Ça fait déjà trois jours depuis que madame et Raby sont en France, je suis toute seule ici avec Karim. Mais il ne me regarde même pas. Il est tellement froid avec moi, c'est comme s'il était en colère contre moi pour quelque chose, mais je ne sais pas ce que je lui ai fais. Mais je ne vais pas penser à ça aujourd'hui, c'est mon jour de repos donc je vais en profiter pour aller voir Binta, depuis que j'ai commencé à travailler, on ne s'est pas beaucoup vu. Je me lève, prend une douche rapide et commence à me préparer pour sortir. Je mets un jean plus un teeshirt rouge et des baskets assortis, je me fais un afro puff, un peu de gloss et le tour est joué. Je vais à la cuisine pour m'assurer que tout est bien rangé avant de sortir. Je croise Karim en sortant de la cuisine
-bonjour Mr Barry lui dis-je en sortant
-et tu vas ou comme ça ? me demande-t-il avec un air froid
-c'est mon jour de repos aujourd'hui donc je sors, il y a de la nourriture à chauffer dans le four. J'y vais. Bon après midi monsieur et je sors en le laissant planté là. Bien joué me dit la voix dans ma tête
Arrivée chez Binta je l'appelle au téléphone pour qu'elle sorte
-toi là pourquoi tu me fais sortir ? Tu ne peux pas simplement entrer dans la cours ?
- rentrer toute seule ? Tu veux que votre chien méchant là me fasse ma fête lui dis-je en la suivant a l'intérieur de la cours. On arrive au salon je vais faire un bisou à sa mère qui regarde un filme de kabakoudou et grand devise et nous nous dirigeons dans sa chambre
-alors ma co, comment se passe ton nouveau travail me demande-t-elle en nous servant du jus d'ananas bien frais
-ah ça va hein ma chérie, je m'habitue à ma nouvelle situation
-ça va aller ohh, je te fais confiance, mais dis moi tes patrons sont gentils ?
-heu ma patronne je ne la vois pas beaucoup, elle est tout le temps à son bureau. Maintenant que j'y pense je ne sais même pas ce qu'elle fait comme boulot
-ah c'est bien alors si tu te sens bien dans cette maison c'est le principal.
On était entrain de descendre tranquillement nos jus d'ananas quand mon téléphone sonne. Je le sors de mon sac à main, mais je ne connais pas le numéro qui m'appelle
-tu ne décroche pas ton téléphone me demande Binta
-en fait je ne connais pas le numéro donc j'hésite
-décroche ce téléphone sinon je vais le faire à ta place, c'est quel comportement de toubab ça tchur
-kiakiakiakia oui allo !
-Bonjour Hilda
-heu bonjour, pardon mais je ne sais pas c'est qui
-c'est Karim. Quand il me dit son nom, j'avale mon jus de travers et manque de m'étouffer. Je commence à tousser comme un tuberculeux. Je te rappel Karim lui dis-je difficilement et je raccroche le téléphone sans attendre sa réponse. Binta court m'envoyer un verre d'eau que je bois d'un trait.
-c'est quelle personne mal intentionnée qui veut tuer ma copine comme ça ? Elle s'assoit a coté de moi et commence à me masser le dos
-c'est le fils de ma patronne, il s'appelle Karim.
-c'est quoi ce sourire bête là que je vois sur ton visage ? Hum j'ai l'impression que ce Karim est plus que le fils de ta patronne hein, je veux que tu me raconte tout, je veux tout savoir
- ok ok calme-toi, je vais tout te raconter du début à la fin. Alors voilà, mon premier jour de travail dans cette maison, madame m'a demandé d'aller faire les chambres. Et là je lui raconte tout, ma rencontre avec Karim, le baiser qu'on a échangé, ce que je ressens quand je le vois et surtout combien je le trouve beau.
-hum ma co, tu as vu la tête que tu fais quand tu parle de lui et efface moi ce sourire de maboule sur ton visage
-kiakiakiakiakiakiakia je ne sais pas ce qui m'arrive. Je suis complètement hypnotisé par cet homme, quand je le vois, j'ai l'impression de manquer d'air.
-hum amour tu me sens ? dit-elle en me faisant un clin d'œil
-de quoi tu parles ? C'est le fils de ma patronne et moi je ne suis que la boniche
-arrête ! L'amour ne gère pas ce genre de bêtise. A propos tu lui a dis que tu allais le rappeler.
-je ne vais pas le rappeler lui dis-je en prenant mon verre
-écoute, tu plais a ce Karim et lui aussi te plait à ce que je vois, mais j'ai l'impression que tu ne veux pas te donner une chance avec lui
- je n'ai pas envie de me lancer dans une histoire sans lendemain surtout que ça sera le premier homme de ma vie. Binta je t'ai raconté l'histoire de ma mère, je n'ai aucune envie de me laisser distraire par un homme qui, de toute façon finira par me laisser.
