Chapitre 7 Daryl

Daryl

Quand j'entre dans la salle des urgences, je l'aperçois et je me dirige directement vers elle avec la seule idée en tête ; celle de l'embrasser pour qu'elle comprenne ce que je fais. Je m'approche et je vois dans son regard bleu acier qu'elle est totalement terrifiée et je l'attrape dans mes bras la cachant de cette femme.

- Suis-moi. Lui chuchoté-je directement avant de conquérir sa bouche. Séléna suit le mouvement de ma langue qui rejoint la sienne dans sa bouche et il faut que je me focalise sur ce que je vais dire une fois que nous aurons fini. Je me suis précipité ici sans avoir de plan et ce baiser que nous échangeons parait tellement réel pour moi que je réagis quand sa main se pose sur mon torse et qu'elle tire subtilement sur mon pull pour me faire comprendre que ça suffit.

- Désolé, j'ai vraiment eu peur. Fais-je en me décollant d'elle pour la prendre par la taille en me tournant vers la femme.

- Vous êtes ? Me demande la femme en remontant ses lunettes sur son nez.

- Je m'appelle Daryl Heart. Me présenté-je. Je suis son petit-ami.

- Oh, je vois. Fait-elle avant de regarder vers Séléna que je serre un peu plus contre moi.

- Oui. Confirme-t-elle. Il est pompier à la septante septième.

- Ma chérie, je t'avais dit de ne plus faire à manger chez toi. Lui fais-je en me tournant vers elle. Pourquoi ne l'as-tu pas fait à l'appartement ? Après tout, c'est ton futur appartement aussi non ?

Séléna me fait un sourire gêné ne sachant à mon avis pas trop quoi me répondre.

- Mais vous n'étiez pas avec votre fille dans l'appartement. Fait remarquer la femme en toisant Séléna.

Séléna semble du coup mal prise et j'aperçois Paola et Andy qui nous regardent inquiets de l'autre côté de la salle.

- Oh je vois. Paola surveillait Alizée. M'exclamé-je.

- Euh oui. Répond Séléna étonnée certainement que je me souvienne du nom de son amie et de sa fille.

- Elle a eu peur que son copain fasse une crise si elle la gardait chez moi. Expliqué-je en passant la main dans mes cheveux espérant qu'elle morde à l'hameçon. Je n'aime vraiment pas mentir.

- Je vois un peu les circonstances. Mais pouvez-vous me dire où vous allez habiter demain ? Lui demande la femme en plissant ses yeux bruns et je sens Séléna frissonner.

- Ma chérie, tu as froid ? Demandé-je à Séléna. Je vais repasser à l'appartement te reprendre des vêtements ainsi qu'à Alizée.

- Vous avez des affaires chez vous ? Me demande la femme étonnée.

- Bien sûr, nous allons bientôt nous fiancer. Lui expliqué-je en faisant un baiser sur le front de Séléna. Elle ne voulait pas encore changer son domicile tant que ce n'était pas fait. Vous savez, la peur que je change d'avis.

La femme acquiesce de la tête.

- Je pense que je peux vous laisser pour ce soir. Nous dit-elle. Je repasserai vous voir dans quelques jours pour vérifier.

- Quand vous voulez. Lui fais-je en pinçant Séléna.

- Oui avec plaisir. Répond-elle en posant sa main sur mon torse.

La femme nous salue et une fois qu'elle quitte la salle, Séléna se décolle de moi immédiatement et me toise.

- Tu te rends comptes de ce que tu viens de faire ?! S'exclame-t-elle en passant sa main dans la longueur de ses cheveux.

- Tu pourrais me remercier au lieu de me crier dessus. Lui fais-je remarquer.

- Non, tu ne comprends pas ! Continue-t-elle fâchée. Elle va venir vérifier nos dires !

- Je sais.

- Es-tu vraiment stupide ? Me demande-t-elle en se fixant droite devant moi en plongeant un regard bleu acier réprobateur.

- C'est toi qui n'as pas l'air de comprendre je pense. La rectifié-je en passant ma langue sur ma lèvre voyant qu'elle a oublié ce que je lui ai demandé dehors.

Séléna se mord la lèvre et la radio dans ma poche se met à grésiller.

