Anna, la petite amie de Coldy.

- Tu n'es pas la seule! Je crois que s'il me parle encore de sa lignée parfaite et de son cher père le comte de Whitelion... je vais finir par l'assommer avec sa saleté de bouquin! rétorqua son amie, qui était elle-même d'origine britannique. Je ne comprends pas pourquoi Ryan l'a invité à passer l'été avec nous à la place de Stanley! Jeremy est une teigne!

Anna lui expliqua qu'il n'avait guère le choix, car le père de Ryan, ce bon vieux Jack, ainsi que l'oncle Dick ,qui était actionnaire à parts égales avec lui, désiraient étendre leur empire en Europe et que, pour cela, la meilleure porte d'entrée c'était encore l'Angleterre et il se trouvait que tous ceux qui désiraient être bien vue du jetset londonien devaient en passer par le comte de Whitelion, le père du jeune lord... Donc le père de Ryan lui avait demandé d'inviter le fils de ce noble et de bien s'assurer qu'il ait un fun noir avec eux. En plus, lui confia Anna, le père de Ryan n'aimait pas beaucoup que son frère Coldy traine avec Stanley, car il trouvait qu'il avait une mauvaise influence sur lui. La Mexicaine jugeait qu'il n'avait pas tort sur ce point. Quand Stanley était dans les environs, on dirait que le quotient intellectuel de son copain baissait de moitié! Charlotte éclata de rire:

- Bon sang Anna! Le QI de tous les hommes baisse de moitié quand ils sont en groupe... la preuve, regarde-les!

Sur la plage, ils étaient en train de se bagarrer avec le chien pour un malheureux ballon de football. C'est vrai que la tête dans le sable et le cul en l'air tout emmêlés les uns sur les autres, ni Ryan, ni son frère n'avaient l'air de fréquenter l'école la plus huppée et aussi la plus sévère sur les notes de tous les collèges internationaux. Non! Ils ne ressemblaient qu'à deux gros idiots qui se bagarraient avec un chien.

- Comment on va t'appeler le chien? demanda le Texan de sa voix grave.

- Clark, comme le joueur de foot... proposa Coldy.

- Ah, mais non allons! Il lui faut un nom qui a du mordant... un nom purement texan! Ah, je sais! On va l'appeler Rantanplan! répondit Ryan, qui trouvait ce nom super.

Ils éclatèrent de rire tous les deux quand le chien jappa fortement, semblant approuver ce surnom. Puis, ils revinrent avec leur gentil toutou en direction des filles qui se faisaient bronzer sur leur serviette, près du parasol et le chien se coucha docilement au pied de Ryan. Coldy attrapa deux cocas dans la glacière et les décapsula. Il en donna un à Ryan et prit le deuxième. Soucieux du bienêtre de l'animal, le Texan demanda à son frère cadet s'ils avaient des bouteilles d'eau. Comme il n'y en avait pas, il retourna en direction du restaurant et il demanda au tenancier un bol avec de l'eau fraiche pour son chien. Il revint et le posa au pied de celui-ci. Puis, lui et son frère Coldy se mirent à manger avec appétit les sandwichs et les croustilles du piquenique que leur avaient préparé les deux jolies filles. Le métamorphe tomba endormi au pied du grand gaillard. Juste comme Jeremy revenait vers eux, son livre dans une main, Ryan se leva et alla se baigner. Il invita le Britannique ainsi que les autres à se joindre à lui. Coldy évita de le suivre, car Anna le lui déconseilla comme il venait de finir de manger. Jeremy usa du même prétexte pour se débiner. S'allongeant sur sa serviette, il prit une pause à la manière des vedettes dans les magazines, son livre à la main, et dont Ryan ne douta pas pour avoir l'œil pour ce genre de chose, que cela était dans l'unique but de s'attirer les regards du bel adonis qui leur servait de maitre nageur, juste un peu plus loin, et perché dans sa petite tour... Par politesse, le Texan prit un air innocent et feignit de ne pas s'en être aperçu. Il les traita tous de poules mouillées avant de se jeter à l'eau et de nager une bonne partie de l'après-midi, étant un grand sportif.

Vers la fin de la journée, ils commencèrent à ranger leurs effets pour retourner à leur chambre d'hôtel. Ryan invita le chien à les suivre en direction de celui-ci, mais le métamorphe avait besoin de reprendre un peu sa forme humaine pour se régénérer. Donc il se sauva en direction de la forêt.

- J'imagine que t'es une sorte de cowboy solitaire, toi, hein... se dit Ryan, qui le laissa faire, espérant qu'il reverrait ce chien le lendemain.

En effet, il avait très envie de le ramener chez lui au Texas.

