Ça fait dix jours que je me suis réveillé de mon coma. Je parle très peu ! Juste ce qu'il est nécessaire de dire. En fait, je me sens spectatrice de tout ce qui se passe autour de moi. J'ai juste mal dans ma chair. A chaque fois que je vois les regards affligés de mes proches cela me rappelle cette soirée funeste. Je sors normalement de l'hôpital cet après-midi. C'est Fréderic et Romaric qui me ramène. Papa a une urgence au travail. Il y'a deux jour Deborah et Jordan sont venus me voir. Ce dernier m'a dit avoir changé de chambre. Sa mère n'a pas arrêté de se confondre en excuses. C'est chez elle que tout ceci s'est passé. Jordan est affligé, il n'a pas arrêté de pleurer, il pense qu'il en ait en partie responsable. Deborah, lui et moi avons beaucoup pleuré lors de cette visite.
Tantine Linette vient également tous les jours, papa et elle parle de procès. Pfff ! Je ne sais pas si un procès changera grand-chose à ce qu'il m'a fait ou pourra me rendre ce qu'il m'a pris. Je me sens sale, je me sens vide comme s'il me manque une partie de moi. Ma famille m'apporte son réconfort. Mais moi en ce moment, je ne sais pas. J'ai juste enfin de mourir.
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Ça fait deux semaines que je suis sorti de l'hôpital. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Les cours ont commencé mais je n'ai pas encore la force de sortir de la maison. J'ai peur du regard des autres, j'ai peur d'être jugée. Lorsque, je suis parti par hasard sur Facebook, il y'a trois jours, j'ai vu un post de soutien de Timothée. Les commentaires étaient sympa sauf un qui m'a glacé le sang où la personne disait que je n'étais qu'une allumeuse et que j'ai eu ce que je mérite ! Ce qui m'a le plus choqué c'est que ces mots venaient d'une fille comme moi.
J'en ai parlé au psychologue que je vois maintenant deux fois par semaine. Elle m'a juste dit de ne pas me préoccuper de l'opinion des autres . C'est facile à dire ! Comment faire lorsqu'on à l'impression que le mot « viol » est inscrit sur notre front ? Ou lorsqu'un homme nous regarde dans la rue nous nous sentons sales ?
Deborah vient presque tous les jours à la maison. Elle m'apporte les cours et m'explique un peu. Papa est au petit soin. Il me traire comme de la porcelaine. Je n'aime pas ce que je lis dans son regard. Je vois bien qu'il se croit coupable de quelque chose. Je pense juste qu'il n'a rien à se reprocher.
Cette fin de semaine nous irons voir le psy en famille. Il parait que c'est important pour que les autres membres de la famille acceptent aussi la situation et à vivre avec.
**Un mois plus tard**
J'essaye de vivre avec la situation et de l'accepter. Je me dire que je ne vais pas finir mon existence enfermé dans la maison à me lamenter. Enfin, j'essaye d'appliquer les conseils de mon psy ! Elle dit que me morfondre, c'est comme si je laissais ce Charlie dirigé le cours de ma vie.
J'ai donc repris le chemin de l'école. Ceux qui ont eu vent de l'incident me regardent de travers. La plus part de temps avec pitié ! Ça commence vraiment à m'agacer cette situation. Je ne porte que des vêtements très amples maintenant surtout lorsque je suis en civil. Pour l'école comme uniforme est obligatoire, je mets un haut longue manche sous la chemise. Pour le cours d'E.P.S, c'est plus compliqué. Je me suis portée inapte ce trimestre. En ce moment, les études son mon seule moyen d'évasion. Je passe mon temps dans mes cahiers. J'ai même commencé à faire des fiches. Cela me permet de ne pas penser à cette histoire de viol et ça tombe bien la période des devoir a commencé au lycée. En même temps, cela me donne également un but. Je ne veux plus être celle qu'on regarde comme la fille qu'on a violé. Je veux que ma famille me regarde avec fierté et non avec compassion et tristesse. Alors je m'applique dans mes études !
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C'est le moment des inscriptions pour les activités à l'école et je viens de retirer la fiche. J'ai déjà cochet pour le club d'anglais de toutes les façons, c'est tous les lundi après-midi. Pour le volley-ball, j'hésite encore, la tenue pour les entrainements est à notre choix mais les maillots pour les matchs sont composés de shorts qui arrivent à mi-cuisses et de haut sans manches. Je ne serais pas très à l'aise. (Soupir) Le volley, c'est vraiment un sport que j'aime, je ne veux pas arrêter de le pratiquer je vais essayer m'arranger avec le coach de l'équipe (soupir).
Quelque heures plus tard, je suis finalement rentrée à la maison avec la fiche nous avons une semaine pour décider.
Ludovic.......
