La haine que j'ai lue dans ses yeux le jour là, me hante toujours ! J'avais passé la soirée la plus misérable de toute ma vie.
Malgré le self contrôle dont j'essayais de faire preuve, je n'arrivais pas à réprimer cette terrible douleur à l'idée qu'elle ait passé toute la nuit avec lui.
Je pourrai tuer, je tuerai s'il le faut si j'apprenais qu'elle a couché avec lui.
Et comme si cela ne suffisait pas, Mendy a osé me narguer ? Il m'a parlé comme s'il avait affaire à un inconnu ? Osez me traiter, moi d'égoïste ? Cela ne se passera pas comme ça.
Et dire que Nawila l'a vu, qu'elles se sont serrés la main, je suis dans un état second. Si je ne lui parle pas, je pèterai sans doute un plomb.
Quand j'ai quitté le restaurant, j'ai directement pris la direction de chez elle. Nawila a tenté de me joindre mais je suis trop remonté pour pouvoir lui parler.
Durant tout le trajet, j'ai appelé Farah un nombre innombrable de fois, mais ça a sonné dans le vide. Lors de ma dernière tentative, elle avait éteint son téléphone.
Si elle pense que je laisserai cela passé, c'est qu'elle a oublié à qui elle a affaire.
Dès que je me suis garé dans sa ruelle, je suis descendu à la hâte avant de sonner à sa porte.
Et ce n'est qu'au bout de la troisième tentative que j'ai entendu sa voix derrière la porte demandé :
Farah : c'est qui ?
Moi : c'est moi ; ouvre cette porte et tout de suite tonnais je hors de moi !
Quelques secondes se sont écoulées avant qu'elle n'apparaisse devant moi, le visage complètement déconfit.
Moi : il faut qu'on parle Farah, toi et moi devons parler.
Farah : je n'ai rien à te dire !
Moi : donc tu vas te contenter de m'écouter alors forçais je l'entrée avant de prendre place dans un des canapés.
Il faut que je me calme sinon je commettrai sans doute une énorme bourde
Mère Oumou
Flashback
Depuis que je suis dans ce parc avec Dali, j'ai tous les sens en alerte.
Si en venant ici j'avais décidé de lui dire toute la vérité, l'avoir en face de moi m'a fait perdre mon assurance.
Je ne m'attendais pas à ce que cela soit aussi difficile que ça ! et pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque, mais le courage n'y est pas !
C'est trop lourd et trop difficile à faire sortir de ma bouche.
Cela ne fera qu'attisé cette douleur et à rouvrir à nouveau cette plaie qui refuse de cicatrisé.
Dalila : tu ne m'as toujours pas expliqué comment tu sais que Selim a épousé une deuxième femme.
Je vois bien à son regard qu'elle est perturbé mais je ne peux pas tout lui dévoilé ! Pas comme ça, pas de cette manière.
Il faut d'abord qu'on retrouve Noor. Cela fait partie de mes priorités désormais.
Moi : j'étais chez lui hier parce qu'il avait demandé à me voir mais....
Dalila : Il voulait te voir pourquoi ? me coupa t elle
Moi : pour tenter de te faire revenir sur ta décision. Par contre en m'y rendant là-bas, je ne m'attendais pas à trouver une autre femme.
Dalila : une autre femme ? s'enquit elle surprise.
Moi : oui et c'est elle apparemment.
Même si elle essaye de ne rien laisser paraître, je vois bien qu'elle souffre de cette découverte, mais cela n'est rien comparé à ce que je lui dirai dans quelques minutes.
Dalila : il est dans son droit maman ! Pas de quoi en faire tout un plat me répondit elle d'un air agacé.
Moi : ce n'est pas tout dis je hésitante.
Dalila : qu'est ce qu'il y a ?
Moi : Cette femme avait un bébé avec elle dis je peinée à l'idée que mes soupçons soient vraiment fondés.