* * *

Yoltzin fit un rêve étrange. Il voyait son naualli qui s'approchait de lui, dans la brume. D'abord, il lui sembla que c'était un serpent à plumes, comme le grand Quetzalcóatl... Mais, en s'approchant, la forme allongée se définit et devint ce gringalet, le Britannique, celui que Ryan et ses amis ne semblaient guère apprécier. Le visage tout dégoulinant d'eau froide, il se fondit en lui-même jusqu'à devenir une part de lui. Le métamorphe se réveilla en sursaut, hurlant de dégout. Quel métamorphe voudrait avoir un humain pour naualli? Cela n'était qu'un cauchemar! se répéta Yoltzin, qui se sentit ankylosé. Dormir contre un palmier, ce n'était pas très confortable.

Cette nuit, il n'y avait pas d'étoiles dans le ciel et le temps était orageux. Tout à coup, il sembla au métamorphe qu'en travers du bruit des vagues déferlantes, il percevait une voix sourde... il se leva et sortit de sa cachette. Il se mit à scruter les alentours dans son accoutrement d'indigène. Il devait être environ deux heures du matin. Sur la plage, toutes les torches étaient éteintes et le restaurateur avait rangé ses tables et ses parasols sans doute parce que lui aussi avait senti la tempête approcher.

De nouveau, il sembla à Yoltzin qu'une voix criait au secours... Il finit par discerner une forme, dans la mer tumultueuse. Le métamorphe s'empressa de plonger dans l'eau et de prendre sa forme de dauphin. Il chercha à rejoindre le baigneur en difficulté, qui avait sans doute été surpris par l'ampleur des vagues... Il lui fallut un certain temps pour le retrouver, d'autant plus qu'il était en train de caler au fond de l'eau. Quand il eut enfin repéré celui-ci, il eut du mal à s'en approcher, car dans sa panique, l'humain en détresse le prenait pour un requin. Il se débattit jusqu'à ce qu'il perde conscience et ses poumons se remplirent d'eau. Yoltzin n'arriva pas à le soulever et à le rapporter en direction du rivage sous sa forme de dauphin, car il ne maitrisait pas encore très bien cette transformation. Il perdit donc un temps précieux à se retransformer en humain et à tenter de peine et de misère de ramener le corps inerte à la surface, puis sur le rivage, nageant dans les eaux agitées.

Il constata à sa grande surprise qu'il s'agissait du corps de Jeremy, le Britannique, celui auquel il venait tout juste de rêver! Il s'efforça tant bien que mal de le ranimer, de dégager ses voies respiratoires. Il lui fit même le bouche-à-bouche, son ADN se mêlant au sien, mais il n'y avait rien à faire, cet humain était mort de sa belle mort. Et puis le métamorphe ignorait comment ramener un noyé à la vie... D'abord Izel, maintenant cet humain... Il eut le sentiment que les esprits s'acharnaient sur lui. Il était prêt à parier que si jamais quelqu'un le trouvait là près du corps inerte de cet humain, une nouvelle fois il serait accusé à tort. Le vent se leva, la tempête prenant plus de force. Tout à coup, le métamorphe eut le sentiment qu'il n'avait pas fait ce rêve pour rien. Et si, son destin n'était pas de sauver cet humain, mais de prendre sa place? Peut-être que sa voie, son chemin bien à lui, passait par les humains et que les esprits le lui avaient signifié en lui envoyant un de ces songes dont parlait si souvent Ollin!

Le métamorphe attrapa les jambes du jeune lord écossais et le tira dans la forêt. Il se transforma en chien et creusa un trou pour l'y mettre. Puis, une main posée sur son corps pour entrer en osmose avec le défunt, lentement il prit l'apparence du jeune homme. Le souffle coupé, il vit sa peau qui était à présent rosée et sentit son corps plus grand et plus musclé... Avec frénésie, il poussa la terre mêlée de sable sur le cadavre pour refermer le tombeau du défunt. Au pied de celui-ci, ayant soudain comme un regain d'espérance, il fit une prière qu'il adressa aux anciens de son propre clan ainsi qu'à l'esprit du Quetzalcóatl qui les guidaient. Il promit que, si son destin était vraiment d'être conduit par une autre voie que celle des membres de son clan, eh bien qu'il se ferait obéissant. Mais, en échange, il demanda aux anciens de son clan ainsi qu'à l'esprit du Quetzalcóatl d'accompagner cet humain dans son dernier et grand voyage dans l'autre monde. Puis, de cette nouvelle apparence humaine qu'il arborait, le métamorphe sorti de l'orée du bois et avant que la tempête prenne plus de force, il partit en direction du grand hôtel.

