Ma colombe blanche
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Chapitre 4 Chapitre 4

Alex n'avait pas cessé de tenter de la reconquérir par toutes sortes de moyens. Un jour elle lui cracha au visage qu'il la dégoutait au point qu'elle s'était fait avorter de la pourriture qu'il lui avait laissée cette nuit horrible.

- Non ! c'est toi qui es horrible Paloma

Elle ricana

- C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! profiter d'une jeune fille sans défense c'est être un preux chevalier par contre ? Tu me fais vomir à chaque fois que je vois ta face !

- Tu délires ma grande ! j'aurais pu m'occuper de toi et de l'enfant, tu t'es fait du mal pour rien , regardes comment tu es devenue, agressive, irritable et méchante. Je sais que je t'ai fait du mal je ne demande qu'à me faire pardonner

Elle refusa que ses mots l'atteignent mais pendant qu'il parlait elle eut l'idée de se venger, pour tout le mal qu'il lui avait fait.

- J'ai compris

- Qu'est-ce que tu as compris ?

- Je te pardonne nous pouvons nous remettre ensemble

- Oh merci Paloma, merci mon Dieu, je te montrerai que tu as bien fait, je vais passer chez ton frère et lui dire que tout es arrangé.

- Non je le lui dirai moi-même

- Ok je suis tellement content, je peux t'embrasser

- Oui

Elle mit tout son talent de comédienne dans ce baiser langoureux qu'il attendait

d'elle. Elle tenait sa vengeance et comptait aller jusqu'au bout !

Les semaines qui suivirent elle le rassura sur ses sentiments et lui tout heureux de voir qu'il était enfin pardonné multipliait les cadeaux. Avec sa petite bourse, elle lui acheta une tablette , dans le temps c'était un objet de luxe. Elle vit en ce geste, une opportunité d'avoir toujours plus de lui. Pour elle à compter de ce jour chaque objet devait être encore plus luxueux encore plus cher que le précédent. Les rares fois où il refusait d'accéder à ses demandes , elle le faisait culpabiliser sur la mort de leur enfant et expliquait que c'était pour tout ça qu'elle n'était toujours pas prête à coucher avec lui.

Il comprit après quelques jours qu'elle était en froid avec son jumeau et mit tout en œuvre pour les réconcilier. La réconciliation fut très froide car chacun n'avait pas pardonné à l'autre « son acte de lâcheté » et son frère encore moins depuis qu'il était père et heureux de l'être. Il se disait que sa sœur s'était privée d'un si immense bonheur, surtout que finalement elle était retournée avec le père de l'enfant. Leurs rapports n'étant plus les mêmes, elle ne lui avoua pas son projet caché.

Plus les semaines passèrent, plus Alex était malheureux et elle jubilait à l'extrême, elle le culpabilisa encore et encore et n'était jamais satisfaite de tout ce qu'il lui offrait. En gros, elle lui montra qu'elle était malheureuse avec lui. Il n'avait pas de vie et encore moins d'ami elle le coupa de tout contact avec l'extérieur c'était elle et personne d'autre. Il cédait à presque tous ses caprices, et elle lui porta le coup de grâce.

Un soir, où elle savait qu'il viendrait, elle s'arrangea à être dans la chambre avec un jeune épris d'elle à l'époque mais qui ne lui disait absolument rien. Elle flirta avec lui au point qu'il s'enflamma et elle le laissa la caresser et même ôter ses vêtements. Quand elle reconnut les pas d'Alex sur le pallier, elle se força à gémir bruyamment. La porte n'étant pas fermée volontairement, Alex tomba sur cette scène, il en fut tout mortifié. Le jeune homme qui savait qu'elle était en couple s'enfuit sans demander son reste alors qu'elle garda toute sa sérénité.

- Tu n'es qu'une...

- Une sale pute coincée ? Tu me l'as déjà dit fit elle en le narguant

- Oh non ne me dis pas que tout ceci était un gros piège, tu as failli me rendre fou avec tes plaintes incessantes et tes insatisfactions pour x ou pour y

- Je ne t'ai jamais obligé à être avec moi

- Tu vas me le payer !

- Quoi tu vas encore me violer c'est ça ? Viens !

Elle s'assit et s'adossa contre le mur de la chambre en écartant les jambes.

- Viens me violer, je ne demande que çà

La vue de son entrejambe excita Alex qui oublia toute sa colère

- Non je ne veux pas te violer, je veux juste te faire l'amour, oublions le passé, oublions ce gars même que j'ai vu sur toi, je te veux au point que j'en ai mal, regarde, il s'approcha d'elle.

Elle vit le pouvoir qu'elle avait sur lui et il lui fit pitié, elle décida d'arrêter ce jeu diabolique et de lui dire la vérité.