- Vous êtes où bordel ?! Entendé-je Rony crier dans la radio. Rejoignez-nous tout de suite !

- Désolée ma belle. M'excusé-je en lui faisant un baiser furtif voyant que les deux pestes d'infirmière nous regardent. Je passerai demain matin vers neuf heures.

- Hors-de-question ! Grogne-t-elle entre ses dents.

- Occupe-toi bine d'alizée ! Lui lancé-je en rejoignant Andy pour sortir mais je m'arrête devant les pestes d'infirmières avant.

- Vérifiez les faits avant de juger les gens ! Leur fais-je froidement. Je pourrais porter plainte contre vous pour avoir dégradé ainsi ma fiancée.

Je n'attends pas la réponse et je rejoins Andy en lui prenant les clés pour rejoindre la camionnette.

- T'as l'adresse ?! Lui demandé-je en prenant le volant.

- Euh ouais. Me répond-il alors que je sors déjà du parking. Mais tu peux me dire ce que c'était que ça ?

- Quoi ? Ah ça. J'ai empêché une mère et sa fille d'être séparées ! Lui répondis-je en souriant fier de moi.

- Tu es fou.

Oui, je suis fou mais tout mon être a été tellement meurtri par la tristesse que j'ai vu dans ses yeux que je n'ai pas pu m'en empêcher. Et puis, ce n'est que temporaire...

Séléna

Ce gars est complètement malade ! Il vient de nous mettre dans une merde pas possible en racontant qu'on était quoi ? Presque fiancé ?! Il se rend compte que nous allons être sous surveillance pendant minimum six mois dans le meilleur des cas. Je rejoins le lit d'Alizée qui dort heureusement à point fermé et je m'allonge à côté d'elle en pensant que je ne veux pas être à nouveau dépendante de quelqu'un. J'ai enfin réussi à m'en sortir et je ne veux recommencer ça avec quiconque et certainement pas avec lui. Je ne peux pas le laisser avoir un tel pouvoir sur moi, ni lui ni personne. Je serre Alizée dans mes bras et je lui caresse les cheveux en me demandant ce que je peux faire pour que tout ceci n'arrive pas.

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Il est huit heures quand Alizée est autorisée à sortir, je la prends dans mes bras en jetant un regard vers le lit de Paola. Elle dort à point fermé et je ne compte pas la réveiller pour lui dire aurevoir. La douleur est déjà assez atroce comme ça de savoir qu'en une nuit, j'ai perdu mon appartement, j'ai failli perdre ma fille et que maintenant, je vais perdre la seule amie et famille que j'ai. Je sens les larmes me monter dans les yeux et je détourne mon regard du lit de Paola pour sortir des urgences.

- Maman, pilou.

- Maman va aller t'en acheter un nouveau dès que nous serons parties d'ici. Lui fais-je en sortant. Le froid me tombe d'un coup dessus et je remets la couverture qu'on m'a donnée à l'hôpital sur la tête d'Alizée avant de nous lancer dans le froid de la neige. Les gens semblent tous nous regarder étrangement alors que nous rejoignons l'abri de bus de l'autre côté de la rue.

- Maman, j'ai froid. Me fait Alizée et je m'assois sur le banc gelé pour rentrer mon visage dans la couverture en soufflant sur le visage d'Alizée essayant de la réchauffer. Je vais devoir passer à la boutique de seconde main pour aller lui chercher un manteau avant de me rendre au motel pour réfléchir où nous allons partir. Alizée souffle sur mon visage comme je fais sur le sien et mon cœur se serre en me rendant compte que je ne sais pas si nous arriverons vraiment à nous en sortir. Le bus arrive et nous montons dans celui-ci pour nous assoir sur une banquette au milieu avant que je ne baisse la couverture qu'elle puisse voir dehors.

Le bus démarre et je m'apprête à céder à mes larmes qui commencent à monter. Est-ce que je prends la bonne décision en m'enfuyant comme ça ? Est-ce que je ne devrais pas aller trouver Léna pour qu'elle m'aide encore une fois ? Je ne sais plus ce qui est la meilleure solution mais une chose est certaine, personne ne me séparera de ma princesse. Le bus freine d'un coup sec et je l'entends crier le chauffeur, injuriant certainement un abruti qui a glissé avec sa voiture devant le bus.