-ma co toi aussi, tu n'es pas ta mère et Karim n'est pas ton père, et puis faut pas commencer à croire que tous les hommes sont comme ton père hein, parce que ce n'est pas vrai, en plus ta mère t'a dis que ton père ne savait pas qu'elle était enceinte quand il est partie
-c'est pas une raison il pouvait toujours revenir pour ma mère, bon bref je n'ai vraiment pas envie de parler de cet étranger qui me serre de géniteur
Binta et moi nous papotons encore longtemps avant que je ne me décide à rentrer à la maison. Et son grand frère s'est proposé de me déposer vu qu'il avait un rendez vers kipé.
Arrivé, je trouve une voiture que je ne connais pas dans la cours. Hum Mr a de la visite on dirait. Je rentre dans le salon, Karim est assis avec un homme, clair de peau et a des tresses sur la tête.
-bonsoir messieurs dis-je. Ils se retournent tous les deux et l'ami de Karim me lance un large sourire
-ami de Karim : bonsoir mademoiselle, mais Karim tu ne m'a pas dis qu'il y avait une telle beauté chez toi sinon je t'aurais rendu visite beaucoup plus tôt. Je lui lance un sourire, je n'ose même pas regarder dans la direction de Karim
-vous avez besoin de quelque chose. Non ça ira me lance Karim avec un regard aussi froid que le vers de jus d'orange qu'il tient a la main, vous pouvez disposer mademoiselle.
-excusez-moi. Ce n'est plus Hilda c'est mademoiselle maintenant, hum Karim est vraiment. Si au moins je pouvais savoir pourquoi, je vais lui poser la question après le départ de son ami. Je monte dans ma chambre pour me changer. Je troque mon jean et le teeshirt contre une petite robe en pagne.
Quand je sors, l'invité de Karim s'apprête à partir :
Ami de Karim : au revoir beauté, j'espère qu'on se reverra toi et moi. Moi c'est Bouba, n'oublie ce prénom me dit-il en posant un baiser sur ma main. Je souris un peu gênée et je baisse le regard. Karim et lui sortent de la maison.
-c'était quoi ça Hilda, hurle Karim à peine entré dans salon. Ses yeux lancent des éclaires. Putain, il est vraiment en boule. Je suis assise sur une chaise dans la cuisine, il vient s'arrêter au dessus de moi et je me sens tout d'un coup toute petite
-de quoi vous parlez Mr Ba...arrête avec tes Mr Hilda je ne suis pas d'humeur. Je me lève de ma chaise pour lui faire face :
-je vais vous le répéter, je ne sais pas de quoi vous parlez. Il me scrute du regard, se passe une main sur le visage avant de recommencer à parler mais cette fois il est un peu plus calme :
-j'ai vu comment tu as regardée mon ami, et tu avais dis que tu allais me rappeler dans la journée, mais tu ne la pas fais. Je suppose que ton petit ami ne t'a pas donné la permission de me rappeler. J'ai entendu la voiture qui t'a déposé devant le portail. Il dit tout ça d'un trait et moi je le regarde sans comprendre ce qu'il est entrain de raconter
-Karim, c'est plutôt ton ami qui me parlait et me regardait bizarrement et cette histoire de petit ami je n'y comprends rien du tout
-arrête Hilda je sais que tu étais chez ton copain aujourd'hui, celui la même qui t'avais appelé quand on était dans le jardin et tu l'as appelé bébé juste devant mes yeux. A ces mots il recule avec une expression de dégoût sur son visage. Je prends un grand bol d'aire a me rapproche de lui, a ma grande surprise il ne recule pas, hum c'est bon signe ça :
-le jour ou on était dans le jardin c'est mon amie Binta qui m'avait appelé, je l'appelle souvent mon bébé, et c'est elle que je suis passée voir aujourd'hui.
-et la voiture qui t'a déposé me demande-t-il avec un air un peu coupable.
-c'est son grand frère, il avait un rendez-vous dans le quartier donc il m'a déposé en passant. Je crois que Karim est jaloux, alors tout ça c'était de la jalousie. S'il est jaloux, ça veut dire qu'il ressent vraiment quelque chose pour moi. Il reste un moment sur place avant de prendre ma main et de la porter à ses lèvres.
-je suis désolé Hilda, je croyais que tu avais vraiment quelqu'un dans ta vie. J'étais fou de jalousie. Il me prend le visage entre ses mains et pose ses lèvres sur les miennes et m'embrasse de façon fougueuse et désespérée, je réponds a son baiser de la même façon. Je passe mes mains au tour de son cou pour maintenir sa tête et nous nous abandonnons dans ce tourbillon de passion