- Alex je crois que tu mérites mieux je ne t'aime pas, j'ai accepté de revenir avec toi juste pour me venger. Il n'y aura plus jamais rien entre nous à moins que tu me forces à nouveau. Les sentiments que j'avais pour toi sont éteints et j'en suis désolée

- On peut réessayer, je ferai tout ce que tu voudras

Elle redevint dure avec lui pour qu'il comprenne enfin

- Je n'ai pas besoin d'un chien ni d'un mouton ! je veux un homme un vrai et toi tu n'es qu'une loque humaine !

- Paloma !

- Sors de chez moi et n'y remets jamais les pieds !

Il s'en alla la mine déconfite.

Quelques heures plus tard, son frère furieux vint la trouver pour lui dire combien il trouvait son attitude dégueulasse.

- Tu es foncièrement mauvaise Paloma, je me demande comment je n'ai pas vu toute cette méchanceté que tu as dans ton cœur plus tôt. C'est la tata Angeline qui avait raison tu as une mauvaise graine en toi ! je t'ai toujours couvert et tu as fini pourrie gâtée ! tu finiras surement seule et aigrie de la société pour tout ce mal que tu ne cesses de semer autour de toi sans chercher à te mettre à la place des autres !

- Je ne savais pas qu'on pouvait parler à une morte ! Merci pour tes bénédictions ! bon vent à toi et à ta famille, j'espère que vous n'aurez jamais besoin de moi car moi je certifie aujourd'hui que même si tu restes la dernière personne sur terre je ne te demanderai plus jamais de l'aide !

Son frère blêmit mais ne rajouta plus rien. Ce fut leur dernière discussion sinon leur dernière dispute. Des années plus tard, elle obtint son diplôme d'ingénieur en Commerce et revint à Abidjan. Son frère et elle s'ignorèrent pendant tout le reste de leurs études.

Elle était maintenant assise dans sa voiture et revoyait Paloma, sa nièce, si innocente aux grands yeux qui s'était lancée vers elle sans calcul. Devait-elle gâcher cette pureté ? Elle restait persuadée qu'il n'y avait rien de bon en elle, elle incarnait le mal et ne pouvait en aucun cas être un modèle pour cette petite fille ni pour ses frères. Pour leur propre bien, ils gagneraient à rester loin d'elle. Elle avait choisi d'être ce qu'elle était et l'assumait pleinement mais ne souhaitait cela à personne. Se braquer contre le monde entier et vivre seule était un choix que beaucoup ne pouvaient pas assumer. Elle les laisserait à ce notaire qui devait bien les aimer, il se chargerait d'eux. Il devait y avoir dans la loi une procédure qu'il exploiterait pour les garder. Elle , s'en lavait les mains et retournait à sa vie, cela vaudrait mieux pour chacun.

Elle mit le contact et leva le front du volant, quand elle vit Jean-Baptiste qui toqua à sa vitre, il tenait sa nièce par la main.

- Mademoiselle KOUASSI, je ne peux pas vous laisser prendre la route dans cet état ce serait irresponsable de ma part.

- Je vais bien, elle avait repris un semblant de calme, à l'apparence elle semblait sure d'elle mais au fond elle était comme une mer agitée

- Je sais mais j'aimerais que vous rentriez quelques minutes, vous reposer un peu. On avait parlé de déjeuner avec vos neveux vous vous en souvenez ?

Sa voix avait un effet apaisant sur elle, elle se demandait comment il arrivait à être si calme et si doux envers l'inconnue agressive qu'elle était.

- Je veux bien... répondit elle d'une petite voix, ce devait être toutes ces émotions parce que du coup elle avait juste envie d'être une femme banale qui profite de son dimanche tranquillement. Demain elle reprendrait son masque.

« Oh mais tu t'entends ? Demain tu reprendras ton masque ? C'est ce masque qui a fait de toi ce que tu es aujourd'hui, si même ton frère jumeau n'a pas pu voir au travers , ne pense pas que ce notaire pourra ! » ; Elle resta silencieuse un moment et finit par répondre.

- ...Mais je vais rentrer chez moi

- Non tata c'était Paloma, tata Blandine a fait beaucoup de manger

- Paloma on dit beaucoup à manger

- Tata Blandine a fait beaucoup à manger, viens manger avec nous stp

Paloma sut que si elle cédait à cette invitation, elle céderait à tout or elle ne le devait pas pour leur bien à tous.

- Prochainement ma grande, elle grimaça plus que ne fit un sourire, je dois y aller, merci à vous pour tout

Elle démarra sans regarder en arrière, elle savait qu'elle venait de faire de la peine à sa nièce. Elle ne savait que faire ça, de la peine à tous ceux qui voulaient trop se rapprocher d'elle ou elle les utilisait pour arriver à ses fins ;

Elle était sortie avec d'autres jeunes gens après Alex mais elle n'était plus tombée amoureuse, ce n'était qu'un jeu pour elle, les utilisant pour ses courses et aussi pour les rares fois où elle avait envie de sexe. Aucun d'eux n'était parvenu à la satisfaire sexuellement, elle en ressortait frustrée.