- Maman, pilou. Me redemande Alizée et je l'embrasse.

- On va aller en acheter un nouveau dès qu'on descend du bus. Lui dis-je.

- Excusez-moi monsieur le chauffeur. Mais j'étais en retard et ma fiancée ainsi que ma fille sont montées dans ce bus.

Je retourne mon regard devant moi et j'ouvre la bouche ahurie par cet idiot qui s'avance vers moi.

- Je peux savoir ce que tu fais ? Me demande-t-il en regardant Alizée que je serre contre moi.

- Je m'en vais. Répondis-je sans élever la voix pour ne pas faire peur à Alizée.

- Bonjour Alizée, je t'ai acheté un cadeau. Lui fait-il en s'accroupissant devant nous et il sort une peluche en lapin de l'intérieure de sa veste.

- Pilou ! S'exclame Alizée en lui prenant des mains et le serrant contre elle toute contente.

- Veux-tu bien descendre de ce bus avant que le chauffeur ne me mette dehors ? Me demande-t-il en plongeant un regard émeraude plein de pitié dans le mien et ma poitrine se serre.

- S'il te plait. Insiste-t-il en ajoutant son sourire et je me sens totalement envoutée alors qu'il prend ma main qui est posée sur Alizée.

- Je parie que cette petite chérie a faim. Fait-il en la regardant alors que le chauffeur commence à se fâcher.

- Oui ! S'exclame Alizée et il se redresse en me souriant.

- Allons-y. Insiste-t-il et je regarde Alizée qui sourit en jouant avec son pilou.

Je finis par me lever vaincue par le sourire de ma fille et surtout de ce pompier au regard ravageur.

- Je n'ai pas dit que je restais. Lui fais-je remarquer en passant devant lui.

- Je n'ai rien dit. Me fait-il en souriant.

Daryl

Pendant le trajet jusqu'à l'appartement, je remarque que Séléna pique du nez plusieurs fois dans le rétroviseur. Elle a les traits tirés tellement elle est fatiguée. Bien sûr, je ne m'attendais pas à la trouver rayonnante en venant la chercher et je me félicite de lui avoir menti sur mon heure de sortie de la caserne. Je ne sais pas pourquoi elle s'entête ainsi à ne pas accepter mon aide ? Elle n'a pas d'autres solutions qui s'offrent à elle et elle a besoin d'aide de toute urgence si elle veut pouvoir garder sa fille. Arrivé à l'appartement, je fais les gros yeux à Lassie pour qu'elle reste dans son panier avant que Séléna et sa fille entrent dans l'appartement.

- La salle de bain se trouve là. Lui fais-je en posant mon sac et elle me regarde surprise alors que je vérifie que Lassie n'a pas fait pipi partout.

- Ils n'ont pas lavé la petite à l'hôpital, elle doit sentir le feu et toi non plus d'ailleurs, tu n'as pas su te rafraichir.

Elle passe sa langue entre ses lèvres se rendant compte que j'ai raison et je souris en me rendant dans ma chambre où je reviens quelques minutes après avec des vêtements en main.

- Je n'ai pas d'affaires pour elle mais il fait bon ici, elle pourra mettre un de ces T-Shirt. Lui fais-je en lui tendant.

- Je pense que ces vêtements devraient t'aller. Vous devez avoir la même taille. Continué-je en lui tendant des vêtements de Britney.

- Ce sont les vêtements de ta copine. Me fait-elle alors que je prends la laisse de Lassie accrochée près de la porte pour aller la promener.

- Oui. Admis-je me rendant compte qu'elle n'a pas dit ex.

- Il y a des essuis dans l'armoire de la salle de bain et tout le nécessaire de toilette. Faites comme chez vous. L'informé-je. Je ferme la porte à clé en sortant.

- Tu as peur que je me sauve ? Me demande-t-elle.

- Non. Lui fais-je en plongeant mon regard dans ses magnifiques yeux. Je préfère éviter les tentations.

Les yeux de Séléna s'illuminent et elle esquisse un sourire charmant.

- On ne t'a jamais appris que le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder. Me lance-t-elle avant de rentrer dans la salle de bain.

Je passe la main dans mes cheveux en souriant me rendant compte que cette colocation va vraiment être intéressante.