3 jours plus tard
Il est dix-neuf heures et Je viens de garer devant la maison. Je m'arrange pour rentrer plutôt depuis l'agression de Domi. (Soupir) Le psy nous a conseil de l'aide à dépasser cela. Il a dit que nous ne devons pas nous focaliser sur ça car cela l'empêcher à elle de passer à autre chose. Avec les garçons nous essayons temps bien que mal d'adopter le même comportement que nous avions avec elle avant. Mais elle s'est juste refermer pas moyen de dialoguer avec elle. (Soupir) Elle ne parle que brièvement. Le reste du temps elle est murée dans un silence ou dans ses cahiers. Je ne l'ai jamais vu aussi attentive à ses études. Elle n'a jamais été mauvais élève mais là, elle se donne plus qu'avant. Je dirai même à deux cent pourcent. Je ne sais plus comment lui parler ! Ma Dominique si joviale, si taquine a tout simplement disparu.
Je pose la tête sur le volant, soupire très profondément avant de descendre de la voiture. Je trouve les garçons au salon. Fréderic part la semaine prochaine, son département a débuté les cours depuis une semaine mais il a retardé son voyage pour soutenir sa sœur. Romaric lui a commencé, il y'a deux semaines. Je les salue et demande leur sœur. Apparemment, elle est dans sa chambre: sa nouvelle habitude. J'y vais et je cogne. Elle me dit de rentrer ce que je fais. Je la trouve sur le bureau entrain de bosser. Elle me regarde et me fais un petit sourire.
Moi m'approchant d'elle je lui fais un bisou sur les tempes : Bonsoir ma puce ! Tu bosses sur quoi !
Elle jette un coup d'œil rapide à ses cahiers avent de revenir vers moi
Dormi : les S.V.T ! J'ai devoir commun la semaine prochaine.
Moi : Ok ! N'oublie pas qu'on mange (regardant ma montre) dans trente minutes.
Elle soupirant : Ok!
Je sors de sa chambre direction la mienne quand mon téléphone sonne. Je le prends dans la poche de mon sac. Je n'ai pas besoin de vérifier, je sais déjà qui appelle ! Surtout si c'est à cette heure-ci !
Moi : Allô !!
Elle : Bonsoir, comment tu vas ?
Moi soupirant : Ça ira et toi ?
Elle : J'étais inquiète ! Tu n'es pas passé ce soir ! En plus, je n'ai pas eu de nouvelles depuis hier !
Je m'assis sur mon lit et desserre ma cravate
Moi : J'ai fini tard donc je suis directement entré à la maison.
Elle : Ah ok !
Moi : Je suis désolé de ne pas avoir fait signe de vie depuis hier. Je suis juste très occupé au boulot en plus avec Dominique, je ne sais plus où donner de la tête !
Elle compatissante : Je comprends ! Ne t'inquiètes pas. Comment va-t-elle ?
Moi lasse : Elle est toujours silencieuse et fait une fixation sur ses cahiers. Je ne l'ai jamais vu aussi assidu et ça m'inquiète de plus en plus !
Elle : Ça ira pour elle par la grâce de Dieu ! Il faut juste que vous lui montrer tout votre soutien. Je prie souvent pour elle pour qu'elle puisse surmonter ça et passer à autre chose. Elle est encore jeune et a toute la vie devant elle. Il ne faut pas baisser les bras ! C'est en ce moment qu'elle a le plus besoin de vous tous !
Moi : Uhmm ok !
Elle : Et les garçons ?
Moi : Ils font bien ! Romaric toujours égal à lui-même des trois, je crois qu'il est celui qui gère mieux la chose. Frédéric retourne la semaine prochaine ! Tu sais, c'est sa dernière année et il a juste six ou sept de cours avant de commencer son stage.
Elle : Tu me donneras son dossier. Je vais voir ce que je peux faire au boulot !
Moi : OK et les filles là-bas ?
Elle riant : Elles sont là ! Elle n'arrête pas de me faire de signes pour parler avec toi !
Moi riant : Donnes leur le téléphone, moi aussi je veux leur parler !
Elle : Rhoooo ! Elles ont leurs propres téléphones non ! Pourquoi, elles ne t'appellent pas elle-même tchiuuup !
Moi : Viviane, passe-moi mes enfants c'est tout ! Ce qu'elle fait.
Je parle vite fait avec elles. Je raccroche et pars me doucher. Quand je finis, je me rends au salon où Dominique avec ses frères devant la télévision. Cela me réchauffe le cœur parce que depuis qu'elle est sortie de l'hôpital, c'est la première fois qu'elle le fait.
Je propose de passer à table pour le diner. Pendant le repas, je suis étonné. Dominique rit de temps en temps des propos de Romaric. Il nous raconte quelques anecdotes drôles sur ses profs. Je la regarde juste et je peux vous dire que j'ai le cœur en fête de voir cette lueur amusée dans son regard ça fait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu.