Aussitôt, elle reprit ses esprits... Elle s'était déjà assez ridiculisée comme ça !
-Vous ne manquez pas de toupet ! Gronda-t-elle en pointant ses ciseaux vers lui.
Mais sa voix mélodieuse n'était aucunement crédible qu'il se retenait d'esquisser un sourire. Il garda un visage ferme.
-Faites attention avec vos ciseaux.
Elle ne c'en était même pas rendue compte... Samara enchaînait les maladresses, sur l'instant elle se sentait maudite.
-Qu'est-ce que vous voulez monsieur Kostas ? Ne vous êtes vous pas assez moqué de moi ? Questionna-t-elle les yeux baissés.
Alec sentit la fragilité de la jeune femme et s'insultait intérieurement... Ce petit bout de femme n'avait aucune confiance en elle. Quel monstre ! Pensait-il de lui-même. Il fléchit les jambes tout en penchant sa tête pour trouver ses yeux bleus qui n'avaient de cesse de le captiver, malgré lui.
-Je tenais seulement à m'excuser, j'ai été odieux avec vous. Dit-il difficilement.
Il n'avait jamais eu l'habitude de s'excuser.
Samara le sentit proche qu'elle n'osait pas lever la tête, alors elle se recula. Il venait certainement de l'effrayer, constata-t-il en la voyant mettre de la distance.
-C'est moi... J'ai tendance à être maladroite, je tâcherais de laver votre pantalon si v...
-Ne dites pas n'importe quoi, ce n'est qu'un pantalon. Coupa-t-il avec fermeté.
-Très bien alors je...
-Voulez-vous bien me regarder quand vous parlez ? Dit-il agacé.
Elle releva difficilement la tête, telle une petite fille qui se faisait gronder...
-Je vous prie de m'excuser, mais j'ai des choses à faire. Répondit-elle doucement.
-Vous le faites exprès ou votre voix est naturellement comme ça ? Questionna-t-il sans le vouloir de manière agressive.
Le rouge tachant ses pommettes n'avait aucunement disparu, au contraire...
Samara sentit que son cœur allait sortir de sa poitrine s'il continuait à la mépriser comme il le faisait alors qu'elle ne lui avait rien fait.
-Ma voix est naturelle monsieur. Répondit-elle sèchement.
Bon sang mais pourquoi fallait-il que son côté sombre prenne le dessus ? Il s'en prenait à cette femme qui aspirait à l'innocence.
Il posa son index et son pouce sur ses paupières tout en soupirant, d'agacement contre lui-même.
-Je vous prie de m'excuser encore une fois mademoiselle.
Cette fois, elle ne put s'empêcher d'esquisser un rire nerveux. Non mais pour qui se prenait-il ? Se disait-elle.
-Vous ne pensez pas vos excuses sincèrement. Dit-elle en mettant davantage d'espace entre eux.
Malgré sa franchise, elle avait tout de même peur qu'il s'en prenne à elle.
Alec la regarda aussitôt, éberlué par la défense de la jeune femme.
-Je vous demande pardon ?
-Vous n'êtes pas sincère et vous vous êtes sentit obligé de vous excuser, or que vous n'en aviez aucune envie...
Ses yeux s'assombrirent... Samara éprouva un long frisson, elle avait l'impression qu'il allait la tuer.
Alec avait eu raison : elle n'était pas comme les femmes qu'il avait auparavant fréquenté... Celle-ci était différente, car malgré sa timidité, elle était de courageuse de le défier ainsi. Car oui, Alec prenait cela pour un défit.
-Et qu'en savez-vous hein ? Questionna-t-il d'un ton déstabilisant.
Ça y est ! Elle était troublée. Maintenant qu'elle avait commencé, hors de question de se défiler...
-Vous me méprisez pour je ne sais quelle raison, vous vous en prenez à moi alors que je n'ai rien fait de mal à part vous renverser un peu de café sur le pantalon... Mais je ne l'ai pas fait exprès ! S'emporta-t-elle.
Il était vrai que, sans le vouloir, Alec avait dédaigné la jeune femme.
-Je vous interdis d'émettre une quelconque conclusion à mon égard ! Siffla-t-il de sa voix grave qui ne manquait pas de la faire vaciller.
-Oh mais je n'émets rien du tout, c'est vrai quoi, que voulez-vous que l'on attende d'un ex-prisonnier si ce n'est qu'il ressente du mépris envers le monde entier ! Rétorqua-t-elle nerveusement.
Le sang d'Alec bouillonnait, ses yeux étaient tels les ténèbres... Un regard sombre, profond qui ferait perdre pieds à plus d'uns. Samara se mordilla la lèvre en voyant qu'une veine apparaissait sur le cou de ce mâle dominant... Avait-elle signé son arrêt de mort ?
-Comment osez-vous ! Grogna-t-il sévèrement en lui attrapant une de ses mains qui n'avait de cesse de se triturer avec l'autre.
Elle hoqueta de surprise, il la sentait tremblante de peur...
Alec reprend-toi, lui soufflait sa conscience. Mais, il y a bien longtemps qu'il ne l'écoutait plus.
-Je...
-Non, c'est vrai vous avez raison. Coupa-t-il autoritairement.
Elle demeurait silencieuse, alors il surenchérit :
-C'est ça ne dites plus un mot, je ne compte pas changer mademoiselle et je resterai méprisant que cela vous plaise ou non.
Il relâcha sa main et lui tourna le dos telle une bête féroce, il s'en alla d'un pas rapide mais toujours déterminée.
Samara massait légèrement sa main en grimaçant... Celle de l'homme était grande et dure, il l'avait serré en lui faisant mal.
-Quelle idiote... Se maugréa-t-elle.
Si elle l'avait « sortit de ses gonds », c'était de sa faute... Elle aurait mieux fait de garder le silence au lieu de l'insulter de cette manière. Samara s'en voulait, elle aurait voulu s'excuser mais il ne lui avait pas laisser le temps que sa colère avait surgit.
Elle espérait qu'il trouve, dès aujourd'hui, un appartement, pour ne plus le revoir...