Dalila : un bébé ? me questionna t elle choquée.
Moi : un bébé qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Noor ! je crois ou plutôt j'en suis sûre qu'il s'agit de l'enfant que portait Noor dans son ventre ! je ne sais pas comment c'est arrivé, ce qui s'est passé, mais mon intuition me trompe rarement. L'enfant que cette femme a tenté de me cacher ressemble comme deux gouttes d'eau à Noor
Une seconde, deux, trois, quatre, cinq, toujours aucune réaction de sa part.
Il n'y a que les mouvements de sa poitrine qui se soulève et s'abaisse à un rythme anormal.
Je vois bien qu'elle est en état de choc, mais il faut qu'elle se montre forte. On doit tous se montrer fort !
Moi : Dalila, regarde moi la forçais je à le faire.
Quand elle a posé son regard sur moi, ses yeux se sont directement embués de larmes.
Dalila : tu... Tu veux dire que Selim en plus de l'avoir violé a pris son bébé ? Il a...
Je viens de la prendre dans mes bras. Elle est toute retournée. Mon cœur de mère est déchiré, mais je ne peux pas régler cette histoire seule.
Moi : je ne sais pas Dalila, peut être que je me trompe aussi mais ce bébé lui ressemble tellement.
Dalila : non, non je refuse de croire à cela essuya t elle rageusement ses larmes avant de se lever.
Moi : que fais tu ? questionnais je inquiète.
Dalila : je dois aller la voir, je dois aller constater par mes propres yeux que... Non, Selim n'a pas pu, Selim n'a pas osé sortit elle furax.
Moi : je t'en prie Dali, n'agit pas sous le coup de l'émotion car si cette histoire est réellement vraie, c'est que Selim est loin d'être une personne fréquentable.
Dalila : je m'en fiche me répondit elle avec rage. Je vais le tué, je vais le tué !
Et dire que c'est moi qui ai fait en sorte qu'elle l'épouse. Je regrette tellement, mais tellement de chose.
C'est très difficilement que je lui ai emboité le pas.
Moi : où comptes tu aller comme ça ?
Dalila : maman, je refuse de laisser passer ça ! je dois vérifier, il faut que je vérifie !
Elle s'apprête à prendre un taxi.
Moi : stp Dali, ne fais pas ça ! si tu le fais, tu le regretteras amèrement tentais je de la raisonner.
Elle est en train de héler un taxi sans pour autant m'écouter.
Moi : ma fille, regarde moi !
Dali : maman, je vais tous les tuer de mes propres mains. Ils ne peuvent pas s'en sorti aussi facilement ! mais qu'est ce qu'on a fait maman ? Comment avons-nous pu la laisser seule, livrer à elle-même ?
Revivre ces souvenirs me fait très mal ! je regrette énormément de m'être conduite de manière aussi horrible. Je ne suis pas digne d'être mère !
Moi : je sais qu'on s'est mal comporté et je te jure que si je pouvais revenir en arrière, tout ceci n'allait pas arriver, mais ce n'est pas de cette manière qu'on règlera les choses.
Quand je lis l'expression qui traverse son visage, je sais que je n'ai plus affaire à ma fille et que si je ne l'empêche pas d'y aller, elle commettra forcément une bourde.
Moi : Dalila, écoute moi ! tu m'avais dit que tu allais rechercher Noor, tu en es où ?
Dalila : ce n'est pas le moment de parler de ça !
Moi : bien sûr que si ! car si tu y vas, tu vas le regretter ! Dalila, l'appelais je à travers mes larmes ! ce n'est pas de cette manière que les choses entreront dans l'ordre, stp tu es plus sensée que ça, on doit bien faire les choses ! J'ai plus envie que toi de voir Selim payer pour tout ce qu'il a fait car si je suis sûre d'une chose, c'est qu'il l'a violé. Mais ce n'est pas pour cela que j'irai le confronter en sachant qu'il niera tout en bloc.