Petit à petit, elle n'avait plus jugé important d'avoir un petit ami surtout si ce dernier ne faisait que râler, se plaindre du manque d'attention, du peu de jalousie qu'elle faisait ou encore de son indifférence face à tous ces reproches répétés. Ils étaient tous partis, les uns après les autres espérant qu'elle les rattrape et essaie de sauver la relation.

Elle avait testé la cigarette, et avait apprécié, la cigarette ne demandait rien en échange. Et quand elle l'utilisait elle pouvait la jeter sans remords et sans entendre des plaintes.

Elle rentra se changer et pour se rendre à sa piscine, l'avantage d'habiter un immeuble haut standing c'est qu'on a une piscine à l'intérieur de l'immeuble. Elle prit une douche rapide et mit son ensemble 2 pièces et se rendit à la piscine.

Nager lui fit un grand bien, lorsqu'elle fut fatiguée elle s'assit sur une longue chaise et prit son paquet de cigarettes. Ses pensées s'envolèrent vers son frère. Comment pouvait-il être mort ? Et d'ailleurs, pourquoi on ne lui disait rien concernant les obsèques et on ne lui parlait que des enfants. Elle prit son téléphone et composa le numéro de Jean-Baptiste.

- Monsieur ...

- Appelez-moi Jean-Baptiste

- Euh Jean Baptiste

- Voilà qui est mieux

- Qui s'occupe des obsèques de mon frère ?

- Je me suis déjà chargé des formalités administratives, je voulais vous les épargner

- Vous vouliez me les épargner ! dis donc pour qui vous prenez vous pour faire le nécessaire à la mort de mon frère et assurer le bien-être de sa descendance, non mais oh je peux porter plainte contre vous !

- Vous ne pouvez absolument pas !:

- Et pourquoi ?

- Parce qu'il m'a aussi désigné comme son successeur au cas où vous refusez de prendre vos responsabilités

Elle en fut estomaquée, son frère ne lui faisait même pas confiance mais il la désignait comme parent pouvant s'occuper de ses enfants, juste par principe.

- Ok ça tombe bien, vous allez aussi vous occuper des enfants ; l'affaire est réglée !

- Non parce qu'il y a une condition

- Laquelle ?

- Si je dois m'occuper des enfants je dois être marié après l'annonce de leur mort, pff votre frère aimait souvent me railler. Je pense que c'était ironique mais c'est écrit et les juges eux, n'en riront absolument pas !

- Ah ah comme c'est drôle je suis pliée de rire , dit-elle sarcastique, vous savez ce qui vous reste à faire

- Quoi ?

- Trouver une jeune femme et l'épouser !

Elle raccrocha.

Le soir commençait à tomber, elle commença à ressentir les effets d'un estomac vide depuis la veille. Elle sortit donc diner dans un restaurant au vallon. Elle passait la commande quand une joyeuse voix l'interpella :

- Comme on se retrouve ! je suis retourné au pub la nuit dernière mais vous n'y étiez pas

- Vous pensez peut être que c'est mon domicile ? lui rétorqua-t-elle en levant vers lui ses beaux yeux méprisants.

- Bonsoir charmante demoiselle, vous avez volé mon cœur il y a deux jours, je suis venu le récupérer

- Je vais le dire une seule fois et ce soir je ne suis pas du tout d'humeur à écouter vos histoires rocambolesques, LAISSEZ MOI DINER EN PAIX !

- Garçon svp je veux votre meilleur cognac et mettez tout ce que madame commandera sur ma note.

- Ok monsieur Aka

Il devait être connu dans le restaurant vu que le serveur l'appelait par son nom.

Il tira la chaise en face d'elle et s'assit sans sa permission :

- On est partis pour une longue et merveilleuse nuit, je ne vais pas vous embêter avec mes histoires rocambolesques rassurez-vous ajouta-t-il en souriant, je veux surtout écouter la vôtre. Je suis sûr qu'elle est passionnante.

En quelle langue devait-elle dire à ce type qui l'importunait qu'elle voulait rester seule, elle poussa un soupir d'énervement et posa les yeux sur lui pour lui

asséner une parole dure mais fut surprise de voir un grand sourire sur son visage :

- Qu'est-ce qui vous arrive ? pourquoi souriez-vous ainsi ?

- Je vis le plus beau jour de ma vie, vous êtes tellement belle, je ne me lasserai jamais de vous regarder. Qu'est-ce qu'on commande j'ai super faim compléta-t-il le plus naturellement possible comme s'ils étaient copains depuis toujours.

A suivre......

            
            

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