Quand il arriva devant le hall d'entrée, le corps détrempé et ne portant qu'un caleçon de baignade, le portier le regarda bizarrement, mais il lui ouvrit tout de même, reconnaissant l'un des compagnons des fils Crayton par opposition aux frères Crayton, les grands patrons. Comme il regardait partout autour dans le hall du grand hôtel, un employé vint le voir et lui demanda s'il avait un problème.

- Je suis fatigué et j'ai faim! lui répondit le métamorphe avec une franchise déconcertante, n'y connaissant rien aux manières des humains.

Comme ils avaient reçu l'ordre de traiter le jeune lord avec la plus grande déférence, le groom commença par lui trouver une nouvelle clé pour sa suite princière puisqu'il l'avait perdu. Ensuite, il l'invita à monter dans l'ascenseur en sa compagnie, lui expliquant qu'il le reconduirait à sa suite, là où il lui serait possible de se sécher, et qu'une fois là-haut, il lui ferait porter à manger. Le métamorphe eut une certaine hésitation en pénétrant dans l'ascenseur, car cet engin lui faisait un peu peur. Il se sentit encore plus terrorisé quand les portes se refermèrent sur eux et que la boite en métal dans laquelle ils se trouvaient se mit à bouger. Quand la porte se rouvrit, il fut impressionné de découvrir qu'il se situait désormais à un tout autre étage. Médusé par cette drôlerie, il scruta avec attention le groom qui lui ouvrit la porte de sa suite, se posant bien des questions.

L'aborigène fut très impressionné par l'immense habitation que Jeremy occupait pour lui seul. Avant de partir, le groom lui demanda ce qu'il désirait manger pour qu'il le dise au chef cuisinier qu'il comptait réveiller pour se faire étant donné l'importance de ce client aux yeux de leurs patrons. Le métamorphe lui répondit qu'il désirait une belle volaille bien juteuse.

- Vous voulez dire du poulet rôti monsieur?

L'aborigène hocha la tête positivement. Le groom lui demanda s'il désirait une entrée ainsi qu'un petit quelque chose à boire avec sa volaille. Le métamorphe se souvint de cette bouteille marquée du mot Coke que buvaient Ryan et ses amis et il en demanda, prononçant le mot un peu tout croche.

- Et comme entrée, monsieur désire?

L'adolescent le regarda sans comprendre si bien que le groom déduisit que sans doute les Britanniques utilisaient un autre mot pour cela. Il lui expliqua donc qu'une entrée était un plat que l'on mangeait avant le repas principal comme une salade ou une soupe...

- Ça! De la soupe... c'est très bien! s'exclama-t-il, son estomac criant famine.

Le groom, bien content de se sauver, prit alors congé, lui précisant qu'il y avait des serviettes de douche propres dans sa salle de bain. Après son départ, le métamorphe poussa un profond soupir de soulagement. Prendre l'apparence de cet humain semblait en fin de compte bien plus compliqué qu'il ne l'avait cru. Sous cette forme humaine, l'indigène se mit à déambuler dans la grande suite, l'examinant dans les moindres détails. Le garçon d'étage avait ouvert la lumière du plafonnier de son salon privé en appuyant sur un petit bouton. Les Olmèques étant un peuple très savant, le métamorphe mit peu de temps à comprendre que des boutons faisaient tout un tas de choses dans cette grande suite.

Il devint absolument surexcité à tous les essayer. Les humains étaient peut-être avares, mais ils étaient aussi très ingénieux, comprit bien rapidement le métamorphe. La télévision occupa une grande part de son attention. Il se demanda par quel étonnant tour de force les humains arrivaient à faire apparaitre des images provenant d'aussi loin que les États-Unis dans cette grosse boite arrondie. Et quand son repas arriva, il se régala de la bonne soupe et de la volaille juteuse à point.

Il fut aussi agréablement surpris de découvrir qu'il avait sa propre chambre, contrairement à sa hutte qu'il partageait avec ses parents. Depuis qu'il était tout petit, chaque fois que ses parents voulaient faire des galipettes, Yoltzin était forcé d'aller dormir sur la paillasse, un étage en dessous. Cependant, il disposait à présent d'une immense chambre avec une immense couche très moelleuse et ainsi qu'il avait aussi sa propre salle de bain, avec toutes les commodités dont l'eau courante... tout cela pour lui tout seul! Après trois nuits passées à crapahuter dans les bois, dormant dans des lieux inconfortables... Le métamorphe s'endormit très rapidement sur le lit moelleux qu'il ne défit nullement. Juste avant de sombrer dans le sommeil, il eut une pensée pour Izel. Si seulement elle était là, pour voir toutes ces choses merveilleuses!

*Quel arrogant!

            
            

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