Et dire que j'ai demandé à ce porc de m'aider !
Dalila : maman, si tout ceci lui est arrivé, c'est à cause de nous, tout ça c'est de notre faute.
Moi : je sais, je sais répondis je en la prenant dans mes bras. Et crois moi quand je te dis que je ferai également tout mon possible pour la retrouver.
Et dire que tout ce qui arrive est uniquement de ma faute. Jamais je ne me pardonnerais d'avoir causé autant de mal autour de moi.
Fin du flashback
J'étais assise sur ma natte de prière à égrener mon chapelet, lorsque mon mari est entré dans la chambre.
Il m'a jeté un regard furtif avant de s'asseoir sur un tapis en face de moi.
Depuis le jour que je suis rentrée en pleurs en demandant après Dalila, il me regarde autrement.
Je vois bien à son regard qu'il est perdu, mais je fais comme si de rien était.
Je m'en veux de lui cacher toutes ces choses. Mais il y a de ces vérités, mieux vaut les garder tapis au fin fond de nous.
Toute vérité n'est pas bonne à dire. Dès lors qu'on est conscient qu'en révélant cela, ça causera des dégâts, il vaut mieux se taire !
Père Sy : tu peux parler ?
Je lui ai fait signe de la main de m'accorder quelques secondes. Après avoir formulé des prières, je me suis passé les mains sur le visage avant de reporter mon attention sur lui.
Moi : oui, j'ai fini.
Père Sy : comment vas-tu ? As-tu des nouvelles de Dali ?
Je l'appelle tous les jours pour m'enquérir de ses nouvelles.
Je ne pensais pas le dire un jour, mais je suis apaisé en la sachant avec son amie.
Elle m'a révélé la dernière fois que l'homme qui nous avait servi de chauffeur est en fait le détective qu'elle a engagé pour retrouver Noor.
Cela m'a malgré moi rappelé la sage-femme qui était venu me prévenir que des hommes enquêtaient sur le bébé que j'avais volé.
Et même si je n'ai pas fait mention de cela, je crois qu'il doit s'agir de l'un d'entre eux! ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi il fait comme s'il ne me connait pas alors qu'il doit être sans doute au courant de la vérité ! Où bien suis-je en train de me tromper ?
Tout ceci est vraiment ambigu ! Trop compliqué ! J'ai l'impression de m'enfoncer à chaque seconde qui passe dans les abîmes.
Moi : j'ai raccroché tout à l'heure avec elle et elle allait bien !
Père Sy : Al hamdoulilah ! et toi, ça va ?
S'il y a une qualité que j'ai toujours apprécié chez mon mari, c'est sa patience ! Il ne brusque jamais les choses.
Si c'était d'autres hommes, ils allaient forcément me contraindre à dire ce qui me tracasse mais lui, même si je sais qu'il souffre à cause de mon silence, il le respecte au moins.
Moi : je rends grâce à Dieu ! et je prie jour et nuit pour qu'il nous ramène Noor saine et sauve.
Il a posé un regard que je ne saurai décrypter sur moi avant qu'un faible sourire n'étire ses lèvres.
Père Sy : approche !
Je me suis approché de lui en posant ma tête sur ses cuisses.
Je me sens bien quand je suis proche de lui. Je ressens une assurance qui n'a pas de nom ! et je crois que c'est tout à fait normal quand on a la chance de tomber sur une perle rare.
Père Sy : je prie que Dieu apaise ta peine et qu'il nous protège ! Qu'il réunisse notre famille à nouveau, nous ramène notre fille saine et sauve et augmente son amour et sa baraka sur nous.
Je me suis vite hâté d'effacer la larme qui coulait sur ma joue avant de répondre d'une voix emprunte à l'émotion.
Moi : Amine !
Je me demande quand est ce que toute cette histoire prendra fin ! car j'ai peur, très peur des retombées lorsque cette bombe éclatera..................